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Antananarivo | 01h28
 

Editorial

Montrer patte banche

vendredi 19 juin 2009 | Patrick A.

On le sait, les négociations entamées par le Groupe International de Contact ont buté sur la question de l’amnistie, voire l’effacement complet, des délits politiques.

Sur cette question, l’on aura compris qu’au moins trois des quatre camps ont voulu tirer la couverture à eux, et qu’il y eut beaucoup d’allers et retours qui ne semblent pas particulièrement glorieux.

Ratsiraka

Le clan Ratsiraka a fait un préalable de l’amnistie, alors que les médiateurs auraient préféré traiter ce sujet délicat plus tard dans le processus de négociations. Les discussions ont révélé que Didier Ratsiraka refusait même de se contenter d’une amnistie : de son point de vue, celle-ci blanchit quelqu’un qui s’est sali, mais ne répare que très imparfaitement le mal fait à quelqu’un qu’on a sali. Ne reconnaissant aucune légalité au gouvernement Ravalomanana et aux actions judiciaires post-2002 contre lesquelles il n’a pas pu ou pas voulu se défendre, il a exigé une annulation complète des procédures contre lui, afin que celles-ci soient considérées comme nulles et non avenues.

En agissant ainsi, le vieil homme de Neuilly révèlerait-il qu’il aurait encore des ambitions présidentielles ? Les autres camps ont sans doute pensé que non, et ils ont accepté en ce qui concerne la personne de Didier Ratsiraka lui-même une annulation pure et simple des actions judiciaires post-2002. Mais sa mouvance a davantage compliqué le jeu en plaidant pour le même principe d’annulation vis-à-vis de l’ensemble des exilés et condamnés de 2002.

Ravalomanana

Confrontée à des contraintes semblables à celles du camp Ratsiraka, la mouvance Marc Ravalomanana a eu des revendications similaires, mais portant sur les événements de cette année. Il n’est pas question pour elle de porter le chapeau des événements que la HAT veut lui faire endosser, et notamment la responsabilité de la tuerie du 7 février 2009 à Ambohitsirohitra. Confrontée à l’empressement suspect de la HAT à lui faire traîner des casseroles sur des affaires douanières et économiques, elle a également demandé à ce que l’amnistie porte aussi sur ces questions.

Rajoelina

La HAT a semble-t-il refusé de se voir priver d’un cheval de bataille précieux dans les futures batailles électorales. Elle a dans un premier temps voulu limiter l’amnistie aux événements antérieurs au 31 décembre 2008, puis a exigé des limitations aux délits couverts comme pour pouvoir maintenir une épée de Damoclès au-dessus de la tête de quelques-uns.

Il semble difficile de donner raison à cette approche tatillonne, car la HAT elle-même a donné le mauvais exemple en libérant sur la base de critères très approximatifs si ce n’est mystérieux des prisonniers qualifiés de « politiques ». Elle a également tordu l’application du Droit en rétablissant dans leurs fonctions certaines des personnes libérées, alors que celles-ci auraient dû, comme toutes les autres et selon les textes, attendre de bénéficier d’une loi d’amnistie avant de pouvoir exercer à nouveau des fonctions publiques.

En logique politique pure, la position de la mouvance Rajoelina apparaît également contradictoire : à partir du moment où dans les phases antérieures de la négociation, il avait été explicitement décidé que les anciens présidents de la République pourraient se présenter aux futures élections, leur chercher des noises pour les empêcher de concourir devient indéfendable.

L’intérêt à long terme de la Nation...

Si l’analyste politique ne peut qu’approuver une amnistie large et rapide, le citoyen ordinaire pour sa part est obligé de constater qu’elle va contre ses intérêts à long terme en renforçant un sentiment d’impunité. L’homme de la rue se demande à quel seuil on va placer les violations graves des droits de l’homme qui seront jugées intolérables et ne seront pas amnistiées, et il se laisse aller à penser que les rackets, soustractions douanières et fiscales, privatisations en douce auxquels on l’a « habitué » risquent encore de se reproduire si on les absout à nouveau.

Par son principe même, tout comme le traitement spécifique des affaires impliquant des dirigeants ou anciens dirigeants, une amnistie politique est un mauvais coup à l’indépendance de la Justice et à l’égalité de tous devant la Loi.

