Alors qu’on restait en attente de nouvelles officielles des récentes discussions, la parution du communiqué du Groupe International de Contact a d’abord provoqué un certain soulagement. Mais à la lecture de ce communiqué, personne ne s’est trouvé d’humeur à se réjouir franchement.
Rien n’est fait
On pourrait résumer le sentiment le plus courant par l’expression : tout ça pour ça ? Alors que certains propos des membres du GIC laissaient espérer la signature d’une Charte de la Transition pour la fin de la semaine dernière, on a seulement eu droit à une déclaration dont les termes se veulent optimistes, mais qui marque néanmoins que l’avancement n’est que partiel et que les parties ont encore à faire des « concessions qui s’imposent ». Pour l’heure, on ne dispose en fait que d’une feuille de route qui ne diffère guère de ce que l’on évoquait déjà au mois de Mars.
Seule différence, on parle désormais de huit institutions, et comme la HAT a mis la barre très haut en matière de véhicules de fonction, le contribuable de base est amené à penser que le budget de tout cela risque d’être étourdissant. On lui laisse l’impression qu’en passant de l’hôtel Hintsy à l’hôtel Carlton, le nombre de convives et les tarifs ont augmenté, mais le menu est resté sensiblement le même, et le service semble toujours désespérément long.
En pensant à ces lieux qu’il ne fréquente qu’à l’occasion d’exceptionnels événements familiaux, le simple citoyen se met peut-être à penser à des fiançailles arrangées. On est loin de parler de mariage d’amour, la fiancée est enceinte « à l’insu de son plein gré » et l’on peut penser qu’elle et le garçon ont chacun leur part de responsabilité dans l’affaire. Comme tout le monde dans la famille s’affirme chrétien bien pensant (il y a bien quelques musulmans dans les maisonnées, mais ils restent discrets), il ne peut être question d’une IVG, et le mot d’ordre avant de passer aux questions de layettes est « tsy maintsy atao ny raharaha » (il faut se conformer aux traditions). Tant pis si les quatre grands parents continuent à se regarder en chiens de faïence.
Il reste que la Charte de la Transition n’est pas encore signée. L’attitude de Dada Marc, de Dada Didier et de Tonton Alain montre que les tourtereaux ne sont encore ni devant le notaire, ni devant l’officier d’état civil, et encore moins devant le curé et le pasteur.
La bonne disposition d’esprit se fait encore attendre
Pourquoi tout cela prend-il tant de temps ? Comme s’il avait fallu que la lassitude des acteurs politiques rejoigne celle du grand public. Comme s’il avait fallu attendre que tout le monde ait eu les mains sales pour que le grand coup d’éponge fasse l’unanimité. La transition a été virtuellement raccourcie de cinq mois, mais comme on en a dépensé deux en route, le gain est très relatif.
Ces lenteurs sont largement imputables aux méthodes de négociation à la malgache. Dans la plupart des discussions, beaucoup d’acteurs succombent à la facilité de susciter des nuages de fumées et cherchent à surenchérir en dernière minute en faisant cas de conditionnalités soudainement présentées comme hyper-importantes.
Plus tard, interrogés en privé, ils déclareront tranquillement que tout cela était de bonne guerre, et invoquerons le dicton « mitifitra ny lanitra mba hahazoana tendrombohitra » (on vise le ciel pour atteindre la montagne).
Les choses sont encore plus compliquées lorsque des personnes ne participant pas directement aux discussions donnent à leurs négociateurs des mandats à caractère impératif et refusent de formuler clairement leurs priorités. Un négociateur est bien plus efficace lorsqu’il est plénipotentiaire dans le cadre d’une lettre de mission, que lorsqu’il risque à tout moment d’être récusé par une personne extérieure à la négociation susceptible de décider sur un coup de tête qu’il n’a plus rien à perdre. On devine par exemple le malaise des parlementaires TIM, désireux d’avancer mais soumis à la pression de Marc Ravalomanana et d’une partie de la foule du Magro.
Oui, il reste à désigner les hommes, à répartir les portefeuilles.
Oui, il faudra parler de l’amnistie générale, du retour au pays des anciens et les responsabilités qu’il pourront assumer. Il est normal que les partisans de Ratsiraka s’en préoccupent plus, puisqu’ils sont obligés de quémander l’amnistie là où d’autres sont raisonnablement assurés de ne pas être poursuivis.
