Depuis hier donc, il est quasi certain que cette bataille à couteaux tirés qui agite Madagascar dépassera le stade d’une année. C’est en effet le 14 décembre 2009 que les trois mouvances ont annoncé comme étant la date limite pour la formation du Conseil Économique et Social ainsi que du Comité de Réflexion pour la Sécurité et la Défense Nationale. Cette date se situe à la veille de l’échéance du 15 décembre annoncée par l’ambassadeur des États-Unis pour la mise en place d’un gouvernement afin d’éviter les sanctions sur le programme Agoa.
L’année sera donc dépassée puisque c’est le 13 décembre 2008 que la station de télévision Viva a été fermée par le gouvernement Ravalomanana, déclenchant ce que l’on persiste pour l’instant à appeler la crise de 2009.
C’était la diffusion intégrale d’une déclaration télévisée provenant de l’extérieur de Madagascar qui avait mis le feu aux poudres ; c’est à nouveau une déclaration faite à l’étranger qui remet de l’huile sur le feu, clouant au sol, dans le sens premier du mot, l’esprit de Maputo I, puisque les signataires de cette déclaration se retrouvent privés d’avion.
Félicitation donc à Didier Ratsiraka qui réussit à être de tous les coups en ayant signé ces deux déclarations. Comme l’époque actuelle est celle du tour de Madagascar cycliste, il pourrait être le porteur du maillot de la régularité et de la combativité, sauf qu’il semble pour l’instant condamné à faire le tour de l’Île par son côté extérieur.
Des observateurs divisés et dépassés
À ceux qui demandent pourquoi la Communauté Internationale laisse notre pays persister aussi longtemps dans ses errements, on est bien obligé de répondre qu’on peut s’interroger sur l’existence aujourd’hui de cette communauté. Le sommet de Maputo III a des allures de rencontre Madagascar-Mozambique, puisque son communiqué final confirme qu’il a eu lieu sur invitation non pas du GIC, mais du Président du Mozambique, Armando Guebuza, et de Joaquim Chissano. Et si ce dernier, en tant que chef de l’équipe de médiation, a une légitimité pour signer comme témoin des résolutions prises, on ne peut s’empêcher de relativiser la portée de la signature de Franciso Madeira, ministre mozambicain des Affaires diplomatiques, lorsqu’il déclare témoigner au nom de l’Union Africaine, car l’homme est surtout connu pour être l’envoyé spécial de l’Union africaine aux Comores et non pas à Madagascar.
Si la communauté internationale se retrouve en position délicate, Eugène Mangalaza ne l’est pas moins. Il n’a pas signé les déclarations des trois mouvances, et tente dans ses déclarations de préserver la chèvre et le chou, mais sa tâche de diriger un gouvernement de consensus ressemble de plus en plus à une mission impossible. Les factions politiques semblent toutes avoir des difficultés de vocabulaire avec des mots aussi simples que « accord » ou « consensus », les uns proclamant que des accords auraient été trouvés qui à Addis Abeba, qui le 13 novembre, alors que les autres n’auraient rien vu de tel.
Si notre optimisme naturel nous fait malgré tout trouver dans les « accords » de Maputo III quelques avancées intéressantes, notamment le fait de coucher noir sur blanc l’idée qu’on pourrait laisser une partie choisir un ministre au sein d’une liste concoctée par une autre partie, force est de constater qu’il n’y a aucune chance d’arriver à une quelconque effectivité si chacun n’y met pas du sien. Supposons que Andry Rajoelina propose comme liste de candidats au poste de secrétaire d’État à la Sécurité Intérieure les noms d’Organès Rakotomihantarizaka, Claude Ravelomanana, Charles Randrianasoavina et René Lylison : je ne crois pas que la mouvance Zafy Albert s’en trouvera plus avancée. Le pays non plus.
Les risques sont les mêmes pour la mystérieuse entité qui est suggérée pour nommer le ministre de la Communication : les 4 représentants des journalistes seront-ils choisis au sein des rédactions de La Vérité et de Viva ou de Radio Fahazavana et de Ma-laza ?
Une seule chose semble sûre : c’est que la question de la représentation de Madagascar au sommet de Copenhague va brutalement passionner les foules. Hélas, comme nous le pressentions hier, pas pour les bonnes raisons. Nous voici donc réduits à constater, à l’instar des protégés de Conservation International, WWF et autres WCS, que malgré la tombée des pluies, le feu n’est pas prêt de s’arrêter.