Ayant le sentiment d’être, comme les policiers gaffeurs Dupont et Dupond, coincé à crier à la fois « Haut les mains » et « Bas les pattes » (pas d’actions judiciaires motivées par des arrière-pensées politiciennes, mais pas d’impunité), nous en sommes réduits à avancer deux propositions très moyennement satisfaisantes.

Un compromis qui a été proposé par un lecteur serait de ne pas procéder à une amnistie, mais de spécifier que tous les jugements et actions judiciaires ayant des connotations politiques seraient suspendus jusqu’à ce que les élections soient passées et que les conditions d’un jugement serein par une justice indépendante soient réunies (ce qui risque de demander beaucoup de temps...). Si l’idée paraît de prime abord séduisante, la possibilité d’avoir un Président de la République en fonction être obligé de se présenter à la barre d’un tribunal a de quoi faire se dresser les cheveux sur la tête de ceux qui souhaitent un rétablissement de l’autorité de l’État.

La deuxième solution a été suggérée par la communauté internationale lors des entretiens du Carlton, mais elle a déjà été rejetée par les quatre entités. Pour l’avenir à long terme du pays, les choses seraient sans doute plus saines si les trois anciens chefs d’État et les dirigeants de la Transition avaient accepté de ne pas se présenter aux élections présidentielles.

Il faut reconnaître à Andry Rajoelina le mérite de s’être montré ouvert à cette possibilité. Il semble que les propos tenus devant les représentants de la communauté internationale aient été très explicites, mais que les fuites prématurées sur cette possibilité l’aient mis en porte-à-faux vis-à-vis d’une partie de sa mouvance. Attitude hypocrite ou effet d’une authentique bourde de communication ? Aujourd’hui, il esquive soigneusement la question de sa candidature ou non-candidature. Si elle avait été suivie par d’autres, une non-candidature clairement affirmée aurait eu le mérite de sensiblement dépassionner le climat.

Sans se faire trop d’illusions, plaidons donc pour qu’on explore à nouveau cette possibilité, et qu’en échange d’une large amnistie, nos dirigeants actuels et passés acceptent de prendre un peu de recul. Il n’est peut-être pas trop tard pour que l’opinion publique ne perçoive pas l’amnistie, non comme un nécessaire désastre imposé par une classe politique la prenant à nouveau en otage, mais comme un authentique acte de pardon.

29 commentaires

Vos commentaires

  • 19 juin 2009 à 07:29 | hafatra (#1895)

    Raha misy ny famotsoran-keloka dia tsy maintsy misy ny « mpamotsotra »...sarotra anefa ankehitriny ny manavaka ny voaheloka sy ny mpamotsotra ???
    Izany marina ve no laharapahamehana ankehitriny ?

  • 19 juin 2009 à 07:52 | rajery (#2199)

    Ils discutaillent d’amnistie alors que les « gens d’en bas » ont perdu leur emplois et les autres ont « perdu leur moral ». Plus cynique que ça …..

    Soyons pragmatiques et restons sur terre, mettons nos ego respectifs dans les placards, il y aura toujours une occasion pour faire l’étalage de nos savoir et dérouler sans vergogne nos arguties juridiques (l’autre a su par exemple attendre son heure pour nous faire avaler qu’une simple lettre a plus de force qu’une ordonnance, mais à quoi bon de le contredire…).

    Bref reconnaissons qu’on est dans un « merdier » :

    -  pays pauvre très endetté,
    -  dirigé par des tontons rakouth,
    -  qui est obligé de quémander le moindre subside pour faire tourner son administration,

    Je ne pense pas que notre situation soit plus pire que celle qui a été vécu par les sud-africains colorés pendant l’apartheid, ils ont su s’effacer pour mieux se réconcilier ; actuellement ils ne vivent pas au paradis mais au moins ils ont retrouvé leur fierté, leur dignité et en plus ils auront la coupe du monde en 2010.

    Je ne pense pas qu’on sera comme les australiens, qui ont dû attendre plus d’un siècle avant de reconnaître leur tort devant les aborigènes.

    Ces peuples nous ont légué de bels exemples d’abnégation qui ont débouché sur un renouveau ayant marqué l’histoire de l’humanité ; on ne peut pas y faire fi en croyant qu’on est une exception, qu’on est plus intelligent, qu’on est Gasy, etc. Pour eux il n’était pas question d’amnistier ou blanchir ou salir qui que ce soit. Tout simplement entre être humain, ils se sont pardonnés et ont accepté de continuer leur route dans le respect mutuel. Ils ont gagné l’estime du reste de l’humanité et en plus ils ont moins de soucis à se faire sur leur existence et celle de leur descendance.

