Au risque de faire capoter la réunion du Groupe International de Contact de ce jour, prenons le risque d'affirmer que les événements se sont quand même d'ores et déjà sérieusement débloqués et que si d'aussi importantes délégations ont pris le risque de se rendre à Antananarivo, c'est qu'elles sont relativement optimistes. Il n'empêche que l'on aura perdu énormément de temps... Et l'on ne peut s'empêcher de relever que dès le mois de février, au début des négociations secrètes entre les (…)

Après le fiasco de son voyage à New-York il y a une semaine, Andry Rajoelina a choisi l'occasion d'un discours à la Nation pour annoncer sa réaction. En résumé, il annonce qu'il est prêt à appliquer les Accords de Maputo, mais a posé des conditions préalables à l'intention de la communauté internationale. Il exige donc de la part de celle-ci un engagement écrit à apporter son aide à l'organisation de toutes les élections de la Transition, à suspendre le processus de sanctions en préparation (…)

Mais non, cet éditorial n'aborde pas encore le climat des négociations à Ivato. Ou du moins, on va essentiellement en parler au sens propre. Je ne peux cependant résister au fait de signaler que selon un site d'actualité météorologique, en cette saison, les températures maximales sont plus élevées à Antananarivo qu'à Maputo, Paris ou New York. Ou même qu'à Addis Abeba (qui se souvient de cet épisode de Madagascar 2009, le pays et non pas le film ?). De là à y voir un présage que les (…)

Difficile de ne pas revenir sur les événements de New York, anomalies qui nécessiteraient une autopsie en profondeur afin de servir de cas d'école en matière de sensibilisation aux usages internationaux. Malheureusement, les faits disponibles et vérifiables sont encore trop rares pour pouvoir enrichir dès maintenant le cursus des futurs étudiants de première année en diplomatie. Si on se limite au factuel, Andry Rajoelina a reçu une invitation nominative au sommet sur le changement (…)

Si Andry Rajoelina a été privé de discours à la tribune de l'Assemblée Générale des Nations Unies, on a une idée précise de ce qu'il avait l'intention de dire, car lors de la première tentative de passage, les Nations Unies avaient laissé en ligne quelques minutes sur leur site web le texte qui devait être présenté. Certains passages laissent penser que Andry Rajoelina fait au moins mine d'être conscient des risques d'isolement et de sanctions internationales : « Malheureusement, certains (…)

À part ses médiateurs, empruntons aussi à l'Afrique sa sagesse. « Qui avale une noix de coco a confiance en son anus » enseigne un proverbe ivoirien. Car on ne va pas se voiler la face : Andry Rajoelina se trouve dans le pétrin. Nous n'irons pas jusqu'à écrire que c'est bien fait pour lui, même si nous ne sommes pas loin de penser qu'il a cherché ce qui est en train de lui arriver. Il a donc des difficultés majeures à digérer la noix de coco qu'il a choisi d'ingurgiter de son propre chef. (…)

Selon un responsable de la police s'adressant à l'AFP sous couvert de l'anonymat, il y a eu ce lundi 87 morts en Guinée au cours de la répression d'une manifestation de l'opposition qui voulait protester contre l'éventuelle candidature à l'élection présidentielle du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara. Il serait possible de traiter cette tragique actualité de plusieurs manières différentes. On pourrait écrire que l'on a là une démonstration que les putschistes de tous les (…)

On ne va pas se réjouir du camouflet subi par Andry Rajoelina à New-York. En effet, à cause de cet évènement, qui fut à proprement parler extraordinaire dans l'ambiance d'ordinaire bien huilée et feutrée des Nations unies, c'est le nom de Madagascar qui fit la une de la presse internationale de manière plutôt désagréable. Alors, que l'on soit zanak'i dada convaincu ou écrevisse marbrée, la situation était génante pour tous les Malgaches, qui une fois encore à cause de quelques-uns de leurs (…)

Il y a quelques jours, Ben avait choqué certains en comparant un débat télévisé avec un match de foot. À le relire, j'ai cru comprendre qu'il avait du mal à veiller, en particulier lorsque le match n'offre pas de perspectives de haut niveau. La dernière fois que j'ai veillé pour un match sportif, ce n'était pas pour du foot, mais pour du rugby. On qualifie le rugby de sport de voyou pratiqué par des gentlemen, ce qui est vrai à quelques malheureuses exceptions près, comme lorsque ce sport (…)

Antananarivo, Genève et New York étaient hier les trois pôles de l'actualité malgache. À Antananarivo, le préfet de police a finalement accordé à l'opposition l'autorisation d'organiser un meeting ce samedi. À Genève, devant le Conseil des Droits de l'Homme, le représentant des États-Unis a demandé aux gouvernements inconstitutionnels de Madagascar et de Guinée de démissionner. Et à New York, Andry Rajoelina n'a pas pu parler devant la tribune de l'Assemblée Générale de l'ONU. Même en (…)

