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Société

Groupement Tsara Manasoa

Une réinsertion véritablement efficace

mercredi 3 octobre 2007 | Lanto

« Donnons l’espoir aux femmes détenues et à leur progéniture ». Tel est le slogan du Groupement Tsara Manasoa dont le siège social se trouve à Itaosy. En effet, cette ONG , qui célèbre cette année son dixième anniversaire, a ouvert il y a deux ans un centre de réinsertion sociale pour les condamnés en fin de peine. Avec le financement des Ambassades d’Allemagne et de la Suisse, ce centre a fait l’objet d’extension, la cérémonie d’inauguration s’est tenue hier en présence du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Lala Henriette Ratsiarovala.

Volonté de changer

Durant ces deux ans, 76 détenus y ont été accueillis, mais à l’heure actuelle 13 y sont hébergés dont 10 du sexe féminin. Leur transfert de la maison de détention à ce centre repose sur des critères différents établis dans une convention de partenariat avec le ministère de la justice. Les principaux étant la bonne conduite et la réelle volonté de changer de comportement.

Là, elles, les femmes détenues bénéficieront des formations sur la coupe et couture, sur les arts culinaires, l’artisanat jusqu’à ce que la durée de leur détention soit expirée. Selon la directrice du centre, nombre d’entre elles, une fois réintégrées dans le milieu social, ont créé leur propre activité. Toutefois, des recrutements parviennent aussi au centre. Cinq sont retournées en prison après avoir commis à nouveau un délit.

Par ailleurs, elles ont droit à quatre type de congé : le congé hebdomadaire, le congé médical, le congé spécial et le congé administratif. Chaque sortie est justifiée par un laisser-passer contresigné par la personne qu’elles ont rencontré (personnel judiciaire ou médical, selon) ou par un membre de sa famille qui est le garant, pour les congés hebdomadaires. Pour les petites sorties journalières, les durées sont bien déterminées. « Ici, c’est un centre de réinsertion, donc on ne fait pas appel à des agents de police ou de la gendarmerie pour les surveiller » a souligné la directrice.

Suivi des progénitures

Elles sont aussi obligatoirement membres de la FISA, pour le planning familial et surtout la contraception car aucune de ces détenues n’a le droit de tomber enceinte, durant leur séjour au sein du centre. Par ailleurs, une école a été créée par l’ONG pour les enfants des détenus, des ex-détenus, des familles nécessiteuses.

Composant 65% de l’effectif, ces derniers y étudient gratuitement. Sept instituteurs assurent l’enseignement, de la maternelle à la classe de 7ème. Deux élèves de la classe maternelle sont gardés au centre avec leurs mères. Lors de l’inauguration, le ministre a loué cette initiative de l’ONG dans le cadre de nouvelle politique de l’Etat qui prône les établissements pénitenciers comme des lieux de rééducation et non pas seulement un endroit où l’on purge ses peines. Les détenues ont pour leur part, revendiqué une remise de peine pour toutes les prisonnières.

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Témoignages de détenues

Zouzou : « J’ai été emprisonnée pour meurtre. En fait, au cours d’une dispute j’ai tué une personne involontairement suite à un coup que je lui ai donné. J’ai été condamnée pour cinq années de prison. J’ai achevé les trois ans à Antanimora. J’ai eu une remise de peine d’un an, ainsi je termine les derniers douze mois qui me reste à purger, ici. Le jour de mon départ du centre venu, je souhaiterais travailler dans des zones franches, car ici j’ai reçu des formations sur la couture et la coupe. Contrairement à ce qu’on a vécu en prison, on est libre ici, on peut sortir, on peut côtoyer des gens.

A Antanimora, je ne pouvais voir ma famille que lors des jours de visites. On était 50 à 60 femmes par chambre. « Un des avantages dont nous bénéficions également ici, c’est l’éducation spirituelle ».

Voahirana : « J’ai été accusée pour complicité dans une affaire mon mari où a été accusé. J’étais détenue à Antanimora pendant huit mois puis j’ai été remise en liberté provisoire. J’ai été condamnée à cinq ans de prison en 2004. Au total j’ai passé 22 mois en prison. Comme Zouzou, j’ai bénéficié d’une remise de peine d’un an. J’ai passé 26 mois ici, et je quitterai les lieux au mois de décembre de cette année. Mais je compte revenir ici pour aider le centre. En fait, je m’occupe ici de la gestion des denrées alimentaires octroyées par le Catholic Relief Services. De plus, je suis formateur en coupe et couture pour les détenus et les femmes démunies. Je pense que pour moi, la vie de prison était un appel de Dieu pour me convaincre à réaliser des oeuvres sociales ».

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