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Reportage

Développement de l’Afrique

« Les journalistes devraient jouer leur rôle »

mardi 11 mars 2008 | Herimanda R.
Les journalistes, eux aussi sont acteurs de développement.

« Il appartient aux journalistes de dénoncer les aides internationales détournées qui sont accordées aux gouvernements respectifs de leur pays. C’est vraiment leur rôle ». C’est ce qu’a affirmé Jinishi Matsumoto, du journal japonais « The Asahi Shimbun » au cours d’un symposium des journalistes nippo-africains organisés à Tokyo (Japon). Il s’agit d’un symposium qui a eu pour thème « Le développement en Afrique » et qui a été organisé par Mofa ( Ministère japonais des Affaires étrangères).

Ce détournement de fonds a été évoqué dans le débat. Ce cas est très fréquent en Afrique. C’est une des raisons qui freinent le développement. Evidemment, il y a des structures mises en place pour le suivi et le contrôle de l’utilisation de ces aides. Mais si nous voulons vraiment le développement, il faut que les journalistes y contribuent en rapportant non seulement les actualités mais surtout en dénonçant les faits et les affaires louches qui sont souvent masqués pour une raison ou une autre.

C’est dans cette perspective que le journaliste guinéen Diallo, dans la question qu’il a posée aux panélistes, a appelé le Japon à appuyer la presse africaine pour que celle-ci puisse jouer pleinement son rôle de 4ème pouvoir.
En Afrique, particulièrement en Afrique subsaharienne, les pouvoirs publics ne laissent pas les journalistes exercer librement leur métier. Des menaces pèsent toujours sur leur tête. L’accès à l’information est limité. Et c’est déjà une entrave au développement de ce grand continent.

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- Symposium des journalistes nippo - africains : Des projets intégrateurs pour développer l’Afrique ?

Aiko Doden de Japan Broadcasting Corporation,
la modératrice du débat.

Comment développer l’Afrique ? Des journalistes africains et japonais et des hauts responsables japonais ont discuté de la question lors d’un symposium organisé à Tokyo, au Japon, la semaine dernière. Des opérateurs économiques, des ambassadeurs africains au Japon, des étudiants japonais y ont assisté.

« Il faut mettre au point un projet intégrateur. Je pense à la mise en place des barrages utilisés en commun par des pays africains partageant les ressources naturelles. Et pourquoi pas aussi un train continental pour la circulation des biens et personnes. Qu’il y ait également des grandes radios africaines. Ainsi, les communautés locales pourront se parler et échanger leurs idées ». Le journaliste sénégalais Mamadou Kassé, un des panélistes, estime que c’est une des voies pour retrouver le chemin du développement. « L’intégration africaine est nécessaire car l’Afrique a subi la balkanisation », s’est il expliqué. Son idée rejoint celle d’un dirigeant africain qui réclame toujours une
« Grande Afrique » à l’image de l’Union européenne. En tout cas, la concrétisation d’un tel projet ne sera pas pour demain. Il faut regarder les choses en face. Ce qu’on peut faire aujourd’hui, c’est de renforcer le rôle du secteur privé. Masaki Miyaji de la Société Mitsubishi y croit fermement. Il a parlé de l’affinage de l’aluminium entrepris par sa société au Mozambique. Ce grand projet a fourni plus de 10 000 emplois aux jeunes mozambicains sans parler de l’argent qu’il rapporte à l’Etat et à la population. Certes, les entreprises privées ne viennent pas s’implanter en Afrique si l’environnement économique ne répond pas à leur besoin. Qu’il y ait surtout des infrastructures routières, portuaires, de télécommunications et autres. Un tel projet nécessite un fonds important. D’où l’importance des aides internationales dont celles du Japon.

Toujours dans le cadre du développement de l’Afrique, les journalistes japonais et africains sont convaincus de l’efficacité du système micro-crédit. En Zambie, en Tanzanie, et dans plusieurs pays africains, ce fonds coopératif fait ses preuves.

Il n’est pas encore tard. L’Afrique a une forte chance pour sortir de sa pauvreté. Les journalistes participants au débat consacré pour le développement en Afrique sont optimistes et croient à un avenir meilleur pour ce grand continent qui compte plus de 900 millions habitants répartis dans 57 Etats.

Demain sera meilleur qu’aujourd’hui.

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- Le vice ministre japonais des Affaires Etrangères : « Nous continuons d’aider l’Afrique »

Masaharu Kohno : « Il faut répondre à la volonté africaine ».

« Pourquoi nous considérons l’Afrique ? L’Afrique elle-même change. L’Afrique se construit. Il faut répondre à cette volonté africaine. Nous sommes convaincus d’apporter les aides en Afrique », a dit Masaharu Kohno, vice-ministre japonais des Affaires étrangères lors du Symposium des journalistes nippo-africains qui s’est tenu à Tokyo au Japon récemment.

Les aides tiennent une place importante dans le développement de l’Afrique. Celle-ci bénéficie des appuis financiers et techniques de ses partenaires. Le Japon a consacré 13,1 milliards de dollars américains en 2005 pour venir en aide aux pays étrangers dans le cadre de l’APD (Aide publique au développement). Environ 10,8 % de cette somme est destinée pour l’Afrique.

Pourtant, ce continent a toujours du mal à améliorer le niveau de vie de sa population bien qu’elle affiche un taux de croissance économique encourageant de l’ordre de 5%. Une telle situation encourage le Japon à apporter son soutien à l’Afrique à travers la Ticad (Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique) et les Accords de coopération.

Pour le journaliste japonais, Jinishi Matsumoto, du journal « The Asahi Shimbun », le plus important est l’aide directe aux habitants. La zambienne Rose Chumpuka de la télévision « The Zambia national broadcasitng Corporation », a partagé le même point de vue en affirmant que les aides internationales doivent toujours répondre à des initiatives locales. Et même Mamadou Kassé du journal sénégalais « Le Soleil » a estimé que la coopération devrait impliquer tout acteur de développement.

Un tel concept n’est pas une nouveauté. « Le Jica s’y engage déjà en finançant les projets de développement conçus par les communautés locales. Il y a une aide au gouvernement. Il y a aussi une aide directe à la population » a répondu Tsuneo Kurokawa.

Peut-être, il est temps d’adopter une nouvelle stratégie pour rendre l’aide plus efficace. Masaki Miyaji de la Société Mitsubishi, représentant du secteur privé, a été clair. « Il ne suffit pas que les aides soient importantes. Une quantité excessive d’aide peut tout gâcher. Il faut que les Africains aient un esprit de défi. Cela amène au développement .Les aides ne sont là que pour appuyer leurs initiatives ».

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