Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
mardi 14 mai 2024
Antananarivo | 20h51
 

Editorial

Failed vahoaka ?

vendredi 23 octobre 2009 |  3807 visites  | Patrick A.

Les deux analyses, très complémentaires bien que nullement concertées, d’Eric Rabary et Ndimby parues hier et avant-hier devraient inciter tout un chacun à réfléchir sur les rendez-vous manqués par notre pays. Le message sera-t-il compris par tous ses destinataires ? On peut sincèrement s’interroger.

Si les événements de l’année 2009 nous ont prouvé que Madagascar avait beaucoup de politiciens et peu d’hommes d’État [1], ils doivent également nous interpeller sur nos comportements individuels. Et l’on ne peut que s’inquiéter du peu de lectures et de réactions que provoquent les articles de ce site qui évoquent les questions sociales, d’éducation, de développement durable voire d’économie... Par contre, les commentaires se déchaînent sur les controverses politiques immédiates. Il est tout aussi consternant que les seules manifestations publiques réunissant du monde dans ce pays soient celles ayant pour but de renverser les hommes au pouvoir. Allez provoquer une manifestation sur un projet de loi de Finances ou contre la déforestation sauvage et vous m’en direz des nouvelles... Il faut croire qu’il n’y ait point de salut hors du 13 mai et du Magro.

Parmi les douze facteurs que prennent en compte les études de la fondation « Fund for peace » pour détecter les États défaillants (« Failed states »), c’est à dire les États qui n’apportent rien à leur population et qui sont les plus vulnérables ou susceptibles d’une crise, figure l’apparition de fortes divisions parmi les élites. Madagascar fait un piteux score sur cet indicateur là et nous devrions peut-être en prendre de la graine avant de nous gargariser de fihavanana et de religiosité. Ceci étant dit sans prétendre que le public de Madagascar-Tribune.com est représentatif de nos « élites »...

L’un des points les plus intéressants du discours d’Eric Rabary de Mardi est qu’il aurait pu être prononcé il y a deux ans pratiquement sans en changer une ligne et qu’il restera sans doute longtemps d’actualité. L’analyse des constituants de l’index des Failed states montre également que l’on ne sort pas de la situation de potentiel état défaillant du jour au lendemain. Si l’on analyse les facteurs de risque particulier pour Madagascar, on relèvera :
- la pression démographique,
- un développement économique inégal entre les différents groupes sociaux,
- une économie en baisse,
- la détérioration progressive des services publics,
- la division des élites,
- l’intervention d’autres États ou d’autres facteurs externes.

Compte tenu de ce dernier point, se défouler verbalement par rapport à la Françafrique fait incontestablement du bien, mais ne nous dispense pas de travailler sur les autres problématiques qui ne se résoudront pas du jour en lendemain parce que notre caractère de fan boy ou de fan girl aurait été satisfait par la nomination ou la destitution de telle ou telle personnalité. Et tout en déplorant l’impact qu’auront les événements de cette année sur nos scores futurs (les derniers chiffres s’appuient sur les observations de Mai à Décembre 2008), notamment en ce qui concerne l’indicateur « criminalisation et déligitimation de l’État », l’on est bien obligé de constater que nos notes ne font que se dégrader depuis que nous sommes pris en compte dans cet index. Et je ne parle même pas de ce qui va nous arriver sur la tronche avec le changement climatique...

Oui, le placide Patrick A est en colère. Mais cela reste une colère combative et optimiste, qui se retrouve complètement dans la conclusion d’Eric il y a deux jours :

« Figurer dans le peloton de tête ne se décrète pas, ca se mérite. Il n’y a d’acquis qui n’ait été arraché. Nous sommes jugés pour nos actes. Cette génération sera jugée pour ses actes, puisse-t-elle réussir.
La plus grande faiblesse de l’homme est de ne pas croire, de douter. Nous ne doutons pas, nous ne faiblirons pas et nous n’échouerons pas.
 »

Notes

[1Rappelons la citation de James Freeman Clarke : « Un politicien pense à la prochaine élection. L’homme d’État, à la prochaine génération ».

40 commentaires

Vos commentaires

  • 23 octobre 2009 à 07:53 | zananas (#1911)

    Lorsque : fihavanana et religiosité disparaîtront du vocabulaire des hommes politiques, nous commenceront à avoir des Hommes d’Etat et par la même la fin du culte de l’impunité.

    • 23 octobre 2009 à 10:52 | mpitily (#1212) répond à zananas

      Ce n’est pas parce que nos anciens ont failli à appliquer le fihavanana et la religion qu’il faut s’en prendre à ces derniers ! Ne confondons pas les hommes (versatiles, corruptibles, ...) et les principes (immuables, universels, ...).

      Je vois mal Madagascar prospérer sans le fihavanana et sans la bénédiction de Dieu.

    • 23 octobre 2009 à 11:13 | zananas (#1911) répond à mpitily

      Ce que je voulais dire c’est que "fiavanana et la croyance en Dieu sont exploité honteusement par des voleurs en col blancs pour s’attirer le pardon du peuple, et continuer ainsi à piller le fruit de la sueur du peuple et c’est à cette catégorie d’antagoniste que je fais allusion, seulement eux.

    • 23 octobre 2009 à 11:23 | maminah (#2788) répond à zananas

      Hélas, le Fihavanana a pu servir souvent à justifier de grosses complaisances entre lascars...

    • 23 octobre 2009 à 13:08 | Rabila (#1379) répond à mpitily

      je ne pense pas que le fihavanana ou la religion puissent remplacer le droit. En autre, chacun a son propre Dieu.

      C’est un état de droit fort qui nous manque. Le fihavanna et le bon dieu ce sont du fampadriana andrisa.

    • 23 octobre 2009 à 15:00 | Lemurkata (#801) répond à Rabila

      Fihavanana et religion ne remplacent pas le droit, mais ils en sont l’origine. Le droit n’est que l’expression de valeurs communément admises par une population. Le fihavanana est une valeur commune aux malgaches et la religion (quelle qu’elle soit) est source de valeurs.