    • 19 juin 2009 à 11:55 | lalatiana (#1016) répond à rajery

      Bizarre le système de cotation des étoiles ... ???

      Il y a 6 votes notés 3 *** ...

      je clique 4 ****

      il passe à 7 votes 2 ** ????

      Ou ai je un problème avec l’arithmétique ???

  • 19 juin 2009 à 08:45 | Rabila (#1379)

    Il y a aussi l’option de passer à un régime parlementaire et d’éviter de la personalisation de l’executif.

    • 19 juin 2009 à 11:52 | lalatiana (#1016) répond à Rabila

      Rabila,

      C’est vrai ... Y’en a assez de ce système christique ... Ca aide pas les gens à grandir ... Mais ce sera long comme processus pour y arriver (convention constitutionnelle, référendum, etc...) ... trop long ... On a là, besoin d’idées, de solutions et de décisions lumineuses, qui puissent ralentir cette course vers l’abîme ...

  • 19 juin 2009 à 09:44 | Parole (#2602)

    Tout conflit finit toujours par une négociation. Si nous avions des hommes d’Etat et non des hommes politiques (selon l’adage, les premiers pensent à la prochaine génération alors que les seconds pensent aux prochaines élections), nous aurions trouvé le chemin de sortie de crise depuis belle lurette.
    Il faut donc d’urgence un accord fondé sur le droit du peuple à vivre normalement, ce qui veut dire que les quatre mouvances ont l’obligation absolue de trouver un consensus. Faute de quoi, il faut s’attendre à un tremblement de terre politique d’où émergeront de nouvelles forces, cela s’appelle une révolution.

  • 19 juin 2009 à 09:53 | racynt (#1557)

    Amnistie ou pas pour les prisonniers soit disant politiques, pour les voleurs à grandes échelles, pour les assassinats et crimes commis dans le cadre politique.

    Pourquoi condamner des petits vols à l’étalage et amnistier le vol des dirigeants qui se sont succéder ? c’est quoi un petit vol à l’étalage qui mettrait en prison le citoyen qui n’a plus que ça pour nourrir sa famille après avoir perdu son boulot à cause de la crise à côté des vols à grandes échelles effectués par ces gangsters modernes de politicards ?

    Pourquoi on va amnistier ces criminelles qui ont sévi tout au long de la crise sous les ordres des dirigeants successifs tandis que d’autre ayant effectué les même actes croupiront en prison pendant des années ? ça donnerait donc le droit aux bidasses de tuer les citoyens à chaque crise sans avoir à se soucier d’un éventuel jugement...

    C’est assez effrayant car ça laisse place à des dérives pour les futurs crises qu’on va encore se farcir si un autre assoiffé de pouvoir comme TGV voudrait reproduire le même schéma que celui ci. Espérons tout même que le peuple malgache a pris conscience de ces effets néfastes de la crise et réfléchira à deux fois avant d’aller se bronzer sur la place du 13 mai...

    • 19 juin 2009 à 11:02 | NOFY (#2225) répond à racynt

      ANISANY NANAO CRIME TETO @ FIRENENA KOA IO TGV IO TAMINY ALALANY FANONGANAM PANJAKANA NATAONY.FA NOHO IZY EO @ FITONDRANA D MIRITRERITRA HOE IZY NO EKENY VAHOAKA NY ATAONY NO METY.NEFA ASA NA TSY FANTANY NA TSY TE AHAHALALA TSOTR ZAO IZY FA NY ATAONY MIZIRIZIRY @ HEVINY HIJANONA EO @ FITONDRANA IO D EFA CRIME.MAMONO NY VAHOAKA @ FOMBA ANKOLAKA.SATRY IZY TSY NATAO HITONDRA FIRENENA MIHITSY NOHO NY INCOMPETANCE NY.NY CI KOA TSY METY ANAMPY AZY NEFA NY VAHOAKA NO IANTAHAN ZANY .NY VAHAOLANA @ ZAO CRISE ZAO MBOLA TSY HITANY FA IZY NDRAY NO VAO MAIKA MISAKANA NY FITADIAVANA IZANY VAHAOLANA IZANY.RAHA FEHEZINA D FITONDRANA TSY HOANY VAHOAKA FA HOANANTOKON OLONA.

