Articles dans la rubrique « Editorial »
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J’ai évoqué plusieurs fois sur ces colonnes ces mélanges des genres qui n’aident pas notre pays à avancer.
Tous les corps administratifs, militaires, religieux se mettent ouvertement, et au nom de leur corps, à faire publiquement et sans vergogne de la politique. Le récent appel à la désobéissance civile des religieux me met en rogne et je ne peux l’admettre. Je trouve ignoble et complètement déplacé pour des individus en soutane, d’aller haranguer les foules sur un sujet politique et (…)
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Médias médiocres, épisode 2
Note préalable
L'éditorial d'hier aurait dû être un éditorial à quatre mains entre Ndimby et votre serviteur du jour. Malheureusement, un incident sur l'ordinateur de Ndimby a provoqué un retard de sa livraison, et une autre panne du côté de mon oreiller n'a plus laissé suffisamment de temps pour intégrer harmonieusement nos deux contributions. Si Ndimby a tout dit ou presque, qu'il me soit néanmoins permis d'apporter un éclairage supplémentaire sur les difficultés pratiques de ceux qui (…)
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La semaine dernière, Madagascar a célébré tant bien que mal la journée mondiale de la liberté de la presse (3 mai). Une occasion de rappeler que le dernier classement établi en Octobre dernier par Reporters sans frontières (RSF) a vu Madagascar chuter de 40 places à cause de la crise de 2009, pour se retrouver au 134è rang. Une illustration (de plus) du mode de gouvernance à l’africaine de la Haute autorité de la transition (HAT), dans la mesure où les voisins immédiats de la Grande Ile (…)
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A Prétoria, on a assisté aux émissions politiques : « les invités de Zuma », mais ce n'était pas Onitiana Realy qui était au micro mais Chissano.
La rencontre de la bande des 4 a eu lieu à Prétoria. Tout le monde est rentré bredouille, y compris tous les psychiatres qui essayaient de comprendre le dialogue (on devrait quadrilogue) des 4 autistes.
Ratsiraka a dit que Rajoelina est un menteur et qu’il ne respecte pas du tout sa signature. De mauvaises langues disent qu’il se l’est dit aussi (…)
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Le dernier communiqué signé par les généraux André Ndriarijaona et Bruno Razafindrakoto paraîtra selon les opinions plein de subtilité ou bourré d'ambigüités. Il n'exclut pas l'arrivée de militaires en masse dans un prochain gouvernement. Mais il empêchera Andry Rajoelina de clamer que ces militaires sont neutres car désignés par une institution neutre, ce qui enlèvera pas mal d'intérêt à la manoeuvre.
L'institution Armée hors jeu
À propos des militaires, Albert Einstein avait dit : « Ceux (…)
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Avertissement
Il y a des rappels qui semblent de temps en temps nécessaires. C'est presque une lapalissade de dire qu'un éditorial a forcément un rapport avec l'actualité ; mais il y a aussi une actualité très immédiate et une actualité un peu plus lointaine, que la distance soit temporelle, géographique ou thématique.
Les lecteurs fidèles auront peut-être remarqué une préférence de ma part pour la rédaction d'éditoriaux prenant un peu de recul avec l'actualité immédiate, notamment lorsque (…)
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mercredi 5 mai 2010 |
Bill
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Le désordre s'installe dans le pays. Les hommes politiques se chamaillent et sont plus que méfiants les uns à l'égard des autres. Des ministres ne s'empêchent plus de critiquer ouvertement la politique adoptée par leur président. En tout cas, ils ne sont pas loin d'accuser purement et simplement le président de la Haute autorité de transition, Andry Rajoelina, d'incompétence et d'inconscience quand ils disent entre autres exemples, que ses décisions sont en train de fragiliser davantage le (…)
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Invectiver une personne sur la place publique un matin pour lui serrer chaleureusement la main au cours d'un cocktail en soirée. Inversement, sourire pour la photo le soir pour dénoncer bruyamment sa propre signature le lendemain. Telles sont des attitudes qu'on a vu adoptées relativement fréquemment par des politiciens malgaches.
L'expérience oblige donc à prendre avec quelques pincettes leurs déclarations publiques et à ne rien prendre pour argent comptant, qu'il s'agisse de bonnes ou de (…)
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Je me suis abstenu de participer depuis deux semaines aux éditoriaux de Tribune.com, dès que la rencontre de Pretoria avait été annoncée. Prévoyant dès le départ l’échec de cette rencontre, je ne voulais pas passer pour l’oiseau de mauvais augure en écrivant que dans le contexte actuel, que ce soit à Maputo, Pretoria ou à Ambodin’Isotry, rien ne peut motiver un enthousiasme délirant ou un espoir démesuré. Car si finalement Andry Rajoelina pouvait difficilement refuser d’aller à Pretoria à (…)
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Après les rencontres de jeudi soir qui n'avaient rien donné, les négociateurs voulaient y croire encore, pensent sans doute y être presque. Les sud-africains ont donc obtenu une prolongation de 24 heures. Alain Joyandet a reporté une deuxième fois son retour, et Joachim Chissano affichait à nouveau son inoxydable optimisme, mais de cela, on avait déjà l'habitude.
Cela n'aura pas apporté grand chose. Le coeur n'y était sans doute déjà plus. Alain Joyandet meublait le temps en tenant une (…)
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vendredi 30 avril 2010 |
Patrick A.
