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Editorial

Magistrature malgache : deux, deux et demi ou trois pouvoirs ?

mardi 27 avril 2010 | Anthony Ramarolahihaingonirainy

En attendant le 28 avril (ou la Saint Glin-Glin ?), continuons de méditer sans se décourager sur certains aspects de fond à améliorer le moment venu quand le consensus tant attendu sera trouvé. En effet, un plan de sortie de crise est salutaire. L’objectif principal d’une période transitoire l’est tout autant : le cheminement vers une nouvelle République de tous les espoirs.

Le coq et le lion [1]

Un coq peut-il impressionner un lion ? Le premier peut chantonner à tue-tête son cocorico à longueur de journée, mais au lieu d’effaroucher le second, son geste ne ferait que raccourcir la distance qui sépare sa carcasse de la gueule de l’autre. Ce schéma caricatural traduit fidèlement la situation de l’autorité ou du pouvoir judiciaire par rapport à l’exécutif, et de manière indirecte face au législatif. Les magistrats peuvent crier à qui veut l’entendre leur détresse et impuissance face à la condescendance quasi-dictatoriale des membres des autres entités constitutionnelles à leur égard ainsi que l’archaïsme des moyens immatériels et matériels mis à leur disposition. Tout le monde peut les qualifier de tous les maux. Tant et aussi longtemps que le déséquilibre des pouvoirs, la différence de considération, la disparité des avantages actuels entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire persistent, la magistrature ne sera jamais ni efficace dans son rôle de contrepoids des autres titulaires des pouvoirs constitutionnels, ni un exemple de probité dans ses rapports avec les justiciables. Loin de vouloir dédouaner certains juges de leur déficit éthique et déontologique avéré, la raison en est toute simple si l’analyse est menée dans une visée technique dépassionnée : à l’impossible nul n’est tenu. C’est la disposition des choses, le droit positif actuel même qui permettent aux politiciens de faire intrusion dans la justice et à certains magistrats véreux de verser dans la corruption. En reprenant l’exemple des bêtes, comment un coq pourrait-il rivaliser avec un lion ? Seul un autre lion peut impressionner le roi de la jungle. Même pas un éléphant, un rhinocéros ou un hippopotame, lesquels, malgré leur poids imposant ne possèdent pas la puissance de la mâchoire, l’agilité, la rapidité, l’instinct de tueur ni l’appétit vorace du grand carnivore. Ces attributs ne vous rappellent-ils pas ceux d’un animal social endémique tristement familier dénommé homo politicus madagascariensis ? Comment un coq résisterait-il à un grain de riz à proximité si le lion rôde aux alentours et lui empêche de saisir un grain de maïs qui lui est pourtant dû mais rendu inaccessible par les chantages de ce dernier ?

Avant d’espérer jouer pleinement dans la cour des grandes démocraties, il faut corriger un premier détail : offrir les mêmes armes et les mêmes marges de manœuvres aux joueurs, c’est-à-dire, les trois entités étatiques sensées se contrôler. Dans l’état actuel du droit, le pays dispose d’un système constitutionnel estropié constitué de deux pouvoirs (ou de deux et demi c’est selon) qui se caractérise, d’une part, par l’omnipotence d’un exécutif qui absorbe littéralement le judiciaire représenté par des magistrats fonctionnaires, et d’autre part, par l’impuissance du législatif, réduit à autant de chambres d’enregistrement.

Pessimisme et résignation

Un pessimisme proche de la résignation entoure les commentaires émis sur un précédent article sur la magistrature. Après des analyses hâtives des auscultations somme toutes sommaires effectuées, le verdict de quelques têtes pensantes du milieu judiciaire malgache fut rapide : les propositions avancées dans ledit article seraient utopiques, irréalistes et inappropriées pour Madagascar. L’essentiel des raisons évoquées s’articule autour des réalités socio-économiques, culturelles et l’enracinement profond des pratiques politiques, constitutionnelles et juridiques du pays à celles de l’espace francophone depuis des lustres. Raisons suffisantes qui rendraient semble-t-il inopportunes toutes propositions inspirées de solutions anglo-saxonnes.