  • 19 juin 2009 à 10:09 | New Africa (#559)

    Merci Patrick pour la synthèse et la proposition.

    Eh oui quand les extremistes, kidnappeurs et nostalgiques du pouvoir démocratique refusent de s’entendre on ne peut que faire des propositions à leurs places. Mais c’est cela la lutte pour la Libération on ne doit jamais baisser nos bras car nous défendons l’avenir de Madagascar et de nos enfants et non ces combien médiocres « politiciens » (je devrais dire criminels ou rapaces).

    Mais au fait on les appelle à tort politiciens, dirigeants, leaders car ils nous imposent leurs médiocrité et leur étroitesse de vue. Je me pose malgré tout une question fondamentale : sont-ils vraiment des Malagasy et quelle degré identitaire et de compassion pour le mal qu’endure notre pays ont-ils vraiment ????Un vrai Malagasy ne devrait pas ainsi tenir en otage un pays déjà si pauvre, reconduire la croissance à -2%, laisser les militaires et les brigands terroriser la population.

    Messieurs TGV, Ra8, Ratsiraka, Zafy et vous aussi les Hommes d’Eglises resaisissez-vous, montrer aux Malagasy et au monde que vous etes des Malagasy SOUCIEUX ET CAPABLES de restaurer la Paix et l’Unité maintenant à Madagascar. C’est cela etre dirigeant,un leader, un héro national : changer en mieux une situation difficile voire impossible et non rester un petit gabarit intransigeant parvenu orgueilleux derrière des Capsat traitres (TGV) ; jouer au vieux retraité capricieux depui Neuilly (Ratsiraka), ou jouer aux menaces verables depuis Johanesburg (Ra8) ou jouer à cahe cache dans a villa Elisabeth sans oser vraiment exiger les intérets de la nations (Zafy).

    On ne veux plus de leaders puériles, egoistes, parvenus, vieux jeux...On veut la paix maintenant et plus d’audace et de passion sincère pour le developpement de Madagascar.Bref...par quel miracle diabilique tous ces nuls sont-ils devenus nos chefs.Dieu nous sauve.

    New Africa

  • 19 juin 2009 à 10:09 | Hendre (#533)

    Pourquoi la négociation ne doit pas être sous la houlette des entités malgaches, comme la FFKM, SEPAFI, etc... Seulement parce que lorsqu’on est noyé dedans la crise, on ne voit plus clair. Ou bien les membres de ces entités malgaches sont trop partisans (exemple ceux du FFKM), ou bien ils sont victimes des discours populistes diffusés par des medias partisans.

    Donc uniquement un oeil extérieur peut diligenter des critiques et des solutions objectives.

    Ce à quoi je repondrais à Romi1 que ce qu’il avance (le retour de Deba et de Dada) me semble d’une objectivité parfaite, c’est la solution idéale.

    Mais ce que vous ne savez pas Romi1, il ne s’agit plus de trouver une solution de la part des tenants actuels du pouvoir. Pour eux la question qui se pose : comment faire pour gagner au prochain présidentiel ? Solution : Ecarter tous les adversaires potentiels, donc pas d’aministie ni pour Ravalo, ni pour Pierrot.

    Ce qui est lamentable chez nos politiciens, le peuple on s’en sert pour detroner untel. Après on verra ce qu’on peut faire de ce peuple.L’essentiel c’est de se maintenir au pouvoir, quite à prendre en otage les 20 millions de Malgache.

  • 19 juin 2009 à 10:34 | Jeanmi (#838)

    La confusion que sème dans les esprits cette analyse pertinente (au vu des commentaires disponibles) montre bien qu’il y a eu erreur d’aiguillage dans ces négociations.

    Qaund des négociations s’enlisent, trois raisons possibles : soit on n’a pas commencé à négocier par le bon bout, soit le problème sur lequel on bute est insoluble, soit les négociateurs ne sont pas les bons !

    Qui a osé penser qu’avec ces quatre courants là, nommés (par qui ?) négociateurs, on ne courait pas inéluctablement au blocage.
    Ils sont d’ores et déjà tous candidats à la prochaine présidentielle, et leur premier souci est donc d’être éligibles.
    Trois d’entre eux ne le sont actuellement pas, le quatrième a une épée de Damoclès sur la tête.

