Les tribunaux sont les lieux de toutes les passions. Par sa nature même, une procédure de justice vise à désigner un vainqueur et un vaincu, quand au final, elle ne crée pas deux mécontents. Cette situation est encore plus vraie dans les procédures pénales, qui exacerbent tous les ressentiments, et soulèvent des souvenirs douloureux.
La mission de l’assemblée parlementaire paritaire ACP-UE a exprimé le souhait que les autorités en place fassent des « gestes d’apaisement » en libérant les détenus politiques. De toute évidence, ce qui apaiserait les uns pourrait être vécu comme un coup de couteau dans le dos pour les autres, et je m’attends déjà à ce que quelques lecteurs évoquent l’insupportable impunité qui prévaut à Madagascar depuis des dizaines d’années pour refuser tout ce qui pourrait apparaître comme des mesures de clémence.
Andry Rajoelina est contraint par ses discours antérieurs d’affirmer que « la Justice malgache est indépendante et que, séparation des pouvoirs et bonne gouvernance étant, il ressort de la responsabilité exclusive de la Justice de statuer sur les affaires pénales ». Non sans raisons, certains ricaneront, d’autant que les parlementaires ont rapporté qu’il a déclaré qu’il allait « étudier la question », et qu’on ne demande qu’à tous les croire.
Mais il n’est pas complètement malsain que l’indépendance de la Justice soit ainsi mise en avant, car si on donne aux juges les moyens nécessaires, il n’y a pas de raisons qu’ils ne gèrent pas plus intelligemment que ceux qui nous gouvernent la situation actuelle en ce qui les concerne. L’institution judiciaire ne manque pas de mesures dont elle s’est dotée au cours des siècles pour la protéger un tant soit peu des passions qui pourraient la traverser. Ces mesures sont certes perfectibles, et il arrive certainement que le juge devant trancher sur la libération ou non d’un prévenu dans une affaire qui émeut l’opinion publique se sente désespérément seul, mais elles existent et sont inscrites dans les textes. Si ces mesures étaient comprises du public, elles seraient appliquées.
Toute personne est présumée innocente jusqu’à ce qu’elle soit condamnée. Et de ce fait, la détention provisoire devrait être l’abominable exception et non la règle habituelle. À Madagascar, tout ceci est inscrit dans les textes, et exactement le contraire est gravé dans les têtes, et ce pas uniquement lorsque l’on évoque des dossiers à connotation politique.
Le principe de présomption d’innocence est inscrit dans la déclaration universelle des droits de l’homme. Ce principe vise à assurer une situation équitable entre le suspecté et un accusateur public disposant de l’autorité de l’État et théoriquement des moyens illimités de celui-ci.
Dans la réalité, nos prisons sont donc remplies d’innocents, qui peuvent « mijoter » dans de sombres cachots pendant des années, et qui risquent fort d’être condamnés uniquement pour justifier la durée abusive de la détention « préventive ». Et c’est plutôt le manque de moyens de l’État qui a accoutumé les juges d’instruction à emprisonner à tout va, faute de moyens de s’assurer que les suspects se présenteront bien devant la Justice une fois convoqués...
Il est vrai que les hommes politiques leur donnent raison, en traitant le plus souvent par le mépris les convocations de la justice, et en ayant eux-mêmes une conception très élastique de la présomption d’innocence, la mettant en avant pour leurs amis et la trouvant rédhibitoire pour d’autres.
Assurément, il est bien difficile de s’en remettre à l’indépendance de la justice, afin de ne pas confondre celle-ci avec vengeance.
Vos commentaires
Inventons un « CONCORDAT » à la malgache.
Ne parlons pas d’amnistie qui nécessite « une loi ».
LIBERONS TOUS LES PRISONNIERS QUI N’ONT PAS COMMIS DES CRIMES DE SANG !!!!
Chassons l’esprit de « REVANCHE » et de « clan ».
Quel « CHANGEMENT » voulons-nous (vraiment) pour (à) Madagascar ?????
Que tous ses enfants (au pays et/ou éparpillés dans le Monde) participent à cette recherche de « CHANGEMENT ».
Bref,que tous nos citoyens « Malgaches », ayant des responsabilités à l’extérieur du Pays,soient réintégrés sans conditions .C’est un signe extérieur de concordat à la Malgache.
Que nous fassions confiance en notre Gouvernement « solidaire » de transition ,dirigé par le Général Camille Vital, pour mener à bon port notre « projet » d’élection des députés de Madagascar.