Au-delà de la légèreté de tels arguments, la rapidité du verdict étonne. La conclusion est trop hâtive pour une question aussi cruciale que la répartition, l’équilibre et l’exercice des pouvoirs en général et de la magistrature en particulier. L’auteur ne faisait qu’un survol général des faiblesses techniques, poser les principes généraux pour une amélioration et proposer les chemins adéquats pour leur réalisation. Le débat est à peine ouvert que la conclusion tombe déjà pour le clore sans même que des échanges sur le fond et sur les détails ne soient livrés.

L’auteur anticipait d’ailleurs ces arguments, plus que redondants et jamais surpassés par nos intellectuels depuis belle lurette quand, d’une part, il proposait l’adhésion à certains principes tirés de l’approche anglo-saxonne sans pour autant fermer la porte à l’évidente nécessité d’adaptation aux réalités du pays quant à leur application. L’exemple le plus évident pris en illustration fut la possibilité d’un réajustement des salaires et avantages des membres de ces entités selon nos capacités financières. Le montant nominal importe peu pourvu que l’essentiel, notamment le principe de l’égalité de considération et de traitement, soit observé pour que les trois se trouvent sur un même pied d’égalité. [2] D’autre part, il soulignait que le pays est au dessus des guéguerres séculaires franco-britanniques.

La corruption en trompe l’œil

En rappel, l’article incriminé, volontairement consacré à la magistrature, se limitait à un énoncé de principes. Il ne pouvait en être autrement car un article de journal n’est ni suffisant ni approprié pour l’étalage des détails vu les contraintes éditoriales. Les discussions sur les milles et une astuces techniques pour la concrétisation pratique des principes avancés nécessiteraient le recours à d’autres démarches et à d’autres outils plus adéquats une fois le consensus sur les grandes lignes acquis.

L’article insistait sur trois lignes principales. Primo, que seules des entités de même niveau, aux considérations identiques, jouissant théoriquement des mêmes pouvoirs, des mêmes avantages peuvent se contrebalancer et se contrôler mutuellement. Secundo, que l’approche anglo-saxonne qui reconnait trois dimensions dans la considération de l’indépendance de la magistrature offre plus de possibilité étant donné que l’approche continentale sur laquelle nos intellectuels se sont inspirés jusqu’ici se focalise sur la seule dimension personnelle. Tertio, que la corruption, considérée par la plupart comme le mal absolu de la magistrature, n’est en réalité qu’une simple plaie de surface d’une gangrène gigantesque aux conséquences plus générales appelée défaut d’indépendance de la magistrature. La corruption des magistrats s’estompera, sans même qu’une action particulière pour lutter contre ne soit nécessaire, avec la mise en place d’une magistrature indépendante à condition toutefois de considérer l’ensemble des trois dimensions personnelle, institutionnelle et financière du concept. Les mécanismes prévus pour une telle entreprise dans l’approche anglo-saxonne contiennent déjà des astuces suffisantes pour la prévention de la corruption, mécanismes dont l’efficacité pratique n’est plus à démontrer comme en témoigne la réputation mondialement reconnue des juges anglais et canadiens en matière d’efficacité et de probité.

Que les têtes pensantes concluent déjà sur l’irréalisme et l’utopie à partir de simples grandes lignes est sidérant. Les raisons citées plus haut et qui ont conduit à une telle conclusion le sont d’avantage. La langue ou l’appartenance à un espace culturel déterminé ne constituent pas nécessairement un frein à l’application d’un quelconque principe qui a déjà fait ses preuves ailleurs.

L’exemple des pays du G-20

Les pays du G-20 parlent-ils la même langue et évoluent-ils tous dans le même espace culturel ? Les langues et les cultures des pays orientaux à l’instar du Japon, de la Corée du sud etc. avaient-elles beaucoup à partager avec celles des pays occidentaux ? Pourtant, la plupart est réputée faire partie des crèmes de la démocratie mondiale à l’heure actuelle. C’est sûr que l’œil averti remarquera la présence de multiples sensibilités et la réalité de diverses adaptations quant à l’application du concept de démocratie à l’intérieur du groupe. Chacun des pays membres intègre celui-ci avec plus ou moins de succès en adaptant certains de son contenu suivant les soubassements socio-culturel, politique et les capacités financières etc. qui lui sont propres. Toujours est-il qu’ils en adoptent généralement les éléments principaux : pouvoirs équilibrés, élections libres, magistrature indépendante, médias libres etc.