Un soir, pour étancher sa grande soif, un homme décida de manger les trois oranges en sa possession. Il coupa la première orange, en approcha les morceaux de la bougie qui éclairait sa cuisine, et constata avec dépit qu'il y avait des vers. Il la jeta donc dans la poubelle. Il se saisit de la seconde, mais l'examen de son contenu à la lumière de la chandelle révéla également la présence d'asticots. Il jeta également ce fruit, et se mit à contempler la dernière orange. Il éteignit alors la (…)

Parmi d'autres sujets, l’éditorial d’hier évoquait l'effectivité du pouvoir de la Transition en cours. Il faut cependant relativiser cette effectivité et ne pas en conclure comme certains que la crise est finie. Ainsi, les autorités en place n'ont jusqu'à maintenant publié aucune nouvelle édition du Journal Officiel. Ce point peut ne paraître qu'anecdotique, et l'on se dira que mieux vaut cela plutôt que de renouveler l'épisode peu glorieux de 2002 où deux éditions rivales du JO (…)

Andry Rajoelina fait donc son entrée ce jour dans les arènes onusiennes à l'occasion d'un débat sur le réchauffement climatique. Aux yeux des malgaches, le sujet de la réunion est largement masqué par les déclarations politiciennes sur la signification de cette invitation. Pour les uns, ce n'est qu'une bourde de l'administration onusienne ; celle-ci ne se serait pas posé plus de questions avant d'envoyer ses cartons d'invitation, n'ayant été avisée ni par l'Union Africaine, ni par le groupe (…)

« Quand ils sont venus chercher les légalistes, Je n’ai rien dit, Je n’étais pas légaliste. Quand ils sont venus chercher les opposants, Je n’ai rien dit, Je n’étais pas opposant. Quand ils sont venus chercher les journalistes, Je n’ai pas protesté, Je n’étais pas journaliste. Quand ils sont venus chercher les députés, Je n’ai pas protesté, Je n’étais pas député. Puis ils sont venus me chercher, Et il ne restait personne pour protester ». Ce texte est une adaptation libre d’un écrit du (…)

On aura beaucoup parlé de forces durant cette crise. Ça a commencé avec Force One. Two de son petit nom. Il y eut aussi les forces de la SADC. Et celles du changement. Et des démonstrations de force. Sans parler des passages en force, des forces armées ou de la disparition de la force publique. Aujourd'hui, on est bien forcé de faire un constat. Tout ce qui est arrivé n'est pas dû à des forces étrangères, mais à des forces étranges. Car si les montagnes que nous subissons sont bien (…)

Les efforts de persuasion se poursuivent. Les militaires se retrouvent ce jour au cercle mess de Betongolo, et quelques heures après la société civile invite les quatre mouvances à Ankerana. Reste à savoir si entre les cent grades et les sans grade, les messages iront dans le même sens. Tout en se félicitant de la résilience de la volonté de parler et de faire parler, l'on ne peut s'empêcher de voir venir à l'esprit la locution familière « rehefa betsaka ny mpahandro, may ny saosy ». On me (…)

Du fait de la longévité avec laquelle certaines personnalités s’incrustent dans le jeu politique, l'élite dans ce domaine (si élite il y a) était jusqu'au début des années 2000 une population assez sclérosée. L'arrivée actuelle dans l'arène de « jeunes » politiciens ne peut être qu'une bonne chose, du moins sur le principe. Il faut juste souhaiter que ces jeunes veuillent et puissent réellement apporter avec eux ce qui manque cruellement à leurs ainés : le sens de l'Etat, le patriotisme, (…)

Du débat télévisé entre Monja Roindefo et Fetison Andrianirina sur les ondes publiques, on retiendra quelques éléments : Les Nenitoa RNM et TVM sont conscientes qu'elles sont obligées, sous peine de disparaître du paysage médiatique, de tenir compte de la diversité des opinions qui est apparue au grand jour cette année 2009 et que nous avions déjà évoqué hier. On peut juger leurs efforts pour combattre le réflexe poussant à n'être que la voix de son maître très insuffisants, ils sont (…)

L’éditorial de Samedi évoquait la lassitude de « badauds » devant le spectacle d'Analakely, d'Ambohijatovo et d'Antaninarenina. Pour qui a regardé de près la définition du mot « badaud », il y a un peu de dérision dans le choix de ce titre. Car dans son sens ancien, le badaud est un niais qui admire tout, s'amuse à tout et qui est d'une curiosité frivole. De nos jours, le badaud est un flâneur qui passe le temps en regardant tout ce qui lui semble extraordinaire ou (…)

L'expérience des crises politiques à Madagascar montre qu'à chaque tentative de rapprochement entre les extrêmes, lesdites extrêmes s'arrangent pour perturber le processus d'apaisement, au détriment des modérés de chaque bord et surtout du peuple Malgache. En effet, quand la détente favorise la réconciliation, ceux qui risquent d'y laisser des plumes (autrement dit leurs postes) s'arrangent pour précipiter le pays dans une zone de turbulences. Alors que le Professeur Zafy avait réussi à (…)