Mais imposer sa conception du calendrier, en posant comme questions préalables des points qui sont clairement inscrits au cœur de l’ordre du jour, c’est prendre la discussion en otage. C’est surtout détruire le fragile climat de consensus dont le pays a désespérément besoin.
À vouloir viser trop haut, on risque d’oublier un autre dicton malgache : « mandrora mitsilany mahavoa tena » (celui qui crache couché s’atteint lui-même).
Vos commentaires
Questions au GIC :
1) C’est quoi et pourquoi le CMDN ?
2) Pourquoi ne pas libérer d’abord les personnes emprisonnées par la HAT ?
3) Pourquoi ne pas accepter tout de suite le retour de Ra8 ?
4) Pourquoi on ne distribue pas l’ensemble et la totalité du Projet de CHARTE ?
5) Pourquoi ne pas accéder à la demande de Didier Ratsiraka : « demandons au préalable, à ce que toutes les poursuites, décisions, condamnations judiciaires et ou administratives prises à l’encontre de mes partisans : élus, civils ou militaires, liées aux évènements de 2002 soient purement et simplement annulées » ?
6) Pour résumer : pourquoi ne pas mettre tout le monde au même pied d’égalité ? mais plutôt vouloir reconnaître en sous-main un coup d’état ?
7) En conclusion, Messieurs du GIC, pourquoi prendre les Malgaches pour des demeurés ?
Si vous voulez bien nous répondre.
Bonjour Patrick.
Brillant edito, comme d’habitude. Pas évident de traiter ces négociations à chaque fois avortées sur le thème du « je t’aime, moi non plus » avec autant de précision et d’humour.
Ceci étant dit, je me demande toujours pourquoi, à chaque fois qu’on s’achemine vers une solution, il y a soudain un grain de sable qui apparait. On se souvient qu’au Hintsy, Marc Ravalomanana avait posé un lapin à tout le monde, ce qui avait fait capoter les pourparlers. Selon une déclaration publique du Président Ravalomanana, ce serait Jacques Sylla qui l’aurait convaincu de ne pas venir au Hintsy. Quelques jours après Jacques a dit bye bye au clan Ravalomanana. Est-ce un hasard, ou une machination ?
Plus tard, le même Marc Ravalomanana exige de prendre part aux négociations et bloque le processus qui était pourtant bien enclenché, s’il ne dirigeait pas lui-mème sa délégation.
Maintenant, alors que les couloirs bruissaient de rumeurs rassurantes, c’est Didier Ratsiraka qui, de Neuilly, intime l’ordre à son équipe de se retirer tant que la Justice n’a pas d’amnésie collective au sujet de ses comparses de 2002.
Est-ce le sort qui s’acharne contre les Malgaches, ou bien quelqu’un (ou quelques uns) manipule(nt) les choses en cachette pour que le statu quo actuel soit maintenu ? Force est donc de se demander à qui profite le crime, et quel en est le mobile ?
On n’a pas de réponse claire à ce sujet. Mais force est également de constater que par exemple le sieur Alain Ramaroson s’agite beaucoup actuellement. On le voit partout, même au Rova, où ses fonctions au sein de la HAT ne justifient ni sa présence ni ses élucubrations sur la présence de toilettes et d’ascenceurs. On l’entend partout (voir article par ailleurs sur son opinion au sujet du processus de négociations actuels). Et même quand on ne le voit pas, la présence de ses hommes de main comme à Vohidiala pose problème.
Il serait d’ailleurs intéressant de se demander qui commande l’armée : le censé Chef suprême des armées, le ministre de la défense, ou bien Alain Ramaroson, super-chef suprême et hyper ministre de la défense à lui tout seul. Car pour qu’un tel môssieur se donne tant d’importance pour s’opposer à un processus de négociations voulu par tous, c’est qu’il doit avoir des ressources inépuisables. A moins que ce ne soit juste une trop haute opinion de lui-même. Alain Ramarosn Président ? lol, expdrr, ptdrrr
Bonjour Patrick, quand vous aviez écrit l’article « ces conditions avec lesquelles on fait joujou » je crois qu’on est pas encore sorti de l’auberge. J’avais pourtant rêvé cette nuit que Ra8 est retourné et que c’est TGV qui l’a accueilli à l’aéroport mais c’est comme dans la chanson de Lalatiana« Nanonofy », c’est le réveil qui était le plus dure. Jusqu’à quand vont-ils continuer leur parade aux détriments du peuple ?
