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Editorial

Où sont les agents recenseurs ?

lundi 12 novembre 2012 | Sahondra Rabenarivo

Selon le calendrier provisoire de la CENI-T (pas encore actualisé sur le site web), vingt-huit jours seront consacrés au recensement des électeurs, premier pas dans l’établissement de la liste électorale pour 2013. Après cette collecte, les informations doivent être saisies sur ordinateurs, imprimées, affichées, et en cas de besoin, corrigées. Cette période de recensement est censée avoir été lancée le 1er octobre 2012, mais au jour d’aujourd’hui, le 9 novembre, personne à qui j’ai posé la question n’a encore vu l’agent recenseur de son secteur et/ou fokontany.

Il semblerait que des spots et quelques affiches encourageant les citoyens à recevoir les agents recenseurs ont été lancés, indiquant peut-être que les citoyens ne sont pas forcément coopératifs. Méfiants, oui, nous le sommes tous, de cette administration, ces nouveaux venus, alors qu’historiquement, les liens avec le fokontany sont bien tissés. Sans enthousiasme, oui, nous le sommes tous, en vue de l’ambiance unilatérale et déjà vue (à la oyez oyez) qui se profile. Douteurs, oui, nous le sommes tous, sachant que le « problème politique » n’est pas résolu, le financement qui devrait suivre ne suit pas et l’administration électorale qui en dépend est handicapée dès le départ. Quoi qu’il en soit, le manque de transparence et de clarté sur le processus de recensement est aberrant. Surtout que, soi-disant, la liste sera confectionnée uniquement sur la base du recensement et ne s’inspirera pas des listes précédentes.

L’approche porte-à-porte en milieu urbain ne réussira que si l’agent recenseur travaille, non comme un fonctionnaire, mais en dehors des heures de bureau et le weekend ; que s’il annonce l’heure et la date à laquelle il reviendra, faute de quoi, c’est au citoyen de se déplacer au bureau fokontany, mais avant quelle date ? Les bureaux fokontany sont-ils munis de carnets de recensement suffisants ? Le manque d’informations sur le comment faire ne fait qu’ajouter au doute et à la méfiance.

L’approche carnet ou stylo rouges laisse aussi méfiant. Selon cette approche, le citoyen sans carte d’identité nationale est enregistré au stylo rouge ou dans le carnet rouge (ce n’est pas clair), charge à la CENI-T de transmettre au Ministère de l’Intérieur pour produire une CIN, mais dans quel délai ? Avant la finalisation de la liste électorale ? Sous quelles conditions passe-t-on de liste rouge à liste normale ? Et le citoyen à qui la CIN est promise la récupère où et quand ? Comme avec tous nos problèmes de fonds, on essaie d’y remédier avec un sparadrap.

Les élections crédibles, transparentes et indépendantes commenceront avec une liste électorale fiable, en laquelle les électeurs (pas les bailleurs, pas l’administration, pas les politiques) ont confiance. Qu’elle ne soit pas parfaite parce que tous les malgaches de plus de 18 ans n’ont pas de CIN, on peut accepter. Qu’elle soit concoctée, déjà, hélas, de manière obscure sinon douteuse, ne rassure guère. Si au moins les électeurs pouvaient montrer leur détermination à voter et à ce que la crise prenne fin, en s’inscrivant, peut-être pourrons-nous sortir de ce marasme sans issue. Que la CENI-T et ses bailleurs nous donnent au moins cette opportunité.

Sahondra Rabenarivo
9 novembre 2012

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