    Je crois que même s’il avait été accepté qu’aucun d’entre eux ne puisse être candidat, d’abord ils n’auraient pas accepté de négocier, ensuite ils ne se seraient pas plus entendus tant ils se haïssent mutuellement.

    Une seule solution : le révolution dans la négociation, c’est à dire changer de négociateurs !

    Mais une énorme question se pose : qui négogie ?

    • 19 juin 2009 à 12:01 | lalatiana (#1016) répond à Jeanmi

      4 ****, JeanMi

      comme quoi, ... quand vous voulez... ;-)

  • 19 juin 2009 à 11:34 | observatrice (#2065)

    vouloir le pouvoir est le propre du politicien, c’est le moyen de pouvoir appliquer ses projets et ses objectifs.

    Ceci doit être cautionné par le peuple lors des élections.

    Tous ces anciens dirigeants n’ont pas toujours été dès l’origine les dictateurs ou profiteurs qu’ils sont devenus par la suite .
    Rappelons-nous les espoirs suscités par le capitaine Didier Ratsiraka en 1972 -1973 avec les accords de coopération ; l’espoir avec Zafy Albert après 1991 ; Ravalomanana en 2002 et même Rajoelina au début de ses mouvements de contestation (avant le fameux 26 janvier )

    C’est la pratique du pouvoir, qui les a pourri ,et je pense , en partie cette façon bien malgache de les considérer comme ray aman-dreny (et donc méritant le respect, en soi , une bonne chose ) mais paralysant souvent les enfants, qui n’osent plus émettre de remarques ; devenant des thuriféraires puis des courtisans ; renforçant l’autre dans son égo et par là-même les dérives.

    Il est important que nous trouvions des forces de contre-pouvoir puissant, responsables (là aussi, il y a du boulot , sinon gare à un nouvel empêchement pour raisons X ).

    L’exemple de l’Afrique du Sud me paraît applicable . La différence est que ce peuple a vraiment souffert pendant des dizaines d’années de l’apartheid, et n’acceptera certainement plus de se faire avoir ; mais nous ?

  • 19 juin 2009 à 11:47 | Ramena (#404)

    La crise aurait pu être l’occasion d’une pause : « avelao aloha izahay hieritreritra »

    Les sujets qui méritent réflexion ne manquent pas. Prenons le temps (moramora aloha) pour mieux repartir. Rien ne sert de se presser si c’est pour continuer dans une mauvaise direction.
    - Ou est-ce qu’on va ? Vers une société où le veau d’or est sacré roi de Madagascar ou retenir ce qu’il y a de mieux parmi ce que les anciens nous ont laissé.
    - La gestion de nos ressources ne mérite- elle pas des « assises » ? Est ce qu’on va continuer comme auparavant ; une infime partie de la pyramide vit au détriment de tout ce qui fait l’ensemble ?
    - La personnalisation du pouvoir ? Est-ce que c’est réellement la démocratie qu’on nous annoncé ? C’est ce qu’on a trouvé pour s’améliorer ?
    - Est ce que le développement humain à Madagascar nécessite vraiment l’amnistie de ceux qui ont failli de manière inconcevable (Ex ; assassinats pour avoir le pouvoir, détournement de millions de dollars alors qu’il y en a qui n’ont même pas accès à l’eau...).

    Est-ce les meilleures bases pour la société malgache du 21 ème siècle ?

    • 19 juin 2009 à 12:14 | Ramena (#404) répond à Ramena

      Pourquoi pas une vraie négociation « gasy » ? C’est-à-dire avec plus d’entité pour prendre part à ces discussions et négociations afin de trouver le « marimaritra hiraisana ».

      En attendant la mise en place de réel contre pouvoir, pourquoi ne pas commencer par une diffusion en direct à la radio des négociations au « carlton ». Informer le peuple qu’on est en train de négocier pour son bien.
      -  C’est démocratique sur le fond (ex. diffusion en direct des assemblées parlementaires en pleine négociations) et sur la forme (usage d’un média qui est le plus accessible à la majorité de la population),
      -  C’est réalisable sur le plan technique et la mise en œuvre ne nécessite pas des investissements démesurés.

      En même temps, c’est une manière de montrer « qui » est « qui » je ne pense pas que les négociateurs accepteront cela. Ils ne vont pas nous faire étalage de leur compétence sur
      -  la (médiocrité dans la) gestion des affaires économiques et sociales et
      -  le (manque d’ambition par rapport au) devenir d’une société malgache qui serait un acteur incontournable dans la région compte tenu de ses ressources humaines et naturelles.

