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Editorial

Par où commencer ? Les hommes ou les règles

mardi 22 décembre 2009 | Anthony Ramarolahihaingonirainy

Ce n’est pas une énigme comparable à celui de l’œuf et de la poule dans laquelle personne ne peut dire lequel ou laquelle précédait l’autre. La comparaison serait plus évidente avec la considération de la position de la charrue par rapport aux bœufs d’attelage : la première devrait toujours se trouver derrière les seconds. La définition de règles de jeu claires précèderait idéalement le casting des joueurs. La raison est simple : personne ne peut agir directement sur la personnalité de l’humain pour lui imposer telles valeurs ou telles attitudes surtout pas les hommes politiques généralement imbus de leur personnalité et à l’égo surdimensionné. Par contre, par le biais d’un encadrement efficace de ses agissements à l’aide de règles claires et objectives, son comportement se trouvera indirectement contrôlé.

Un point semble recueillir l’unanimité : les maux qui frappent ce pays viennent plus de la défaillance éthique et morale de nos politiciens que des imperfections des règles ou des institutions. Les avis divergent quant au chemin à prendre pour d’éventuelles solutions. Dans l’édito du 16 décembre, deux positions bien tranchées ont été présentées : ceux qui préfèrent l’assainissement des acteurs avant les règles et ceux qui pensent l’inverse. Une question préalable mérite toutefois une attention : ladite défaillance n’est-elle pas due ou du moins permise par ces imperfections ?

Commencer par les hommes

C’est bien beau d’espérer un changement de comportement de la part des dirigeants actuels et futur et penser qu’il faille commencer par l’assainissement de la classe politique avant de toucher aux règles. La grande question est celle de savoir COMMENT ? Les propositions concrètes et réalistes seraient le chainon manquant ou le maillon faible de cette position. Comment y parvenir ? Agir directement sur la personnalité des acteurs serait utopique pour la raison évoquée plus haut. D’ailleurs, qui ose prétendre disposer d’un tel pouvoir ? Les Malgaches devraient-ils prier, faire fi à la bonne volonté des acteurs et attendre gentiment que ces derniers changent de leur propre chef ? Ils ont déjà attendu Paul (Niandry an’i Paoly) depuis belle lurette à ce sujet mais rien ne s’est passé. Faudrait-il carrément changer de personnes ? Là aussi, Ragasy s’est essayé sur des Olom-baovao [1] mais où ils ont menés le pays ? Nulle part pour ne pas dire à la dérive. L’espoir était qu’un olom-baovao apporterait de nouvelles et meilleures pratiques...mais non ! Tout humain aime le pouvoir et raffole d’argent. Les olom-baovao mis à la tête du pays ont tous fini par pêcher sur l’un ou sur l’autre ou sur les deux à la fois. D’ailleurs, le risque est grand de tomber dans des situations semblables à celles de 1959 et 1975 (voir « Le bon timing pour une bonne loi fondamentale ») si la pensée irait d’abord aux hommes avant les règles, c’est-à-dire, retour à la fabrication de règles sur mesure par des politiciens à la fois juges et parties. Sinon, faudrait-il croire aux vertus de l’éducation ? Oui, c’est une excellente idée sauf que cela va prendre beaucoup de temps, plusieurs générations pour espérer avoir une amélioration. L’histoire s’écrit pourtant là maintenant.

Commencer par les règles

Un tour complet a été fait dans un édito précédent (« Après la crise… la bonne gouvernance »). Prenons juste deux exemples concrets touchant les événements récents pour étayer le fait que de bonnes règles permettent d’agir indirectement sur le comportement. Somme-nous d’accord que tous les Présidents de ce pays s’empressaient tous de tailler la Constitution à leur mesure d’une manière ou d’une autre, initialement dès la phase de conception ou à posteriori par des modifications ? Il y a une astuce simple pour encadrer cette « mauvaise manie ». Mettons dans la Constitution et les lois électorales deux dispositions attribuant le pouvoir référendaire conjointement au Président de la République et au Parlement (majorité de 2/3) [2] et assujettissant la validité d’un référendum constitutionnel à la participation effective d’au moins 70 ou 75% des électeurs inscrits [3]. Avec ce double contrôle parlementaire et populaire l’ardeur d’un Président indélicat se calmera.