    • 23 octobre 2009 à 15:45 | zaka (#1418) répond à zananas

      Je ne partage pas votre avis, en matière de « fihavanana et sens religieux » quand vous dites que ces deux termes doivent disparaitre du vocabulaire politique.
      - Fihavanana et esprit religieux font partie intégrante de la culture et de la tradition malgache. Ces deux concepts sont évoqués de façon rituelle dans toutes les manifestations sociales, et font partie intégrante de la liturgie au cours des offices religieux. Ne pas les évoquer dans les réunions politiques fait un peu désordre et n’implique pas nécessairement une arrière pensée démagogique.
      - Le problème fondamental du peuple malgache pris dans son ensemble est l’absence de « conscience collective ». Cela est dù à la trop grande disparité de la population, et aux nombreuses strates sociales. Le tribalisme accentue le problème, par la différence des cultures et des traditions entre les provinces malgaches. Cette différence peut être une richesse dans les pays développés, mais elle est perçue et vécue comme un frein chez nous du fait de l’absence de cette conscience collective.
      - Voilà pourquoi, les gens sont peu motivés dans leur ensemble pour se sensibiliser aux problèmes politiques, économiques et sociaux de l’ensemble de la population malgache. Ils se préocuppent de l’immédiat et des problèmes journaliers, et sont indifférents à l’incertitude du futur de Madagascar.
      - Madagascar est encore loin de l’esprit démocratique et quand les hommes politiques se targuent d’être les champions des valeurs démocratiques,c’est là qu’ils font preuve de malhonnèteté et de démagogie vis à vis de leur auditoire naïf et crédule.
      - La situation actuelle est grave,les fonctionnaires font marcher la lourde machine administrative au jour le jour et à l’avenant. Les ministres ne font probablement rien, ils sont là pour percevoir leur gros salaire mensuel. Que Roindefo, Cecile, où n’importe qui (voire Rajily) qui occupe le poste de premier ministre, la machine continuera de tourner car il y a les braves fonctionnaires qui feront fonctionner Madagascar. D’où l’impact immense d’une grève de ces derniers sur le gouvernement quel qu’il soit.
      - Tout ceci pour dire que la grande bagarre pour la distribution des charges ministérielles est plus une affaire de distribution de gâteaux, qu’une répartition de compétences et de responsabilités.
      - Madagascar est malade,,le seul médecin valable est le Docteur « Peuple » : élection,,, élection,, élection.

    • 23 octobre 2009 à 17:02 | Lemurkata (#801) répond à zaka

      Les élections comme remède. Pour un traitement symptomatique, oui. Mais le mal est plus profond et le vrai remède est ailleurs, dans un traitement de fond beaucoup plus long.

      Par ailleurs, même pour le traitement symptomatique, j’ai un peu peur de la suite des évènements. En 1997, ce traitement nous a servi comme choix de remède soit le vomi que nous venons de cracher, soit de reprendre un plat congelé même pas rechauffé. Bref, rien qui soit vraiment digeste.

      Comme nous sommes habitués à voter pour des personnes et non pour des idées, nous risquons fort de nous retrouver dans la même situation qu’en 1997. Je n’ose même pas présager de la suite.

    • 23 octobre 2009 à 17:06 | nicoud (#1446) répond à Rabila

      pour le droit en tout cas , il ne signifie plus grand chose à Madagascar depuis que c’est un putshiste qui est au pouvoir ; le pouvoir d’un putshiste est par nature illégal non reconnu ni par les malgaches ni par la communauté internationale et pourtant le putshiste est toujours là ,alors quand vous parlez de droit je crois qu’aucun enfant malgache dans l’avenir ne croiera à la justice ..., et puis ce droit c’est le droit du plus fort ( de celui qui a les armes et l’aide d’une nation riche ) alors tous ces arguments sans fin sur la HCC ou le conseil d’etat , c’est du pipeau ; ces messieurs en toge n’ont pas le cran de résister , sont ils encore dignes de leur profession ????

    • 23 octobre 2009 à 17:27 | nicoud (#1446) répond à zaka

      je ne pense pas que le fihavanana a disparu du moins chez ceux qui ont su sauvegarder et ont su transmettre à leurs descendants ce sens profond de « l’existence de l’autre » , car le fihavanana , c’est de l’altruisme , c’est exister uniquement avec la conscience qu’on appartient à un groupe , que le fondement de ce groupe et donc de soi même dépend de la solidarité de tous : et ce mode de fonctionnement existe encore fortement chez la plupart des malgaches de souche ; en fait le problème c’est toujours le fait de ceux qui abondonnent leur culture de base pour devenir des hommes d’affaire en tout genre ,individualistes qui ne pensent qu’ au pouvoir et à l’argent : ceux là ont oublié le groupe dont ils sont issus et pensent pouvoir fonctionner seuls et malheureusement , le nombre de ces égocentriques augmente de jour en jour ...et un jour on constate avec amertume qu’un putshiste que la communauté internationale rejette et que les malgaches de bon sentiment rejettent , que ce putshiste par un jeu politique qui nous échappe , arrive à se maintenir au pouvoir....on ne sait plus très bien ce que veut dire légalité , justice et démocratie la raison d’état est devenue la raison d’un seul homme , de celui qui a le pouvoir de l’argent et des armes....

  • 23 octobre 2009 à 07:55 | Noue (#2427)

    - « Si les événements de l’année 2009 nous ont prouvé que Madagascar avait beaucoup de politiciens et peu d’hommes d’État »

    Peu d’homme d’état....beaucoup de politiciens...

    Beaucoup de politiciens qui amènent Madagascar où exactement ?