Spécificités, exceptions malgaches et appartenance à la culture francophone

Qu’est ce que la culture, la langue et le peuple malgache ont de si différent des autres pour que Madagascar ne puisse emprunter le même chemin que tous ces pays ? Nos ancêtres ne viennent-ils pas principalement de l’Asie du sud-est ? Pourquoi se décourager à chaque fois dès le départ sous prétexte que rien ne pourrait se faire car soit les réalités seraient différentes, soit l’imprégnation à la culture francophone serait déjà trop profonde ? Déjà la soi-disant appartenance à la culture francophone est sujette à débat : est-on vraiment francophone ? Avons-nous réellement cette culture ou est-ce juste une croyance ? Combien de Malgaches parlent couramment le français ? Combien intègrent dans leur mets quotidiens escargots, asperge, fromage, moules, huitres, vin etc. ? Combien écoutent Bécaud, Aznavour, Brel, Trenet, Piaf, Nougaro etc. ? Nos manières de vivres, nos modes de pensés, nos systèmes de valeurs, nos institutions etc. sont-ils vraiment identiques à ceux de l’Hexagone ? À moins de prouver que la culture malgache est inconciliable à toute nouveauté d’origine étrangère, l’argument ne tient pas car si le syncrétisme s’est opéré vis-à-vis de certains aspects de la culture française à tel enseigne qu’une partie de l’élite croit que nous y appartenons, pourquoi l’acculturation serait-elle impossible à l’égard d’autres nouveautés issues de cultures non francophones ? Le pays appartient à la francophonie politique, c’est un fait. La véritable appartenance culturelle n’est pourtant pas toute aussi évidente pour la considérer comme facteur de blocage à toute ouverture à d’autres cultures.

Toko telo mahamasa-nahandro.

Les Ntaolo (Anciens) comprirent depuis des lustres qu’il faille prendre trois blocs de pierres pour garder en équilibre la marmite au dessus du feu durant la cuisson. Profondément chrétiens, la plupart des Malgaches vénèrent le Père, le Fils et le St-Esprit. L’équilibre à trois composants n’est plus nouveau dans la culture malgache ancienne et contemporaine. Pourquoi tout d’un coup un tel dispositif serait-il culturellement incompatible dès qu’il est question de répartition des pouvoirs ?

Un autre débat stérile

La qualité d’élu des députés, donc représentant direct du peuple, généralement avancée par certains pour justifier les différences en terme de pouvoirs, de considération et de traitement entre les magistrats et les premiers ne tient pas la route non plus, car sur le plan constitutionnel, ils sont de rang égal. La technicité particulière nécessitée par l’accomplissement de leur mission, la dangerosité d’éventuelles erreurs de leur part sur l’intégrité corporelle, la réputation, la fortune et la liberté des justiciables font que les magistrats doivent disposer d’un minimum de savoir juridique. Leur recrutement ne devrait pas ainsi être tributaire des aléas électoraux où un citoyen ne disposant même pas du CEPE pourrait être élu pour adopter les lois de la République (les députés sont nos législateurs) sous prétexte seulement qu’il était le plus populaire (une autre aberration du système). Par ailleurs, les pays anglo-saxons ont déjà dépassé ce débat stérile encore largement soutenu dans le système continental. Pragmatiques comme ils sont, l’essentiel pour eux c’est d’atteindre un bon résultat sur l’équilibre des pouvoirs. Élus ou non, les magistrats jouent un rôle important dans le maintien de cet équilibre. Cette contribution essentielle suffisait à ces pays pour mettre les magistrats au niveau des membres de l’exécutif et du législatif sans allusion aucune à la qualité d’élu ou non de chacun. À remarquer d’ailleurs qu’à Madagascar, la Constitution n’exige pas la qualité d’élu pour l’occupation d’un poste au gouvernement. Dans la pratique, sauf dans des cas très rares, les ministres et les premiers ministres n’étaient pas des élus. Cette situation rend encore plus ridicule la justification des pouvoirs et avantages des députés et le refus d’attributs théoriquement identiques aux magistrats fondé sur leurs qualités respectives d’élus ou non élus, sachant que les membres du gouvernement, des non-élus eux aussi, bénéficient de pouvoirs et de privilèges plus intéressants encore par rapport à ceux des parlementaires.