Je rajoute une 8è question sur la liste deRagasy :
8- pourquoi le coup d’Etat est condamné et n’est pas sanctionné ?
Et Ragasy a raison, on prend les Malgaches pour des ânes !
une 9 ème :
Pourquoi les Malgaches acceptent-ils d’être traités comme des ânes ?
Et pourtant... les ânes sont des animaux des plus résistants et plutôt adorables. Ils supportent des lourdes charges sans râler et peuvent aller sur les chemins les plus difficiles.
Alors, pour vous : La morale de l’âne
(par une ânesse qui se soigne)
Un jour, l’âne d’un fermier est tombé dans un puits. L’animal gémissait pitoyablement pendant des heures et le fermier se demandait quoi faire.
Finalement, il a décidé que l’animal était vieux et le puits devait disparaître de toute façon, ce n’était pas rentable pour lui de récupérer l’âne.
Il a invité tous ses voisins à venir et à l’aider. Ils ont tous saisi une pelle et ont commencé à enterrer le puit. Au début, l’âne a réalisé ce qui se produisait et se mit à crier terriblement. Puis, à la stupéfaction de chacun, il s’est tu. Quelques pelletées plus tard, le fermier a finalement regardé dans le fond du puits et a été étonné de ce qu’il a vu.
Avec chaque pelletée de terre qui tombait sur lui, l’âne faisait quelque chose de stupéfiant. Il se secouait pour enlever la terre de son dos et montait dessus. Pendant que les voisins du fermier continuaient à pelleter sur l’animal, il se secouait et montait dessus. Bientôt, chacun a été stupéfié que l’âne soit hors du puits et se mit à trotter !
La vie va essayer de t’engloutir de toutes sortes d’ordures. Le truc pour se sortir du trou est de se secouer pour avancer. Chacun de tes ennuis est une pierre qui permet de progresser. Nous pouvons sortir des puits les plus profonds en n’arrêtant jamais... Il ne faut jamais abandonner ! Secoue-toi et fonce !
Bravo et merci !
il n’y a rien d’autre à dire
Il faut se référer à l’article de Monsieur Alain RAMAROSON,il a totalement raison.La HAT est là,il faut qu’elle aille jusqu’au bout pour résoudre cette crise malgache.Faut-il écouter « toutes les élucubrations » de la COMMUNAUTE INTERNATIONALE ????NON...Si les anciens Présidents veulent reprendre « leur joujou », « ON » pourrait les nommer membre à vie de la Haute Cour CONSTITUTIONNELLE (H.C.C) s’ils ne sont pas condamnés par la JUSTICE du pays souverain(comme en FRANCE,membre du Conseil Constitutionnel).La Haute Autorité de (pour) la Transition est là après une lutte populaire et que maintenant les orphelins et « les jamais-contents » des anciens régimes se manifestent,pour arrêter ou saboter la « MARCHE » vers la QUATRIEME REPUBLIQUE.Une République pour le PEUPLE et avec le peuple,pas pour les intérêts particuliers.Si les civils se disputent pour occuper des « postes » ou les strapotins,PREPAREZ-VOUS,Messieurs les MILITAIRES(armée-gendarme-police nationale)et les corps constitués à prendre en totalité la DIRECTION DE NOTRE PAYS.Ce serait « UN » vrai coup d’ETAT pour une durée de 24 mois au minimum.UN AVERTISSEMENT à nos politiciens.Madagascar ne manquent pas d’ « HOMMES-MILITAIRES-GENDARMES-POLICIERS et HAUTS FONCTIONNAIRES » de grande valeur,retraités ou en activité).
Basile RAMAHEFARISOA(2)22ramahefarisoa
Mr Basile,
Je ne sais pas si vous faites exprès d’être provocateur pour mieux susciter les réactions des gens ou bien vous faites cela car vous croyez fortement à la capacité de HAT de mener Madagascar vers la 4éme république.
Pour le premier cas : c’est une attitude positive pour pouvoir sortir des propositions pour cette crise. Mais est ce que nos politiciens ont quelqu’un qui lit ces commentaires et les rapporte ? J’en doute fort aux vues de l’évolution des états actuels de la situation. Mais continuons de prêcher dans le désert ! Peut être, trouverons nous des gens de bonne foi pour aimer suffisamment Madagascar et tenir compte des prêches !!