  • 23 octobre 2009 à 09:07 | hoa an’ny tanindrazana (#2933)

    rahoviana ary vao ho faty le dinosaures refa tsy mahazo seza dia manonga-panjakana ireo, amzany angamba mba efa olom-baovao homme d’etat no handray ny responsabilité hitondra antsika any amle tena developpement durable, olona izay tena mahalala marina sy manaja izany soa-toavina malagasy izany. J’en reve de cet epoque ou le pays sera prospere, que l’avenir de nos enfants ne soit plus dans le doute, que tout le monde ait assez d’éducation, un minimum d’analyse pour ne plus laisser se faire manipuler.le vivrai-je ? je ne veux pas y douter meme une seconde.

  • 23 octobre 2009 à 09:38 | chjps (#907)

    Peuple défaillant...

    Me reviennent en mémoire deux faits récents survenus sur la RN4. Deux accidents.

    Dans l’un l’ami d’une amie a été blessé, et en plus complètement dévalisé : il n’a rien retrouvé de ses bagages.

    L’autre c’est ce taxi-brousse tombé dans un ravin la nuit, où il y a eu plusieurs morts. Selon ce que j’ai lu les gens de l’endroit se sont d’abord occupé de piller les bagages. Les morts et les blessés attendront...

    J’ai bien peur que la « classe » politique ne soit que le reflet d’une société où le sens moral est défaillant.

    On peut accuser aussi la misère, à tout le moins la pauvreté : ventre affamé n’a pas d’oreilles, ni de sens moral, sa conscience est polarisée par le besoin immédiat... ou la cupidité ?

    Défaut d’éducation certes, défaillance éducative de la famille et de la société locale. L’ornière est profonde, il faudra des générations pour s’en tirer. Raison de plus pour commencer tout de suite : en dehors de la formation et de l’éducation de la conscience, pas de salut.

  • 23 octobre 2009 à 09:52 | lalatiana (#1016)

    Merci Patrick A. de ce papier qui rejoint un post récent que j’avais émis.

    Que les polémistes habituels (ils se reconnaîtront) ne soient pas intervenus sur le discours de Eric Rabary est symptomatique de certaines attitudes : hors polémique, y’a plus personne.

    Dans le même sens, les deux derniers posts d’hier (dont celui de Rabri) sur l’editorial de Ndimby m’avaient interpellé : quand les gens ne voient que le polémiste et non plus l’analyste, et ne s’attachent qu’au détail sans appréhender les questions de fond traitées, on se dit qu’on a pas avancé d’un iota en termes de mentalité et que la crise n’a servi à rien en termes d’éveil des consciences.

    Mais je vous encourage à vous tenir à votre démarche. La relative désaffection que connaissent les forums de Tribune est elle symptomatique de la fin de crise et de la moindre urgence ? ou de la lassitude des publics de ces polémiques stériles où on a tout dit et tout entendu ?
    Pardon : tout entendu, non ... parce que le problème est là : les gens ne s’écoutent pas. Et la réitération des mêmes récriminations ne nous apporte plus rien. Mais où est notre responsabilité individuelle et notre citoyenneté dans ce schéma ?

    La responsabilité de Tribune est là : éviter les sujets facilement polémiques pour privilégier les analyses de fond autant que possible novatrices... Celles qui permettront de construire un nouveau projet ou qui éveilleront la vigilance des gens.

    Bien à vous.

  • 23 octobre 2009 à 10:20 | mpitily (#1212)

    « L’un des points les plus intéressants du discours d’Eric Rabary de Mardi est qu’il aurait pu être prononcé il y a deux ans pratiquement sans en changer une ligne et qu’il restera sans doute longtemps d’actualité. »

    Bravo Patrick pour votre lucidité ! Je dédie la phrase ci-dessus aux Ravaloistes sur MT qui ont tant pavoisé sur le discours de Eric Rabary publié hier.

    Si aveuglés par leur haine pour Andry, ils ne peuvent se réjouir à chaque fois que celui-ci est visé par quelque chose.

    Si aveuglés par leur fanatisme pour Ravalo, ils sont incapables de faire la part des choses et de s’apercevoir que leur Dada est tout aussi visé par ce discours, et tout aussi responsable de notre état actuel.

    Eric Rabary avait bien vu en disant, entre autres :

    « La faillite incombe en premier lieu à nous intellectuels... » chers forumistes.

  • 23 octobre 2009 à 10:21 | Parole (#2602)

    J’étais au CCI mardi à Ivato. La salle a frémi tout au long du discours d’Eric Rabary, enfin du parler cru ! La crise de 2009 est sans doute le prix payé par tant d’années de démission des élites (plutôt que division comme le relève le site Foundation for Peace cité dans l’article). En effet, ce qu’il a dit aurait pu l’être depuis longtemps, et certains l’ont dit à leur manière. Mais la classe politique, composée essentiellement de factions plutôt que de partis (ce qui les pousse à devenir factieux à l’occasion), à le champ (de bataille) libre du moment que les élites l’ont déserté. Désertion que tentent de masquer les sempiternels « ateliers », où les opinions s’expriment selon un rituel stérilisant (exposé, commissions, restitution, recommandations). D’engagement personnel, très peu. De prise de risque, encore moins. D’interpellations relayées par les medias, parfois mais sur le mode langue de bois. Au final, les lanceurs de pilotra occupent le terrain pendant que les élites conciliabulent...

  • 23 octobre 2009 à 10:23 | hafatra (#1895)

    Toa fanta-daza eran-tany fa manan-karena ny tanintsika....(an-kibon’ny tany, akora, solika,zava-maniry, voahary...)kanefa toa isika indray no mody fanina ka mamerina lava an’ireto « mantra » politika hoe mahantra e...fadiranovana e..mijaly..e....madinika.. e...
    Maro ny vahiny te-hiditra ( na efa tafiditra ) eo amin’ny tanintsika , te-hiara-hiasa, « hanampy », hitrandraka, hampiasa ny volany , ny herintsika, ao koa no efa mitsabaka mivantana mihitsy , mitady tombon-tsoa manokana ...

