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Editorial

Auscultation sommaire d’un grand corps malade

Autres faiblesses conceptuelles de la magistrature malgache et esquisses de solutions

vendredi 26 février 2010 | Anthony Ramarolahihaingonirainy

La règle de l’obéissance hiérarchique des Magistrats du Parquet

Cette règle constitue l’un des obstacles majeur à l’indépendance des magistrats malgaches. L’adage « la plume est serve, la parole est libre » pour soi-disant la tempérer n’est qu’une utopie. Un magistrat tenant un propos discordant aux ordres « venus d’en-haut » à l’audience risque fort d’essuyer les foudres de ces derniers. Par ailleurs, il ne faut pas se leurrer, l’obéissance des Magistrats du parquet aux ordres sur une étape de la procédure entache l’ensemble des décisions relatives au dossier en cause. En effet, les décisions des tribunaux ne sont pas seulement une addition de décisions isolées mais un ensemble cohérent. Aucun des magistrats ayant concouru aux diverses étapes de la procédure jusqu’à la formulation d’un jugement définitif donné ne peut se vanter d’avoir pris seul toutes les décisions. La décision finale sur un dossier représente la juridiction dans son ensemble. La participation du parquet à quasiment tous les étapes des procédures pénales lui permet toutefois d’influencer dans un sens ou dans un autre toutes les décisions prises tout au long de celles-ci. Le Ministère de la justice, supérieur hiérarchique direct des magistrats du parquet ne peut-il ainsi dans les faits mener à sa guise les décisions pénales dans leurs ensembles à l’aide de cette règle ? La fonction de poursuite échappe à cette règle dans la conception anglo saxonne. Celle-ci est d’ailleurs confiée à des procureurs désignés parmi les membres du Barreau et non à des magistrats.

L’omnipotence de l’exécutif dans les questions budgétaires et salariales des tribunaux et des magistrats

Dans les règlementations actuelles, le gouvernement détient tous les pouvoirs de fixation et d’attribution du budget des tribunaux et des salaires et avantages des juges. C’est lamentable de voir les magistrats obligés de quémander une augmentation de salaire devant le gouvernement depuis le debut des années 2000. Il est encore plus malheureux de voir ce dernier jouer à l’ « Andevolahy mahay valiha » (se faire désirer à profusion) ou jouer au jeu du « omeko tsy omeko » (je donne, je ne donne pas. Je fais comme bon me semble). Dans les deux cas, le gouvernement dispose toujours d’un pouvoir discrétionnaire lui permettant de soumettre les magistrats. C’est connu, celui qui tient le gourdin de la bourse tient le gourdin de la vie. Dans les pays anglo-saxons, la fixation du budget des juridictions relève d’une commission parlementaire tandis que les questions salariales reviennent à une commission indépendante. L’exécutif n’a aucun droit au chapitre et ne peut de ce fait regarder de haut les magistrats avec les conséquences que cela suppose.

Quid de la volonté politique : le contenu des programmes quinquennaux de ces dernières années suscite l’étonnement

L’instauration d’une justice efficace, crédible et indépendante figure parmi les objectifs principaux du DCPE, du DSRP et du MAP. Curieusement, dans les programmes sectoriels pour la mise en œuvre de ces objectifs, le volet Justice ne met principalement l’accent que sur des questions relatives à l’amélioration des conditions de détention dans les prisons. Cherchez l’erreur ! L’efficacité, la crédibilité, l’indépendance de la magistrature se résument-t-elles à l’amélioration des conditions des détenus ? Une personne saine d’esprit se demanderait même s’il y a un quelconque lien entre le tout. Dans un raisonnement à l’absurde, la conversion de tous les palais de la République en prison suffirait-elle dans ce cas pour instaurer la crédibilité, l’efficacité et l’indépendance de la justice ? La réponse est bien évidemment NON. No comment !

Quelles solutions ?