Sommes-nous d’accord que nous aurions pu nous économiser de toutes ces crises de 72, 91, 2002, 2009 si les mécanismes constitutionnels et démocratiques étaient bien rodés comme dans les grandes démocraties ? Pour n’en tenir qu’à la crise actuelle, les malversations, les délits d’initiés, les corruptions, les trafics d’influences, les abus de biens sociaux, les excès de pouvoir voir les abus de pouvoirs divers reprochés à l’ancien Président auraient pu faire seulement l’objet d’une enquête et d’une mise en accusation parlementaire suivies d’une procédure judiciaire et le tour aurait été joué si les règles et les structures s’y prêtaient. D’ailleurs, si tel était le cas, l’ancien Président se serait certainement économisé lui aussi en amont dès le début de certains des faits à lui reprochés. Aucune crise, aucune sanction de la part des bailleurs de fonds, aucune perte de la reconnaissance internationale ne se serait produite. Pareille procédure frappe actuellement Silvio Berlusconi en Italie. Avec nos règles et structures actuelles (répartition des pouvoirs favorisant l’exécutif, mécanisme parlementaire inadéquat et magistrature sous le contrôle de l’exécutif) une telle procédure contre un PM en exercice est impensable. Au Canada, il y avait l’enquête parlementaire sur « le scandale des commandites » en 2004. Scandale qui a coûté les élections au parti libéral en 2005.

Le changement de règles n’est plus une spéculation, c’est une réalité actuelle imminente

Qui dit transition dit changement de Constitution et par là de structure. C’est un fait ! Il n’y a plus aucun marchandage possible là-dessus. Soyons pragmatique ! N’est-il pas intelligent si tel est le cas de tirer le maximum de profit de ce changement inévitable pour mieux assoir enfin des règles de jeu claires au lieu de tergiverser par où commencer ?

Ceci dit, l’auteur est d’accord pour un changement de comportement et d’attitude de la part de la classe politique. Mais puisque personne ne peut entrer dans la tête respective de chacun des dirigeants de ce pays pour tourner un quelconque boulon pour qu’ils adoptent enfin les bonnes attitudes, il est préférable d’agir là où il est possible d’agir dans l’immédiat : la conception de règles de jeu claires qui les encadreront dans leurs faits et gestes. Oui, le droit ne règle pas tout. Même le dernier de la classe des Facs de droit en est conscient. Les carences de nos politiciens par rapport à l’honneur, l’intégrité, l’honnêteté, la bonne foi, le respect de la parole donnée (ou du respect tout court) ne se comblent pas en un coup de baguette magique et encore moins par la seule clairvoyance de règles juridiques. Toutefois, la crainte d’une sanction électorale ou/et judiciaire en aval les dissuaderont à faire des bêtises en amont et ils finiront par modifier leur comportement.

Tout le monde a bien identifié la mère de tous les problèmes : la classe politique. L’assainissement commençant par les règles a toutefois le mérite d’être plus pragmatique, en tout cas réaliste et réalisable à moindre coût car qu’on le veuille ou non, on s’achemine actuellement vers la confection d’une nouvelle Constitution et la mise en place de nouvelles institutions. Pourquoi ne pas en profiter pour tracer enfin la bonne voie à suivre, c’est à dire, délimiter les domaines de compétence respectif des entités étatiques et établir les balises à ne pas franchir (meilleure équilibre des pouvoirs), fignoler les procédures d’engagement de la responsabilité des autorités et les sanctions éventuelles en cas de témérités divers de leur part (une procédure parlementaire appropriée et une justice indépendante), adopter les règles démocratiques de participations appropriées (lois électorales) et surtout renforcer l’éducation, l’information des citoyens et les mécanismes de dénonciations par le biais d’une meilleure considération de la société civile et la mise en place de mécanismes pour des médias indépendants et impartiaux ? Milles et une astuce juridique sont disponibles pour ce faire.

Avec des règles de jeu claires, neutres, objectives et bien pensées maintenant, les problèmes de disfonctionnement d’origine essentiellement humain ou personnel (tenant aux gouvernants) comme en 72, 91, 2002 et 2009 ne paralyseront plus dans le futur le bon fonctionnement de la machine étatique et la marche vers le développement.