    Ka izao no fanontaniana apetrako amin’ Ingahy Patrick : Inona na iza no vato misakana mahatonga an’izany « HARENA » izany tsy ho voatsinjara ara-dalána ka hahafahan’ny rehetra migoka ny tsirony ?

  • 23 octobre 2009 à 11:03 | havana (#623)

    « Failed vahoaka » ? Ainsi donc, d’après vous, ce serait la faute au Vahoaka (du moins peut-être en partie, qu’importe) si le pays n’avance pas. C’est bien trop facile de se défausser sur le peuple, et je trouve l’argumentation un peu légère. Il est très important dans un pays comme Madagascar de bien distinguer les différents niveaux de responsabilité pour ensuite pouvoir attribuer à chaque entité, à chaque catégorie sociale les parts respectives de manière équitable. Quel est ainsi le niveau de responsabilité qui revient au peuple dans la constitution et le formation de son niveau réel d’éducation ? A qui la faute si le niveau de lectures baisse chez les jeunes aujourd’hui, ou quand ils s’intéressent peu aux enjeux sociaux et environnementaux de notre époque ? Il est d’ailleurs assez consternant de constater le dénigrement systématique des filières littéraires de la part des soi-disant élites, comme en témoigne le discours d’Eric Rabary qui se désole publiquement que « 80% de nos bacheliers sont des littéraires » ! Tiens, belle leçon d’éducation à l’intention de la jeunesse. Et on s’étonne après que ces mêmes jeunes s’intéressent peu à la lecture et aux autres sujets essentiels comme l’écologie ou encore l’économie solidaire (tiens, c’est quoi ?)... Je me souviens, y a pas longtemps qu’on avait fait appel à des professionnels juristes étrangers pour assister nos parlementaires dans l’élaboration du projet de lois de finances. Et Eric Rabary lui trouve qu’il y a trop de littéraires (y compris des juristes) à Mada, alors que sur des questions comme les Finances publiques, je ne pense pas que les scientifiques aient beaucoup à dire.

    La conclusion de son discours me laisse d’ailleurs assez perplexe et me donne au moins une certitude : il n’a pas lu Descartes (Le Discours de la méthode). Rabary considère que « le doute » représente la plus grande faiblesse de l’homme, alors que pour Descartes c’est la base même de tout raisonnement en science, notamment dans sa célèbre phrase « je pense donc je suis » ; c’est le doute métaphysique, le moteur et le fondement même de la conscience scientifique.

    Dans le même ordre d’idée, la citation de James Freeman Clarke illustre parfaitement le non sens absolu du raisonnement selon quoi y aurait trop de politiciens à Mada et bien peu d’hommes d’Etat. Il dit : « Un politicien pense à la prochaine élection. L’homme d’État, à la prochaine génération ». Si on suit bien son raisonnement donc AUCUN des deux ne serait utile à la Nation : ni le politicien puisqu’il ne pense qu’à la prochaine élection, ni l’homme d’Etat puisqu’il ne pense qu’à la prochaine génération et non au problème de la génération actuelle, de sa propre génération. C’est bien de penser à l’avenir mais il faut déjà trouver la solution aux problèmes présents.

    • 23 octobre 2009 à 12:16 | Einstein (#3390) répond à havana

      Si, si !!!

      Eric Rabary vient de me confirmer tout à l’heure au téléphone qu’il bien lu Descartes et son « Discours de la méthode ». Mais il avoue ensuite - non sans honte - qu’il n’a pas très bien compris le livre.

      Il se déclare être par ailleurs très « choqué » par votre message tout en reconnaissant qu’il comporte des vérités irréfutables.

    • 23 octobre 2009 à 12:34 | Einstein (#3390) répond à Einstein

      Il avoue par ailleurs que ni votre Descartes ni moi-même (mon prénom est Albert !) n’étaient au programme de leur cursus au CDES cette année (c’est dire le niveau cette promotion).

      Et il persiste à dire que 80% de littéraires au bac, ce n’est pas normal et même assez inquiétant pour le futur du pays.

      Pour ce qui est des finances publiques et tout autre sujet, il affirme que les scientifiques peuvent tout faire. Tout se calcule et se prévoit avec des chiffres et des formules, il a dit.

    • 23 octobre 2009 à 12:54 | Einstein (#3390) répond à Einstein

      Résumons donc la situation :

      - cette promotion de Eric Rabary n’a pas lu Descartes

      - elle n’a pas appris non plus ma théorie (la fameuse « Théorie de la Rélativité », vous vous souvenez E=MC2, oui elle est de moi...)

      - elle veut tout résoudre avec des chiffres et des formules scientifiques (ils aiment pas les littéraires alors) : le Budget, la Loi de finances, la Santé, l’éducation, l’environnement, la cohésion sociale...

      On a vu ce que ça a donné les scientifiques et les experts du chiffre (taux de croissance, taux d’intérêt, PIB, ADN, OGM, etc...) avec la récente crise financière mondiale, et leurs rationalités scientifiques et leurs spéculations sans limites...

      Ca promet : Eric Rabary n’aime pas le doute, il ne veut que du chiffre pas de théorie littéraire ni démarche philosophique, éthique...

      Je vous le dis, on n’est pas sorti de l’auberge...

    • 23 octobre 2009 à 13:45 | havana (#623) répond à Einstein

      Arrête Albert, tu nous fais trop rire !

      Tu sais, je me doute bien qu’il n’a pas lu Descartes (ou ne l’a pas compris, ça revient au même). On n’écrirait pas une betise pareille à la fin de son discours si on a lu Descartes, ne serait-ce qu’au moins une seule fois dans sa vie.

      Dire que « la plus grande faiblesse de l’homme est de douter », pourquoi pas finalement ? J’espère seulement qu’il a de solides arguments à opposer à Descartes et à son « doute méthodique », « je pense donc je suis ».