Soyons pragmatique, inspirons nous enfin des systèmes reconnus mondialement comme efficaces. L’équation est simple. N’en déplaise aux francophiles, la magistrature française à laquelle nos Constituants et Législateurs se sont référés depuis des lustres est tout sauf une référence en la matière sur l’échelle planétaire (les récentes affaires « Angolagate » et « Clearstream » illustrent ses imperfections). À l’inverse, c’est un fait que la magistrature est mieux cotée, mieux appréciée, mieux perçue par tous dans les pays anglo-saxons. Les propos des éminents juristes du monde entier se passent de commentaires à ce sujet. Par ailleurs, les classements annuels des pays à faible taux de corruption sortis par Transparency International l’attestent bien que ceux-ci ne concernent pas exclusivement la justice. Les premiers rangs y sont dominés par des pays scandinaves et anglo saxons qui adoptent tous la conception anglo-saxonne. Pourquoi nous obstinons nous à rester dans la référence continentale ? Au mieux, essayons au moins de combiner les deux comme certains pays « continentaux », à l’instar de l’Italie, essaient de faire et apporter des adaptations tenant compte de nos réalités économiques et culturelles. C’est sûr par exemple que la Grande île n’a pas les moyens de payer ses magistrats à 250.000$ par année à l’instar d’un grand pays comme le Canada. Rien ne nous empêche pourtant d’adopter le principe à rang égal, pouvoirs, considération et avantages égaux et de fixer le salaire des juges suivant les capacités financières de l’État. Ce n’est pas le montant nominal du salaire qui est important mais le résultat obtenu : les entités sensées se contrôler se trouvent sur le même pied d’égalité.

Le contentieux historique entre la France et l’Angleterre ne concerne pas le pays. Ce qui devrait lui permettre de s’ouvrir aux possibilités proposées par la conception anglo-saxonne sans pour autant tenir profil bas pour avoir « copié » le système de l’« ennemi héréditaire ». Qui ignore que c’est juste une question d’orgueil qui pousse les Français dans beaucoup de domaines à ne pas reconnaître certaines solutions dont l’efficacité n’est plus à démontrer dans les pays de tradition anglo-saxonne ? L’inverse est aussi vrai concernant les Anglais vis-à-vis des Français.

Du point de vue consistance, la conception anglo-saxonne offre plus de possibilités que la conception continentale en proposant trois dimensions interdépendantes : l’indépendance personnelle, l’indépendance institutionnelle et l’indépendance financière. La conception continentale s’arrête à la seule dimension personnelle de l’indépendance judiciaire en se focalisant uniquement sur le concept d’inamovibilité. Elle ignore les points cruciaux contenus dans la dimension institutionnelle et elle est complètement muette sur la dimension financière. Qui ne sait pourtant pas que l’argent constitue le nerf de la guerre ? Dans leur pragmatisme légendaire, les Anglais l’ont compris très tôt. Ils se sont préoccupés des questions financières par l’allocation de budget décent et de salaires et avantages faramineux respectivement aux tribunaux et aux juges dès le XIVème siècle. Le résultat se passe de commentaire : qui doute aujourd’hui de l’efficacité et de l’intégrité des juges Anglais ?

Rendu là, aucune explication supplémentaire n’est plus utile quant à l’échec des soi-disant réformes entreprises jusqu’ici : elles étaient tout simplement incomplètes, superficielles et souffraient d’un mauvais choix conceptuel (faiblesse théorique de la conception continentale).

Les solutions requièrent tout un mécanisme d’ensemble qui prend en compte les dimensions individuelle, institutionnelle et financière dont les détails ne peuvent être relatés dans un petit article de journal.

Le constat est évident. Tant et aussi longtemps que le déséquilibre constitutionnel entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire subsiste. Aussi longtemps que l’omnipotence de l’exécutif sur la gestion de carrière et sur les questions financières des tribunaux et des magistrats demeure. Tant que les titulaires des deux autres pouvoirs peuvent regarder de haut des magistrats dont les pouvoirs et les moyens ne permettent même pas de les contrecarrer dans leurs dérives, la magistrature malgache ne sera jamais efficace ni indépendante. Les interventions et les ordres « venus d’en-haut » continueront de faire légions. La corruption, le problème le plus visible et celui qui fait le plus mal aux citoyens lambda subsistera. Certains magistrats, frustrés par leur impuissance devant les autres tenants du pouvoir, continueront de se rabattre sur les justiciables car la nature est ainsi faite : chacun se rabat généralement sur plus petit que soi.

Seules des entités de même rang, aux pouvoirs égaux, aux considérations et aux avantages identiques peuvent se contrebalancer mutuellement.