  • 19 juin 2009 à 12:09 | lalatiana (#1016)

    Ouffff ...

    Très belle qualité de ce ce forum et de l’ensemble des contributions ... sans vociférations ni inepties ... on respire ...

    Bravo Patrick d’avoir su développer ça ...

    ps : et ne me jugez pas pompeux ni hautain ni condescendant dans ce que j’exprime là ... je ne fais que dire mon plaisir (qui a du être aussi le votre) de lire tout ce que j’ai lu jusqu’ici !!!!

  • 19 juin 2009 à 12:30 | Rivohanitra (#142)

    Racynt et Jeanmin ont développé avec pédagogie l’essentiel de ce que je souhaite dire, mais je ne peux m’empêcher de vous mettre en garde :

    - quand on fait référence à l’Afrique du Sud je pense qu’on fait fausse route. La preuve : l’AS est devenue le pays de la violence quotidienne, on compte plusieurs viols par heure. Il faut s’interroger sur cette dérive. Pourquoi ? y-a-t-il eu véritablement vérité, justice et réconciliation dans la mémoire collective en AS ?

    - Loin de moi l’esprit de vengeance surtout si l’amnistie pouvait redonner au pays le souffle nécessaire pour son développement et sa cohésion. Mais penser, je veux faire court, à ses habitants des bas quartiers qui ont perdu beaucoup des leurs à chacun des événements 1991, 2002, 2009 et je pourrais même y ajouter 1971 pour le peuple du Sud. Quelle justice à leur égard ? J’ai lu sur Tribune un article intitulé « réservoir de gros bras » qui m’a fait beaucoup réfléchir.

    - Comment peut-on accepter que ce serial killer de la journée du 7 février 2009 que j’ai surnommé Le Boucher de Iavoloha et son collègue manipulateur et cynique TGV de son surnom puissent s’en sortir sans aucune sanction ? L’assassinat de ces jeunes ont été l’instrument choisi et voulu par TGV pour accéder au pouvoir. Il s’agit donc d’acte prémédité de la part d’un élu qui était à la tête de la ville de Tananarive. Non, je crois que l’amnistie c’est pour nous tous malgaches la perte de toute moralité.

    - En 2002, pour terroriser ceux qui voulaient sortir le pays de la dictature étouffante, ils ont fait sauter des ponts, brûlé des maisons et ensuite certains ont fui avec l’argent des contribuables. Ceux qui ont accompli ses actes demandent aujourd’hui l’amnistie : moi je dis non !

    Je n’ai pas envie de tout rechasser ici, c’est trop pénible même si je revois encore ces 39 brûlés vifs et la cervelle de Haja éclatée. Je dis que pour que notre NATION grandisse il faut une justice. On ne peut pas accorder de cette manière l’impunité.

    AMNESTIE = PERMIS à TUER = PASSEPORT pour futur dictateur...

    Pardonner moi mais je ne veux pas de cette amnistie !

  • 19 juin 2009 à 12:50 | sorajavona (#1134)

    Ririnin-dasa tsy tsaroana fa na izany aza tokony hiverenana jerena ny Convention de Panama t@ 91. Nahoana io no nahomby ?
    Hevitra adaladala ihany angamba, maninona moa raha ireo olona nahavita izany no antsoina hitantana ny teteza-mita - Zafy, Manandafy, sns,..

    • 19 juin 2009 à 13:50 | Parole (#2602) répond à sorajavona

      Convention Panorama ry adaladala !

  • 19 juin 2009 à 15:01 | starsky (#2226)

    Les négociations ont buté sur un point : l’amnistie. C’est tout un symbole à mon avis.

    C’est premièrement la faillite du système judiciaire comme il est actuellement. Certains n’ont découvert que maintenant que la justice n’était en fait indépendante que de nom mais était au contraire au service des intérêts des hommes au pouvoir (voire conférence de presse des avocats du groupe Tiko).

    Deuxièmement, accorder l’amnistie à tout le monde, c’est cultiver l’impunité chez nos dirigeants passés, actuels et futurs. Et comme on dit que l’exemple vient d’en haut, il ne faudrait pas s’étonner de voir nos progénitures bafouer toutes les règles et lois existantes.