« I have a dream » (Martin Luther King)…le rêve qu’un jour nos arrières-arrières petits enfants vivant dans un Madagascar prospère puissent eux aussi compter 44 Présidents pour une seule Constitution : celle bien ficelée de 2010 !

Notes

[1Les lecteurs avisés les reconnaitront.

[2Les Constitutions de 59, 75 et 92 ont toutes permis même à la seule initiative présidentielle d’appeler un tel référendum.

[3Actuellement, la majorité relative (50 %+1 voix) des suffrages exprimés suffit pour valider le résultat d’un référendum constitutionnel. Pour le référendum de 2007, moins de la moitié des inscrits ont voté.

17 commentaires

Vos commentaires

  • 22 décembre 2009 à 09:17 | Mbôty (#3544)

    Nouvelle et bonne constitution,OK. Mais qui va appliquer ces bonnes règles et ces bons droits ? Nous parlons sans cesse des grands maux de nos classes politiques,et nos hommes de loi alors ? Ils sont aussi corrompus,sinon plus que nos dirigeant. Tels des marabouts,ils s’empressent à chaque crise de manipuler les lois à leurs sauces pour « légaliser » un putch par exemple. Je pense que les lois restes des bons outils pour gouverner à condition que les hommes sont des bonnes foi et c’est malheureux à dire mais nous les malgaches,nous n’avons jamais compris les vrai sens des mots tels que la politique,le patriotisme(depuis 1947),l’égalité de chance... etc.

  • 22 décembre 2009 à 09:20 | Noue (#2427)

    Eh oui , l’opinion publique , une grande majorité qui ne peut connaitre que ce qu’on veuille leur montre ,voit en rajoeline « le héros » .............. (fabriqué ou non ....n’est pas leur souci ) .
    Hélas , nombreux sont ceux là.
    - Aujourd’hui ,une nouvelle personne figure sur la liste de « courageux à la française » ,
    Elle a« pris » le risque de paraitre sous les ailes de rajoelina , en échange de ce que je vous ai dit plus haut ....Cécile a « héroïquement » accepté le rôle de premier ministre dans ce gouvernement sous haute protection ...
    Il est à préciser que cette dame est « L’échantillon même » des personnes qui avaient oeuvré dans l’empoisonnement du ministère qu’elle représentait dans le gouvernement à détruire ,bien avant le mois de février 2009.
    Pour conclure l’histoire, serait ce étonnant de la part des malgaches miséreux sans avenir ,plus encore de la part d’un jeune DJ , de renoncer à une telle offre ? Car il ne s’agit même plus que de l’argent ni du contrat : il s’agit d’un miracle de devenir « chef d’état bien appuyé » .
    Auriez vous renoncé , vous ?
    Hélas ,dans un pays condamné à la misère pour cinquante ans encore , une population tristement célèbre pour se vendre et vendre son âme afin de fuir son ’île pauvre ,une jeune génération dont le symbole de réussite est « paraitre français » ou « revenir de france »....
    Peu nombreux sont ceux qui y renonceraient , mais malgré tout , si peu soient ils , des malgaches fiers de l’être , ne vendraient pas leurs terres ancêstrales pour rien au monde .

    « Parents , levons nous pour que nos enfants ne subissent cinquante ans sous ce joug à leur tour »

  • 22 décembre 2009 à 09:51 | da fily (#2745)

    Cher Anthony, y arriver sera certes un morceau de bravoure notable.

    Je reconnais la justesse de vos interventions, vous mettez en exergue la prépondérance d’institutions de valeurs au service d’hommes et femmes de même qualité,soit. L’un ne va pas sans l’autre. Mais il faudrait y rajouter un ingrédient important : l’ethique.

    C’est en somme, le schéma que l’on a trouvé partout dans les sociétés dites modernes. Nous avons certainement des particulatismes pas seulement légitimes, pour attester de notre retard en la matière.
    Ce fameux remaniement juridico-legislatif n’en est pas à son premier soubresaut : d’ailleurs l’empressement de tout locataire présidentiel à le triturer dans son sens du poil, démontre bien l’intérêt que sucite cette démarche.
    Sauf que dans ce pays, nous avons du mal à intégrer la modernité idoine qui permet, si l’on respecte la chose, de passer le cap des empêchements d’un autre age. Celui qui n’avance pas, recule. Il faut admettre ce postulat.

