Que Onitiana Realy de la TV Plus ne m’en tienne pas rigueur, mais à quelques jours de la diffusion annoncée d’une émission intitulée « 2009 : une année de crise », je me permets de rajouter un … ?….point d’interrogation dans ce billet.
Euripide disait « Parles si tu as des mots plus forts que le silence ou gardes le silence ». Je l’applique à ma personne, ayant délibérément choisi de me « taire » (ou plutôt de s’abstenir de pondre un quelconque billet sur ma tribune) depuis des semaines. Cela voudra-t-il dire que mes mots ce jour sont plus forts que mon silence, c’est à vous d’en juger.
Au jeu d’Échecs, le signe « ? » sert à un commentateur d’une partie pour exprimer que le coup n’aurait pas dû être joué, n’est pas approprié, voire dégrade même la position du joueur ayant avancé son pion. Une erreur en somme !
Oui, 2009 a été le théâtre de l’enfer à la Malagasy, l’enfer s’entendant comme étant notre bêtise et notre méchanceté envers nos semblables.
Mais au lieu et place d’une analyse qui pourra être faite des millions de fois sur cette année-ci (d’autant plus que ce ne sont pas les analystes qui manquent dans notre Pays, il y en a même trop !), ce qu’on appelle crise, n’est-elle pas une conséquence de nos maux et non la cause de ceux-ci.
Une conséquence d’une dégradation depuis des décennies de notre fierté citoyenne.
Une conséquence des projets de société fallacieux et utopiques, pour le peu parmi nos dirigeants successifs qui en avait et qui se sont succédés à la tête de ce Pays.
Une conséquence de ce corporatisme malicieux, qu’il soit religieux, ethnique, socio-économique, ou autre qui n’a eu malheureusement d’autres impacts que de prémunir ses membres d’une trop grande ressemblance aux autres citoyens de ce Pays d’une part, et de mettre au service des membres ces « citoyens inconnus » comme chairs à canon, et pourvoyeurs illuminés de votes, d’autre part.
Une conséquence de la non adhésion de Citoyens et au désintérêt voire au dégoût de ceux-ci à l’endroit des Institutions de ce qu’on voulait appeler République, même si elle ne l’est que seulement par son appellation et non par son fonctionnement effectif.
Une conséquence de l’incapacité de la Société Civile à jouer son rôle d’éducateur et de garde fous, ayant elle-même été atteinte de la folie de la division, de la subjectivité, du simulacre d’un réveil pour la protection des droits de l’homme… politique et médiatique, alors qu’elle a échoué dans la lutte pour le respect de la dignité d’un simple homme qu’est un Citoyen Lambda.
Une conséquence de l’irresponsabilité des médias qui n’ont pas su gérer à bon escient une liberté d’expression acquise il y près de deux décennies, et qui face à l’évolution de la technologie actuelle n’ont toujours pas tiré les leçons des turpitudes du passé, en restant un porte-voix des borgnes au royaume des aveugles.
Oui, 2009 est une année de crise comme tant d’autres avant elle, mais le mauvais « coup » (le « ? ») a été fait AVANT. Depuis trop longtemps !
Le 3 contre 1 des “mouvances” actuel n’est-il justement pas le reflet de notre Société, faisant montre d’un « Déséquilibre de la Terreur » entre :
- une précédente génération amnésique quant à ses méfaits, trop imbûe de son propre égo,
- et une génération actuelle, fruit du système abracadabrant existant à Madagascar depuis au moins 34 ans, « follower » comme disait une voix avertie récemment, et qui assimile la vie à un showbiz où le Dirigeant est un Pop Star et que le reste n’est bon que pour envoyer des SMS surtaxés.
L’alliance des Organisations de la Société Civile…euh… adhérant aux accords de Maputo etc… etc… réconforte en portant un cache bouche et une croix blanche. Mais elle se trompe de mobile, de motivation.
Car c’est le Peuple qui endure la croix, et c’est le Peuple qu’on empêche de s’exprimer !
Traiter une Déclaration Universelle des Droits de l’Homme par sélection en choisissant un paragraphe de Préambule et des articles bien ciblés pour justifier ses actions, qui je reconnais entièrement, ne sont ni mauvaises ni infondées, est une chose.
