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Editorial

On n’est pas sorti de l’auberge

mardi 10 février 2009 |  5230 visites  | Valis

Au fur et à mesure des événements dont le summum a été ce carnage d’Antaninarenina – Ambohitsorohitra, les opinions en faveur d’une indépendance réelle à l’égard des recommandations des partenaires internationaux ont le vent en poupe. Il en est ainsi du débat entre légalité et légitimité qui tourne nettement, dans les chaumières, dans les bars et sur les ondes de la majorité des chaînes de radio et télé de la capitale, en faveur de la légitimité.

Le pouvoir que le peuple a prêté à ses élus et au président de la République, doit maintenant être remis au peuple, entend-on souvent. On réclame à haute voix la démission du gouvernement et des hauts responsables étatiques. Des cadres et chefs de partis politiques qui ne sont pas du tout « nationalistes », voire des généraux à la retraite et des juristes que le cartésien, l’administrateur et l’Occidental n’imaginaient pas aussi volatiles dans leur comportement intellectuel, sont apparemment convaincus de cette « démocratie directe » ou de cette prise du pouvoir par la rue et l’encouragent.

Se référant à l’histoire contemporaine de Madagascar, ils fondent leurs arguments sur la légitimité de la rue, la légitimité réclamée par cette population « agissante » qui manifeste dans la rue sous le coup de la stratégie ou de la manipulation de foule dans la rue. Ils se réclament de la démocratie et des actes « extra-constitutionnels ».

Qui nous dira que le peuple conforté dans sa démarche de la rue ne reviendrait pas à la charge dans quelques années ? Et cela au nom de la légitimité populaire ?

A beaucoup d’égards, les appréciations de Jean Fremigacci, un des spécialistes de l’histoire de Madagascar, sont en train d’être vérifié et ne seront pas démenties de sitôt. Il disait : On pourrait dire qu’à Madagascar, l’état de crise chronique est l’état normal. C’est ce qui a généré l’absence complète de confiance des Malgaches dans l’avenir de leur pays. Rappelons aussi qu’en malgache « politika » veut dire aussi « tromperie »… Quant au peuple, la crise l’a fait renouer avec des comportements anarchiques qu’il ne sera pas facile de corriger. Et aucun grand parti politique n’est là pour l’encadrer. À chaque fois, le parti dominant s’effondre avec le président.

En tout cas, à l’allure des prises de position des multiples micro partis politiques qui renaissent de leur cendre et face à l’effacement ou à l’apparente déliquescence du parti majoritaire, cette anarchie dans les comportements du peuple et des formations politiques ne présagent rien de bon pour l’avenir du pays. La rencontre d’Iavoloha sur la loi sur les partis politiques n’aura servi à rien. Le pays devra encore composer avec la centaine de partis politiques et autres chefs et leaders d’opinion.

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