    Le jeu n’est intéressant, que s’il convient au plus grand nombre. Les règles impérativement transaprentes ne peuvent trouver leur pleine application, que si les personnes en charge de les faire respecter se montrent à la hauteur. Il nous est dans ce cas évidemment clair, que le paramètre humain est incontournable. La condition primaire, est à mon sens, une continuelle et meilleure formation pour les personnes en charge de ce chantier. Je ne doute pas des capacités de nos concitoyens, mais cette éthique tant recherchée telle la 8ème merveille du monde, ne sera qu’effective sans la priorisation d’une éducation en perte de vitesse,et son accés obligatoire à tous.

    La base se trouve là, il est impératif, je le répète encore s’il le faut, il n’y a que là qu’il faille déployer des trésors d’énergie, d’investissements, de personnes, d’infrastructures, de programmes... La société malagasy de demain ne se développera pas si l’on ne fait pas l’effort de niveler nos inégalités. La pertinence de ce volet tient dans son accés à tous, dans le son prolongement étudié pour chaque secteur, chaque région, dans une adéquation parfaite des personnes dans leur schéma environnemental.

    Les exemples de dérives, qui ont tué bien des espoirs, ou tronqué l’itinéraire dessiné, sont souvent le résultat d’un abandon ou d’une absence durable d’un programme éducatif réfléchi et performant. La performance doit être mesurable, et le système doit opérer une decentralisation mettant en valeur nos atouts régionaux, sans tomber dans le particularisme parasite qui scléroserait la pertinence de la démarche.

    Voila un point de vue, ce n’est qu’une vision de plus, mais je crois qu’elle devrait faire partie de ce demain qu’il faut préparer pour nos générations futures.

    • 22 décembre 2009 à 13:00 | Mihaino (#1437) répond à da fily

      Je partage l’analyse de da fily sur la notion de « l’ethique » et sur l’importance de l’EDUCATION.

      Anthony pose bien notre problème : "Par où commencer ? Les hommes ou les règles.

      - Les hommes politiques actuels à mon avis sont dépassés par le temps et par l’évolution de toutes les nouvelles technologies. Ils ne savent ni s’adapter ni adopter une autre vision du monde actuel ou futur...

      - Les règles qui nous régissent datent du siècle dernier et copient presque intégralement celles de la France. Je fais confiance à nos jeunes juristes compétents pour reviser voire revolutionner toutes nos lois qui sont aussi dépassées parfois.

      L’EDUCATION de NOS ENFANTS RESTE PRIMORDIALE car tout progrès, tout changement de comportement et tout développement humain en dépendent largement...

  • 22 décembre 2009 à 12:31 | mpitily (#1212)

    Reconnaissons humblement que la situation nous échappe complètement car nous sommes dans un cercle infernal et nous n’avons pas la clé pour le casser.

    Tant que nous ne comptons que sur nos propres intelligence, sagesse et force pour nous sortir d’une telle impasse, nous ne ferons qu’aggraver davantage notre cas car nous ne savons pas faire de miracle.

    Et c’est là que Dieu entre en jeu, c’est là que sa grâce et sa miséricorde sont plus que jamais salutaires. Il est grand temps que nous nous repentions et remettions désormais notre vie et notre avenir entre ses mains.

    Puisse Dieu nous pardonner et nous sauver (relever). Rien n’est impossible à Dieu, Il pourvoit aux besoins de ceux qui croient en Lui. Il attend juste que nous nous détournions de nos péchés (cupidité, suffisance, arrogance, injustices, idôlatries, ...) et L’appelions au secours. Lui seul peut nous donner de la vraie sagesse et des dirigeants sages. Lui seul peut nous garantir la prospérité et la paix que nous cherchons tant.

    • 22 décembre 2009 à 12:42 | mpitily (#1212) répond à mpitily

      « Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée. » Jacques 1 : 5

    • 22 décembre 2009 à 13:14 | Rakoto (#358) répond à mpitily

      N’attendons plus le miracle venant d’ailleurs !. La planète terre est un élement fini avec des ressources finies parmi les milliards de milliards des élements de l’univers.

      Dieu n’est pas une réponse claire aux réels problèmes à l’échelle humaine.