Les Constituants rechignent à donner les pouvoirs que l’autorité ou le pouvoir judiciaire mérite pour accomplir sa mission de garde-fou des autres entités constitutionnelles, c’est-à-dire, des attributs théoriquement égaux à ceux alloués à l’exécutif et au législatif. Les politiciens se réfugient dans la peur d’un hypothétique « gouvernement des juges » pour éviter l’avènement d’un véritable pouvoir judiciaire indépendant pouvant baliser et éventuellement sanctionner l’exécutif et le législatif (à qui profite le crime ?).

Les solutions tiptop prises jusqu’ici ne tiennent plus. Le mécanisme approprié nécessite une considération d’ensemble et une refonte en profondeur. Le moment s’y prête justement car le pays s’achemine vers un changement de la loi fondamentale et de toutes les structures. C’est le moment idéal. Retenons ceci au risque de se répéter : seules des entités de même niveau, aux considérations identiques, jouissant théoriquement des mêmes pouvoirs, des mêmes avantages peuvent se contrebalancer et se contrôler mutuellement. À nous de choisir entre deux alternatives. Soit, donner la place que le judiciaire mérite dans l’échiquier des pouvoirs étatiques, c’est-à-dire, lui offrir tous les moyens constitutionnels, juridiques, humains, logistiques, budgétaires, financiers adéquats et au niveau de ceux des deux autres entités constitutionnelles pour que les tribunaux et les magistrats puissent jouer pleinement leur rôle : contrebalancer les pouvoirs de l’exécutif et du législatif et les sanctionner en cas d’abus éventuels. Soit, rester avec la configuration actuelle de magistrature fonctionnaire, prolongement du pouvoir régalien, répondant au doigt et à l’œil de l’exécutif, simple faire-valoir des autres pouvoirs et se retrouver avec deux tares bien évitables : un cycle infernal de crise politique jusqu’à la fin des temps pour la simple raison que nos politiciens restent et resteront toujours sans bride, et subsidiairement une corruption quasi endémique. Qui veut la fin prend les moyens. Faisons le bon choix !

18 commentaires

Vos commentaires

  • 26 février 2010 à 10:51 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    La magistrature malgache ???

    Contentons-nous de notre magistrature actuelle.

    Maintenant,il faut lutter contre :

    - l’insécurité des investissements,

    - la corruption,

    - les abus de pouvoir,

    - les fraudes à l’importation

    qui restent des éléments majeurs paralysant les activités des opérateurs économiques.

    FONCTIONNAIRES (magistrats) au boulot.

    La transition n’est pas synonyme de la « chienlit ».

    Basile RAMAHEFARISOA

    • 27 février 2010 à 01:48 | niry (#210) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Basilou,

      Par respect pour l’auteur ainsi que pour l’immense effort documentaire fourni, et vécu de l’intérieur, il faut montrer qu’on a lu un minimum avant de commenter. Ne jamais, ô grand jamais faire du hors-sujet..C’est très frustrant.

      Mon humble intervention portera sur la réalité de l’archaïsme du système judiciaire francophone. Je n’ai aucun témoignage personnel à apporter mais, à ma connaissance, même le système judiciaire français est en plaine mutation, d’une part à cause des mises aux normes européennes (bye bye basilou !!) qui privilégient les standards anglo-saxons, et d’autre part, à cause des propres incohérences du système français. On l’a vu récemment, avec la réforme de sarko concernant l’apparition de la remise de peine contre caution ou bien la réforme actuelle du juge d’instruction..

    • 27 février 2010 à 13:12 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à niry

      niry

      Je respecte l’auteur mais le pense que ce n’est pas le moment de discuter de notre système judiciaire.

      Dites-vous « archaïsme » du système judiciaire français en pleine mutation...............qui privilègient les standards anglo-saxons ????

      Dommage,je préfère rigoler qu’essayer de vous répondre.

      Votre position est animée d’un anti-français flagrant alors je m’abstiens de vous répondre.

      Basile RAMAHEFARISOA

    • 27 février 2010 à 22:44 | niry (#210) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Je reconnais volontiers basilou, ne pas trop porter dans mon coeur, l’attitude interventionniste de la françafrique. Du coup, je fais un amalgame entre haine envers la françafrique et haine envers tout le système français, en général. Je le reconnais et merci de me le faire remarquer.

      Par contre, j’aime leur vin, leur fromage et leur si beau pays..

      Je maintiens quand même que les récentes modifications du code pénal français : l’allègement de peine (ou la remise en liberté) contre paiement de caution est librement inspiré, sinon calqué sur le système judiciaire anglo-saxon..et ce n’est pas une coïncidence, c’est une tendance de fond, bien notée par l’auteur, Basilou..