      Mais c’est bon, Albert, tu peux maintenant retourner dans ta tombe. Et merci encore pour cette belle discussion assez constructive finalement. Nous, on va continuer à approfondir ta théorie de la Relativité. Merci.

    • 23 octobre 2009 à 14:37 | lalatiana (#1016) répond à Einstein

      Dans ce fameux discours, j’y ai vu pour ma part :

      1) un appel à la responsabilité individuelle et citoyenne des politiques et des citoyens

      2) un appel à la fierté et à l’ambition nationale ...

      Comme quoi chacun voit midi à sa porte ... J’ai connu un autre Albert Einstein... Ce devait être un homonyme ... Celui là me paraissait humaniste et avait une vision élargie des choses.

    • 23 octobre 2009 à 15:20 | havana (#623) répond à lalatiana

      Appeler à la responsabilité de tous ou encore à la fièreté nationale n’empêche pas de réflechir mûrement et longuement, et de nourrir ce « doute » essentiel à toute demarche, sociale ou bien politique.

      On a bien vu comment ça a fonctionné quand certains ont voulu adopter une certaine demarche excluant le « doute » en prônant la foi à tout va (le « Minoa fotsiny ihany »). En France, ils disent « y a qu’à ».
      Vu le résultat, je crois que ça devrait nous faire réflechir encore un peu plus dans le choix de la demarche à suivre et de notre ligne de conduite.

      Alors au lieu de dire que « la plus grande faiblesse de l’homme est de douter », je conseillerais plutôt de réflechir davantage pour bien préparer le futur, notre futur.

    • 23 octobre 2009 à 21:27 | ragasy (#416) répond à havana

      Désolé, j’arrive trop tard dans cette discussion mais je veux quand même apporter une remarque que je trouve importante concernant les « littéraires ».

      comme en témoigne le discours d’Eric Rabary qui se désole publiquement que « 80% de nos bacheliers sont des littéraires »

      C’est très incorrect, excusez-moi ! Eric Rabary aurait dû dire « 80% de nos bacheliers sont des A2 » ! Ceux qui n’ont pas le niveau à la fois de vrais littéraires (A1) et des scientifiques (C et D). Des ni-ni.

      A2 est une série à SUPPRIMER ! Corrigez moi si je me trompe.

  • 23 octobre 2009 à 11:06 | maminah (#2788)

    Une énigme, en effet, cette division des élites.

    Comment se peut-il que des avis éclairés, autrement dit, qui n’ont pas l’excuse de l’ignorance, puissent discorder face à une catastrophe amplement prévisible, abondamment annoncée et définitivement avérée ? Le verdict des chiffres, qui recouvrent des difficultés plus prosaïques et des souffrances très matérielles, est pourtant sans appel. Peu importe, de respectables élites continuent de prôner la mortification gandhienne. Et en matière de mortifications, la population trinque plus qu’à son tour ! Il faut vraiment beaucoup de mauvaise foi pour faire semblant de ne rien voir.

    Vous dites que nous avons beaucoup de politiciens mais pas d’hommes d’Etat. Quand la politique se résume à la complicité entre « camarades » qui se jurent fidélité jusqu’au non-sens, et à la défense de ses petites ou grandes prérogatives aux dépens du bien commun (tia kely), où est la place pour les projets de société et l’ambition pour la patrie ?

    Autre avatar de la toxicité de cette crise : la division au sein même des familles. Des familles jusque-là fusionnelles, comme savent le faire les Malgaches, s’évitent prudemment, se reprochant mutuellement d’être fan de... Ou quand on se rencontre, on élude hypocritement les sujets qui fâchent. Oui, cette crise a eu même raison des liens familiaux, la base essentielle de la société malgache.

    • 23 octobre 2009 à 11:33 | maminah (#2788) répond à maminah

      Une erreur de saisie : il fallait lire « peu » d’hommes d’Etat.

  • 23 octobre 2009 à 11:21 | observatrice (#2065)

    que les élites soient divisés , rien d’étonnant et c’est d’ailleurs souhaitable ; il ne nous manquerait plus que le régime de la pensée unique, qui régit d’ailleurs suffisamment le pays ;

    il ne faut pas oublier que dans le mot « fihavanana », il y a le mot « havana » ; celui qui n’est pas mon havana (havanay), ni ne fait partie de mon clan , et même de mon ethnie, ne peut être mon havana ; et cela explique pas mal de nos problèmes de fihavanana, qui somme toute est souvent superficielle , ou opportuniste (havana raha misy patsa ) , ou jaloux (ory hava-manana)

    il est temps en effet d’expurger la vie politique de tous ces mots qui ne correspondent plus à grand chose

  • 23 octobre 2009 à 11:41 | Nadia (#3387)

    Ho !! Excuses nous Patrick.
    J’ai communiqué jusqu’a l’écoeurement sur les forums en espérant faire entendre cette nécessité de construction de société a ceux qui s’entredéchiraient.
    Alors lorsque régulièrement je lisais tous vos articles ( j’aime beaucoup lire Ndimby aussi)c’était un peu comme un bain de jouvence qui calmait le coeur et je profitais égoïstement de cette paix en silence.
    Promis je réagirais plus souvent quand le gout de l’écriture sera revenu.

  • 23 octobre 2009 à 11:55 | georges Rabehevitra (#3099)

    Je partage l’analyse de Patrick en ce qui concerne les responsabilités de chacun par rapport à la situation où nous sommes. Sous une autre forme, je disais il y quelques temps :’nous sommes tous des crétins’

    On peut discuter longuement sur les dégrés de responsabilités de chacun, mais une chose est indéniable : nous sommes tous responsables.

    Che nous le malgaches, Il y a une dyslexie mentale car il y a un grand écart entre le discours (fihavanana, religiosité,...) et le comportement individuel.

    Tous les dirigeants successifs ont affichés leur chétiennité à tout va, alors que leur comportement était à l’opposé des recomandations de cette même chrétienneté.