      Ne bernez plus les gens avec le minoa fotsiny ihany !
      Prenons nous en charge une bonne fois pour toute !
      ...
      Les politiciens ont tout leur temps pour se débattre sans régler les problèmes fondamentaux accablant les millions de population !

      Prenons exemple sur ce qui s’est passé à Copenhague !!!
      Aucune décision précise pourtant les faits sont réels !!!
      Il reste très peu de temps à vivre par rapport à l’age de l’univers !

      C’est honteux tout simplement de croire encore au miracle !

    • 22 décembre 2009 à 14:04 | mpitily (#1212) répond à Rakoto

      Cher Rakoto,

      tu peux ne pas croire aux miracles mais tu ne peux pas ne pas les voir tous les jours dans la vie. Rien que le fait que le peuple malgache arrive encore à sourire et à se tenir debout actuellement est un miracle en soi, n’est-ce pas ?

      La victoire de Ravalo sur Ratsiraka en 2002 et celle de Andry sur Ravalo en 2009 sont tous des miracles car c’étaient les répliques du combat du petit David contre le géant Goliath.

      C’est Ravalo qui a failli à sa mission divine et c’est le peuple malgache qui s’est détourné du droit chemin avec la pleine responsabilité de Ravalo et de certains pasteurs, donc il ne faut surtout pas chercher à incriminer Dieu dans ce qui nous est arrivé jusqu’ici.

      Dieu merci, le peuple malgache croit encore en Lui et espère encore sa bénédiction. Vivement le réveil et le renouveau de la foi des malgaches en Dieu.

    • 22 décembre 2009 à 16:12 | Rakoto (#358) répond à mpitily

      Précisez un peu plus la signification du mot « peuple ».
      20653656 au dernier recensement
      Populaion urbaine = 30% ; le « grand » reste = 70 %
      Age moyenne = 18 ans
      Population plus de 60 ans : 3% y compris Ratsiraka, Zafy ...

      Vous savez comme moi qu’il y a des très rcs et des très pauvres qui prient pour le même Dieu (le paradoxe de la croyance divine) !

    • 22 décembre 2009 à 16:53 | mpitily (#1212) répond à Rakoto

      Merci pour ces statistiques, à méditer surtout par ces dinosaures et par la CI qui croient encore à leur popularité.

      Allez-vous à L’Eglise le dimanche ? il n’y a pas que des vieux comme en France, non ? Quand je vois l’affluence au sein des anciennes Eglises (FFKM) et surtout au sein des jeunes Eglises ou lors des différents concerts et séminaires évangéliques au Palais des sports ou autres, je ne peux que constater que le malgache en général a soif de Dieu et de sa justice. D’ailleurs, aussi bien les TGV que les Ravaloistes affichent ostensiblement leur chrétienneté.

      Ceci dit, il y a effectivement chrétien et chrétien mais cela ne dépend ni de l’âge ni de la classe sociale. Les hommes sont ce qu’ils sont, changeants, inconstants, faillibles, ... donc il ne faut surtout pas juger Dieu à travers les chrétiens, ni même à travers les pasteurs.

      Dieu est unique, Il est le même hier, aujourd’hui et demain. De même,LA BIBLE est restée la même depuis le début car la Parole de Dieu est juste et éternelle contrairement aux hommes.

  • 22 décembre 2009 à 13:02 | Annie Remh (#3572)

    Excellent article, prompt à lancer des réflexions et des débats sur l’obligation ou la nécessité d’un changement profond. Oserons-nous dire « rupture » ?

    En effet, une Constitution n’est jamais la bonne, la meilleure ou la pire ! Les appréciations qualitatives ou les vertus dépendent de ce que l’on en fait. Il est vrai que nos « politicards véreux » la taillent et la retaillent à leur mesure, comme s’il s’agissait d’un « costard ». A ce rythme et avec ces habitudes, M/car pourrait d’ici peu se targuer d’être en 100è République.

    La première solution (que nous avions déja évoquée) serait de mettre sur pied une Constitution limitant les pouvoirs du président de la République. La toute puissance actuellement conférée au détenteur de cette fonction, couplée à son « impunité » (fomba ve no nahatonga an’io ?), ne laisse aucune ouverture à l’instauration d’un régime démocratique, et est source de toutes sortes d’abus de sa part et de la part des membres de sa « cour », aussi hétéroclite que les insectes s’agglutinant autour des déchets (au fait, il fait toujours aussi sale et puant en ville).