    • 28 février 2010 à 07:33 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à niry

      niry

      j’ai vécu plus en FRANCE qu’à MADAGASCAR.

      Je peux prétendre avoir vécu à fond le système judiciaire français :

      1-Conseil des Prud’hommes,

      2-Tribunal de Proximité,

      3-Tribunal d’instance,

      4-Tribunal de Grande Instance,

      5-Cour d’Appel de Paris (j’ai encore une affaire pour février 2011),suite à une affaire prud’homale de Créteil,

      6-Cour de cassation,n’étant pas inscrit comme avocat,j’ai,quand même, le droit de « soutenir » une affaire prud’homale jusqu’en cassation.

      Vous parlez des récentes modifications du code pénal français,c’est une affaire française ,pas de commentaire personnel,mais en tant que citoyen résidant je trouve la FRANCE TROP MOLLE « pour sanctionner » SUR CERTAINS DELITS et CRIMES.

      En voici quelques exemples :

      - A l’école,dans la rue,la délinquance des mineurs ne cesse de croître ;

      - Les moins de 18 ans ont été à l’origine de plus de 2 500 vols violents commis sans armes contre des femmes sur les lieux publics(année civile 2009) :

      - Désormais,les mineurs sont impliqués dans plus de 50% des vols violents.

      - A Arnouville-lès-Gonesse,ville dortoir,grosse concentration des jeunes français (???),un boulanger était frappé à coups de battes de base-ball par quatre adolescents de 14 et 15 ans après les avoir surpris entrain de voler des bonbons ;

      - Un incendiaire de 14 ans ,à peine,enflammait plusieurs voitures et des containers des poubelles au Havre ETC...

      Pour moi,NIRY,ce n’est pas une question de porter à mon coeur ou pas,la FRANCE mérite de « remuscler » un peu son code pénal

      La FRANCE de 2009/2010 n’est plus la FRANCE paisible des années de DE GAULLE/POMPIDOU.Elle devient une poubelle des pays retardés ou rongés/ruinés par leurs dirigeants respectifs.

      Basile RAMAHEFARISOA

  • 26 février 2010 à 11:44 | daniel (#2653)

    bonjour si j’ai bien compris on applique la fameuse methode malgache

    - 1 je casse tout
    - 2je fais autrement peu importe quoi ......

    - resultat le maximum de bordel pour un maximum de temps

    - j’ai evité de me poser les vraies questions et surtout (ouf) je n’ai pas a me remettre en cause.
    bonne journée à tous

  • 26 février 2010 à 11:57 | da fily (#2745)

    Merci Anthony R.

    Ces éclaircissements qui passent pour autant d’enseignements, sont les lumières qui éclairent le noir dans lequel gargouille notre justice. A raison, éclairons, cherchons la lumière.

    J’avais déja essuyé les foudres de nos francophiles jusquauboutistes quant je relevais l’inadéquation totale et l’archaîsme de notre système actuel, hérité de notre colon principal, et je soumettais l’idée d’une optique plutôt scandinave ou anglo-saxonne car leur système est en tous cas moins inféodé au pouvoir en place. Il revêt en effet ce critère de plus d’indépendance, donc plus d’efficacité.

    Je n’avais pas la qualification nécessaire pour présenter les dysfonctionnements des arcanes de notre justice comme le fait ici Anthony, merci à lui de nous éclairer.

  • 26 février 2010 à 15:11 | meloky (#637)

    On veut une nouvelle face du pays.Madagascar. Si tous les gens et politicians qui ont fait gaffes aux affaires de la nation veulent des aides des communautes internationales, Madagascar sera bel et bien effacé de la face du globe (car ca ne nous aide nul pas). Car elles ecoutent seulement les idées de destruction incalquée par les vieux loups.

    LA seule solution est de preparer les elections sans tenir compte toutes troubles incitées par les vieux loups et ses admireurs.

    On est bien vu ici que les journalistes comme tels (l’auteur de cet article) veulent simplement d’allumer les feux au sein des armées malgaches et semer des troubles au sein de la vie publique.

    Les malgaches tous entiers ont bien recu la démission de l’ancien regime.

    On veut voir les mea culpa des toutes communautes internationales, comme la France a fait recemment pour le gouvernement du Rwanda et ses peuples !