    Mais comme la vie de notre pays se trouve semble-t-il entre les mains de ces « patriotes », je propose (comme je l’ai déjà fait auparavant et comme le GIC a sans doute essayer de faire), que les crimes ne restent pas impunis et que les responsables encourent la peine de la NON ELIGIBILITE à des fonctions électives et politiques pendant au moins 5 ans.

    Ce ne serait jamais assez pour les victimes des différentes crises qui se sont succédées je le reconnais, mais ce serait le maximum que l’on puisse espérer et le minimum que l’on puisse exiger de ces hommes qui disent placer l’intérêt supérieur de la Nation avant toute chose.

    Pour que justice soit faite !

    • 20 juin 2009 à 07:56 | lalatiana (#1016) répond à starsky

      starksy Prezidà !!!

  • 19 juin 2009 à 15:38 | kakilay (#2022)

    Merci à Patrick pour avoir mis, c’est le cas de le dire, in extremis... le mot.

    Le pardon donc.

    Je ne sais quel sens on pourra lui donner. Et je viens d’effacer tout mon bavardage sur.

    Tout ce que je sais c’est que ce ne sera pas le juridique qui lui donnera sa valeur.

    Ni le raisonnement de cause à effet. Et que toute ratiocination sera vaine.

    Une image. Voilà un homme qui a été emprisonné pendant une vingtaine d’année, sa fille probablement assassinée par le système blanc, la plupart de ses compagnons de lutte sous terre, le peuple noir, son identité,considéré comme moins que rien...

    Le voilà qui sort de prison et à qui on donne pouvoir : et là surprise, il n’a pas fait le millième de vengeance que tout homme bien né (HAT) aurait fait...

    Peut-être qu’« avoir du coeur », ce n’est pas seulement se laisser emporter par, mais aussi savoir écouter ses blessures en silence. Ou tout simplement, cette impossibilité de trahir sa souffrance pour des visées bassement politiciennes. Ou bien... haut respect de ses sentiments intimes, pour ne pouvoir les marchander dans des transactions... politiciennes, toujours.

    Rester ou devenir humain, pour ne pas finir en animal... politique.

    Pourquoi ne s’est-il pas déclaré Président ? L’Afrique du Sud ne lui devait-il pas bien cela ?

    Pourquoi ?

    • 19 juin 2009 à 16:58 | rajery (#2199) répond à kakilay

      ...100% avec Kaikilahy
      (comme la sagesse sort de la bouche d’un Kaiky, elle est perçue par un être humain mais ne sera jamais entendue par un animal),

      alors redevenons tout simplement humain

      @+

    • 20 juin 2009 à 07:59 | lalatiana (#1016) répond à kakilay

      Kakilay Prezidà !!!

      Kakilay Prezidà !!!

      Holalala ... y’en des Prezidà, aujourd’hui !!!

  • 19 juin 2009 à 16:17 | Citoyen averti (#2438)

    Cette négociation est vouée à l’échec d’avance vu les mouvances contactées.

    Elle était nécessaire pour clarifier aux yeux du public les motivations mêmes des parties prenantes.

    La convergence se situe dans la quête de sièges, l’institution des 8 organes le prouve aisément.

    La où le bat blesse se situe au niveau des égos des mandants respectifs d’où les différents inconciliables.

    RATSIRAKA rêve d’une rentrée par la grande porte pour effacer sa fuite vers la France en 2002 en catimini. Condamné il ne pourra le faire qu’avec l’amnistie. Malgré lui, son état physique ne lui permet plus de concourir face aux jeunes loups, mais l’institution d’un conseil de sage l’inspire.

    ZAFY espère laver son humiliation d’empêchement de 1996. Les griefs contre lui sont des peanuts par rapport à ceux portés contre ses compères ex-présidents. Trop démocrate, il a vite capitulé. Sa revanche est de s’imposer comme un pion incontournable de la scène politique malagasy voire retourner à la magistrature suprême malgré un age avancé.

    RAVALOMANANA entend perpétuer ses droits de préemption sur les niches économiques de Madagascar. Aux commandes, il pourra favoriser à sa guise ses sociétés. Sa condamnation est une embûche à son plan d’où la nécessité d’une amnistie.

    RAJOELINA, aspire à devenir le plus jeune Président des annales. Son capital confiance repose sur l’éviction du spoliateur et assassin. Amnistier son adversaire lui enlève son atout majeur de son jeu vu l’absence de réalisations d’envergure jusqu’à présent.

    L’unique solution réside dans le forfait des mandants dans la course à la magistrature suprême.