    Essayez d’imaginer un homme politique qui oserait s’afficher athée ! vous voyez d’ici le tollé ! C’est à croire que tous nos dirigeants successifs ont eu des comportements d’’ange, car croyant !

    L’’autre manifestation de la dyslexie mentale c’est peut-être la schizophrénie !

  • 23 octobre 2009 à 12:01 | akirem (#323)

    Effectivement, nous serons jugés sur nos actes. Et c’est valable pour nous tous ! Les 10 commandements sont très claires. Donc, que valent nos dimanches à l’église et nos prières, si nos actes sont en contradictions totales ?

  • 23 octobre 2009 à 12:10 | IKOTOFETSY SY MAHAKA (#3366)

    Patrick
    Tsy misy vahoaka eto e !
    Na ny manampahaiza aza tsy afaka miresaka raha tsy amin’ny teny Frantsay nefa vahoaka ireo an !Ohatran’ny hoe Frantsay daholo ny teny hifanalikana eto nefa samy Malagasy no miresaka eto Ry Babasy(22) izany ary toa vahoaka frantsay rehefa miteny eto. Izy koa moa any no mimpetraka sy any no mahazo « S ».
    Olana eto MADAGASIKARA NO RESAHANA ka tokony amin’ny teny MALAGASY no hifadaminana.
    Ny hitenenako @ izany mantsy dia toa sahirana ny Ankizy Malagasy rehefa mihanatra ka olana @ teny Frantsay no laza adina tsy maitsy avadika na hazavaina @ teny gasy ilay laza adina. Na mianatra teny Anglisy aza ianao dia hazavaina @ teny Frantsay !
    Soa misy mihevitra indray hoe tsy mahay teny frantsay izaho manoratra eto tsia fa io teny io amiko teny nahaizantsika ny olana ara tekinika ihany ohatry ny teny Anglisy e !.Ny teny Frantsay aza efa tsy maharaka ny fandrosona ara tekinika fa tsy maintsy mitady Boky @ teny Anglisy vao tafavoaka isika mba tsy hilazana fa taraiky be ny teny Frantsay.
    Farany dia misy mametraka fanotaniana hoe ahoana ny fizarana ny harena eto M/kara.Valiny andraso eo Poly efa hoe failed Fanjakana koa !Tsy izy koa no hizara an’izany fa mihetsika ianao e !Mba hampiasao ny fahaizanao.Hoy ny Dadanay izay « Ny Diploma mipoapoaka ery nefa tsy hita akory izay afitsoka @ ny fampandrosoana ny firenena ny himpetraka ho SEFO sy DIREKITERA ary Minisitra no tanjona ka aiza moa. Na manana fahaizana toy inona ary ianao tsy maintsy mahita ny asa izay lazainareo hoe ambany »
    Lava loatra ny teny fa raha natakatra ny lanitra hono ny hazo dia loakan’ny voalavo.

  • 23 octobre 2009 à 12:38 | Lemurkata (#801)

    Il est plaisant de constater que malgré la persistance de la crise et de ses effets calamiteux, on trouve encore des gens résolument optimistes et qui nous donnent quelques raisons d’espérer.

    Espérer, croire comme le dit si bien Eric RABARY. Mais plus jamais simplement. « Nous sommes jugés par nos actes », dixit encore une fois Eric RABARY. Agir sans verser dans l’activisme intéressé de ceux qui vont jusqu’à tout détruire. Agir, chacun à son niveau, pour reconstruire une société dont les caractéristiques mainte fois retenues par les étrangers de passage sont (je devrais dire « ont été ») la joie de vivre et l’hospitalité.

    Le forumiste chjps laisse entendre dans son commentaire ci-dessus que la défaillance éducative est une composante essentielle de la faillite morale d’aujourd’hui. Je ne peux que souscrire entièrement à cette vision. Notre misère n’est pas seulement matérielle, elle est aussi (je dirais même qu’elle est surtout) morale.

    Et notre malheur à nous c’est que nos gouvernants successifs, depuis l’indépendance, semblent avoir oublié que la richesse d’un pays ne se mesure pas seulement au volume ni à la croissance de son PIB per capita. Ils se sont évertués à essayer de faire de Madagascar un pays à fort croissance économique. Cette recherche de la réussite économique est devenue une fin en soi. On se plie à tous les sacrifices afin d’aboutir à cette fameuse croissance (économique). Pourquoi s’étonner qu’aujourd’hui les gens ne pensent qu’à s’enrichir, par tous les moyens, même les plus vils (vols, kidnapping, meurtres, …). L’exemple vient d’en haut, et depuis longtemps.

    Le pire est que ce dogme de la réussite économique va complètement à contre courant de notre Culture traditionnelle. En voulant absolument réussir économiquement, nous sommes en train de perdre, ou plutôt de vendre, notre âme. Nos ancêtres (Ntaolo) basaient le développement de tout homme sur trois piliers (toko telo mahamasa-nahandro) : vatana (corps), saina (intelligence), fanahy (conscience, traduction libre du contributeur). Depuis l’indépendance, nous avons calqués bêtement les modèles occidentaux en nous focalisant sur le développement économique. Ce qui correspond à faire croître le « vatana » sans tenir compte des « saina » et « fanahy ». Il nous revient maintenant d’équilibrer tout cela en éduquant (fanahy) et en instruisant (saina) la population, dans le respect de nos valeurs culturelles.

    La croissance économique ne doit pas être notre but essentiel, elle ne devrait être que la résultante d’un développement harmonieux de la population. Je suis même tenté de dire : priorité à l’éducation (fanahy) et à l’instruction (saina), l’économie (vatana) suivra toute seule.

    Nous ne doutons pas, nous ne faiblirons pas et nous n’échouerons pas (Eric Rabary)

  • 23 octobre 2009 à 13:36 | Rabila (#1379)

    Peut être que nous sommes à notre place et notre situation est méritée.

