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Ramasy roule pour une conférence nationale

mardi 11 mars 2008 |  693 visites 

Ancien international, demi et faux ailier gauche du FC BFV et du Club M, Randrianirina Jean Ignace, Ramasy, faisait partie des artisans qui ont propulsé le FC BFV dans le dernier carré continental. Epaulé par Pierrot, Tipeh et Nicolas Nkono, Ramasy dirige et entraîne le MMM Andavamamba. Technicien du football, ce sélectionné des Jeux de la Francophonie de Maroc et de France, tombeur des zimbabwéens, des zambiens et des algériens, hausse le ton devant la situation minable du football malgache. Il n’a pas mâché ses mots lors de cette interview.

Madagascar Tribune : Votre appréciation sur le football malgache ?

- Ramasy : La situation est alarmante, voire catastrophique. Au niveau des entreprises, la privatisation n’a pas emmené beaucoup de réformes en matière de sport, notamment en foot. La motivation des joueurs a disparu avec la nationalisation. Dans le temps, les parents incitaient les enfants au sport, maintenant, ils les envoient en quête de travail pour les aider à la bonne marche du foyer. Quant aux équipes de quartiers, elles ont du mal à perdurer, faute de subvention. L’AJESAIA a dû prendre en charge beaucoup de frais pour pouvoir s’engager en coupe d’Afrique.

Vos réactions à propos des récents événements de Mahamasina ?

- Je ne veux émettre aucun jugement à ce propos. Par contre, je rappellerai ce qui s’est produit en 1989. Battus 3-1 à domicile, les maghrébins de l’USMA d’Alger, visiblement déçus par leur prestation à domicile ont, dès Alger, fait sous-entendre qu’ils ne viendront pas à Madagascar. Ce qu’ils ont confirmé par fax un jour avant le match retour. Nous n’avons plus alors mis en vente les billets. L’entrée à Mahamasina était gratuite. Toutes les formalités ont été respectées sans que le match n’ait eu lieu. Mais il n’y avait aucun incident ni réclamation. Le FC BFV a, par la suite accédé en demi-finale contre le Bendel Insurance du Nigeria.

Mais de quelle subvention parlez-vous ? Pensez-vous donc qu’une équipe est constituée pour attendre et vivre de subvention ?

- Pas du tout ! Moi personnellement, j’entraîne le 3MA une équipe de quartier d’Andavamamba, Mpiasa Mpianatra Milalao Andavamamba, où, travailleurs, étudiants et élèves contribuent sous forme d’une modeste cotisation.. Mais ce dont je parle c’est la subvention officielle émanant annuellement de la FIFA Goal au profit de la Fédération. Je me demande quelle partie de cette somme consacre-t-elle pour la base ? Au contraire, si les dernières informations que j’ai obtenues s’avèrent exactes, la Fédération va réduire au nombre de DIX seulement les équipes de première division, qui auparavant étaient de 23. La raison de cette diminution est totalement inconnue et non concertée alors que d’autres mesures pouvaient être prises.

Vous faites-là un procès d’intention à l’endroit de la Fédération, ou plutôt s’agit-il simplement d’une grande gueule ?

- Pas de jugement, pas de grande gueule. Plutôt, je crie seulement tout haut ce que les gens pensent tout bas. Depuis son existence, la Fédération n’a pas évolué dans ses principes d’approche, ni dans sa méthode de travail. Elle doit faire preuve de volonté politique, ne serait-ce que pour cette subvention à la base dont je viens de parler. Il en est de même au niveau des Ligues qui englobent les équipes de première division : rien que le droit d’engagement pour une saison va leur coûter 800000 ariary. Les charges exigées aux clubs de quartiers sont trop lourdes, alors que c’est en leurs seins que les jeunes talentueux commencent à apparaître. La fin du mandat olympique est une occasion pour rénover tous les échelons.

Le Président de la République a aussi promis une aide, est-ce futile ?

- Au contraire, je loue l’initiative de M. Ravalomanana qui consiste à faire venir un expert allemand. C’est peut-être nécessaire, mais ce geste ne sera pas suffisant, le Président risque d’être déçu. C’est tout un système qui a besoin d’une nouvelle organisation.

Laquelle ?

- Je réitère les appels que j’ai déjà lancés au ministre concerné à travers les stations TV, et je ne m’en lasserai pas, quitte à en faire l’objet d’un point de presse. Monsieur le Ministre : vous ne perdrez rien en organisant une table ronde autour de laquelle vous convoqueriez les anciens joueurs internationaux de tous les temps. Vous feriez aussi venir le collège des entraîneurs, celui des arbitres et celui des supporteurs. Ligue Section et Fédération seront aussi représentées. Le but à court terme est de faire de cette rencontre conviviale un forum d’idées, et que chacun puisse émettre ce qu’il en pense, ce qu’il a à dire sur l’obstacle qui empêche le football malgache de progresser.

L’objectif final de la table ronde est d’engendrer une sorte de conférence nationale. Cette future conférence nationale se verra confier une lourde tâche de structurer et de mettre en place une convention nationale et d’instaurer une discipline qui sera respectée par toutes les parties. Il serait préférable que cette conférence nationale se déroule avant la fin du mandat olympique qui échoit sitôt après la fin des JO de Beijing. Toutes les opérations et tous les changements positifs devraient se faire le plus tôt pour être entérinés par le Comité Olympique International.

Est-ce que Ramasy n’est-il pas en train de rêver ?

- C’est la seule solution pour sortir de cette situation de crise, à moins que nous ne daignions nous complaire dans la médiocrité. Nous avons déjà vécu l’expérience avec le FC BFV. Cette équipe a tout essayé pour être championne dans les années 80. C’est ce que nous avons fait en 1986, mêmes les directeurs ont participé à la conférence. La synthèse des décisions prises à l’issue de la concertation a été transformée en Convention sociale et professionnelle. Le Comité de Direction de la BFV a pris en main la réalisation des objectifs mentionnés. Puis nous avions tous suivi et connu les résultats : coupe de Madagascar et demi-finale en coupe d’Afrique.

Vous pensez alors à faire une transposition du succès de 1989 vers une plus grande échelle ?

- Tout à fait, et ce sont mes mots de la fin.

Recueilli par Razaka Oliva

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