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mercredi 19 novembre 2025
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Refondation : Herintsalama Rajaonarivelo présente un calendrier politique prudent

mercredi 19 novembre | Mandimbisoa R. |  81 visites 

Le gouvernement a présenté hier à l’Assemblée Nationale un calendrier qui se veut à la fois structuré et évolutif, censé guider Madagascar vers une nouvelle ère institutionnelle.

En dévoilant ce programme dans le cadre de la présentation de la Politique générale de l’Etat (PGE), le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo a tenté d’offrir une vision cohérente des 24 prochains mois, tout en soulignant que cette trajectoire pourrait être ajustée en fonction des conclusions de la concertation nationale. Derrière cette prudence, l’enjeu est clair : parvenir à un accord suffisamment robuste pour éviter de nouveaux blocages politiques.

La séquence annoncée débute par une vaste consultation populaire d’une durée de 6 mois. Présentée comme la fondation même du processus de refondation, cette étape vise à recueillir les attentes de la population, mais aussi à restaurer la confiance envers un système politique éprouvé par les crises répétées. Cette démarche débutera par des échanges régionaux afin de mieux saisir les réalités locales. Le gouvernement espère faire de cette phase une sorte de catharsis politique collective, capable de déboucher sur une vision partagée de l’avenir.

Entre le 6e et le 12e mois, l’Exécutif prévoit d’engager une réforme de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et des textes encadrant les partis politiques. L’objectif affiché est d’assainir un environnement électoral trop souvent source de tensions. Le Premier ministre affirme que cette révision sera directement nourrie par les propositions, critiques et recommandations issues de la concertation nationale.

Les élections à partir du 12e mois

Une fois ce cadre revu, le pays devrait être invité à se prononcer, entre le 12e et le 15e mois, sur une nouvelle Constitution. Le référendum envisagé représente l’un des tournants majeurs du calendrier. Il pourrait ouvrir la voie à une 5è République, conçue pour éviter la reproduction des déséquilibres institutionnels qui ont fragilisé les précédentes. Cette étape ajoutera un enjeu considérable à une Transition déjà délicate : obtenir une adhésion large à un texte fondateur dans un contexte encore instable.

L’élection présidentielle est ensuite annoncée entre le 15e et le 18e mois. C’est dans cette fenêtre que le pays choisira son prochain chef d’État, appelé à sortir Madagascar de l’exception institutionnelle actuelle. Les six derniers mois, enfin, seront consacrés à la passation de pouvoir. Le gouvernement assure vouloir se retirer de manière pacifique et dans le respect strict des principes démocratiques.

Pourtant, malgré la clarté apparente du calendrier, de nombreuses incertitudes demeurent. La Conférence des évêques et plusieurs organisations citoyennes exigent le respect strict des deux années prévues, tandis que certains partis semblent déjà engagés dans des stratégies électorales anticipées. Le Premier ministre, lui, mise sur la bonne foi de tous les protagonistes et sur une démarche collective qui placerait l’intérêt national au-dessus des ambitions individuelles. Un pari ambitieux dans un pays où chaque Transition a souvent été le théâtre d’affrontements politiques intenses. Mais un pari nécessaire pour espérer enfin restaurer durablement la stabilité institutionnelle.

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