Vos commentaires
Seuls les hommes politiques Malgaches ont le secret de ces intrigues inextricables depuis plus de 30 ans maintenant, avec accessoirement le soutien bienveillant du GEM et des autres organismes patronaux.
A eux de nous montrer leur intelligence supérieure pour sortir le pays de cette « belle » impasse dans laquelle ils l’ont collectivement et solidaire amené depuis l’avènement de la Révolution Socialiste, grâce à « l’indifférence » bienveillante de quelques pays amis Européens.
Cher Patrick,
’’Le sommet de Maputo III a des allures de rencontre Madagascar-Mozambique, puisque son communiqué final confirme qu’il a eu lieu sur invitation non pas du GIC, mais du Président du Mozambique, Armando Guebuza, et de Joaquim Chissano’’
Les 3 mouvances y ont répondu favorablement et consciemment. On ne va pas me dire qu’ils n’ont pas remarqué l’íncongruité diplomatique d’une telle invitation.
Mon avis :
acculé par l’intransigeance de Rajoelina sur les ’’ministères de souveraineté’’, ils ont voulu à leur tour acculer ce dernier en acceptant une réunion diplomatiquement bancale. Ils ont donc réagi comme des acculés
maintenant, Rajoelina est acculé, face aux échéances données lors de la réunion d’addis Abeba par la CI. Il va réagir aussi comme un acculé
Ce sont tous des ’’acculés’’ et le problème ce que le peuple commence à avoir mal aux fesses (à force de serrer la ceinture), après un annus horribilis.
A cette allure, la trève des confiseurs pour la période de fêtes, ne sera mêmne pas respectée
Tout ça pour ça et surtout pour des sièges qui permettront d’utiliser ’’la puissance publique’’ pour leur propres intérêts à courts termes (élections, poursuites judiciaires. corruption dans le mines,...)
Alors, en tant que citoyens, je n’ai aucun respect pour toute cette bande d’acculés
Ils ont tous une courte vue car le peuple, manipulé ou pas, finira toujours par prendre sa revanche par les élections (si on lui en donne l’occasion et c’est mieux) ou par la rue (ce serait dommage), amis il faut le comprendre.
Le peuple est aussi acculé>
Nous sommes tous donc des acculés !!!!
Je fais exprès de faire allusion à ce que vous pensez tous
Désolée Mr George, je comprends tout à fait votre colère mais avant d’être « acculé » comme vous dites je suis une victime innocente. Nous sommes embarqués dans une histoire de folie qui depasse tout entendement.Zafy,Ratsiraka et Ravalomanana peuvent rester là où ils sont ,on s’en fout. Mais il faut que Rajoelina les rejoignent et qu’on s’en débarasse une fois pour toute.
Cher Mbôty,
Oui, nous sommes dans une galère, forcés de ramer alors que l’on ne nous a même pas demandé notre avis pour embarquer.
C’est le moment où jamais pour un parti politique, digne de ce nom, de sortir si il n’a pas été impliqué par une alliance avec aucune de 4 mouvance. C’est l’occasion qui ferait le larron.
Mais a-t-on au moins un vrai parti politique, avec un programme et une ligne de conduite claire ?
Bien à vous et bon courage
c’est bien ce vrai parti politique avec une ligne claire qui fait défaut depuis toujours à Madagascar ; les paris se sont toujours construits autour du président élu , en rassemblant souvent les opportunistes : PISODIA, AREMA, TIM , et maintenant TGV ; voyez déjà ces déclarations tonitruantes et imbéciles de ces chefs de région en soutien au PT actuel .
De toutes façons, pour le court ou moyen terme, nous sommes foutus, car les élections, si élections il y a , seront soit truquées, soit contestées .
Espérons que le peuple ne rejette pas la politique à cause des politicards (le bébé avec l’eau du bain), et que de ce chaos naissent des vrais bébés politiques, qui remplaceront ces vieux débris à mettre à la casse
Oncle Georges la malice, je plussoie...
A savoir que nous avons les accollés d’un côté, et les acculés de l’autre.