L’auteur persiste et signe. L’éradication des risques de crises politiques cycliques, la promotion d’une magistrature efficace et au dessus de la corruption commence idéalement par une option fondamentale : pencher en faveur d’une structure étatique à trois pouvoirs équilibrés au sein de laquelle les magistrats, représentants de l’autorité ou du pouvoir judiciaire jouissent théoriquement des mêmes pouvoirs, considérations et privilèges que les membres des deux autres entités. Dans ce schéma, le législatif et le judiciaire constitueront la bride qui manque actuellement à l’exécutif. Les expériences passées et les actualités récentes démontrent combien les magistrats, des fonctionnaires en puissance faisant partie de la grosse machine administrative appelé Gouvernement, ne représentent rien de plus que des outils à la solde de l’exécutif.

Visons plus haut et plus loin. Les ordres « venus d’en haut », les décisions « dirigées » sur plusieurs affaires étatiques cruciales, les nominations douteuses en hauts lieux font plus de ravages encore pour l’ensemble des citoyens que les petits arrangements financiers concernant tel ou tel dossier de procédure entre particuliers devant nos juridictions. Ne nous trompons plus de cible. Appliquer des baumes sur la seule plaie de surface (corruption) par l’établissement d’organismes budgétivores divers de lutte et par des chasses à l’homme épisodiques ne résout rien tant et aussi longtemps que la politique s’en mêle et dispose de moyens pour s’en mêler. [3] Quel résultat concret ceux-ci ont-ils réussi malgré la pertinence du casting de la plupart du staff ? Les grands corrompus en cravate courent toujours et seuls les « petits » croupissent en prison pour les fins des statistiques (petits fonctionnaires, gendarmes et policiers, infirmiers etc.). Faisons d’une pierre deux coups. Agir sur la gangrène (magistrature dépendante) par une meilleure répartition des pouvoirs en général et la mise en place d’une magistrature indépendante en particulier permettra à la fois de résoudre et les problèmes d’influences en haut lieu et les corruptions de bas étages non seulement au sein de la magistrature mais dans tous les secteurs. Un système judiciaire de qualité et indépendant des pressions externes (surtout politique) sera à l’abri des quatre volontés des politiciens, assurera mieux sa mission de contrepoids et de garde-fou de ces derniers, et ne fera plus certainement la distinction entre petites et grandes corruptions.

Notes

[1Toute ressemblance à des animaux emblématiques des Français (coq gaulois) ou des Anglais (le lion omniprésent dans les armoiries de sa gracieuse majesté) est purement fortuite. L’auteur n’est ni francophobe ni anglophile. Il prône tout juste un peu de pragmatisme dans les réformes.

[2Gare au scepticisme financier de certains. L’exemple cité est tout à fait réalisable sur le plan budgétaire. À l’heure actuelle, la proportion salariale entre membres des deux autres institutions et les magistrats se trouve dans une échelle de 1 à 10. Si ministres et parlementaires gagnent aux environs de 50 millions de Fmg/mois (indemnités et avantages en natures divers non compris), un magistrat n’est rémunéré qu’à moins de 5 millions (tout compris). En faisant un calcul simple, la masse salariale cumulée d’un représentant de chaque des trois entités est de (50X2) +5= 105 millions. Il suffit de supprimer le gouffre entre les trois (1 à 10), de les aligner à 35 millions par exemple (35X 3= 105) et aucun effort budgétaire (ou presque) ne serait nécessaire pour un résultat largement meilleur. L’efficient redéploiement des ressources suffira. Dans la législature suspendue, il y avait 127 députés, 33 sénateurs (+ les Présidents et membres de bureaux qui perçoivent presque le double des avantages des autres) et entre 40 à 45 membres du gouvernement selon les aléas des remaniements (PM, Vices-PM, ministres, secrétaires d’État). En tout, ministres et parlementaires étaient de 127+33+(40 ou 45)= environs 200 (avec les Présidents etc.). L’île compte près de 400 magistrats.