Mais prendre acte de cette Déclaration en ENTIER, et lisant en se regardant soi-même en face, devant son propre miroir, des phrases lourdes de sens, comme « Considérant qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit, pour que l’Homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression » apporte une réflexion cruciale : la Crise peut-elle être aussi une manifestation d’un DROIT ? Et cela c’en est une autre.
Comme me disait mon vénérable Professeur de gestion financière à la réponse d’une question : « Tsy takatry ny lohako zany » (je n’ai pas la réponse !). C’était il y a des décennies. Il a certainement trouvé sa réponse à lui dans une « Cabane au Canada », depuis.
Comme je « m’auto invite » à écrire, à hurler ici, n’étant certainement pas « qualifié » ni « vendable » pour une quelconque tribune médiatique et médiatisée, ce ne sera point d’une croix blanche que je me munirai dans notre situation actuelle. Ce serait plutôt d’une canne blanche, témoin de la cécité, de ma cécité, de la cécité qui gagne notre …petite…Île.
Cure de silence aidant, ce ne serait pas inopportun de souhaiter déjà une bonne fête de fin d’année dans la Paix et dans la Joie pour chacun de vous, mes chers… si peu nombreux lecteurs ! Merci pour votre accompagnement depuis !
À l’année prochaine ? Ou à demain ? inch Allah !
A. Ratsizafy
Vos commentaires
merci à Tribune ! merci à l’auteur d’avoir su si bien exprimer ce que je pense !
Marina loatra ny teninao ! Tellement réaliste que bon nombre de personnes se sentiront visées ! Malheureusement trop peu de gens y auront accès et l’histoire se répetera encore dans un mois, un an, deux ans, ...
Mais merci quand même de continuer à nous éduquer !
La lourdeur du fardeau est atténué par la poésie de l’auteur, comblez votre humilité cher confrère car il sera toujours temps de sortir du lot ! Souffrez que je daigne m’aligner à la confrérie des auteurs-poètes anonymes, ça ne gagne rien et ça permet aux bien plus doués de sortir de l’ombre, c’est votre jour et votre plume me réjouis, me rassure.
Merci à MT de nous distiller ces échantillons d’auteurs inspirés par ce crève-coeur, progéniture d’un trop long laxisme maquillé en « fihavanana ». Ca doit être l’humeur du moment, car je retrouve dans ce billet de Ratsizafy, la même fibre qui m’a animé durant la rédaction d’une réponse à l’édito intitulé « mes respects, mesdames et messieurs » de G.Rabehevitra. Je suis réconcilié avec les plus réfractaires quand je lis des papiers de cette qualité, il est plus réconfortant que ces incessantes beugleries et autres grossièretés lues ici et là. Voilà c’est dit.
Puissions-nous un jour savoir transmettre tout ce que nous portons en nous, ce qui nous transporte, ce qui nous fait lever tout les matins qu’ils soient prometteurs ou piégeurs ( c’est le lot). Il n’ y a pas de co-responsables, le couperet tombe pour tous. Bienheuresement, l’interprétation des vicissitudes est selon la sensibilité de tous, le fatalisme se dispute souvent avec le pessimisme pour mettre à mal l’optimisme. Ici plus qu’ailleurs, la lutte torture bien des esprits, la douleur et la difficulté enjoignent à être manichéen, voir extrémiste. Sous le soleil, bien des déboires et des entourloupes nous turlupinent, le peuple dans toute sa diversité doit se demander pourquoi ces Razanas tant vénérés et craints ne daignent pas manifester leur clémence et leur bienveillance à l’égard de toutes ces âmes blessées, de ce pays moribond, de ce destin qui n’en finit pas de perdurer en queue de poisson. Et dans cette profonde âme malagasy meurtrie et assoifée, Zanahary tant glorifié et en même temps trompé et utilisé à des fins bien moins glorieuses, semble ici, porter un intérêt pârticulier à mettre face à face l’homme et sa plus vieille contradiction : la promesse...
Voilà une page, qui nous prouve, s’il en était besoin, que l’on peut s’exprimer sans haine ni violence quand on a des idées et que l’on sait de plus les écrire de belle façon.
Mais qui atteindra t-elle, dans la cohorte des habitués aux éructations vociférantes et vulgaires, parmi ces « rédacteurs » SMS, à l’orthographe « texto », à la pensée haineuse et partisane, à l’intellect monophonique * ?
J’ai une proposition à faire :
J’aimerais que les modérateurs de Tribune.com se chargent d’une tâche supplémentaire.
Je leur propose de faire le tri dans les commentaires et de nous distinguer deux cases sur un critère simple : mettre et présenter à part ceux qui contiennent au moins une fois les mots D.J. ou Laitier.
On pourrait ainsi ne lire que les autres, et l’on gagnerait un temps précieux.
Ceci pour les commentaires.
Pour les articles et autres éditoriaux, il y a bien longtemps que ce tri n’est plus nécessaire.
Malheureusement.
Mais l’audace dont fait ici preuve aujourd’hui « la rédaction » en mettant en exergue ce remarquable propos permet un espoir. Tout n’est peut-être pas perdu.
Merci beaucoup de votre sagesse. Que les responsables de cet outil formidable tiennent compte de ces belles propositions. Misaotra betsaka Tompoko !
Etant l’auteur de ce billet, Merci à la rédaction de madagascar-tribune.com pour cette publication. Une surprise ? Oui, c’en est une ! Vu que je l’ignorais totalement. Mais c’est une bonne surprise, et une preuve irréfutable que tout n’est pas perdu dans notre Pays pour cette grande Dame qu’est la Liberté.
Merci également aux lecteurs.
Pour Jeanmi,
Devriez vous savoir ce que c’est « un forum » ? Tout le monde peut s’exprimer tant que la regle de jeu est respectee. Il semble que vous ne supportiez pas des critiques pourtant votre intervention est deja des critiques a peine voilEs. Un conseil d’ami : 1- laissez les gens s’exprimer et dire tout ce qu ’ils pensent parce que c’est l’expression de la democratie, et c’est ainsi qu’ils acquierent maturitE ; 2- Si vous ne supportez pas de voir des surnoms ou attaques...vous etes priE de ne lire que l’article.
Ma seconde contribution est surtout de vouloir feliciter Ndimby pour son article d’hier. Merci pour l’analyse bien fondee et pertinente. Les gens bien avisEs partagent l’idee selon laquelle le grand handicape de rajoelina vient de son niveau intellectuel (il n’a pas fait d’etudes en economie, ou en politique, ou en philosphie/anthropologie...) et de son immaturitE et de sa manque de vision et d’experiences. Ce n’est pas etonnant alors s’il se livre A toutes sortes de ridicules. Pire encore car il n’en est pas conscient.
(Suite)
Ma troisieme intervention est de remercier l’auteur de cet article. Les idees elaborees, si je ne me trompe pas, sont deja analysees et partagees par Ndimby et Patrick, mais A leur facon. Ce qui est, peut-etre, nouveau dans cet article c’est la simplicite d’exprimer les analyses pertinentes et l’effort de l’auteur d’etre modeste et neutre. C’est un choix, donc je respecte et salue.
Ma seule intervention sur le forum relatif à cet article s’adresse à SAINT ODON car j’en ai marre de vos remarques de PERE TROUILLARD moralisateur envers certains forumistes ici.
A lire ces remarques, j’ose AFFIRMER que vous êtes d’une autre époque et que je VOUS QUALIFIE d’antiquité ( aux nombreuses brocantes de Noël du moment, vous y êtes certainement bcp exposé !!!!!!! ).
SAINT ODON !! nous sommes déjà à la veille de 2010. Le temps ainsi que les manières de penser et de s’exprimer (en écrit comme en oral ) ont beaucoup évolué. Sortez de vos arrières-chambres de monastère bon sang !!!!!! Evoluez !!! Vivez avec le temps présent !!!!
Alors, ne m’obligez pas à inventer un nouveau dicton : A LA SAINT ODON, RANGEZ VOS VIEUX CROUTONS !!!!
Mon très grand remerciement à l’auteur de cet article.
Tout est bien formulé, avec discernement...
Vous êtes un bon écrivain, qui sait mettre en valeur les choses telles qu’elles sont, à la place où elles se doivent, ne se perd pas !
On en a besoin, d’un petit recueil comme le vôtre de temps en temps.