Les accollés sont agglutinés autour de l’encolleur en chef, l’accolade suprême qu’ils lui ont donné ne colle plus avec la réalité. Les acculés subissent les dégats collatéraux, le carambolage guette ainsi que la colère. Le accollés ne voient pas dans quelle colle (je suis poli) on se débat, pendant que les acculés colmatent leur quotidien à coups de calfeutrage de bricoleur et ne décolèrent pas. Le cloaque actuel est le terrain du calamiteux qui fera coaguler toute tentative salutaire qui nous ferait décoller.
Saura-t-il calmer la foule des accollés autant qu’il l’a flatté à coups de couleuvres le jour où on lui collera la responsabilté du coulage qui s’annonce ? Pas très enviable comme posture, et pourtant cela semble lui coller à la peau !
Dafily, ce post est un vrai morceau de bravoure ! On se perd dans toutes ces assonnances bizarroïdes, sans arrières-pensées bien sûr !
Bien, continuons dans la logique tégévistes : les 3 mouvances sont devenues depuis hier ennemies de la transition, et pour bien faire sentir ce nouvel état de fait, Lylison et Charles seront de faction pour le comité d’accueil, toutefois si avion il y a.
Les réjouissances orchestrées pour nos festivités de fin d’année risquent de ne pas être du goût de tous, la fronde va se généraliser. A mon sens, les tenants du pouvoir n’ont pas l’air d’en avoir cure, c’est ce même autisme qui aurait perdu Ra8, bien à coté de la plaque ceux qui pensaient que Tgv aurait la capacité voulue pour conduire les affaires dans un pays à la dérive. Trop dur et trop compliqué pour lui, mais il peut changer la donne.
Nous sommes nombreux à vouloir primo, l’apaisement. Nous sommes tout aussi nombreux à souhaiter la fin de cette méga-crise qui va nous laisser dans les cordes sans avoir atteint le 3ème round. A chaque crispation, que ce soit les éditorialistes, les observateurs ou nous simples citoyens avons toujours prôné la raison, l’apaisement, la recherche de solutions viables et consensuelles pour le PAYS. Ici et ailleurs, cette énième crispation laisse craindre le pire, je vais rejoindre le camp des optimistes et appelle nos pro-hâtifs à prendre le porte-voix pour défendre la paix sociale et raison garder : Il faudrait qu’ Andry ne s’arqueboute plus sur cette position d’inflexibilté, au même titre que Roindefo lors des résolutions précédentes, il se doit de trancher en faveur de l’intérêt général. Là, il pourrait s’en sortir grandi, voir prendre de la hauteur. Ne chercher qu’à mettre le contre-pied et à « tackler » à tout va n’est pas bon, ni pour le lui, et encore moins pour le pays. Il joue avec le point de rupture, l’elastique peut encore le retenir, mais la culbute n’est plus très loin. Et ce n’est pas en grossissant le rang des mécontents à coups de coups de gueule pour contenter ses fanatiques qu’il arrivera à cette dimension étatique. Je voudrais qu’il m’entende.
Cher Da Fily,
Je réjoint votre appel. C’est la même chose que j’ai faite dès sept 2008 (le 19/09 exactement), présentant ce qui allait se passer, et après avoir usé de toutes mes influences auprès desproches de Ravalomanan à l’époque, quand j’ai écrit "’une lettre ouverte au Pdt De La Rápublique’’, sorti dans la Tribune et La Gazette
Sur ce site, vous avez la copie en archives. Vous changer les noms et vous appliquez maintenant aux gens du pouvoir actuels, mon texte de l’époque est toujours valable.
Malheureusement, je crains que Rajoelina ne vous entende point. Non pas par lui-même mais, avec comme entourage et appuis proches des gens comme Ramaroson, Ratsirahonana, .... (ceux que j’appelle les ’’vampires/vautours’’ et ndimby les ’’griots’’, je le vois mal contredire ces anciens, rien que par le fait que dans notre culture, on ne dit pas non à un ainé de la famille !!!
Vous pouvez aussi vérifier sur ce site que d``es le mois de février, juste après le massacre, je l’ai invité à arrêter le mouvement en lui disant que Ravalomanan s’est déjà ’’suicidé’’ politiquement et quelui par contre deviendrait plus tard (je parlais de 2012 à l’époque) un grand homme politique. J’ai même parlé du parcours politique de Miterrand et le citant ’’il faut donner du temps au temps’’
Vous voyez, c’est moi qui bascule dans le pessimisme maintenant.
Bon courage quand même et je crois que nous allons en avoir besoin
Bien à vous
M. Rabehevitra - Présidà