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Tous les esprits sont tournés vers Pretoria, mais comme il ne sert à rien d'en rajouter pour le plaisir d'en rajouter, mieux vaut dans l'attente ne pas omettre également de penser à l'avenir. Et l'avenir, ce n'est pas qu'un gouvernement de transition, qui comme son nom l'indique ne durera pas, ou des élections qui seront suivies d'autres élections. L'avenir, c'est aussi la planète qui nous fera vivre demain.
L'environnement n'a pas de prix, mais il est possible d'en mesurer les coûts (…)
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Rassurez-vous, on n’est qu’au mois d’avril, je ne parle pas du père Noël de notre enfance, avec sa barbe blanche et ses cadeaux par milliers. Non, je parle ici du Général Noël Rakotonandrasana, fraîchement promu et en fonction des circonstances.
Son idée de création d’un Conseil supérieur mixte de médiation et de l’éthique ou CSMME, traduit bien la mentalité de nos officiers : « tout pour ma pomme et moi et moi ».
Comment une telle idée peut-elle germer dans le cerveau de quelqu’un qui (…)
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mercredi 28 avril 2010 |
Patrick A.
| 2390 visites
« Ils » sont donc partis vers Prétoria. Alarobia tsy miverina serait-on tenté d'ajouter. Et certains aspirants au comité TSZ3R pourraient être réellement enclins à souhaiter qu'ils ne reviennent jamais au pays.
Sauf qu'il y a maldonne potentielle sur la signification de ce sigle. Le TSZ3R, ce ne serait pas uniquement Tout Sauf Zafy, Ratsiraka, Ravalomanana, Rajoelina. Ce serait aussi et surtout Tout Sauf le Zafisme, le Ratsirakisme, le Ravalomananisme et le Rajoelinisme... Il y a là une (…)
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En attendant le 28 avril (ou la Saint Glin-Glin ?), continuons de méditer sans se décourager sur certains aspects de fond à améliorer le moment venu quand le consensus tant attendu sera trouvé. En effet, un plan de sortie de crise est salutaire. L’objectif principal d’une période transitoire l’est tout autant : le cheminement vers une nouvelle République de tous les espoirs.
Le coq et le lion
Un coq peut-il impressionner un lion ? Le premier peut chantonner à tue-tête son cocorico à (…)
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Si l'on compare les périodes « avant Maputo I » et « avant Prétoria », on pourrait avoir l'impression que personne ne place de réels espoirs sur le prochain sommet des chefs de file de mouvance en Afrique du Sud. À écouter les discours publics, on peut affirmer que les anti-Prétoria s'acharnent à occuper le devant de la scène médiatique, alors que ceux qui espèrent le succès de la réunion évitent de manifester trop d'enthousiasme, présentant plutôt la rencontre de Prétoria comme un passage (…)
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Une crise qui s'attarde est-elle encore une crise ?
En médecine, me dit le dictionnaire, « la crise est l'ensemble des phénomènes pathologiques se manifestant de façon brusque et intense, mais pendant une période limitée, et laissant prévoir un changement généralement décisif, en bien ou en mal, dans l'évolution d'une maladie ».
Ah ça, du pathologique, il y en a à revendre. Mais pour ce qui est de la période limitée, on peut rappeler à titre d'exemple qu'aucune grossesse humaine n'atteint (…)
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Il arrive, de temps à autre, qu’on m’accuse d’élitisme, d’être bourgeoise, snob, urbaine, ou (la pire insulte) « pas vraiment malgache », mais je passe. Ce que je peux avouer sans équivoque c’est que je n’ai jamais vécu dans une case de bidonville ni connu une habitation (autre que celle de mon grand-père paternel pendant mon enfance) sans infrastructures modernes. Mais j’ai récemment pu entrevoir la réalité de l’existence de certains : un habitat de 6 m2, sans fenêtres et la terre battue (…)
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Dans son éditorial d'hier, Georges Rabehevitra manifestait son indignation sur des actes contraires aux Droits de l’Homme et à la dignité humaine.
Triste coïncidence, le même jour et dans la même édition, un autre article évoquait des faits significatifs de la situation réelle des droits humains dans notre pays, y compris en dehors des affaires politiques.
Faut-il le rappeler ? Le premier des droits humains est le droit à la vie. Solovelo Régis n'est plus là pour en profiter. Et (…)
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Ce qui vient de se passer dans notre pays m’attriste au plus haut point et me rend plus que pessimiste quant à la capacité de tout tenant du pouvoir, quel qu’il soit, de ne pas admettre que tout pouvoir a des limites.
Je ne vais pas revenir ici sur les aspects mise en scène ou non de ces pseudos tentative de coup d’État ou de troubles de l’ordre public. Non, je veux tout simplement parler du droit, dans le sens latin juris du terme, en particulier du droit de chaque être humain à un minimum (…)
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On pourrait supputer des heures sur la nature des personnes se trouvant derrière les explosions s’étant produites dans deux stations services Total. Complotite favorisée par les circonstances actuelles étant, certains pourraient être tentés de soupçonner promptement des mises en scène. Attentats, pas attentats ? Comme on voit mal les gérants de stations ou une compagnie pétrolière aller jusqu'à mettre en scène une contre-publicité aussi négative sans gain évident en contrepartie, on (…)