    De ce fait, l’émergence de nouvelles têtes en dehors des différents systèmes successifs est d’office. Et là le peuple malagasy n’aura que l’embarras du choix !

  • 19 juin 2009 à 17:00 | demokrasia fostsiny (#160)

    Acta non verba

    La HAT n’est pas arrivée au pouvoir de manière démocratique par ce que Marc Ravalomanana ne l’a pas quitté de manière démocratique.

    Pour résoudre les difficultés actuelles du peuple malagasy le problème de l’amnistie est secondaire.

    La HAT ne doit pas oublier que ce n’est pas par défaut de réconcilation nationale ou d’amnistie que le régime de Marc Ravalomanana est tombée c’est par manque de démocratie.

    La feuille de route à défendre au mois de juillet devant l’UE ne doit comprendre que :

    1/ les actions envisagées pour améliorer la vie quotidienne du peuple malagasy,surtout sa sécurité

    2/ les actions prévues pour la mise en place d’un code éléctoral fiable

    3/ le calendrier des conférences régionales et nationale qui ne soient pas monopolisées par les professionnels de la parole,mais offrent la possibilité de parler à des personnes du peuple qu’on n’a jamais entendu

    et faire émerger non seulement des idées originales, par rapport à celles entendues au Carlton, mais aussi des hommes politiques sensiblisés à la résolution de la crise en faisant l’impasse de cette amnistie introuvable.

    4/le calendrier des élections dont la 1ère doit être l éléction des députés qui formeront une assemblée constituante pour élaborer la nouvelle constitution à soumettre au référendum.

    L’acceptation de l’UE de financer ces 4 actions permettra à la HAT de réaliser ce pourquoi la HCC l’a mandaté au nom des intérets du peuple malagasy.

    L’UE devra mettre en place un comité de surveillance de l’utilisation de ces fonds qui ne seront débloquées qu’au fur et à mesure des résultats partiels constatés.

    • 19 juin 2009 à 18:07 | dieg (#2041) répond à demokrasia fostsiny

      PATTE BLANCHE

      à chaque mort,il faut trouver son assassin.

      à chaque ariary detourné,il trouvé le voleur.

      s’ils ont des couilles entre les jambes,qu’ils assument leur responsablité.

      tout sauf l’impunité

      pour une fois pensez au peuple Malagasy

  • 20 juin 2009 à 08:13 | lalatiana (#1016)

    Je me répète,

    Ce Forum du 19/06 devrait rester dans les annales ...

    Parce qu’on y a vu des posts de qualité, produits par des citoyens de sensibilité différentes (quand elles ne sont pas carrêment opposées), citoyens qui s’entendent sur l’urgence de la situation et qui ne se sont pas tombés dans l’affrontement ...

    Est ce l’urgence ressentie de la situation qui a tempéré les émotions des uns et des autres ...?

    Est ce l’absence de l’habituel vociférateur inepte et mégalomane qui a laissé la place à un souffle d’air frais ...?

    Ou a t il été chassé (modéré je n’ose plus l’espérer) simplement par la qualité de l’édito qui a donné le ton et imposé le niveau des contributions ... C’est un phénomène que tout un chacun peut constater : l’exigence et la qualité appellent l’exigence et la qualité ...

    Patrick A. Prezidà !!! Patrick A. Prezidà !!! Patrick A. Prezidà !!!

  • 20 juin 2009 à 10:22 | Lucie (#101)

    - 1)Un gouvernant est censé être un adulte responsable

    Il ne viendrait à personne l’idée de mettre un enfant mineur ou un malade psychiatrique qui ne seraient pas tous deux, tenus pour responsables de leurs actes ,à la magistrature suprême d’un Etat .

    - 2)C’est trop facile

    Lorsqu’on prend le chemin de la facilité dans la violation constante des principes élémentaires de l’honnêteté , la transparence dans la conduite des affaires et que les vieux tracent le sillon dans lequel les jeunes s’engouffrent sans se poser trop de questions : c’est trop facile . L’excuse sera en permanence : « D’autres l’ont fait avant moi , ils ont été amnistiés .Alors pourquoi pas moi ? »

    - 3)Une solution : acheter des indulgences à Rome

    Et se faire pardonner des tous ses péchés. Et recommencer …

    Ou alors , avoir le courage de sanctionner pour l’exemple et tuer dans l’oeuf les ambitions de futurs affairistes .

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