    Et permez-moi d’utiliser le fameux mot de BAsile : « Point Barre »

    • 27 février 2010 à 02:06 | niry (#210) répond à meloky

      Je suis désolé !!..la France n’a fait aucun meaculpa au Rwanda !!!!

      Si c’est ça que vous appelez « meaculpa », après une non-intervention criminelle pendant un génocide (après surtout avoir sciemment armé les rebelles pendant des mois..), et bien j’imagine bien que pour le cas de Madagascar, non seulement la France ne se sentirait redevable de rien du tout, mais en plus, Elle s’octroierait même le droit de nous demander des excuses pour diffamation sur « un réseau imaginaire françafricain »..

      La france n’a fait aucun mea culpa au Rwanda !! sarko est resté droit dans ses bottines..a admis tout juste qu’il n’y avait pas eu de bonnes choses faites au Rwanda par ses prédecesseurs, et est reparti dare-dare dans son Falcon. (cela dit, à sa place, j’aurai fait pareil, « c’est pas ma guerre, j’y suis pour rien »)

      Arrêtez de porter cette France en admiration, on est dans la real-politik.. Aucun lèchage de bottes n’est toléré.

    • 27 février 2010 à 02:40 | el che (#344) répond à niry

      Niry,

      Est-ce que les USA ont fait leur mea culpa pour les millions de civils tués en Irak, en Afghanistan ?

      Est-ce la GB a fait son mea culpa pour la guerre des Malouines ?

      Je mets dos à dos les grandes puissances, qui n’hésitent pas à déclarer une guerre pour des intérêts financiers.
      el che

    • 27 février 2010 à 22:33 | niry (#210) répond à el che

      Je ne comprends pas trop l’intérêt de votre interrogation, El Che. A moins que ce soit pour justifier l’absence d’excuses de la France quant au génocide rwandais ..(?)

      Je ne suis pas là pour exiger des excuses officielles de la France, je ne suis pas là pour réclamer des excuses des USA pour l’Irak. En mon être intérieur, évidemment, je le souhaite ardemment et d’ailleurs, je me réjouis que l’ONU et les USA l’ont fait (je l’ai appris récemment) concernant le génocide rwandais, où, dans une moindre mesure, ils se sont sentis coupables d’avoir laissé faire. Logiquement, d’après moi, qui que ce soit, grande puissance ou autres, des excuses sont systématiquement attendues un minimum de la part d’un agresseur, quelque soient ses motivations..Mais là n’est pas le sujet.

      Je réagissais juste au com précédent qui s’extasiait devant les pseudo-excuses françaises. D’après moi, ce genre de réaction est digne d’un vulgaire lécheur de bottes françaises et on a pas besoin de ce genre d’attitude pour avancer. C’est pourquoi, je me lève et je le corrige : « non, il n’y a pas eu de mea culpa français au Rwanda »

    • 28 février 2010 à 07:42 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à niry

      niry

      arrêtez de fantasmer sur votre françafrique ;

      La FRANCE est notre partenaire loyal et solidaire,dommage qu’on a perdu trop de temps en zigzaguant à gauche à droite.

      La FRANCE est devenue un « PASSOIR »- « POUBELLES »,mais elle est ,pour moi ,le seul pays ,trop accueillant,qui exerce une protection sociale « solidarité ».

      Vive la coopération FRANCE/MADAGASCAR.

      Basile RAMAHEFARISOA

    • 28 février 2010 à 21:09 | niry (#210) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Vous êtes qqn de loyal, basilou, et c’est tout a votre honneur. A mon avis, la France vous a tendu ses bras, à un moment donné, crucial pour votre vie (la France omnipuissante des années 60-70). Depuis, vous lui êtes redevable à vie, et vous assistez même impuissant à sa transformation inéluctable, sa « déchéance » pour votre point de vue, sa richesse multiculturelle et multiéthnique inexploitée, pour d’autres... On ne peut pas vous en vouloir Basilou, mais moi, j’ai cette liberté de ne rien lui devoir, donc je l’utilise pour dénoncer ses dérives. La France est un beau pays, et tous les jours, que Dieu fait vous êtes en droit de le remercier pour y habiter. Mais cela ne doit pas être une œillère (tapi-maso) pour excuser ou passer sous silence son côté obscur.

