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Editorial

« Aux âmes, citoyens... »

jeudi 7 janvier 2010 |  2130 visites  | Patrick A.

Pour reprendre le vocabulaire de Jean Ping, par bien des aspects, la situation politique de Madagascar semble complètement crispée, si ce n’est bloquée. Les vagues de ressentiment qui ont déferlé en 2009 semblent avoir tout submergé, et chacun semble avoir choisi son camp, ou du moins a été catalogué comme tel.

À y regarder de plus près en effet, bien rares parmi les hommes politiques sont ceux qui peuvent véritablement compter leurs amis ; chacun d’entre eux semble plutôt avoir identifié des ennemis avec qui il n’est pas question de véritablement discuter sérieusement. La règle générale vis-à-vis de « ces gens là » semble être désormais de se déclarer ouvert au dialogue mais trouver toutes leurs propositions inacceptables, aussi intéressantes soient-elles.

Dialogues de sourds

Pour une sortie de crise, l’ingrédient le plus difficile à trouver sera le minimum de confiance. Il passera nécessairement par un partage des postes, au moins sur les portefeuilles clés, et le lancement d’un véritable processus de réconciliation nationale. Et il faudra aussi traiter les boulets judiciaires accrochés à des candidats potentiels, et avoir un véritable accés équitable aux médias publics. Sur tous ces point là, on semble pour l’heure bien mal parti.

Par contre, tous les autres ingrédients pour une sortie de crise sont là, mais dispersés et en filigrane, et n’était l’absence de dialogue, on pourrait presque être optimiste au vu des différentes propositions. Il est certain que des élections dans un délai pas trop éloigné constituent un élément clé pour confirmer ou infirmer les affirmations des uns et des autres selon lesquelles ils représentent le vahoaka. Mais on ne se privera pas d’admettre également qu’une élection ne peut faire un miracle : pour éviter un enlisement à l’ivoirienne, il faudra un accord solennel sur un calendrier global qui inclura la prise en compte de la question la plus contentieuse, la désignation d’un Chef d’État légitime et reconnu par tous. Un consensus est indispensable.

De même, on peut estimer qu’il n’est pas illogique de passer par une Assemblée Constituante, dont la légitimité à décider sera bien plus forte qu’une Conférence Nationale à la représentativité douteuse, d’autant qu’un référendum ne permettrait au peuple que de répondre par « Oui » ou par « Non » à une question portant sur une centaine d’articles. Mais affirmer pouvoir affronter d’ici au 20 mars à la fois tous les défis matériels et le challenge de la mise en place d’une Commission Électorale véritablement indépendante relève de la pure démagogie. Il faudra plus de temps, et surtout un accord.

La communauté internationale arrivera-t-elle à rassembler tous ces ingrédients ? Elle vient d’accorder ses violons à Addis Abeba, mais parviendra-t-elle à faire oublier les différences entre une France pro-TGV, une Union Africaine traditionnellement proche des Présidents élus au point d’être parfois taxée d’être un club des dictateurs, et des États-Unis dont l’ambassadeur a certainement gardé, non sans quelques raisons, un cuisant souvenir personnel de la journée du 17 mars 2009 ?

Plus rien à perdre ?

Espérons que les grandes puissances restent suffisamment unies pour parler d’une voix suffisamment forte, car face à eux, les principaux protagonistes politiques malgaches donnent l’impression de n’avoir plus rien à perdre et de pratiquer la politique du pire. Entre un Andry Rajoelina cerné d’ennemis et craignant pour sa sécurité physique, des anciens Présidents avides d’effacer les humiliations du passé et pouvant chacun espérer émerger du chaos en tant qu’homme providentiel, et un entourage de la HAT qui a l’occasion de profiter du temps qui passe pour s’occuper de manière extrêmement lucrative, on a l’impression que personne n’a vraiment intérêt à ce que la crise se termine.

Et ceux qui ont effectivement quelque chose à perdre, on ne les entend guère, trop occupés qu’ils sont à chercher à survivre, et sans doute sans plus guère d’illusions vis-à-vis de ces « olona eny ambonimbony eny ». Les entreprises de zone franche ferment dans le silence, et les rues débordent de marchands informel. Quant aux sociétés religieuses et civiles, si elles tentent de temps à autres de faire passer quelques messages, leurs agissements sont fatalement catalogués comme politiciens par ceux qu’elles interpellent.

Éclaircie dans l’orage ?

Dans ce paysage quasi-apocalyptique il est difficile de raison garder. Et pourtant, beaucoup font face à leurs responsabilités, font marcher le pays malgré tout, en pères et mères de famille parfois obligés de faire taire leurs convictions.

