Articles dans la rubrique « Editorial »
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Comme Marc Ravalomanana qui a dit qu'il était né en 1949 et non pas en 1947, Andry Rajoelina aurait pu (aurait dû ?) dire qu'il était né en 1974 et non pas en 1972. Bien au contraire, cela ne l'a pas empêché de s'approprier le symbole de cette année-là, et d'avoir promptement quitté les jardins d'Ambohijatovo et la place de la Démocratie pour rejoindre la place célèbre.
« Taon-dasa tsy tsaroana » (On oublie vite les années passées). Ce dicton est particulièrement utilisé par les Malgaches (…)
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Andry Rajoelina a donc annoncé qu’il ne se présenterait finalement pas aux prochaines élections présidentielles, mais seulement si aucun autre des anciens Présidents de la République ne le fait également. Le conditionnel est pour nous de rigueur, car nous attendrons la clôture définitive de la liste des candidats avant ledit scrutin avant d’évaluer la valeur de la parole de Andry Rajoelina à ce sujet. Il est vrai qu'au début de la crise, l'ancien Maire de la Capitale avait annoncé ne (…)
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Nous avons évoqué précédemment les causes de la présence d'une forte présence de jeunes adultes défavorisés, dont beaucoup se sentent laissés pour compte, et les risques qui en découlent.
Certaines des solutions à ce problème ne pourront se concrétiser qu'à long terme. Il en est ainsi du déclin de la fertilité, qu'il faut néanmoins persister à mentionner au vu des hésitations fréquentes de nos hommes politiques confrontés aux positions morales de groupes religieux. Il en est de même des (…)
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Le temps est venu d’entendre la voix de ce dont tout le monde se gargarise : le fameux fitiavan-tanindrazana (patriotisme). Celui-ci est en effet comme le monstre du Loch Ness : tout le monde en parle, mais personne ne l’a vu. Comme nous vous l’avions annoncé lors d'un de nos éditoriaux précédents, la tenue d’un ultime round de pourparlers est en cours. Selon les sources proches du dossier, « depuis le début de la crise, on n’a jamais été aussi proche d’un accord politique ». Pour le moment, (…)
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Les pillages du 26 janvier 2009 ont constitué une énorme surprise pour au moins 90% des Malgaches (y compris votre serviteur). Et pourtant l'analyse a posteriori conduit à penser que si le moment du déclenchement politique était imprévisible, tous les ingrédients étaient réunis depuis longtemps et auraient dû attirer l'attention.
Radicalisation mondiale
Certains facteurs de risque étaient universels. La mondialisation a créé du développement pour beaucoup, mais a aussi entraîné une montée (…)
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samedi 9 mai 2009 |
Miary
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Ce détournement d'un slogan des années 40 illustre assez bien ce qui pourrait être entrepris à Madagascar. La fréquentation de Madagascar-tribune.com et surtout des commentaires des lecteurs fait apparaître une masse d’internautes d’ici ou de la diaspora riches en idées et en positions, souvent contradictoires, mais disposés à en discuter.
L’édito de mercredi 6 mai comportait l’essentiel de ce qui pourrait être envisagé. "Prenons la tragédie que nous vivons comme une véritable opportunité" (…)
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vendredi 8 mai 2009 |
Ndimby A.
| 6669 visites
Selon des sources différentes mais concordantes, il semble que la voix de la Raison va quand même finir par primer au sein de nos politiciens. Des évolutions majeures sont attendues, sans doute d’ici le milieu de la semaine prochaine. Suite à des pourparlers, une Convention serait en passe d’être signée, d’une part entre les trois Chefs d’État légalement élus (Zafy, Ratsiraka, Ravalomanana) ou leurs représentants officiels, et d’autre part le putschiste Rajoelina. Un peu à l’image de la (…)
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Difficile de ne pas être interpellé par le message : «Prenons la tragédie que nous vivons comme une formidable opportunité. Je sais, moi-même je m’étonne en me lisant, mais il faut vraiment sortir de ce bourbier.»
Le bourbier, voilà une expression appropriée. En général, lorsqu'une automobile est embourbée, on demande à tous les passagers d'en sortir pour pousser. Mais dans notre cas, il est beaucoup de passagers qui semblent vouloir se précipiter pour entrer dans le véhicule, et qui se (…)
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mercredi 6 mai 2009 |
Ndimby A.
| 6845 visites
Après une série d’éditoriaux qui ont interpellé la communauté internationale sur son apathie face aux violations des droits de l’homme, on constate qu’un mouvement se dessine timidement : à Antananarivo, un groupe de diplomates est récemment allé visiter les prisonniers politiques. Et du siège de l’ONU à New-York, Ban Ki-Moon affirme être « préoccupé par la poursuite de la crise à Madagascar, qui a conduit à des arrestations pour motifs politiques, à une escalade de la violence et à la perte (…)
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Jamais dans une crise malgache, l'action de la «communauté internationale» n'a été autant visible et jamais les diplomates de différents pays représentés à Madagascar n'ont-ils autant revendiqué une communauté d'action.