La reconsidération de certains indemnités et avantages exorbitants des parlementaires et membres du gouvernement (tickets carburants, crédits téléphoniques, 2, 3, voir 4 véhicule 4X4 dont l’unité se chiffre à des centaines de millions de Fmg pour un seul ministre ou un seul parlementaire dans la plupart des cas, sorties coûteuses à l’étranger, frais d’hébergements divers dans des hôtels de luxe etc.) dont le total annuel se chiffre à près d’une dizaine de milliards de Fmg suffira à éponger l’effort à fournir pour le traitement des 200 magistrats non couverts directement par l’efficient redéploiement des ressources relativement aux salaires des membres des deux autres entités constitutionnelles exposé plus haut (400-200=200). C’est déshabiller Pierre pour habiller Paul diront certains et la proposition risque de se heurter à la réticence des ministres et parlementaires. Sauf que ces propositions, formulées pour le futur (4ème république) ne concernent pas les ministres ou les parlementaires actuels. Bien malins ceux qui oseraient s’insurger contre des propositions qui ne les concernent guère. Jusqu’à preuve du contraire, en effet, les fonctions de ministres et de députés ne sont que des fauteuils temporaires (et ô combien éjectables). Ils ne constituent pas des corps de métier. Ceux qui sont en fonction aujourd’hui ne savent pas à quel moment ils vont être remerciés. Rien n’est sûr également quant à leur reconduction pour le compte de la 4ème république tandis qu’un minimum d’intelligence dissuadera ceux qui aspireraient à occuper un de ces postes dans le futur de mener une quelconque action maintenant sur des prétentions fondées sur des avantages liés à des postes qu’ils n’ont pas ou dont l’accès leur demeure encore hypothétique. Il y aurait défaut d’intérêt et/ou de qualité pour agir dans les deux cas (pas d’intérêt, pas d’action). Par ailleurs, le mécanisme de contrôle mutuel instauré par un meilleur équilibre des pouvoirs entre les 3 entités, ne devrait plus permettre aux deux premiers d’apporter des changements à leur guise sur leur propre traitement et avantages dans le futur comme c’est le cas actuellement si les propositions dans ce sens sont retenues. Le moment est propice pour repartir d’une base saine.

Enfin, il ne faut surtout pas rabaisser les propos de l’auteur à la simple recherche d’une augmentation de salaire pour les magistrats. Les questions relatives aux salaires ont toujours été l’exemple pris car c’est le plus accessible à tous, plus court à développer et pour prouver que même si la Grande île est pauvre, il suffit d’un peu d’imagination de la part de ses élites pour qu’elle puisse se donner les moyens de réaliser les ambitions de son peuple. Les lecteurs ne sont pas tous juristes et les détails sur des points hautement juridiques ne leur seront que des masturbations intellectuelles inutiles. N’oublions pas que l’auteur prône une reconsidération à trois dimensions (personnelle, institutionnelle et financière)= loin de se limiter à de simples questions salariales.

[3Quand la politique entre dans un prétoire, la justice en sort.

12 commentaires

Vos commentaires

  • 27 avril 2010 à 08:38 | Noue (#2427)

    - Magistrature malgache : deux, deux et demi ou trois pouvoirs ?

    très bonne question.

    dans tous les cas , pour l’instant Madagascar n’a qu’un fanjakan’baroa.