    Ce qu’il faudrait, c’est un « cahier des charges » obligatoire à tout candidat à cette fonction. Son élection équivaut à une « adhésion » aux textes existants. Il ne peut y déroger sous peine de destitution. Il lui serait interdit de modifier, par n’importe quel moyen, les textes fondamentaux. Ce fameux cahier des charges est aussi valable pour ceux qui exercent le autres fonctions de l’Etat et aux titulaires de certaines fonctions de la fonction publique et des entreprises étatiques ou semi-étatiques. Bref, la fin d’une ère de « gaboraraka » et de « kitoatoa ». Le commencement d’une période de « redevabilité ».

    Bref, ce qu’il faudrait, c’est l’instauration d’une responsabilité pleine et entière, d’une absence d’immunité (présidentielle, parlementaire, ou autre), rendant possible les recours et les « mises en cause » de ces élus et agents nommés devant les juridictions compétentes. Bien entendu, il serait judicieux d’assainir préalablement l’actuel système judiciare corrompu et pourri jusqu’à la moelle.

    Le combat pour le changement de l’homme semble un peu plus ardu dans la mesure où le « politicard » malgache est un personnage sans foi, ni loi, et sans vergogne, ne répondant qu’à ses propres aspirations plus que personnelles. Le politicard malgache est une « race » très particulière amorale et immorale, démunie de tout scrupule, plus proche d’un caméléon que d’une abeille. C’est plus un reptile, prompt à montrer ses crocs à venin et ne se cachant pas d’exhiber sa langue fourchue. Le politicard malgache est un invertébré (tsy manana hazon-damosina) qui n’avance qu’à coup de pognons, de trafics, de lêche (bottes ou c...) et autres « fombafomba mahazatra » servant soit à justifier l’injustifiable, soit à entretenir des relations toujours plus qu’intéressées. Le politicard malgache, bref, se distingue par son immortalité. Une immortalité qui lui est conférée par deux mots magiques : « le fihavanana » et « le famelan-keloka » , dont ils usent et abusent (M/car est le seul pays où survivent encore des « dinosaures », n’est-ce-pas ?).

    Ce qu’il faudrait, c’est une rupture totale avec le « toe-tsaina » qui prévaut actuellement. Dépasser cette moralité (Est-ce qu’il y en a encore ?) plus que « mirefarefa amin’ny tany » et « lomorina ». Pour cela, il serait plus judicieux d’enseigner autrement que de répeter à l’envi ces notions complètement dépasées de « tolona », de « madinika » et autres incongruités, qui n’a engendré qu’une société ingouvernable composée de personnes incultes et fermées.

    Il faudrait que les malgaches s’ouvrent et ne se contentent pas de dire que « tout ce qui n’est pas malgache doit être rejeté » (tsy mifanentana amintsika izany fa hevitra avy any ivelany, ou bien tsy fomba eto izany : Ces phrases lapidaires que l’on entend partout pour rejeter toute responsabilité !). Il faudrait accepter que l’on ne vit pas seul dans ce monde, que l’on n’est pas le meilleur peuple de ce monde. Il faudrait rompre avec cette mentalité d’ilien, isolé et refractaire à tout changement. La peur d’avancer ?

    • 22 décembre 2009 à 15:50 | hafatra (#1895) répond à Annie Remh

      Ny olona ve sa ny fitsipika.....

      ady hevitra goavana ary toa tsy hanam-pahataperana.Ny olona no manao ny fitsipika hiaraha-mahalala izany. Fa natao ho an’iza kosa izany fitsipika izany , izay no tena vato mampifanolana antsika hatramin’izay ka hatramin’izao. Raha natao hamehezana ny rehetra tsy misy ankanavaka ny fitsipika dia handaitra sy hitondra soa ho an’ny firenena, ny demokrasia, sy ny fiaraha-monina.
      Ny toe-tsaina malagasy anefa dia mbola lavitra dia lavitra an’izany fanarahana sy fampiarana ny fitsipika tsy mialon-jafy izany. Toa efa raiki-tapisaka loatra ao an-tsaina ilay hoe rehefa izao no mitondra dia azoko atao izay danin’ny kiboko sy maha-diavolana ahy , ary rehefa izaho indray no entina dia tsy mahatsapa tena aho fa tsy natao ho ahy ary tsy mitondra soa ho ahy ny fitsipika hany ka raha vao misy irika kely dia mandika azy no ataoko.

