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Economie

L’huile lourde de Tsimiroro

Sur la bonne voie

jeudi 28 juin 2012

Les dirigeants de la compagnie Madagascar Oil ont enfin décidé de partager leurs espoirs avec le public. Après plusieurs années de recherche sur le terrain et dans les laboratoires, après des études et des essais mais aussi des campagnes de persuasion sur les places financières – près de 200 millions USD d’investissements en travaux de terrain et analyses depuis 2004 –, Madagascar Oil est aujourd’hui en mesure de dire que l’huile lourde de Tsimiroro peut être extraite et faire en sorte que Madagascar pourrait rejoindre les rangs des pays pétroliers. Les ressources contingentes identifiées en 2011 donnent 1,7 milliards de barils de pétrole. Ce qui autoriserait une production d’environ 150 000 barils d’huile lourde par jour en période de croisière. Il faut avouer que Madagascar Oil est parti de très loin car en 2007 l’extraction à froid n’avait donné que six (6) barils par jour ; en 2008, la production à chaud en mode cyclique avait donné des résultats plus encourageants avec 100 barils/jour. Les prévisions pour 2013 par la technique de production par injection de vapeur sont de 1000 barils de pétrole par jour.

En tout cas, la technique appliquée dans le projet pilote « Steam Flood » pour extraire l’huile lourde, est plus que prometteuse. Le procédé consiste à injecter de la vapeur à travers un puits d’injection situé au centre, de façon à liquéfier l’huile lourde pour ensuite l’extraire plus facilement par système de pompage à partir de quatre autres puits adjacents. Les résultats de ce projet « Steam Flood » permettront vers la fin de l’année 2013 aux décideurs, c’est-à-dire, à l’OMNIS et Madagascar Oil, de déterminer si l’exploitation et la production de pétrole à Tsimiroro est commercialement rentable.

- Cliquez sur les photos pour les agrandir.

Interrogée sur les impacts environnementaux d’une telle technique, le directeur général adjoint de Madagascar Oil, Emma Ralijohn, qui accompagnait des journalistes sur le site de Tsimiroro voici quelques jours, explique avec force persuasion que la technique « Steam Flood » est la plus appropriée pour l’exploitation du gisement de Tsimiroro. Cette technique a déjà fait ses preuves car c’est celle qui est utilisée en Californie aux USA depuis plus de 40 ans dans le respect des standards environnementaux, dépassant largement les exigences normales en vigueur aux USA et à l’international. Emma Ralijohn ajoute que Madagascar Oil fera en sorte que toutes les opérations soient entièrement conformes aux lois et réglementations en vigueur à Madagascar. Elle ne s’offusque pas devant les critiques des associations de défense de l’Environnement ; mieux, elle exhorte les unes et les autres au dialogue et aux discussions pour le bien du pays ; les portes de Madagascar Oil sont toujours ouvertes, dit-elle.

Jusqu’à aujourd’hui, les perspectives sont prometteuses et selon Emma Ralijohn, l’année 2019 s’annonce comme l’année de la première production de pétrole commerciale à Tsimiroro ; ce serait une nouvelle ère pour Madagascar. Mais il faut s’y préparer.

Afin d’atteindre l’objectif d’intégrer Madagascar dans les rangs des pays producteurs mondiaux de pétrole, le DGA de Madagascar Oil est convaincu qu’il faut remplir plusieurs conditions, essentiellement des moyens nécessaires, un environnement propice et le soutien des parties prenantes. En matière de finances, il faut s’assurer de leur disponibilité en veillant à la volonté des investisseurs de continuer de prendre des risques et de soutenir les levées de fonds. Emma Ralijohn informe d’ailleurs qu’avant 2010, Madagascar Oil avait réuni 150 investisseurs auxquels sont venus s’ajouter 28 autres ; cette année, la compagnie pétrolière en a encore attiré un autre, un grand investisseur. Sans révéler l’identité de ces investisseurs, le DGA affirme qu’ils sont entre autres, des Britanniques, des Norvégiens, des Français…, privés mais aussi institutionnels.

Parmi les autres conditions à satisfaire, citons la mise en place d’un climat des affaires propice et d’un environnement légal, politique, économique stable ; le respect et la conformité aux obligations environnementales légales et réglementaires en vigueur ; l’engagement dans la transparence pour favoriser une bonne gouvernance et une gestion équitable et juste des ressources ; la mise en œuvre d’un plan de formation pour renforcer les capacités actuelles et préparer les compétences nécessaires pour le futur. L’implication de tous, dont l’État malagasy et tout un chacun, est indispensable ; depuis l’Exécutif jusqu’aux collectivités décentralisées en passant par le Judiciaire, le Législatif, jusqu’à la société civile et les Ongs (organismes oeuvrant pour la défense de l’Environnement ou pour la Transparence), et les médias.

Selon Emma Ralijohn, l’exploration du pétrole est une activité à haut risque, avec un taux d’échec très élevé d’autant que Madagascar n’a pas d’antécédent de production pétrolière et que le climat n’est pas toujours favorable suite à des crises politiques répétées. Toutefois, si le potentiel commercial du pétrole de Tsimiroro est démontré, alors les bénéfices seront dignes de l’intérêt porté et des efforts conjugués des parties prenantes. Mais d’ores et déjà, tous doivent se préparer à l’avènement du pétrole dès maintenant. Emma Ralijohn n’a de cesse de dire : « informer est un devoir ; être informé est un droit ; comprendre et critiquer sont nécessaires pour aller de l’avant ; éduquer les jeunes est une nécessité afin de mieux les orienter sur un choix judicieux de filières prometteuses ; communiquer et sensibiliser vise un long processus de changement de comportement positif ». C’est son credo ; tout un programme qu’elle veut partager pour accueillir ensemble l’avènement du pétrole et pour que le pétrole de Tsimiroro nous soit bénéfique à tous.

Recueilli par Bill

3 commentaires

Vos commentaires

  • 28 juin 2012 à 09:07 | mpihomehy (#5162)

    « ... que toutes les opérations soient entièrement conformes aux lois et réglementations en vigueur à Madagascar. »

    C’est vraiment rigolo car il n’y a pas de « normes/standard » à Madagascar, malgré les réglementations. De plus, les « CT-CST » et meme les Ex-députés élus n’ont aucune qualification en ce qui concerne la législation de l’environnement.

  • 28 juin 2012 à 10:02 | plus qu’hier et moins que demain (#6149)

    Enfin une femme responsable qui voit plus loin que le bout de son nez contrairement à d’autres qui usurpent le titre de citoyenne sans en avoir le mérite de la porter.

  • 28 juin 2012 à 16:36 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    Excellente nouvelle pour le futur de Madagasikara
    Exellente com de Mme Emma aussi

    Esperons q’une ’guerre’ entre les tenants du pouvoir actuel ne va pas détruire
    cet immense espoir qui s’ouvre

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