« Aux armes », crient certains. « Aux âmes » répondrons nous. Que l’on pense à tous les sans-voix, sans présumer trop fort que l’on les représente.

Et dans la journée d’hier où personne ne semblait avoir retenu les leçons du début 2009, la seule véritable surprise aura été la publication de cet appel venu d’une terre lointaine et peu connue, cet appel rassemblant partisans du TIM, du TGV, du CRN, du GTT ou de l’AREMA, dont on aurait douté qu’ils puissent se mettre d’accord au delà de trois phrases.

Comme quoi, à Bagneux, il est des miracles qui peuvent survenir en décidant de ne pas faire tapisserie.

Hay ve mba misy dikany ihany ilay manoratra foana e ?!?

8 commentaires

Vos commentaires

  • 7 janvier 2010 à 12:01 | Albatros (#234)

    Pour éviter que les « armes » ne l’emportent sur les « âmes » :

    Remplacer les élections législatives du 20 mars par l’élection du Président de l’Autorité de Transition au suffrage universel.

    Ce Président de Transition ne pourra pas être candidat à l’élection présidentiel qui suivra.

    • 7 janvier 2010 à 12:39 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à Albatros

      Albatros !!

      Etes-vous vraiment sérieux ???

      Basile RAMAHEFARISOA

    • 7 janvier 2010 à 13:09 | Albatros (#234) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Au moins autant que les hommes politiques malgaches toutes mouvances confondues.

  • 7 janvier 2010 à 13:12 | kakilay (#2022)

    Pour une sortie de crise : il faudrait d’abord que le pouvoir de fait admette que tout pouvoir, avant de quémander une quelconque reconnaissance internationale, doit avoir la certitude d’une reconnaissance interne de son pouvoir.

    Il se trouve que le jour où rajoelina se pavanait à Mahamasina lors de sa mascarade d’ investiture, un groupe de contestation s’est déclaré à Ambohijatovo. Au fil des jours, cela commençait à avoir de l’ampleur. Au début, la HAT déclarait son attachement à la démocratie : la preuve, Ambohijatovo. Ensuite, il fallait trouver un artifice pour interdire Ambohijatovo. Donc, il faut nettoyer le parc, les associations culturelles sont prioritaires... On a même vu les Pety et consorts, venir provoquer ceux qui y étaient déjà pour y tenir en même temps un meeting...

    Faut-il remarquer que seul, depuis l’indépendance de Madagascar, seul ce pouvoir de fait du jour a subi une contestation de cette envergure, depuis qu’il y a eu changement de régime dans ce pays ?

    Il y a crise, parce que ce pouvoir est contesté. Il n’y a pas crise si ce pouvoir était chéri de la majorité. L’unilatéralisme contesté et condamné trouve son fondement dans le fait qu’une partie de la population ne se reconnaît pas dans ce pouvoir. La CI est forte dans sa position parce qu’elle a un allié objectif et national. La phrase de Chissano « j’ai vu deux armées à Madagascar » ne fait que traduire cet état de fait. De la souveraineté nationale évoquée par ce pouvoir, tout le monde rigole : je veux dire ceux qui ne sont pas du côté de la HAT.

    Qui est majoritaire ? C’est à cette question que doit répondre les élections. Une ordonnance ne suffit pas, comme le « moi, je... » . Le consensuel, parce qu’une majorité ne se dégage pas, est NECESSAIRE.

    Qu’il y ait un pouvoir de fait ne change rien à l’affaire : il ne repose que sur la force, et cette force n’est pas du côté de la loi, comme nous le dit l’expression. Les primes, les promotions (y en a même un qui se retrouve par ses compétences, membre du CA de la Jirama), la nomination (et ici, le mot veut dire bien ce qu’il veut dire) d’un PM militaire à la retraite... Sans parler des déclarations de militaires, en connaissance de cause, acceptant d’avance de subir des sanctions.

    Qu’une partie de la population s’accroche à la déclaration du GIC : ce n’est point parce qu’ils sont des traîtres à la patrie. C’est que ce pouvoir leur C.h.i.e dessus. Depuis Janvier, une population s’est retrouvée dans la rue, car sans travail. On s’en fout, et on en remet une couche : suppression de l’AGOA. Au nom de quoi a-t-on sacrifié cette population ? Et je répéte : au nom de quoi ? Qui veut trouver un intérêt supérieur de la nation dans cette démarche unilatéraliste ? Ou bien on veut nous refaire le coup du « PM consensuel » ? On a déjà donné, et ne demander pas à cette population de repasser tout le temps à la Caisse. Que d’amour et de miel qui sortent de votre bouche : si c’est cela la qualité de votre amour, cette population est volontaire pour s’en passer.