  • 26 février 2010 à 19:59 | Rakrizy (#3782)

    « Les solutions requièrent tout un mécanisme d’ensemble qui prend en compte les dimensions individuelle, institutionnelle et financière dont les détails ne peuvent être relatés dans un petit article de journal ».

    Pitié pour nous autres lecteurs lambda, nous avons besoin de détails pour apprécier la pertinence de solutions éventuelles.

    Ou sommes nous trop insignifiants pour lire des développements ?

    A lire une suite donc.

  • 26 février 2010 à 21:31 | lalatiana (#1016)

    Merci pour la densité de ce travail d’information ...

    Cordialement

  • 27 février 2010 à 03:10 | el che (#344)

    Bonjour Anthony

    Il y aurait beaucoup à dire sur un sujet aussi complexe

    Vous prenez comme référence l’institution judiciaire anglo-saxonne, mais je ne suis pas certain que celle-ci puisse être adaptée à M/car. Il faudrait pour cela, éradiquer la corruption à tous les niveaux, et à fortiori à la tête des institutions.

    De même, je suis d’avis qu’il appartient au pouvoir législatif de contrebalancer le pouvoir régalien de l’exécutif. Il faudrait donner au parlement des pouvoirs de contrôle, de sanction aux membres du gouvernement qui enfreindrait La constitution.
    De même, il faut rendre effective la Haute Cour de Justice,
    Institution destiné à juger et condamner les hautes personnalités de l’État.

    Par contre, je suis d’avis que le pouvoir judiciaire à M/car soit indépendant dans les fait. La meilleure façon de parvenir à ces fins reste leur indépendance institutionnelle et financière, sans appliquer les règles fort rigides des USA, par exemple. (La toute puissance des juges a aussi ses revers néfastes pour le justiciables).

    Ainsi, la gestion des carrières, la rémunération des juges pourraient être du ressort exclusif du Haut Conseil de la Magistrature, par exemple.

    Mais en tout état de cause, la corruption reste le problème crucial à M/car, l’éradiquer commence par une Constitution bien faite, qui respecte la séparation des pouvoirs, et qui définit de façon claire et nette le domaine de compétence de chaque institution, ainsi que la manière solennelle dont celles-ci doivent collaborer ensemble.

  • 27 février 2010 à 03:48 | el che (#344)

    Précision : le conseil supérieur de la magistrature doit être indépendante financièrement (pour les magistrats du siège).
    Par contre, procureurs et substituts doivent rester sous la tutelle du ministère de la justice : il me parait très important de redéfinir leurs attributions. Ainsi, toute décision privative de liberté temporaire devrait être soumise au consentement du magistrat de siège. Et ceci, afin de parer aux décisions arbitraires des procureurs, eux-mêmes sous les ordres du gouvernement.

    Pour mémoire, il parait aberrant qu’un procureur ait autorité pour incarcérer un député pendant l’exercice de son mandat, ou encore de refuser le retour au pays d’un citoyen malagasy !

  • 28 février 2010 à 17:39 | vava (#3891)

    « L’appartenance de son auteur au corps ne lui enlève en rien son objectivité d’analyse en tant que chercheur. »

    Je n’en suis pas si sure !

    On a tout de même bien compris que l’auteur veut une nette augmentation de salaire pour les magistrats dont il fait lui-même parti.

    D’autre part, il semble parler des maux frappants la magistratures comme externes à celle-ci « les ordres d’en haut » la corruption dont il parle semble être la corruption des supérieurs qui alors imposent une marche à suivre aux magistrats...
    Les magistrats seraient donc des fonctionnaires respectables subissant seulement la supériorité du gouvernement ?!

    Une chose m’étonne énormément : pourquoi dans beaucoup d’affaires les malfrats sont finalement « relachés au bénéfice du doute » alors même qu’on les sait coupables ? Est ce là encore un défaut des autorités supérieures ?! l’influence du procureur ?!

    L’auteur ne parait tout de même pas croire à la blancheur immaculée des magistrats puisque lui-même convient qu’effectivement il faudrait que le salaire des magistrats soit égal à celui des représentants des deux autres pouvoirs, tel que c’est le cas au Canada, ainsi les magistrats seraient plus dignes et respectables, mais tout de même à Madagascar ça ne suffirait pas et donc après une augmentation du salaire des magistrats (difficile avec la faiblesse budgétaire...) il faudrait mettre en plus en place un système de surveillance de ceux-ci... A quoi bon alors leur offrir le moyen d’être « respectable » ?

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