  • 27 avril 2010 à 09:16 | The Man (#2712)

    Un grand merci pour l’auteur pour son article !
    ça n’engage que ma personne mais je trouve qu’on nous classe parmi les pays francophones seulement parce qu’on a été colonisés par les français. Quant à nos députés, je ne sais pas si c’est anti démocratique ou discriminatoire mais il faudrait au moins un minimum de diplôme pour être candidat aux législatives...pourquoi pas BACC. Mon regard tourne vers les inoxydables Brun-Ly, Pety, Voninahitsy et autres

    • 27 avril 2010 à 10:50 | vuze (#918) répond à The Man

      Et le gourou RA8, il a quoi comme diplôme ?

    • 27 avril 2010 à 14:58 | meloky (#637) répond à vuze

      Désolé Mr Vuze ! Ne complique pas ta vie ! Demande-toi les pro-ra8 ! Ils sont mieux avisés.

  • 27 avril 2010 à 10:33 | kotondrasoa (#3872)

    Je suis entièrement d’accord avec Mr Ramarolahihaingonirainy pour la mise en place d’un pouvoir judiciaire digne de ce nom à Madagascar car les faits actuels sont :

    La magistrature malagasy bien qu’indépendante de droit, s’assujetit au pouvoir judiciaire pour des calculs de profil de carrière.

    Etant profane en la matière, je n’entrerai pas dans les détails techniques mais je suis pour :

    - Des magistrats recevant une rémunération consistante pour que les considérations bassement matérielles ne soient pas un frein à l’application de la justice,

    - Des magistrats dont toute nomination à un poste se fera au niveau des magistrats eux-même et que le pouvoir exécutif n’aura plus qu’à avaliser,

    - Une cour suprême qui tiendra aussi le rôle de cour constitutionnelle et dont les membres auront été choisis par leurs pairs en raison de leur intégrité et de leur probité d’un âge avancé (50 ans et plus) et qui seront membres à vie ou jusqu’à l’âge de 70 ans (dans la mesure où ils peuvent encore assurer leurs fonctions),

    - Un comité de juge des juges inamovible en fonction de leurs compétence et intégrité et dont les pouvoirs sont effectifs,

    - Pour une question d’impartialité, le juge ne ser pas seul dans l’exercice de sa fonction mais sera au moins tricéphale.

    En conséquence, les magistrats ne pourront pas faire de la politique pour éviter les relations contraignantes et gênantes.

    Je suis partant dans cette même ligne d’idées d’une députation restreinte (au plus 3 par région) et, dont les salaires et avantages seront fixés bien avant qu’ils soient élus.

    Une députation avec 4 grands courants politiques (droite, gauche, modéré, indépendant) avec l’existence en son sein d’un « shadow governement » qui critiquera toutes actions du gouvernement actif.

    Les ministres seront donc choisis parmi les élus et, non pour d’autres considérations.

    Le Ministre de la Justice ne sera que pour d’actes purement administratifs.

    Enfin, je tiens à rappeler à nos magistrats : « Mieux vaut neuf coupables libres qu’un innocent condamné » et « la régle du premier pris, premier jugé ».

  • 27 avril 2010 à 10:59 | le diaspora (#1311)

    les magistrats malgaches ne sont jamais indépendants depuis quarante ans, ils sont sous la ménace d’ une affectation , même s’ils sont inamovibles , à Madagascar le Ministre de la Justice fait ce qu’ il veut, puisque le favoritisme existe bel et bien dans la justice, les critères ethniques, critères promotions, copains copains, sans parler les pressions subissent par les femmes magistrats pour garder leurs postes.... je pense qu’ il n’y a qu’ une seule solution pour que les magistrats soient indépendant , ELIRE EN SUFFRAGE UNIVERSELLE LE GARDE DES SCEAUX ,
    cordialement

  • 27 avril 2010 à 11:05 | nash (#4185)