    Tout cela pour dire quoi ? : que la reconnaissance intérieure vous fait défaut. Qu’elle ne se gagne pas à coup de bombe lacrymogène, ni par des emprisonnements, encore moins en faisant de la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen une marche-pied.

    Vous étiez 200 hier à Ivato ? Et 2500 demain à Mavoloha ?

    Pourquoi ?

    Ne nous donner pas cette impression que le seul film qui vaut la peine d’être vu et vécu soit : LA GRANDE BOUFFE.

  • 7 janvier 2010 à 13:19 | Annie Remh (#3572)

    Bonjour Tout le monde,

    Celà fait quelques temps que je vous ai tous interpellé en soulignant cette vérité ancestrale : « Ny fanahy no maha-olona ».

    Combien de fois, j’ai apostrophé certains intervenants dans ce forum en leur posant la question de savoir si « mbola misy maha-olombelona anao ve » ? ou bien « aiza ny maha-Malagasy anao ? ». Ces questions assez banales, voire anodines, ne les ont jamais fait ciller. Force est alors de constater que la plupart des forumistes de la Tribune n’ont plus cette âme malgache. On peut même se demander si, tout simplement, ils n’ont pas perdu leur âme.

    Moult fois, j’ai aussi asticoté certaines catégories de personnes en les qualifiant de « be basy sy be sandry fa tsy ampy saina na tsy misy saina ». En effet, en véritables chantres du matraquage (spécialité de ceux qui n’ont rien à dire ou de ceux qui ont des difficltés à accéder au rationnel et au bon sens), s’ils ne nous saoûlent pas avec leurs affirmations gratuites - généralement une phrase lapidaire n’ayant aucun sens -, ils nous bassinent leur cautionnement à l’utilisation à tout-va de la violence (verbale ou matérielle), applaudissant à chaque fois que les représsions/sanctions s’abattent sur ceux qui expriment haut et fort leurs idées ou leurs opinions.

    L’on se permet maintenant de se poser des questions sur « les raisons » (légales ou légitimes) rationnelles de ce coup d’Etat, et sur ses objectifs. N’en déplaise à certains ! Car, aller à la base rationnelle de ce putsch serait raisonnable (utile et nécessaire aussi) pour trouver une issue à la crise qu’il a engendrée.

    Mais faire prévaloir la raison (qui serait une nécessité plus qu’absolue) dans la recherche de ces raisons, serait plus que difficile, voire imaginaire, en l’état actuel de la situation, surtout après tant de matraquage médiatique (quand on a fait tout ce qu’on a en son pouvoir pour détenir le monopole de la communication, on ne s’en prive pas ! N’est-ce-pas ?).

    A l’opposé du rationnel, la passion semble actuellement être la dominante dans toute action, dans tout agissement. Elle a été exacerbée par les mensonges et les contre-vérités assenées du matin au soir et du soir au matin. Cette passion est devenue malsaine, voire dégueulasse. Elle est même devenue létale. Elle est à l’origine de bien de drames que vivent actuellement la majorité des Malgaches.

    Verra-t-on un jour des Malgaches raisonnables, rationnels et pleins de bon sens, pour éviter que ces « crises », bien à nous spécifiques, se répètent ?

    Ce qui me fait dire : « Aza manaiky entanin’ny fo, fa ataovy am-pahendrena sy am-pisainana ».

  • 7 janvier 2010 à 16:16 | Manantena (#1345)

    Misy dikany tokoa ilay manoratra foana, indrindra ireo nanoratra hoe :
    NI RAVALO, NI TGV, taorian’ny 26-27 janoary.

    Mialohan’izay, demokrasia no noresahana ka nahazo niteny izay safidiny rehetra, fa rehefa nisy kosa ireny fandrobàna sy fanaovana kitoza olona ireny dia efa fanomezana vahana io « association de malfaiteurs » nahazo fahefana io izany. Habibiana toa ireny tsy hiteraka demokrasia mihitsy !

