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Antananarivo | 10h52
 

Politique

Ange Andrianarisoa et consorts

« Nous sommes prêts à dialoguer »

mardi 11 mars 2008 |  2082 visites 
De gauche à droite : Le sénateur Lucien Andrianirina, le Pr. Ange Randrianarisoa et le sénateur Andriamora Paul Bernard.

La « guéguerre » interne de l’Arema continue d’alimenter les débats politiques. Après l’intervention directe du fondateur du parti en exil politique à Paris, les Pierre Houlder et consorts ont reculé en ayant organisé ce dimanche une Assemblée générale et non un congrès national comme prévu. Pour Ange Randrianarisoa, Lucien Andrianirina, Andriamora Paul Bernard et Ratsimbazafy Heritafika, Pierre Houlder et ses amis ont reconnu leurs erreurs. Nous roulons pour la réconciliation au sein de l’Arema tout en espérant le retour au pouvoir de l’amiral au pouvoir. Interview.

MT : Qui dirige actuellement l’Arema ?

- Ange Andrianarisoa et consorts : Le statut stipule que le congrès est la structure suprême de prise de décision au sein de l’Arema. Il y a un organe exécutif appellé bureau exécutif national. Le congrès du 1997 a placé Pierrot Rajaonarivelo à la tête de cet organe exécutif en tant que secrétaire national. L’amiral Didier Ratsiraka conservait son titre symbolique de secrétaire général du parti en tant que fondateur. Au sein de ce bureau exécutif national siège un secrétaire national adjoint par province dont le Pr. Ange Randrianarisoa (Antananarivo), Betsimifira Fredo (Antsiranana), Jacquis Simon (Fianarantsoa), Raveloson Hortense Mahasampo (Toliara), Pierrot Rajoanarivelo (Toamasina) et Boanoro Henri Victor (Mahajanga). En tant que légalistes et malgré les évènements politiques qui se sont succédés, nous restons fidèles aux statuts du parti. D’ailleurs, le ministère de l’Intérieur, dans son arrêt du 17 octobre 2007, a tranché que les structures mises en place lors du congrès de 1997 restent légales.

Des observateurs ont l’impression que l’amiral Didier Ratsiraka voulait faire de l’AREMA sa proprieté privée. Qu’en pensez-vous ?

- Ce n’est pas vrai. Avant le congrès de 1997, l’amiral Didier Ratsiraka était le secrétaire général du parti. D’ailleurs, la Constitution en vigueur à l’époque lui a permis de cumuler la fonction de président de la République et celle de « numéro Un » de l’Arema. Et nous nous souvenons bien que ce secrétaire géréral du parti n’a jamais convoqué une réunion du bureau politique, alors qu’à cette époque-là, l’AREMA était divisée en deux camps, le camp d’Ambohitsorohitra et celui d’Isoraka, dirigé par Rakotovao Razakaboana. Lorsque notre Constitution n’a plus permis ce cumul des fonctions, l’Arema était obligé de trouver un leader, en la personne de Pierrot Rajaonarivelo en tant que secrétaire national. On a conféré à ce dernier les pleins pouvoir de gérer le parti. L’amiral Didier Ratsiraka n’a pas fait de l’ingérence dans sa gestion. D’ailleurs, après le congrès de 1997, le fondateur a donné sa bénédiction à Pierrot Rajaonarivelo, nouveau « numéro Un » du parti. Le fait quelquefois d’être consulté avant la prise des grandes décisions touchant la vie du parti ne doit pas être interprêté comme une ingérence. Et si on l’accuse actuellement de vouloir faire de l’Arema sa proprieté privée parce qu’il est directement intervenu de Paris pour corriger certaines décisions, c’est injuste. Si l’amiral Didier Ratsiraka a ainsi réagi, c’est parce qu’il ne peut plus se taire face aux attaques dont il fait l’objet.

Vous qui restez fidèles au fondateur de l’AREMA, pensez-vous que l’amiral Didier Ratsiraka fera un jour son retour au pouvoir ?

- D’abord, l’amiral Didier Ratsiraka devrait retourner à Madagascar. Cet homme politique ne mérite pas cet exil politique car s’il y a des gens qui ont fait du bien pour ce pays et pour les malgaches, l’amiral en fait partie. Les actions entreprises par l’amiral Didier Ratsiraka restent inoubliables pour bon nombre de malgaches. Durant ses mandats, il a priorisé les actions qui ont des impacts directs sur la condition de vie de la majorité de la population. Plus d’un se souviennent encore de sa politique humaniste et écologique. Pourquoi insiste-t-on sur l’extraction de l’ilménite à Fort-Dauphin si cela a pour conséquence la paupérisation de la population locale ? Actuellement, plus d’un font la comparaison entre le régime en place et les régimes de l’amiral Didier Ratsiraka en donnant des bons points à ces derniers. Si vous parlez actuellement du retour au pouvoir de l’amiral Didier Ratsiraka, nous le souhaitons. Le dernier mot appartient cependant aux malgaches qui avaient reclamé son retour au pouvoir en 1997.

L’autre camp de l’Arema vous accuse d’être à l’origine de la chute de l’amiral en 1997 et en 2002. Votre réaction ?

- En 1991, ce n’est pas le peuple malgache qui avait contesté l’amiral Didier Ratsiraka. Ce sont les quelques politiciens intéressés qui voulaient accéder au pouvoir qui avaient provoqué sa chute et qui étaient arrivés à tromper les malgaches. Actuellement, nous sommes étonnés d’entendre que nous n’avons pas participé au retour au pouvoir de l’amiral Didier Ratsiraka en 1997, ce qui n’est pas vrai. Nous sommes d’accord que Pierre Houlder y a apporté sa contribution, mais il n’était pas le seul. Il ne doit pas oublier qu’il y a eu d’abord le « vahoaka » malagasy. C’est ce « Vahoaka » qui est le premier artisan de ce retour au pouvoir. Après ce « vahoaka », il y a eu nous, les politiciens.

Qu’allez-vous alors faire pour mettre fin à cette « guéguerre » interne de l’Arema ?

- Nous sommes prêts à dialoguer. Nos portes sont ouvertes. Nous sommes prêts à nous réconcilier avec Pierre Houlder et consorts. Ce qui réjouit déjà, c’est que l’autre camp a reconnu ses erreurs en ayant organisé ce dimanche une assemblée générale et non un congrès national comme prévu. La réconciliation nationale tant revendiquée par l’opposition dont nous faisons partie doit commencer par la réconciliation au sein des partis dont l’Arema.

Recueilli par RAJAOFERA Eugène

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