    - nous sommes seulement à la quatrième génération de bacheliers (avec 80% de litteraire)
    - une génération et demie de doctorants universitaires
    - quatre/cinq générations d’écrivains (apres la tradition orale)
    - troisième génération de juristes (avocats, magistrats)
    - Troisième génération de professeurs au lycée (la première génération a pris sa place aprés 1972)
    - Troisème génération d’ingénieurs de toute sorte

    Il n’y a pas de miracle. La sagesse traditionnelle, le fihavanana, les sectes ou le bon dieu ne nous sauverons pas le défaut de l’éducation de masse.

    Le vahoaka failed parce qu’on n’a pas atteint la masse critique d’intellectuels, techniciens de tout poil qui aurait permis au fusée malgache de décoller et de rester en orbite malgré la pesanteur additionelle de nos politiciens prédateurs, égoistes et véreux.

  • 23 octobre 2009 à 16:04 | RABERENE (#3227)

    Patrick A
    Dia mbola mamerina aminao ihany ny fiangavina anao mba Hampita ny traikefa anananao amin’ireo mpiaramiasa aminao sasany e !Izao ataonao izao dia tena azo lazaina hoe « Editorial »:Tsy misy fandrangitana na fanenjehana olona fahatany,mampiakatra ny adihevitra mba ho eo amin’ny sehatra avoavo kokoa !!!Ajaniko eo aloha iny fa dia misaotra anao e !.
    Ireto mba misy hevitro vitsivitsy mikasika ny voalazanao :

    1-Tsy mahagaga ny olona raha voasarika @ resaka politika satria fantatry ny olona fa ny zavatra mitranga rehetra dia miankina amin ny politika(safidy politika) sy ireo politisiana mampiantra azy.Miankina amin’io daholo na ny ara-toekarena(fitsinjarana ny harena) na sosialy sns...Ka raha io no tsy milamina ,dia mazava fa tsy hilamina ireo voalaza rehetra...Dia ho mbola ho ataon’ny vitsy an’isa ampihimaba ihany ny sehatra fandraharana sy ny toe-karen’i Madagasikara..

    2-Mizara tokoa ny « Elite » gasy :io dia tonga amin’ilay fitenin’ny ntaolo hoe :« Ny hitsitokotokoan’ny loha,dia samy manana ny heviny »indrindra moa refa manomboka manohana olona(Tsangan’olona)ny maro dia jamba ka tsy mahita intsony na ny laojika faran ’izay tsotra aza.

    3-Izaho indray kosa dia mbola misaotra an’Andrimanitra fa mbola misy ihany izay tavela ao anatin’ny Malagasy fandalana ny soa toavina toa ny FIHAVANANA sy fatahorana an’Andrmanitra(tsy ny loasahy mangina...)Fa raha tsy nisy izany mety zava-doza ihany no nitranga tao an-tanindrzana tao raha ireny resaka asa fampiororona t@ bombe ireny no jerena.Ny politisiana no hita fa efa nanova ireo soatoavina ireo ho zavtra hafa(Vola sy harena)Ary ny tena mampalaelo anefa dia hanaronana izany ihany ny resaka fivavahana...

    4-Na iza na iza hitondra eo @ repoblika faha 4 dia betsaka ny asa miandry,fanalana an’io Madagasikara io hiala tsy ho ao anaty lavaka sy tsy ho isan’ny rambony intsony.

    Ho famaranana dia misy antso atao :
    Efa tongotra an-dakana izy ity ka tsy mipody intsony fa reseho lahitra izay azo resena lahitra mba tsy ho izy no ho vato-misakana tsy hahatongavan haingana any @ repobilka faha 4:Tambatambazo raha ny zandry,reseho lahitra raha i Zoky,hiantao raha i Neny,ampitodiho ny lasa raha i DADA.Fa ny adala ihany hono hoe no tsy miova hevitra sady tsy mahamenatra izany e !!!
    Isika rehetra indray dia hoy aho e:Mahreta kely fa hanana ny soa e !!!

  • 23 octobre 2009 à 17:42 | sunbird1 (#3392)

    Dieu n’a pas grand chose à faire dans tout cela ! Pendant que les gens causent, parfois avec à-propos, que ce passe t-il dans la vie des malgaches ?
    Les hommes (et femmes) au pouvoir ne pensent qu’à s’enrichir et à tirer le plus de profits de cette période chaotique tant que d’autres aussi avides qu’eux ne viennent pas les virer pour faire comme eux ! Quant au peuple malagasy, le vrai, celui qui ne peut se faire un jugement avisé du choix qu’il peut faire, librement, lors des elections, pour peu qu’il comprenne ce qui lui est demandé, sa requete à lui c’est le sakafo tous les jours pour les enfants et pour les parents s’il en reste ! Laissez Dieu à sa place, il n’a rien à voir dans cette catastrophe ! Tout cela est vraiment triste. Regardez le cours de l’ariary au MID, le peuple ne possède pas, lui, d’€ ou des $ ! Cherchez ce qui sont encore devenus plus riches depuis janvier 2009 !

  • 23 octobre 2009 à 18:13 | itoss (#2821)

    Dia mbola mamerina foana aho na mitory teny an-tany hefitra aza !

    Ny olona tsirairay no maha-firenena ny firenena.

    Raha toa ka mahantra i Madagasikara, ... dia tadidio fa isika rehetra no mahantra !

