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Editorial

Une trêve en préambule

lundi 23 février 2009 |  3212 visites  | Patrick A.

La journée de samedi a laissé plus d’un incrédule. Il aura fallu les confirmations sur les ondes des principaux protagonistes pour que les plus sceptiques des deux camps réalisent la nouvelle situation.

Oui, les meetings sur la place du 13 mai ont été suspendus, alors même qu’Andry Rajoelina avait encore annoncé quelques dizaines de minutes plus tôt la tenue d’une nouvelle réunion. Oui, les réservistes et « gardes civils » qui avaient été arrêtés au prix d’une opération spectaculaire la veille ont été relâchés, alors même que les partisans les plus fidèles du TIM espéraient qu’avec l’arrestation de Ranjivason Jean Théodore, on n’en était qu’au
commencement.

Plus symboliquement, il y a eu la rapidité du passage au second plan du paysage politico-médiatique de l’armée, et la réapparition au premier plan du FFKM. Alors que ces derniers temps, on auscultait tous les bruits autour de la Grande Muette (qui n’était plus si
muette que ça), ce sont les prêcheurs qui ont repris la plume et la parole.

Et cela alors qu’on craignait une guerre civile, avec ces généraux et officiers convoqués de part et d’autre, et ces réservistes qui se mettaient à réclamer bruyamment des armes.

Si on relit toutes les déclarations récentes du commandement militaire, les choses apparaissent pourtant comme suit : l’armée reste fidèle à une haute conception de sa mission et refuse d’obéir à des ordres ayant une connotation politique trop marquée. Défendre la Nation, oui. Défendre un camp politique, non.

Et comme ceux qui, au sein de l’armée, se sont risqué en 2002 à choisir un camp, l’ont tous payé chèrement, et cela qu’ils aient figuré parmi les « vainqueurs » ou parmi les « vaincus », aucun de ces deux camps civils facilement suspectés d’être un peu trop versatiles et amnésiques, ne pouvait espérer emporter facilement une décision en sa faveur.

D’autant qu’aucun des deux ne pouvait se prévaloir d’avoir été un parfait exemple de défense de la légalité. Au camp du TIM qui demandait à l’opposition de patienter trois ans pour tenter sa chance aux élections, le camp du TGV rétorquait qu’il n’avait pas eu lui- même en 2002 la patience d’attendre un mois pour tenter sa chance au second tour d’une élection qu’il menait. Face au camp du TGV qui se scandalisait du mélange de genre Tiko-TIM-État, les partisans du TIM pouvaient ironiser sur l’affection soudaine depuis un an de la municipalité d’Antananarivo pour les couleurs orange et bleues qui se trouvaient être aussi celles du TGV et de Viva...

Il aurait fallu un concours de circonstances extraordinaire pour que l’armée bascule de manière unanime. Et si elle l’avait fait, elle l’aurait fait non pas en faveur de l’un ou de l’autre, mais vraisemblablement contre l’un et l’autre. En quelque sorte, si l’armée n’a pas voulu courir le risque d’une guerre civile, les civils quant à eux n’ont pas voulu courir le risque d’un pouvoir militaire.

Les choses semblent pourtant encore loin d’être réglées. Les discussions de Samedi ont été brèves, car elles ne portaient que sur des préalables limités. C’est une trêve qui a été obtenue, pas encore la paix. La confrontation pure et dure ne permettrait guère d’aller loin dans la négociation de fonds qui commencera ce jour ; il faudra pour avancer un minimum de confiance, qui peut nécessiter du temps pour se construire.

On ne boudera pourtant pas son plaisir de savourer cette trêve. Dans une négociation, il faut aussi commencer en s’appuyant sur les intérêts communs, plutôt que sur les points qui divisent. Et ce n’est pas faire injure aux deux parties que d’espérer qu’elles aient des intérêts communs qui vont au delà d’un appétit évident de pouvoir.