Basile RAMAHEFARISOA
b.ramahefarisoa@gmail
Vas-y invente-le toi-même ! Comme ça on va t’appeler Basile l’Inventeur Fondateur de la République des bananes...
Vas-y invente ton concorda corrida !
J’ai entendu des vertes et des pas mures sur le delit d’opinion à M/scar.Qu’on libère tous les prisonniers politiques et qu’on rassemble tous les Malgaches pour faire un régime parlementaire comme l’a suggéré TGV
Il est risible qu’Andry Rajoelina dise qu’il appartient à la justice, qui selon lui est indépendante, de trancher sur le sort de ces prisonniers politique et journalistes détenus. Quand on sait qu’au début de la crise , Andry Rajoelina lui même a amnistié des personnes qui ont été condamnées par la justice, à l’époque il n’a pas mis en avant que c’était à la justice de décider de les amnistier ou pas, sachant surtout que parmi ces condamnés il y a eu des criminels.
Et aujourd’hui, parce que les concernés appartiennent à ceux du camp d’en face, il ne se donne pas les moyens de les libérer sachant en plus que ces personnes n’ont pas encore été fixées sur leur sort donc présumées innocentes.
Depuis le début de la crise en plus, les successions de jugement politique qu’il y a eu prouvent que la justice n’est pas si indépendante que ça et qu’elle ne fait qu’obéir à l’exécutif comme pour le ridicule mandat d’arrêt international visant Marc Ra8 et son extradition (lol). Les enquêtes qui visent les partis opposant à TGV sont souvent à charge alors que dans le cadre de la présomption d’innocence, la justice devrait mener des enquêtes à la fois à charge et à décharge.
Séparation des pouvoirs ?
Mais qui a dissout l’assemblée, le sénat et au nom de quoi ?
Et ils veulent qu’on les prenne au sérieux ...
Tantara efa nilaozan’ny toetr’andro !
Ny Malaza amin’izao dia ny fikarkarana ny Election !!!!!!!!! Ny 4eme Repoblika no mamaha izany rehetra izany, Fa rehefa tsy vonona dia mamitsaha tsara:::::::: :
Raha oviana ihany hono no ho teraka Ambatobevohoka ?
Minoa fotsiny ihany...
Tiens Patrick, juste par rapport au lien sur l’affaire clearstream et Woerth où on parle de présomption d’innocence, je ne sais si après l’avoir surpris la main dans le pot de confiture on peut encore le considéré comme innocent :
Dans son édition du 15 juillet, l’hebdomadaire publie la copie d’un mémo daté de 2006 qui confirme des dons des Bettencourt à l’UMP et implique Eric Woerth.
Le Nouvel Observateur, dans son édition à paraître le 15 juillet, publie la copie d’un mémo adressé le 29 septembre 2006 à André Bettencourt par Patrice de Maistre, le gérant de fortune de sa femme Liliane. Le document indique comme objet « financement UMP, NS », ces dernières initiales désignant le chef de l’Etat, selon l’hebdomadaire.
Après avoir rappelé que les contributions, hors campagne présidentielle, étaient plafonnées à 7.500 euros par parti et par association de financement de personnes, le gestionnaire de fortune de la milliardaire invite les deux époux à faire chacun deux chèques à deux associations différentes : l’Association nationale de financement de l’UMP et l’Association de soutien à l’action de Nicolas Sarkozy. Au total, ce sont donc 30.000 euros que le couple aurait versé dès 2006, selon l’hebdomadaire.
Le mémo implique également Eric Woerth, l’actuel ministre du Travail, puisque Patrice de Maistre y écrit : « Nous avons convenu, avec Monsieur Woerth, que vous [André Bettencourt, Ndlr] pourriez faire déposer ces quatre chèques à son attention, à l’UMP 55 rue de la Boétie Paris 8eme ».
Le Nouvel Observateur pose ainsi plusieurs questions : quel est le montant exact des dons des Bettencourt à l’UMP ces dernières années ? La loi sur le financement des partis politiques a-t-elle été respectée ? Quelles relations entretiennent Eric Woerth et Patrice de Maistre ?
Par ailleurs, selon L’Express.fr, le gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt a lui aussi bénéficié de ses largesses. « En 2008, celle-ci lui a offert, sous la forme d’un don manuel devant notaire, la somme de 5 millions d’euros, sur laquelle elle s’est elle-même acquittée d’un impôt évalué à environ 3 millions », peut-on lire sur le site de l’hebdomadaire, qui précise que cette découverte a été faite par les enquêteurs qui ont perquisitionné, le 9 juillet, les sociétés Thétys et Clymène, de même que le domicile de Patrice de Maistre.