    Tout à fait d’accord avec l’auteur de l’article. Qu’on pense seulement aux juges de la Cour Suprême des USA qui ne sont pas amovibles et peuvent y siéger à 80 ans (indépendance par rapport aux gouvernements),et à l’autorité qu’ont leurs décisions. Les traditions françaises sont plutôt plus que timides sur le statut du pouvoir judiciaire, malgré les grands discours sur la séparation et l’équilibre des pouvoirs (malgré Montesquieu qu’on évoque pour s’en glorifier). Un vrai pouvoir judiciaire garanti par la Constitution et par les moyens y afférents serait déjà un premier pas vers un Etat de droit.
    La deuxième plaie de notre système est l’insincérité systématique des votes et élections. Je me demande d’ailleurs si la seule élection libre et sincère que le pays ait connue n’est pas celle qui a élu les 3 députés de 1946 !!! la seule en tout cas où les résultats n’ont pas été ceux espérés par l’administration.
    S’il y a tant de problèmes aujourd’hui autour de ce que doit-être une bonne Transition c’est justement parce que nos politiques (politiciens) ne savent que trop que celui qui apparait (ou le texte qui apparait) comme le candidat du pouvoir (« candidat officiel » comme on disait) avait toutes les chances (ou presque) d’être élu (ou accepté dans des referendums à choix binaires « oui/non »). D’où l’extrême importance actuelle des conditions de consensualité, inclusivité etc
    Enfin une question aux constitutionnalistes : y aurait-il un moyen constitutionnel qui empêcherait un président élu dans un contexte constitutionnel donné de changer ensuite la Constitution pour se l’adapter ? Parce que c’est ce qui se passe habituellement chez nous, et c’est changer les règles du jeu en cours de jeu (on imagine un match de foot où le capitaine de l’équipe la plus forte décrèterait tout d’un coup qu’après la mi-temps son équipe aura le droit de jouer avec les mains et que l’arbitre (HCC) n’a qu’à prendre note s’il ne veut pas d’ennuis !

  • 27 avril 2010 à 12:02 | Rabila (#1379)

    je suis un peu perplexe sur les propositions de remuneration des magistrats. Pourquoi seront ils mieux payés qu’un médecin, un véterinaire ou tout autre haut fonctionnaire ?

    C’est l’efficacité de la justice qui est liée au coût mais non son indépendance...

    • 27 avril 2010 à 15:29 | râleur (#3702) répond à Rabila

      d’accord avec vous Rabila,

      Les magistrats seront respectés en fonction de leur conduite. Leur réel pouvoir se mesurera à leur vraie intégrité

      On ne va pas me faire croire qu’ils seront moins corrompus car ils seront autant payés qu’un député. Un député est un élu, un magistrat un fonctionnaire.

      Je ne suis pas d’accord de faire une relation directe entre pouvoir institutionnel et rémunération.

      L’auteure précise bien qu’il ne faut pas ramener uniquement le débat au niveau de rémunération mais le fait d’y insister masque l’intérêt de la question posée.

      La coorrutpion n’a pas de lien direct avec le niveau de rémunération. Il y a des fonctionnaires qui sont très peu payés, ce n’est pas pour autnat qu’ils sont le plus corrompus.

  • 27 avril 2010 à 12:02 | râleur (#3702)

    la relation directe entre niveau de rémunération et corruption m’a toujours gêné. C’est comme un peu insulter les pauvres : tu es pauvre donc tu es corrompu !

    En fait, c’est devenu une excuse pour être corrompu : je suis pauvre, donc pas de scrupule, je pratique la corruption

    êtes-vous sûre que ce sont les plus pauvres qui sont les plus corrompus ?

    La dichotomie entre la chretienneté affichée à tout va et le comportement au quotidien, est certainement plus proche de la maladie mentale qu’est la schizophrénie.

    Trop de malgaches louangent dieu tous les dimanches, et ont un comportement ’’pas très catholique’’ les jours restants.

  • 27 avril 2010 à 14:31 | The Man (#2712)

    Ra Vuze> Sao dia hiteny ihany koa ny akama hoe tsy nisy nanjary ny 1 taonan’ny Baroa satria tsy fantatra ny dîplome-ndra8 ?

  • 27 avril 2010 à 16:03 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    Et voilà : encore une fois le fameux mot est laché : indépendance de la magistrature

    A ceux ou celles qui sont experts dans ce domaine : peuvent ils citer un pays
    sur cette terre ou cette indépendance éxiste ????

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