      Ka izao no hanampiako izay efa voalazan’ny namana anthony tsara ery ambony ery : Olona-Fitsipika eo anelanelana dia ny toe-tsaina izay azo taizana amin’ny kolontsaina .Mila fotoana daholo anefa izany rehetra izany .Ireo firenena milaza tena fa mandroso ankehitriny dia nandalo ny traikefan’ny fotoan-tsarotra daholo .
      Aza kivy Ra-malagasy fa mbola ho avy ilay maraina.

    • 22 décembre 2009 à 16:36 | da fily (#2745) répond à Annie Remh

      Annie Remh ou la connaissance parfaite du vulgus politicus madagascariensis.

      Vous m’ôtez tous mes arguments de la plume, excellente réplique. Si j’étais « politique », et à la lecture de votre réponse, je me recyclerai de suite dans l’alphabétisation des adultes pour redorer mon karma.

      La rupture tant souhaitée, trouve dans cette intervention toute sa justification légitime. Il faut rompre mais éduquer, il faut réformer mais expliquer, il faut punir mais il faut aussi inculquer.

      Soyons clair, la politique est le fourre-tout des opportunistes locaux. Tous sont d’obscurs bricoleurs, d’infâmes magouilleurs, des pourvoyeurs d’âmes perdues.
      Cette fichue politique procure une envergure que ces femmes ou hommes n’ont pas, la soif de paraître et le profit personnel, transpirent dans chacuns des spécimens qui font l’actualité. Et le pire, c’est encore la cour ou la cohorte de parasites qui gravitent, sucent et roucoulent en grappe à la suite de ce misérable spécimen. Un bien docile vivier de traine-savates ou de prostitués du bulbe qui seront corvéables à souhait pour des desseins inavouables et autres bassesses.

      Je noirci le tableau, mais il dépeint la réalité crue que l’on trouve dans ce pays.

    • 22 décembre 2009 à 17:00 | Annie Remh (#3572) répond à da fily

      Da Fily,

      Merci, avec toute mon humilité ! C’est vous qui avez lancé ce débat plus qu’utile et nécessaire afin de lever ce voile compact qui empêche le simple Malgache d’y voir clair.

      Vous avez raison : Les Malgaches ont un grand besoin d’éducation et ce, dans tous les domaines. Un essai a été entrepris au niveau des familles et de quelques cercles de jeunes et d’ainés, ne serait-ce que pour bien situer les problèmes majeurs à l’origine de cette crise, ceux engendrés par ce coup d’Etat et ceux encore à venir si un certain changement de comportement et un certain changement de mentalité ne s’opèrent pas dans l’immédiat.

      Hélas, d’expérience, l’on se trouve face à des réticences, voire des ruades expéditives du type « dakam-bod.y. ». Nombre d’entre eux sont réfractaires, pour la seule et unique raison que toute rupture et/ou tout bouleversement risquent de les priver d’un quelconque petit avantage très chèrement acquis auprès de ces politicards véreux.

      L’autre otion est de commencer depuis la base. Mais cela veut aussi dre que, encore une fois, il y aura encore une période d’incertitude et encore une ou deux générations « perdues », puisque l’objectif est d’assurer une certaine perennité, une stabilité certaine au niveau de la pensée politique et au niveau de la pratique politique.

      Mais, c’est déjà, une autre paire de manches ! Pour avoir eu l’occasion (lors de mon job) de côtoyer pendant quelques mois quelques uns des politicards actifs à M/car et autres dirigeants ministériels, il m’est permis d’affirmer qu’il est plus qu’urgent et nécessaire d’apporter du nouveau sang et dans les connaissances et dans les pratiques.