    Ny mahantra tiako ho lazaina eto dia tsy ny gôka pôsy ihany, fa maro be koa ireo gôka loha.

    ohatra land cruiser, sy fitsangatsanganana any hong-kong ve no hivarotana firenena (satria tanindrazana izany efa teny tsy fantatra intsony ankehitriny).

    tsy fantatro na mahantra isika na nampahantraina, na fadiran’ovana loatra fa ankehitriny dia very tanteraka raha izay fihavanana ... fa théorie daholo ireo ambony rehetra ireo

    ny ohabolana malaza izao dia ny hoe :
    « aleo ho very any izay very fa ny tsikalakalam-bola tsy azo ariana » :-)

    Ny tiako ho tenenina farany amintsika hoe : « Andao isika rehetra hiezaka hanintsy ny fiaraha-monina », dia mba zavatra tonga dia azo atao sy mitombona tsara no atao fa tsy théorie manidina be ohatr’izao atao eto izao

    Mazotoa daholo

  • 23 octobre 2009 à 19:30 | indrisy (#3295)

    - Nanana mpitondra iray isika malagasy (1931-1975) izay nametraka ny fitenenana sy hafatra hoe « Asa fa tsy Kabary »
    - Nanana mpitondra iray isika malagasy (1787-1810) izay eken’ny eran’tany ho mpanao politika sy mpitondra anisan ny lehibe indrindra nisy teto an-tany, izay nampandroso ny lafin’asa rehetra nanangana ny maha malagasy.
    Ary ny Kabary nataon’ireto kalaza lahy ireto, tamin’izany, dia lasa Asa, fa tsy mba « fimenomenomana ».

    Tsara ny hain-teny sy soratra ary kabary ataon’i Ndimby sy Eric Rabary, fa mbola kabary foana izany. Tsy Asa.
    Rabary izany nianatra tokoa momba ny « strategie » sy ny sisa, kanefa toa tsy hita taratra firy ao amin’ny teniny izany. Tsy mampandroso angamba ny mijanona foana mitsikera izany « rendez-vous manques ».

    Ny nampiavaka iretsy mpitondra roa notoniko iretsy, dia na rehefa mikabary aza izy ireo, dia kabary Mampandroso sy tena Miasa no nataony : « Asa fa tsy kabary ».

    Ka tsy mba aoka izay ve ny kabary miampanga ny etrsy sy ny eroa, fa Kabary izay Asa amin’izay no ho atao ?

    Fanahy iniana no tsy nanononako ny anaran’ireo mpitondra, fa nataoko daty fotsiny, mba tsy hiteraka indray resa-be momba ny merina sy ny tanindrana, ohatra.

    Mahereza mazotoa isika !

  • 24 octobre 2009 à 07:26 | Matt (#3395)

    Penser à la prochaine génération… C’est bien vrai. Mais il semble qu’à Mada, nul politicien ne s’en préoccupe. Mais il en va de même pour la génération existante : Que fait-elle pour la génération future ? Rien ou moins que rien.

    Pourquoi peu d’emplois sont créés par les malgaches eux-mêmes ? Pourquoi tellement peu d’initiatives, de nouvelles idées, d’originalités ? Dès que quelqu’un fait quelque chose de bien, on le jalouse et le copie sans vergogne. Le manque de références extérieures ? Faut-il envoyer chaque Malgache à l’étranger pour voir comment ça se passe ailleurs ?

    Et pourquoi ce manque de respect des infrastructures publiques ? On vole tout ce qui peut être volé : panneaux, rails, tuyaux, et même bitume… Manque d’éducation civique à l’école primaire ?

    Également ce manque de respect des règles. Règles de circulation par exemple. Le retour des charrettes dans les rues de Tananarive coûte très cher à la communauté en créant d’énormes embouteillages. Il est étonnant de constater qu’aucun forum ni article ne parle du coût d’un embouteillage. Une charrette transportant 1 m3 de briques d’une valeur de quelques dizaines de milliers d’Ariary bloquant jusqu’à 150 véhicules, comme je l’ai vu à Ambohimanarina, coûte plusieurs millions d’Ar. Mais comment calcule t-on ce coût ?

    D’abord il y a les coût techniques mesurables : Surconsommation de carburant de 10 à 20 %, usure des freins, embrayages, boites de vitesse, surchauffe moteur,…

    Ensuite les effets sur la santé, plus difficiles à évaluer : sur-pollution des riverains et des conducteurs par les gaz d’échappement pouvant mener à des maladies respiratoires chroniques graves telles que bronchites, stress des conducteurs résultant en problèmes cardiaques tels qu’AVC ou crise cardiaque pouvant mener à la mort !

    Enfin, les effets économiques tels que rendez-vous manqués, livraisons arrivant trop tard, etc. Imaginez un camion toupie transportant du béton frais dans un embouteillage…on y retrouve les trois composantes : fatigue du camion, perte du béton éventuelle et stress du chauffeur qui compte les minutes restantes avant que son béton ne soit plus récupérable.

    Alors, ce laissez aller est criminel et coûte énormément à la communauté. Ce n’est pas rester dans l’immobilité, mais tout simplement reculer.

    Alors quand j’entends « Le pauvre, il n’a que sa charrette pour vivre… »… mon compteur tourne.

    Les Indonésiens ont vite compris le coût de ces embouteillages dans les grandes villes et ont jeté, rien que dans la capitale, 35.000 pousse-pousse à la mer. Alors pourquoi ici tarde t-on à prendre les mesures qui s’imposent : faire respecter la loi ( car elle existe), créer des infrastructures routières adéquates quitte à dégager manu militari les constructions illégales (un autre fléau), faire appel au secteur privé pour financer ces infrastructures en appliquant le système du BOT ( Build, Operate and Transfer) dans lequel un groupe privé finance les constructions, les rentabilise par un péage routier sur une période de 20 à 30 ans puis remet le bébé au Gouvernement. Tananarive manque de ponts, de fly-over, d’autoroutes, de tunnels pour ne citer que cela. A quand le by-pass nord est ?
    Ca c’est penser à la génération suivante. Mais c’est peut être trop simple car ici on aime bien le compliqué.

    J’en veux pour preuve la complexité de l’administration malgache où 10 taratasy sont nécessaires pour quelque opération que ce soit alors que 2 suffiraient. Perte de temps donc d’argent. Car « Time is Money » n’est pas qu’un idiome anglo-saxon. C’est une réalité valable sur toute la planete.

    Mais ça, c’est une autre histoire.

    Bon week end

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS