Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
jeudi 16 mai 2024
Antananarivo | 02h25
 

Editorial

Copenhague, c’est loin

mardi 8 décembre 2009 |  2328 visites  | Patrick A.

Madagascar sera-t-elle représentée à un plus haut niveau à la clôture du sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique, le 18 décembre prochain, qu’à son ouverture hier ? La réponse à cette question dépendra en partie de la capacité de nos différents hommes politiques à garder la tête froide. Mais ce sommet ne permettra sans doute pas de lever le soupçon que les motivations pour assister à de telles rencontres tiennent plus de l’envie de figurer sur une photo avec les « grands de la planète » que d’un réel souci du développement durable. Et si l’histoire démontre que les pouvoirs économiques et politiques n’ont jamais rechigné à se constituer des trésors de guerre sur le dos des générations futures, l’année 2009 aura été particulièrement peu reluisante pour le bilan malgache en la matière.

Encore heureux que Madagascar puisse s’ancrer au cours de ces négociations sur un bloc africain qui s’efforcera de rappeler que le continent n’a contribué qu’à 3,8% des émissions de gaz à effet de serre, mais est d’ores et déjà la première victime du réchauffement climatique. Le Sud de Madagascar est particulièrement menacé, entre sècheresse accrue qui pèse sur les ressources agricoles et menaces sur le relief corallien qui ont un impact vital pour la pêche artisanale ; mais bien peu de réflexion aura eu lieu cette année sur ces sujets au niveau des hommes politiques.

Le mauvais modèle Madagascar

Selon des chercheurs américains exploitant les données concernant l’Afrique entre 1981 et 2002, les risques de conflit augmentent de 50% pendant les années chaudes. La crise malgache est-elle alors un conflit climatique ? Qu’elle ait été ou non montée en épingle, l’émotion autour de l’affaire Daewoo aura en tout cas rappelé le caractère sensible de certaines ressources naturelles comme les terres et l’eau, dans un contexte où la crise alimentaire n’est jamais lointaine. Au point que le magazine The Economist a titré que la crise malgache en préfigurait d’autres liées à la rareté des ressources. Même une variation de température de 0,5 degrés C peut avoir un impact lourd sur les récoltes agricoles, provoquant des tensions accrues malgré tous les efforts du côté de la croissance économique et de la bonne gouvernance.

Ce n’est donc pas sans raisons que les pays africains agitent le spectre d’une recrudescence de conflits et d’une immigration Sud-Nord potentiellement incontrôlable pour réclamer aux nations développées des ressources financières importantes afin de pouvoir s’adapter. Les pays pauvres ont initialement estimé leurs besoins à 400 milliards de dollars par an d’ici à 2020 ; ce seront certainement sur des montants sensiblement inférieurs que des engagements seront pris. Hélas, les bailleurs de fond nous ont tellement accoutumés à présenter comme aides nouvelles ce qui n’était que promesses anciennes non réalisées ou reconductions de financements en cours, que l’on se méfiera de toutes les annonces faites à Copenhague allant dans ce sens. À une réunion des Nations Unies à Bonn en 2001, l’Union Européenne, le Canada, la Norvège, la Suisse, l’Islande et la Nouvelle Zélande avaient annoncé qu’ils allaient allouer 410 millions de dollars par an aux pays pauvres sur les questions climatiques de 2005 à 2008. Selon l’organisation Oxfam, à peine un dixième de ces sommes a été débloqué à ce jour.

Faute de pouvoir soigner les conséquences, peut-on en réduire les causes ? L’objectif mondial est de limiter la croissance des températures du globe à 2°C, en réduisant de 50% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Au vu des moteurs habituels de croissance à Madagascar, concilier cet objectif mondial avec le développement d’un pays géographiquement éloigné des grands pôles de la consommation internationale pourrait être délicat. Attirer pour un séjour touristique, faire consommer du textile ou de la crevette malgache sera peut-être plus difficile vis-à-vis d’un consommateur du Nord sensibilisé à acheter plutôt local pour minimiser son empreinte carbone. En supposant encore que l’évolution des prix du transport ne règle pas définitivement la question en notre défaveur.

Comme de plus bon nombre de projets en cours à Madagascar sont potentiellement pollueurs, à l’instar de l’exploitation des grès bitumineux ou du charbon de la Sakoa, on en viendrait presque à considérer le progrès comme une malédiction et à se contenter de notre état de « mauvais sauvage » rousseauiste...

Marché du carbone

Y a-t-il néanmoins quelque espoir du côté de l’après-Kyoto ? Le Clean Development Mechanism permet d’ores et déjà aux pays en développement de contribuer aux efforts de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, et en contrepartie, de commercialiser des certificats à des pays industrialisés pollueurs pour que ceux-ci puissent les prendre en compte dans leurs objectifs de diminution d’émission.

Le site de l’ONU consacré à ce sujet montre que l’Afrique et Madagascar restent largement des terres vierges en ce domaine. Mais aussi que beaucoup de pays du Sud, dont Madagascar, ont déjà une approche dans ce domaine prenant en compte la gestion des forêts.

Pour le cas de notre pays, Air France investit déjà 5 millions d’euros sur trois ans, confiés au WWF et à GoodPlanet dans un programme portant sur 515 000 hectares incluant entre autres la création d’aires protégées, la restauration de paysages dégradés et des reboisements. Mais c’est le transfert de la gestion de 140 000 hectares appartenant à l’État à des communautés locales, qui constitue un peu la partie vedette du projet en impliquant des milliers de familles dans une approche de développement durable.

La chaîne de télévision France 3 a également annoncé qu’elle allait compenser ses émissions liées à la couverture du sommet de Copenhague (un aller-retour Paris Copenhague crée 500 kg de carbone) par des opérations de reboisement à Madagascar.

Imaginer que de tels systèmes puissent compenser le manque à gagner d’entreprises qui espèrent faire des marges brutes de plusieurs milliers de dollars à l’hectare en déboisant, pour faire par exemple du palmier à huile, est certainement utopique. L’équilibre entre zones d’agriculture à un niveau raisonnable d’intensification et zones forestières reste à trouver, et sa mise en oeuvre nécessitera un investissement public réel.

Il faudra aussi que des mécanismes suffisamment transparents évitent la création de « fausse monnaie climatique », et qu’entreprises et État ne se laissent pas aller à faire miroiter des chiffres séduisants en matière de déboisement évité, tout en se contentant de laisser les mauvaises herbes pousser. 2009 nous aura au moins appris à rester prudents sur ce point.

20 commentaires

Vos commentaires

  • 8 décembre 2009 à 08:29 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    Dans ces concerts internationaux,MADAGASCAR peut compter sur l’ALLEMAGNE et la FRANCE.

    Basile RAMAHEFARISOA

  • 8 décembre 2009 à 08:39 | georges Rabehevitra (#3099)

    Cher Patrick,

    ’’Il faudra aussi que des mécanismes suffisamment transparents évitent la création de « fausse monnaie climatique », et qu’entreprises et État,..."’

    La mobilisation des pays riches sur ce sujet va çréer un énorme flux financier. Et tant que tel, tous les habitués des mannes des dons et autres subventions commencent à s’agiter, surtout les pays pauvres avec leur cohorte d’ONG (blague à sciences po : à quoi on reconnaît un pays pauvre ? au nombre d’ONG présentes dans le pays).

    Vous avez tout à fait raison, l’imagination des financiers étant sans bornes (il ne faut pas oublier, ce sont bien souvent des mathématiciens), la ’’fausse monnaie climatique’’ dont vous parlez est réelle. Les ’’produits dérivés’’ des échanges de CO2, vont apparaître bientôt sur des marchés financiers. Il y aura des junk bonds (obligations pourries) émis sur les échanges, i y aura des subprimes après pour couvrir ces échanges fictifs qui ne créent aucune valeur. In fine, cela va créer des bulles,.... et je vous laisse continuer.

    A l’issue, les didons de la farce seront certainement les pays pauvres, une fois de plus.

    bien à vous

    • 8 décembre 2009 à 12:12 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à georges Rabehevitra

      Geoges Rabehevitra !!

      Connaissez-vous les blagues sur les assurances « SECHERESSE » en Ethiopie ???

      Basile RAMAHEFARISOA

    • 8 décembre 2009 à 12:37 | georges Rabehevitra (#3099) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      non, mias je crains le pire

  • 8 décembre 2009 à 09:40 | Oscar (#1649)

    Est ce que nos éminents dirigeants sont sensibles à cette problématique. Ca les dépasse. Ils pensent au jour le jour, rien de plus !
    Qui peut me dire le contaire.

    • 8 décembre 2009 à 10:03 | georges Rabehevitra (#3099) répond à Oscar

      Malheureusement, vous avez raison mon cher Oscar.

      Tous nos dirigeants successifs (depuis 1960 à 2010, cela fait un bail !!!)n’ont qu’une vue très étriqués dans l’espace (domaines d’intervention) et dans le temps de leur mission.

      Seuls Ratsimandrava et un peu Ravalomanana ont esquissé cette vue un peu plus longue dans le temps, malheureusement, pour ce dernier cela a dérivé vers d’’autres intérêts plus immédiats, surtout pour lui et son entourage. Le pouvoir actuel, n’en parlons même pas. Il n’y a même pas un début de réflexion (je ne parle même pas d’esquisse) sur ce sujet.

      La réflexion de tous nos hommes politiques s’arrête actuellement à la répartition des sièges dans un Gouvernement sensé uniquement gérer les affaires courantes et préparer les élections, seul issue pour rendre le pouvoir au peuple (définition etymologique de la démocratie)

      Alors que Copenhague c’est l’avenir à long terme de l’humanité, cela ne peut que les dépasser

    • 8 décembre 2009 à 10:50 | Fanoro (#1962) répond à Oscar

      Il est heureux que Madagascar soit représenté dans ce sommet par des experts et techniciens qui connaissent un peu mieux la situation que nos « hauts dirigeants » et qui sont capables de discuter sérieusement sur ce sujet. Pour cette fois, Rajoelina a bien raison de ne pas y aller pour dépenser l’argent des contribuables et faire juste de la représentation. Copenhague n’est pas une rencontre du showbiz. On a vu lors du sommet de NY qu’il n’a aucune capacité en la matière.

  • 8 décembre 2009 à 10:26 | da fily (#2745)

    A l’heure de la remise à niveau de notre pays, qui à Dago se soucie de Copenhague ? Copenhague ne règlera rien pour Mada, c’est un lointain souci pour nos concitoyens accablés.

    Nous avions eu NY, de grâce ne redemandez pas le couvert pour Copenhague. Le réchauffement climatique s’il préoccupe l’ ensemble des pays développés et riches, il est perçu comme une « lointaine maladie » par la grande partie des pays pauvres. Revoyons notre paysage politique actuel, rien qu’en ce qui concerne le bois de rose et malgré la sonnette d’alarme venant de spécialistes, il n’y a rien qui a été conduit pour inverser la tendance. Stopper le trafic est carrément devenue une utopie, revoir notre politique environnementale n’est pas prioritaire pour nos pouvoirs en place. Regardons les pays émergents dont certains sont devenus de puissants concurrents des nations historiquement riches, il n’ont absolument pas priorisé ce volet-là. Les States eux-mêmes ont traîné les pieds depuis toujours, la Chine leur a emboîté le pas, tant que la catastrophe ne frappe pas à la porte, tout le monde s’en cogne fermement. Le changement d’attitude a été insuflé par B.Obama, grand bien lui fasse. Il faudrait effectivement qu’il concrétise sa nobelisation qui a tant fait couler d’encre.

    J’ai une pensée pour celles et ceux qui travaillent et oeuvrent réellement pour une écologie réfléchie à Mada, j’imagine que leurs efforts et leur implication depuis, demandent une reconnaissance qu’ils ne voient pas toujours récompensée, du moins localement. Il serait temps que nous nous responsabilisons en la matière, des pays comme le Costa-Rica ont montré la voie, une façon de voir un certain avenir, en associant obligatoirement les génerations futures. Capitaliser tout cela demande une assise et une stabilité qui nous font encore défaut. Vite ça chauffe !