La première question qu'on peut légitimement se poser sur la «communauté internationale» est celle même de son existence. Une communauté est supposée être un groupe d'individus qui communient dans des traditions et dans la reconnaissance de valeurs ; or les nations ont des (…)
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« Les leaders du coup d'Etat (…) ont rapidement suspendu la constitution du pays, et se sont engagés à organiser des élections (…) ». « Human Rights Watch a recueilli les récits de victimes et de témoins (…), presque tous commis par des soldats lourdement armés portant des bérets rouges et se déplaçant dans des véhicules tant civils que militaires officiels sans plaques d'immatriculation ». « Human Rights Watch a aussi documenté de multiples cas d'extorsion de la part de soldats au cours (…)
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Full disclosure : voilà un terme du jargon journalistique anglo-saxon pour lequel je n'arrive pas à trouver une traduction en français satisfaisante.
Pratiquer le full disclosure, c'est se conformer à une politique selon laquelle le journaliste doit toujours révéler ce qui dans sa vie personnelle pourrait avoir une influence significative dans la rédaction d'un article.
En préalable donc, je révèle connaître Ihanta Randriamandranto depuis longtemps, même si nous ne sommes plus réellement (…)
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jeudi 30 avril 2009 |
Ndimby A.
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Comme Saint-Thomas, j’ai plutôt tendance à beaucoup plus croire ce que je vois que ce que l’on me promet, à l ‘exception peut-être de la Vie éternelle. Et pendant que le pouvoir de transition promet le règne de la démocratie et des droits de l’homme, ses sbires allongent la liste des pensionnaires de ses sinistres cachots : Rakotonirina Manandafy, Premier ministre nommé par Marc Ravalomanana ; Ihanta Randriamandranto, leader des femmes légalistes ; le colonel Théophile Ramanandraibe ainsi (…)
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mercredi 29 avril 2009 |
Patrick A.
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Et si l'accalmie relative que l'on relève depuis Samedi avait tout à voir avec la perspective de la réunion du Groupe international de Contact sur Madagascar qui aura lieu à Addis-Abeba (Éthiopie) ce jeudi 30 avril ? À la veille de cette réunion, chaque partie est attentive à ne pas attirer la désapprobation de la Communauté internationale.
Calme relatif
Pour la HAT, le challenge des derniers jours a été d'essayer d'imposer son ordre sans trop apparaître comme dictatorial. Aussi a-t-on a (…)
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mardi 28 avril 2009 |
Ndimby A.
| 5687 visites
Nous dédions cordialement cet éditorial à M. Joseph, forumiste qui nous interpellait la semaine dernière, suite à notre éditorial intitulé Pays à la dérive cherche homme providentiel : « on ne salit pas un Corps entier comme l'Armée, garante de la paix sociale, seul rempart contre l'anarchie et la Loi du plus riche ou du plus fort. Je trouve abusif et insultant, sinon profondément injuste et condamnable moralement de parler des "actes de barbarie des bidasses de Rajoelina sans foi ni loi" ». (…)
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Nous avons donc eu droit Vendredi à quelques heures de grand déballage (ampamoaka) à la Primature. Avec le retour au pays de Pierrot Rajaonarivelo condamné pour usurpation de fonctions et détournement de fonds, c'est le grand retour des affaires politico-judiciaires.
Affaires judiciaires, ou affaires médiatiques ?
Eva Joly, juge célèbre ayant eu à traiter en France d'importantes affaires similaires, a remarqué dans un livre qu'elle a publié(1) que ces affaires touchent des intervenants qui (…)
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« Entre ce que je dis, Ce que je veux dire, Ce que je crois dire, Ce que vous comprenez, Ce que vous croyez comprendre, Ce que vous croyez comprendre, Ce que vous entendez, Ce que vous voulez entendre… Combien y a-t-il de possibilités que s’alignent exactement le message et sa perception ? ».
C’est sans doute le dilemme quotidien de la race humaine dans l’exercice quotidien d’une de ses fonctions vitales : communiquer. Le père de famille avec ses enfants, l’enseignant avec ses élèves, (…)
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vendredi 24 avril 2009 |
Ndimby A.
| 5774 visites
Objectif du poste : faire un miracle pour sortir Madagascar de la crise politique.
Environnement de travail : catastrophe économique, crise politique grave, fracture sociale profonde, jurisprudence souhaitant qualifier le coup d’Etat comme solution acceptable dans l’opinion publique, anarchie naturelle exacerbée par le mouvement insurrectionnel depuis Janvier 2009, contexte de pré-guerre civile.
Collaborateurs obligatoires : Agitateurs professionnels ; pseudo-prisonniers politiques ; gros (…)
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Une constante de tous les pouvoirs exécutifs est de tonner qu'ils doivent faire respecter la Loi. Encore faut-il qu'il y ait un minimum d'équité dans la rédaction des lois et un minimum de neutralité dans leur application pour qu'elles soient effectivement acceptées.
Comment faire par exemple accepter aux minibus reliant Antananarivo à Ivato l'application stricte du Code de la route, lorsqu'ils ont vu tous les jours ou presque des agents de forces de l'ordre remplir jusqu'à la surcharge des (…)
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mercredi 22 avril 2009 |
Ndimby A.
| 3863 visites
La presse, dit-on, est le quatrième pouvoir. C’est une affirmation venue d’ailleurs, et singée à Madagascar par ceux qui fantasment sur les prouesses des journalistes d’investigation au-delà de l’Océan Indien. Certains rêvent de suivre les traces de Carl Bernstein et Bob Woodward, les deux journalistes du Washington Post qui ont révélé le scandale du Watergate, ce qui coûta son poste au Président Nixon. Plus près de nous, ce sont Song Jung-a, Christian Oliver et Tom Burgis du Financial Times (…)