Dans le deuxième cas : j’espère que vous êtes la personne qu’il faut pour parler à votre patron du HAT des différentes solutions que les gens sur ce site proposent pour sortir de la crise !
Si ce n’est ni l’un, ni l’autre : je vous plains sincèrement !
La souverainite de nos pays est entrain d’être sous la menace severe, donc on doit se posistionner car nous ne voulons pas des genocides ou de quoi similaire.
On doit se mesurer jusqu’òu cette ingerence peut aboutir !!!
le bateau coule et les trop nombreux commandants crachent en l’air !
Ça finit de remplir le bateau, tant pis pour les malgaches qui ne savent pas nager, jusqu’à Paris, ou ailleurs.
C’est sûre qu’on est en train de couler mais dans l’intérêt de qui ou de quel pays ? Peut-être un pays qui voudrait se faire passer pour le sauveur de Dago ?
Les négociations multilatérales visant à établir une transition neutre, pacifique et consensuelle à Madagascar...
Hormis la HAT, tous les forces vives de cette Nation sont d’accord pour que la transition soit neutre. Car elle est la gage tout simplement d’une consultation électorale crédible. Si la HAT est convaincue de sa légitimité, en quoi cela serait-il un problème ? « Il n’y a qu’une minorité... » Raison de plus pour se montrer grand seigneur et accepter ce premier point, puisque cela ne joue pas en défaveur de la HAT. A moins que, cette majorité tant annoncé, mille fois rabaché, dix mille fois répété ne convainc même pas ceux qui le disent. Pour une bataille gagnée d’avance, voilà qu’il faut se battre pour que la transition revienne à une instance partisane. A qui profite le crime ?
La Démocratie est l’espace où les différentes luttes (lutte d’influence, d’intérêt, de pouvoir...) sont pacifiées. Elles sont régentées par des règles qu’on appelle Démocratiques. Et l’erreur c’est de faire croire que nous n’avons rien à apprendre des autres. Si la CI nous aide à ce que les coup d’états ne fassent pas coutume, tant mieux. La Démocratie ne doit pas être la dictature de l’ignorance.
Une démocratie éclairée, voilà notre bataille.
Faites un passage en force, mais vous saurez toujours que des hommes de par le monde se battra toujours pour que cette forme de démocratie se fasse jour. Ce n’est pas parce que des hommes ont détenu des esclaves par la force et l’ignorance, que d’autres hommes ont cessé de batailler pour leur émancipation. Ou bien l’on se met dans le sens de l’Histoire, ou bien les politiciens ratés se mettent à batailler pour les strapontins de demain. Tocqueville toujours : « ... Et pendant qu’ils pensaient au lendemain, je songeais à l’avenir... ».
Mais pour demain : n’oublions pas que 50 000 malgaches vont se retrouver dans la dèche bientôt, pendant que vous vous agrippez à ce strapontin qui vaut quand même la bagatelle d’au moins 20 000 000 FMG.
C’est une question de culture démocratique. On l’a ou on ne l’a pas. Un jour, il y aura une élection qui ne sera pas préparée par la HAT. C’est notre vœu le plus cher.
Démocratiquement votre.
Kakilay
Il n’y aura pas de paix ni des accords, durables à Madagascar si tout le monde fait les sourds oreils de faire l’impasse sur 2002. Monsieur Ravalomanana avait esperé faire oublier aux Malgaches comment il est accedé aux pouvoirs.
2002 est le point clé de sortie de crise et tant qu’on refuse de l’admettre les problmes ne feront que s’accumuler.
Si les hommes politiques à l’epoque n’aimaient plus Mr Ratsiraka, ils devraient tout faire pour le battre, mais pour le battre à la regulier. Imaginer un coureur de Formule 1 après avoir passé avec succés le classement le Samedi, se declare vainqueur de la course le Dimanche. C’est exactement que Mr Ravalomanana avait fait en 2002.
Inimaginable de revenir en arriere, mais une amnistie générale est incontournable à moins que nos hommes politiques ne decident de nous amener le pays droit dans le mur.
Amnistie géneral, bien organiser le TETEZAMITA afin de preparer comme un grand la prochaine élection, et que le meilleur gagne. Les Malgaches sont assez grand pour comprendre tout cela.
diego
Un seul pays prend les malgaches en otage et utilise la HAT pour le retour d’une personnalité malgache !
Pour pouvoir dire, c’est une affaire malgacho-malgache !!!!!