    Voila encore une prérogative qui demandera une vision et des actions de la part du pouvoir en place, bien que Copenhague soit loin de tout ça, il faudra mettre en place très rapidement des règles en matière d’environnement et d’anti-gaspillage sinon gare à l’aggravation exponentielle de la situation locale.

    • 8 décembre 2009 à 11:02 | georges Rabehevitra (#3099) répond à da fily

      Cher Da Fily,

      D’accord avec vous sur toute la ligne.

      L’exemple du Costa Rica cité est vraiment une référence. Il faut l’implication de la population dans tous les projets, sinon, cela ne marche pas. Bien comprendre notre culture et comment elle a évoluée est aussi un gage de compréhension mutuelle avec le projet, la population et les gens qui habitent dans les zones concernées. Je suis comme vous, pour une approche pragmatique de’s problèmes de l’environnement.

      je suis en train d’écrire à tous les grandes ONG d’origine étrangères à Madagascar en leur demandant pourquoi leur représentation locale sont forcément des expatriés autraliens, des américains, des français,....alors que les jeunes malgaches sont capables aussi bien d’assumer les responsabilités managériales et scientifiques de ces représentations.

      Rien qu’en termes de coûts de fonctionnment de ces ONG, cela vaudrait le coup pour eux d’y réflechir.

      J’attends toujours leurs réponses. Si un membre diriegant de ces ONG lisent ces échanges, peut-6etre qu’il a la réponse ?

      Bien à vous

    • 8 décembre 2009 à 11:18 | Stomato (#3476) répond à georges Rabehevitra

      C’est une bonne question que celle que vous posez aux ONG d’origine étrangère...
      Vous avez raison de présumer qu’il y a à Madagascar un grand nombre de gens aussi capables que les expatriés etc, etc, etc...
      Si cela était il n’y aurait pas besoin d’ONG d’origine étrangères à Madagascar.
      Pourquoi ne vous posez-vous pas la question de savoir pourquoi des ONG ne peuvent pas être dirigées par des citoyens malgaches ?
      N’est-ce pas simplement parce qu’un diplomé malgache ne peut pas vivre avec le salaire d’une seule activité aujourd’hui. Il ne peut donc pas avoir l’efficacité souhaitée par les étrangers qui payent depuis l’extérieur du pays.
      Payer un malgache au même prix qu’un expatrié est inconcevable pour les dirigeants des ONG étrangères.
      La raison en est simple, tout comme les malgaches s’en tapent de Copenhague, la plupart des étrangers s’en tapent de Madagascar. Tout au plus font-ils de petits trucs pour se donner bonne conscience et pour profiter du charity business.
      Et les flots de bonnes intentions financières pour aider les pays (dur dur d’être politiquement correct) va surtout augmenter l’appétit des ONG et provoquer leur multiplication.

    • 8 décembre 2009 à 12:36 | georges Rabehevitra (#3099) répond à Stomato

      Cher Stomato,

      Notre analyse est similaire mais la manière diffère.

      J’essaie tjrs de rester dans le politiquement correct et surtout d’éviter de dire que le monde est en noir et blanc (les étrangers s’en tapent tous de mada, par exemple).

      Bien à vous

    • 8 décembre 2009 à 14:15 | Rainivoanjo (#1030) répond à georges Rabehevitra

      Est-ce que vous vous êtes posés la question quelle est l’image -l’a priori- d’un Malgache, dirigeant ou non, surtout avec des exemples du genre ratsiraka ou ra8 ou autres dirigeants passés ? En d’autres termes, est-ce qu’un Malgache dans l’inconscient donne envie de lui faire confiance ? Si beaucoup de pays africains trainent au niveau développement, c’est que -entre autres choses mais il n’y a pas que cela- le mot intégrité est quasi-inconnu de ces dirigeants choisis librement ou après élections pseudo-libres. Malheureusement, même un Malgache qui a vécu et travaillé pendant très longtemps dans un pays où il y a la rigueur, quand il rentre au pays, il fait « comme les autres ». Si vous voulez vraiment faire avancer Madagascar, mettez en place des dirigeants intègres. Mais, faites attention : le danger vous guettera car « ils » ne vous feront pas de cadeau.