6 commentaires

Vos commentaires

  • 23 février 2009 à 06:17 | tsy tia tabataba (#366)

    En tout cas, merci à l’armée d’avoir su contenir ces provocations de part et d’autre. Madagascar n’a pas besoin d’une guerre fraticide pour régler un problème qui ne devait même pas se poser (et là, j’expose à des critiques virulentes en disant ces termes) car un minimum de bon sens de patriotisme des deux côtés aurait suffi à désamorcer cette tension inutile.

  • 23 février 2009 à 16:22 | objectivité (#372)

    Je salue le FFKM mais surtout les deux protagonistes pour leur courage.Certains seront tentés de critiquer le pouvoir pour un soit disant faiblesse et manque de rigueur, d’autres de critiquer l’opposition en réclamant le sang versé du 07 février.Les deux protagonistes en sont conscients mais finalement ils ont eu le FAHENDRENA MALAGASY de penser en priorité au bien du pays malgrès tous les dilèmes qui leurs sont posés. Pour arriver à cette trève il leur a falu beaucoup de courage et un minimum de bon sens.Même si l’on annonce que ce n’est qu’une trève, j’estime que c’est déjà un grand pas vers l’esperance de notre pays dont on voudrait tellement garder la souveraineté et devenir un exemple de sagesse dans l’océan indien et voire dans le monde. Encore merci à tous les deux et bonne chance pour la suite.

  • 23 février 2009 à 17:44 | Feno (#347)

    L’intérêt commun n’est-il pas simplement Madagascar et les malagasy ?Le combat de 2 coqs a masqué pour un temps cette mission sacrée qu’est le bien-être pour la population et qu’ils ont tôt fait d’oublier dans leurs querelles d’intérêts très personnels.
    L’intérêt commun pour l’un comme pour l’autre n’est-il pas l’amour qu’ils prétendent porter à notre pays et le progrès de son peuple dans l’harmonie,le respect et la sérénité ?

  • 23 février 2009 à 20:00 | ahmed (#386)

    ancien etudiant djiboutien a madagascar de 2000 a 2005 jaime ce beau pays et je ne veux pas que vous la detruisiez alors chers frères ne vous entretuez pas. Rien ne vaut la paix laissez un peu de temps a ravalomanana je sais que c’est l’homme de la situation mais 7 ans c’est trop court pour moi il faut lui donner du temps ravalomanana est lhomme qu’il faut pour madagascar
    rajolina est un petit qui n’a aucun expérience et les anciens dinausores veullent en profiter c’est eux qui tirent les ficelles c’est un marionette ce petit ;
    alors protegez votre beau pays j’aime madagascar et je vais y retourner un jour incha allah mais si vous faites la guerre vous allez m’enlever ce droit de retourner dns mon deuxième pas que je n’ai plus revu depuis avril 2005 ;
    bonne chance

    • 23 février 2009 à 21:08 | Rabe (#407) répond à ahmed

      J’ai beaucoup d’amis africains qui ont été choqué par l’attitude des orangistes. Ils y ont vu quelque chose de déjà vu. Ils m’ont fait part de leur deception, ils pensaient faire de Madagascar comme une vitrine de l’Afrique. Un pays africain dont on ne parle que du bien. Ils sont tous révolté de la situation à Madagascar et espère de tous leur coeur être à nouveau fier de ce pays.
      Je demande donc à mes compatriotes de tenir compte de cette perte de repère que l’on afflige à notre continant.
      A l’heure où le monde bouillone pour essayer de trouver une solution à la crise actuelle. L’Afrique a des atous que personne d’autre au monde n’a. Madagascar a des atous que le monde entier envie. S’il vous plait, c’est le moment de nous montrer uni face à ce défi, c’est le moment d’être inventif. Je dis, l’Afrique doit sortir grandi de cette histoire de crise mondiale. C’est notre revanche, ne gachons pas les choses par de luttes intestines qui ne font le jeu que des grandes puissances qui tournent autour des cadavres comme des charognards.

    • 23 février 2009 à 22:52 | Lègasyvavy (#246) répond à ahmed

      C’est tout Mr le djiboutien, donneur de leçons ? Il n’y a plus à rajouter à vos connaissances des problèmes des Malgaches ?

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