  • 22 décembre 2009 à 15:22 | xena (#774)

    Tendan-kanina loatra ireto mouvances telo ireto ka very na ny kely ananany aza ! Heverin’ialahy isany fa dia adala sy kentrina ve i Andry kely e ! Hitan’ialahy isany tsara izao ny heriny sy ny fahaizany ! Fa ny tena mampahonena dia ilay hoe:Diso fanantenana tanteraka ry zanak’i Dada sy ny zafikelin-dry Dadabe. Mampahonena ny mahazo azy ireo satria tsapa sy hita hoe olon-dresy tanteraka izy ireo ankehitriny ! Mbola tadidiko ihany herintaona lasa izay, ingahy Ravalo mbola olona nanana ny fahefana sy ny hery ary ny voninahitra ! Niavonavona, nanao jadona, mbola nihevitra ny tenany hoe ho filoha mandram-pahafaty ! Ankehitriny, ilay boay kely noambaniany sy notsiratsirainy no nandaka azy ary tena tany amin’ny am-bava fony mihitsy no voany ! Ilay boay kely ankehitriny no lasa Filoha mamim-bahoaka ary tena mijoro amin’ny maha izy azy ho fanasoavana ny firenena ! Ankehitriny dia resy tanteraka i ramose mpitery ronono !

  • 23 décembre 2009 à 07:34 | ragasy (#416)

    Comme vous l’avez constaté, je ne suis pas intervenu dans ce débat.

    Mais ayant vu l’intervention de Xena, qui a, semble-t-il, « cloué le bec » de tous les débaters précédents à la façon de quelqu’un qui « a mis de l’eau dans du lait bouillant » je ne peux m’empêcher d’y apporter une petite contribution.

    Pourtant, de bonnes idées y ont été avancées et j’ai remarqué que tous y ont participé : des « indépendants », des pro comme des anti-tgv.

    Le problème a été bien posé par Anthony. Mais comment commencer ? C’est là le véritable noeud du problème.

    Pour ma part, je prend le parti de définir d’abord les règles de jeu avant de penser à « dépervertir » les joueurs, les politiciens. Et les règles, c’est pas aux partis politiques de les définir eux-mêmes. Il faut une autre entité « neutre » pour les encadrer.

    Et c’était le but de mon sondage avec Diogène ! Et cette idée est devenue, me semble-t-il, plus en plus pertinente au vu de la tournure actuelle des évènements.

    Il faut mettre une personne neutre, importante, qui peut en imposer, ayant une connaissance suffisante des lois, du droit et des pratiques politique à la tête de cette transition. A charge pour elle de conduire une équipe pour diriger la mise en place des nouvelles règles que vous avez tous évoquées précédemment.

    Et moi, je n’en démords pas, je propose M. Raymond RANJEVA !

  • 27 décembre 2009 à 23:24 | el che (#344)

    D’abord je voudrais saluer l’excellent article, ainsi que la pertinence des différents intervenants.

    Pour ma part, nous sommes en train de patauger dans les règles démocratiques, avec les mêmes problématiques qu’ont connues deux siècles plus tôt les grandes démocraties.
    La question est de savoir faire fonctionner au mieux les institutions au nom du peuple souverain ; comment exercer les pouvoirs exorbitants ; comment partager ces pouvoirs entre les institutions, afin que ces dernières puissent travailler et collaborer, tout en exerçant des contrôles mutuels, pour éviter les dérives et la corruption ; comment régler les crises institutionnelles dans des cadres clairs et bien définis ; comment assurer l’alternance du pouvoir.
    Enfin, comment mettre des limites, et quelles sanctions encourent les indélicats qui oseraient violer les règles fondamentales.
    Ces valeurs sont universelles, il est indéniable qu’une règle du jeu accepté par la grande majorité à une chance de se pérenniser dans le temps.

    Si nous regardons les constitutions depuis la 1ère république, les différentes crises on eu les mêmes effets : dérive du pouvoir exécutif.
    Aucun chef de l’état n’a eu le courage politique de rendre effectif la haute cour de justice, seule institution capable de condamner le président de la république, ainsi que les chefs d’institutions, en cas de crime, haute trahison, corruption, violation de la Constitution.
    De même, il a été dit plus haut que la révision de la Constitution doit être très rigide, et emporter le plus grand consensus. Anthony nous brillamment exposé une solution plausible.
    Bien entendu, l’impartialité et l’indépendance de la HJC doit être garanties avec le plus grand discernement.
    El che

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