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Politique

Maître Jacques Sylla prend sa revanche

vendredi 7 septembre 2007 | RAW

Ses amis intimes le surnomment « Vazaha ». Du sang français coule dans ses veines. Un battant. Un défonceur d’obstacles. Un belliqueux. Il disait souvent : « la guerre est fatigante, tous les jours, chaque fois que je sors de la maison, je vais directement au front ». C’est le vrai caractère d’un avocat. Un homme d’Etat de surcroît. Son entourage proche parlait de lui comme d’un farouche adversaire de Marc Ravalomanana, quand il était à Mahazoarivo. Il gardait jalousement la dualité au sommet, malgré la silhouette imposante de son patron. Il était presque un homme mythique. Quand tout le monde est écrasé par M. Ravalomanana, il restait indomptable. Il résistait merveilleusement. Il faisait même peur au Big Boss, paraît-il.

En 2003 déjà, le président de la République aurait voulu se débarrasser de lui, au profit d’un autre avocat. C’était impossible. Sa résistance confinait le président dans sa résignation. Il aurait dit à ses confidents et ses proches : « on était arrivé ensemble, on partira ensemble ». Quel défi ! si c’était vraiment la réalité. Aurait-il eu, à l’époque, une arme redoutable pour parler ainsi ? Et comme cette phrase avait réellement d’impact, pour que le président se laisse faire et multiplie les reconductions jusqu’à ce que les conjonctures soient favorables pour larguer sans aucune casse cet homme redoutable. Redoutable, il l’était effectivement. Dans les chambres parlementaires, il arrivait à réduire à néant les soi-disants virulences de l’opposition, chaque fois qu’il est devant le micro. « Un avocat mais pas un premier ministre » criaient les députés et sénateurs scandalisés par ses propos crus et directs qui cachent mal sa souche d’origine extraterritoriale. Peu importe, les qualificatifs ne l’égratignent pas du tout.

Depuis son départ de son fief de Mahazoarivo, il reste très actif On le voit toujours dans les grandes rencontres, notamment celles organisées par les catholiques et les français. De toute façon, ça n’étonne personne. Il fait partie de la grande famille de ces deux puissantes entités. Quel revanchard après l’humiliation qu’il a subie lors de l’inauguration du Boulevard de Tokyo ! Chacune de ses présences fait penser à un éventuel retour dans l’une des institutions de la République.

Le chemin du retour

Et puis, quelle surprise ? Il est candidat dans sa Sainte-Marie. Toujours candidat TIM. Tout à fait normal ! Ses amis, membres du bureau politique étaient corrects dans leur décision. Pourquoi, d’ailleurs, bloquer sa candidature alors qu’il est toujours « team ». Sylla, il aurait ri sous cape avec cette décision. Des vrais naïfs, aurait-il dit. Des novices. « Ils m’ont poussé à reprendre le chemin de retour. D’ici un mois, me revoilà ».

À Tsimbazaza d’abord. Mahafaritsy tremblera quand « Vazaha » arrivera. Ciblera-t-il le poste de président qu’il mérite bien ? Que diront les luthériens ?

Quand il avait fait ses valises en janvier, il avait déclaré à son entourage : « ce n’est qu’un répit, un petit crochet pour un recul studieux. La suite sera très prochainement ». L’objectif était encore vague à l’époque. Sa chance réelle de retour est là. Le sénat pourrait faire aussi la composante de son rêve mais il semble qu’il est bloqué d’avance. Tel qu’il est, Marc Ravalomanana ne se laissera jamais être dans une insécurité pour placer un homme de son cauchemar d’antan à un pas de son jardin propre qu’il garde jalousement. De toute façon, son équipe rêve d’être à Tsimbazaza ou à Anosy et compte fortement sur l’appui des cathos. Que diront les protestants à leur tour ? Malheureusement, pour ce seul actuel homme fort de la province de Toamasina, entre lui et Ravalomanana, la coexistence d’antan n’était que de façade. Le patron avait peur du caractère insoumis de son subordonné. Les avocats sont comme des poissons dans l’eau, dit-on.

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