    • 8 décembre 2009 à 15:38 | Stomato (#3476) répond à georges Rabehevitra

      Jusqu’à il y a peu j’évitais aussi.
      Mais entre le blanc et le noir il y a une infinité de gris.
      Est-ce politiquement incorrect de dire que les étrangers se fichent pas mal de Madagascar ? Dire que le monde se moque de Madagascar serait plus juste mais aussi plus politiquement correct ?

      L’expérience montre que le Pays est de plsu en plus mal. La réputation internationale de Madagascar est maintenant très fortement établie. Il n’y a plus grand chose que l’on puisse faire pour aider les amis que l’on a sur place. Ca fait longtemps qu’il n’y a plus rien a faire pour les gouvernants.

      Faut-il laisser tomber le pays et ses habitants ?

    • 8 décembre 2009 à 17:10 | doris24 (#2499) répond à georges Rabehevitra

      pourqu oi dite vous ce n est pas des jeunes malgaches ? ? qu elle question dignorance sur le comportement de nos fréres ! ces étrangers ne sont pas la pour le plaisir ! croyez moi mais pour que largent donner alle à ceux qui le mérite ? est non comme d habitude dans la poche des grands moyens est petits responssable de la conduite du pays désolé ! mais ces enciens présidents qui ont mis dans leurs poches des tas de dons ne me dite pas que cela vous etonne !veloma

  • 8 décembre 2009 à 12:20 | observatrice (#2065)

    la population malagasy, surtout dans son état de délabrement économique actuel , ne peut pas penser au long terme ni à l’avenir lointain ; une preuve récente, est cette manifestation des commerçants par rapport à la réorganisation des marchés à Tana ; il en est de même pour l’ensemble du pays

    Mais les dirigeants doivent avoir cette vision et préparer cet avenir des générations futures ; c’est ainsi qu’on peut faire la différence entre un grand président et un qui n’en porte que le titre (suivez mon regard)

    • 8 décembre 2009 à 12:41 | georges Rabehevitra (#3099) répond à observatrice

      et oui, on attend toukours notre grand homme d’Etat. On attend, on attend,

      A priori, si on regarde ceux qui occupent la scène actuellement, ce n’est pas pour demain. Là où cela me désole, c’est que même ceux qui sont un peu plus jeunes (suivez mes regards), sont à l’image de leurs aînés. De simples politicards et opportunistes

      Que c’est triste, non ?

  • 8 décembre 2009 à 15:03 | da fily (#2745)

    Triste à en mourir oncle Georges, tristement vrai. Même les jeunes ont été « contaminés ». Mais cela est un peu dans notre foutue mentalité : même si le travers est énorme, s’il est pratiqué par tout le monde, personne n’y trouvera à redire. Celui qui fait autrement ou mieux sera mis au ban ou passera pour un demeuré ! Triste constat qu’il faut combattre. Tordre le cou à des habitudes « tandra vadikoditra » est difficile, voir épuisant.
    C’est en cela qu’il nous faut un pouvoir neuf et fort, fort au point de ne se laisser infléchir, neuf pour faire nouveau et sain. Il faut que l’exemplarité reprenne le flambeau, évidemment sans véritables élites ou modèles, ce ne sera que du brassage intellectuel ou reflexions pour philosophes à la petite semaine.