    Nanontany izay rehetra mba azo niresahana tamin’ireny fotoana ireny hoe : « nahoana no tsy misy na mpanao gazety iray aza miresaka momba ny Frantsafrika sy ny niseho tany Rwanda ? », indrindra fa niaraka t@ ireny ny « scandale » momba ny « médiamensonges Kouchner » novakian’ilay mpanao gazety Belge bantsilana.
    Dia sanatria ve, hoy ny maro, dia tsy mahalala ny miseho any ivelany ny mpanao gazety Malagasy ???
    Valiny mba azo ka naha-lasa fisainana : « i Frantsa no manome subventions ho an’ireo gazety rehetra ireo... »

    Ankehitriny anefa toa mba hahitana ny hoe :« Frantsafrika » daholo ny gazety, fa naninona ary no tsy nisy izany hatramin’ny faran’ny janoary 2009, nefa vao potika ny RNM-TVM sy MBS, dia RDB sy RFI no nanao radio des 1000 collines, namafazana lainga eran’ny Nosy. Satria ve tsy ivelan’Antananarivo ny mpanao gazety ka tsy nahatsikaritra izany ???

    Sao dia tara loatra itony antso hoe : « Aux âmes citoyens ! » itony.

    Samia mandini-tena ireo nanoratra foana ny hoe : « NI RAVALO, NI TGV » satria fanekena sy famporisihana ny fanonganam-panjakana ireny, ary tsy ampy fandinihana raha tsy nahatsapa izao miseho ankehitriny izao.

    Na nanoratra ny « NI RAVALO NI TGV » aza, nilaina ny nitaiza ny vahoaka fa tokony hiandry fifidianana aloha, satria mpikaroka sady mpitaiza ny mpanao gazety.

  • 8 janvier 2010 à 07:51 | rasoa (#1766)

    « …cet appel rassemblant partisans du TIM, du TGV, du CRN, du GTT ou de l’AREMA, dont on aurait douté qu’ils puissent se mettre d’accord au delà de trois phrases… »

    Rajoelina est un individu sans âme, depuis le début du parcours et face à l’ampleur et profondeur du désastre qu’il a bien voulu être le leader.
    On n’a pas cessé de le dire ; rien n’y fait ! Car confiance totale à la puissance du soutien de son Reny Malala.
    Vains sont les mots si l’on espère que celui-là va rebrousser chemin. Ratsiraka, flamme qui a mis le feu par son allocution dans Viva a baissé les mains et s’anime d’un sentiment paternel envers son fils tel un ’zaza manihasiha’.

    La subversion est bien l’outil des éléments de la HAT (discréditer les notables tel Ravalomanana, exetra…). A tout ceux-là (agents subversifs) il FAUT UNE CONTRE-SUBVERSION, dont l’exemple le plus récent est cette tentative de marche pacifique pour Ambohitsirohitra, SINON LA POPULATION S’INHIBE.
    Ce ne sera que les hommes d’état Français tels les Joyandet/Koutchner qui peuvent injecter l’antidote à l’empoisonné Sankalité. Mais la chose la plus dure à entreprendre pour ceux-là est de remettre dans le bon sens les manivelles aux Alain Ramaroson, parti KMDT, Charles & Lylisson…

    La première chose à faire est toute voie qui nous mène à un début d’Etat de Droit, l’établissement de la constitution dans un gouvernement reconnu partout dans ce monde.
    Si telle est la situation à ce jour, il y a recours à L’INTERNATIONAL !
    Et que dans tel cas, les agents subversifs n’évoquent le mot souveraineté : y en a marre !

    « C’EST LA FRANCE qui manipule, financièrement soutient les tenants du pouvoir issu du coup d’état, tout en tenant la destinée des Malagasy entre ses mains, et l’ON OSE CLAMER comme ÉTANT SOUVERAIN ?!!!!!! »

  • 8 janvier 2010 à 12:24 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    Pour RASOA et Annie REMH

    copier/coller de Basile RAMAHEFARISOA

    En FRANCE,la meilleure vie au monde.

    L’index de qualité de vie publié pa r « International Living magazine »

    Les FRANCAIS broient du noir,mais leur qualité de vie reste la plus enviée au monde.

    La FRANCE se situe en tête des pays les plus agréables à vivre devant l’Australie,la Suisse et l’Allemagne ...et les U.S.A.-depuis la cinquième année consécutive !!,un exploit.

    Ce succès n’est pas seulement attribué à la qualité du système de santé,il est aussi dû à l’art de vivre à la française.

    La FRANCE offre du pain frais deux fois par jour,deux heures de pause pour le déjeuner,les meilleurs vins du monde,un mois de vacances en août et un dimanche consacré au repos (pas pour de la politique-politicienne).

    La propreté des villages,la qualité des restaurants et la variété des paysages sont également ovationnées.

    En FRANCE,la vie est savourée.

    Vive la coopération fonctionnelle avec la FRANCE

    VIVE LA COMMISSION DE L’OCEAN INDIEN (C.O.I.)siège , hors « MAURICE »,souhaitable.

    Basile RAMAHEFARISOA

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