  • 8 décembre 2009 à 15:39 | FANIRY 1 (#2684)

    Re,

    Je vous invite à lire ce qui suit :

    Lettre scandaleuse à l’ONU et à DANEMARK ( A voir sur la vérité )
    La vérité du 08112009

    Ayant constaté le fiasco total du Sommet de Maputo III qu’ils ont mené en forcing dans la Capitale mozambicaine, les trois mouvances, soutenues par le Premier ministre Eugène Mangalaza, viennent de changer leur fusil d’épaule.
    En effet, de Maputo où ils sont actuellement, ils ont adressé une lettre au Secrétaire général des Nations unies et au Premier ministre du Royaume de Danemark pour demander à ces derniers de n’accorder ou ne faire accorder de visas et d’hébergement à la délégation, devant être conduite par Andry Rajoelina, pour prendre part au Sommet de Copenhague sur le changements climatiques. Ceci, au motif que ce dernier ne bénéficierait pas de la reconnaissance et de la représentativité pour Madagascar. Bref, les trois mouvances et le Chef du Gouvernement viennent de renier le statut de Président de la Transition de Andry Rajoelina. Par voie de conséquences, ils ont renié la Charte de la Transition.
    « Albert Zafy, Président du Conseil national de réconciliation ; Emmanuel Rakotovahiny, coprésident de la Transition ; Fetison Rakoto Andrianirina, coprésident de la Transition ; Mamy Rakotoarivelo, Président du Congrès de la Transition ». Telles ont été les personnalités politiques et les postes qu’elles ont indiqués leur revenant qui, de la Capitale mozambicaine, ont signé, à la date du 3 décembre dernier, une lettre adressée au Secrétaire général des Nations unies et au Premier ministre du Royaume de Danemark. Une lettre de tous les scandales, à l’intérieur de laquelle tous ses signataires ont développé des arguments, des plus futiles et rocambolesques, tentant de faire valoir que le Président Rajoelina n’aurait guère le droit ni le privilège de représenter Madagascar au prochain Sommet de Copenhague sur les changements climatiques.
    En effet, cette missive a établi que « (…) l’Acte additionnel d’Addis - Abeba dote Madagascar d’un Conseil présidentiel au sommet de l’Exécutif et d’un Gouvernement de consensus et ce, afin de répondre adéquamment au caractère neutre, consensuel et inclusif de l’exercice des pouvoirs dans le cadre de la Transition instaurée par la Charte de la Transition (…) ». Premier grief : cette première phrase renie indiscutablement les termes de l’article 2 dudit Acte additionnel d’Addis - Abeba qui stipule que « les attributions du Président de la Transition demeurent telles que prévues par la Charte de la Transition. Elles sont exercées par le Président de la Transition, assisté par les deux co - Présidents du Conseil présidentiel ». Et, dans l’article 9, il est clairement indiqué que le Président de la Transition n’est autre que Andry Rajoelina. Aussi, ne peut - on s’empêcher de se demander dans quel article de l’Acte additionnel dont il s’agit tous ces caciques de Maputo ont - ils déniché « un Conseil présidentiel au sommet de l’Exécutif à Madagascar » ?

    Deux « co – Co »…

    Par ailleurs, la même lettre a indiqué que, « or, à ce jour, ni ledit Conseil présidentiel ni le Gouvernement de consensus, (…) ne sont pas en place, faute par le Président Rajoelina de prendre les décisions auxquelles il est tenu (…) ». Deuxième grief : en dépit de toutes les initiatives déjà prises par le Président Rajoelina, les deux co – Présidents du Conseil présidentiel n’ont cessé de revendiquer partout bénéficier du statut de Chef de l’Etat, au même titre que celui - ci. Alors que rien dans l’Acte additionnel, dont ceux - ci n’ont pourtant pas cessé de prendre comme référence, ne dispose de cette éventualité. De même, si le Gouvernement Mangalaza n’a pu être mise en place, c’est que les trois mouvances, en faisant valoir leur avidité de pouvoir, s’obstinent à accaparer la part belle dans la répartition des ministères. Preuve en est la tenue de l’actuel Sommet du forcing dans la Capitale mozambicaine où, tout compte fait, elles sont confrontées à une impasse totale. En tout cas, les attributions des deux « co - Co » sont clairement édifiées par l’Acte en question : contresigner les actes du Président de la Transition pris en Conseil des ministres dirigé par le Président de la Transition et y assister. De concert avec ce dernier, ceux - ci ont également pour attributions de tenir une réunion hebdomadaire pour évaluer la situation de la Nation et de prendre ou faire prendre en Conseil des ministres les mesures nécessaires. Et rien de plus !
    Acte de décès

    En outre, cette lettre du scandale a indiqué que, « aux termes des textes ci - dessus cités, qui ont valeur constitutionnelle, aucun acte ni aucune décision du Président de la Transition, engageant l’Etat malgache, ne sauraient être valables ni valablement reconnus sans le consentement ou l’accord des deux Coprésidents. Cette exigence vaut, bien entendu, indifféremment pour tout acte ou toute décision dans les domaines national et international » (sic). Troisième grief : aucune disposition de l’Acte additionnel n’enjoint le Président de la Transition à demander le consentement ou l’accord des deux « co – Co », notamment pour tout acte qu’il prend dans le domaine international. En effet, en tant que symbole de l’indépendance nationale (article 4 alinéa 1 de la Charte de la Transition) et en sa qualité de Chef d’Etat (article 1er de l’Acte additionnel), ainsi que selon les coutumes et pratiques internationales, le Président de la Transition est le seul habilité à représenter la Nation dans les instances internationales.
    Quoi qu’il en soit, se prévalant de tous ces argumentaires bidons, burlesques et hilarants, ces signataires, soutenus par Eugène Mangalaza (comme le stipule la même missive, bien que ce dernier n’y ait pas apposé sa signature), ont demandé aux destinataires de celle - ci « de n’accorder ou ne faire accorder de visas et d’hébergement à la délégation malgache » conduite par le Président Rajoelina. En d’autres termes, les trois mouvances et le Chef du Gouvernement viennent de renier le statut de Président de la Transition de Madagascar, Chef de l’Etat malgache, adjugé par l’Acte additionnel à Andry Rajoelina. Par voie de conséquences, ils viennent de renier l’Acte additionnel lui - même, et la Charte de la Transition (texte - mère). Formulé autrement, ceci veut tout simplement dire que tous ces signataires et Eugène Mangalaza viennent de faire valoir sur la scène internationale qu’ils renient leurs propres statuts respectifs, disposés par ces deux textes qu’ils ont eux - mêmes reniés. En somme et sans souffrir la moindre discussion, tout ce beau monde à Maputo vient de signer l’acte de décès de la « Transition consensuelle et inclusive ».
    Bref, ayant voulu - par haine viscérale - barrer la route de Copenhague à Andry Rajoelina, Albert Zafy, Emmanuel Rakotovahiny, Fetison Rakoto Andrianirina, Mamy Rakotoarivelo et Eugène Mangalaza, avec la bénédiction tacite de leurs trois chefs de file respectifs, vont fouler, ce jour, le tarmac de l’aéroport international d’Ivato comme de simples citoyens. Didier Ratsiraka, de là où il est, devrait en rire sous cape, avec son adage préféré : « nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes » !

    • 8 décembre 2009 à 17:17 | da fily (#2745) répond à FANIRY 1

      Respirez par le nez 3 fois de suite, ça décongestionne. Une lettre scandaleuse visant à empêcher notre bunny national à brouter l’herbe scandinave faisant suite à l’attitude non moins scandaleuse de mépris vis-à-vis du peuple d’abord et ensuite de ses collatéraux ! je me demande si vous n’allez pas accueillir vous-même les VRP de la réal-politik malagasy à Ivato ? Comme ça vous pourrez les houspiller, ou les pendre par les pieds dans le haut hall de l’aérogare !

    • 8 décembre 2009 à 20:06 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à FANIRY 1

      Faniry 1

      J’ai pris connaissance de cette pseudo-missive des « malgaches défroqués ».

      Même scandalisé,je n’ai pas de commentaire à faire,seules quelques réflexions (ou remarques) des amis étrangers me gênent.

      Au fond de moi-même,j’ai pensé qu’assister à une telle messe-protocolaire n’est pas utile pour le moment,certains de mes amis partageaient mon point de vue.J’ai honte de voir les agissements de nos compatriotes en FRANCE.

      Pour eux ,c’est la liberté alors Merci la FRANCE d’être tolérante.

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS