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Socio-politique

Débat Donak’afon’ny Tanora

Le recours à médiation internationale pas forcément utile

samedi 2 juin 2018 | Ny Aina Rahaga

Le troisième DATA ou Donak’afon’ny Tanora s’est tenu hier au Café de la Gare Soarano sous le thème « Le recours à la médiation internationale : Obsession ou nécessité pour les malagasy ? ».

Le Donak’afon’ny Tanora est une série de conférences-débats dont l’objectif est de favoriser les débats publics autour des thématiques et problématiques politiques, économiques et sociales. Il vise ainsi à promouvoir la culture démocratique à travers des problématiques traitées lors des échanges.

Lors de ce débat, les différents panélistes se sont accordés sur le fait que la médiation internationale pour Madagascar n’est pas forcément utile, ni efficace, et cela pour plusieurs raisons. Pour les juristes, Sahondra Rabenarivo du Sefafi, Serzhino Biharisoa, Fanahimanana Tiaray, et Liva Rabarihoela, diplomate de carrière, les médiateurs internationaux intervenus à Madagascar depuis la crise de 2002 et ce jusqu’à maintenant ont échoué.

La non-connaissance du contexte historique et politique malgache, les différences culturelles et la barrière de la langue sont autant de facteurs qui ont bloqué ces médiations et ont handicapé les résolutions qui en découlaient.

Pour Sahondra Rabenarivo, l’intervention de la Communauté internationale fait que « la solution ne nous appartient pas. D’une part, il en résulte un accord dont le contenu est complètement inconnu de la population. Et d’autre part, de cette méconnaissance et par simple mauvaise foi, les partis ne se sentent pas obligés de mettre en œuvre cet accord et ne le signent que par formalité ».

Madagascar est signataire de plusieurs pactes régionaux dont par exemple celui de la SADC, explique le diplomate Liva Rabarihoela. La SADC se voit ainsi dans l’obligation d’intervenir lorsqu’elle constate que la résolution du conflit ne peut se faire entre malgaches. L’intervention de la Communauté internationale peut aussi être demandée par les protagonistes d’une crise. Notamment face au fait que chacun des acteurs campe sur sa position, ne laissant place à aucune possibilité de dialogue. Le recours à la Communauté internationale ainsi est utilisé par le pouvoir comme par l’opposition comme un moyen de pression politique. Preuve en est selon le juriste Fanahimanana Tiaray qu’à la moindre contrariété, les tenants du pouvoir comme les opposants envoient des lettres ou des missives à telle ou telle structure internationale et ambassade étrangère à Madagascar. Pourtant, le rôle principal du médiateur, national comme international, n’est qu’un rôle d’accompagnateur et de facilitateur. Dans ce cas, il est primordial qu’il ait une perception exacte de ce qui se passe dans le pays, ce qui n’est pas souvent le cas.

Les panelistes ont insisté à la fin du débat sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Fustigeant la trop grande implication de la Communauté internationale dans la résolution des crises malgaches depuis 2002, allant jusqu’à imposer un « ni…ni », enlevant tout choix au pays.

4 commentaires

Vos commentaires

  • 2 juin 2018 à 13:11 | Pericles (#8460)

    Un article plein de bon sens... a priori. Il est vrai qu’un médiateur qui ne s’investit pas dans la compréhension du contexte et des acteurs de sa médiation, qu’il s’agisse de médiations internationales, sociales, entre particuliers etc... n’a guère de chance d’aboutir à une médiation efficace, c’est-à-dire dépassant les oppositions, les affrontements, et parvenant à rapprocher les points de vues autour d’un compromis acceptable par chacun. Chacun devant auparavant être convaincu qu’il a « plus à gagner » dans un tel accord qu’en poussant l’affrontement à son paroxysme.
    Sauf que... sauf que... la société civile malgache et les politiques malgaches sont-ils prêts à ce bon sens ? Avec l’échec hier de la médiation annoncée je reste tout de même dubitatif quant à la conception malagasy de la médiation qui ne semble pas très différente d’un ring de boxe avec un perdant et un gagnant, et au bout du compte c’est toujours le peuple malgache qui perd. Je ne saurais cependant « survendre » la médiation internationale quand on voit combien de fois de par le monde elle a échoué à dépasser les intérêts des uns et des autres. Pas simple tout cela. Bon courage aux hommes et femmes de bonne volonté, qu’ils soient malagasy ou d’une quelconque nationalité, et qui offrent de leur énergie pour le bien commun, la paix et le développement.

    • 3 juin 2018 à 13:02 | gregoire (#785) répond à Pericles

      c’est connu : le fihavanana malagasy... Le sens du compromis.... hi hi hi !!!

      non mais faut pas delirer : ca fait 60 ans que madagascar est independant, 60 que l’on se bouffe a qui mieux mieux. Je me rappelle un article ici qui remontait que c’est le seul pays en non situation de guerre qui reculait !!!

      l’intelligence collective des gasy est simplement la pire au monde ! surement negative si elle etait mesurable !

      heureusement nous n’avons pas de fronitere terrestre, sinon il y aurait longtemps que l’on aurait explose le score du Rwanda style genocide !!!

  • 2 juin 2018 à 14:38 | LOVAXEL (#10217)

    la médiation internationale cela fait marcher les grands hôtels
    et engraisser le Eric Koler , baron du régime et pourfendeur de air mad , notamment
    à la manette pour les petits fours des réceptions et les malettes ....

    • 3 juin 2018 à 13:08 | gregoire (#785) répond à LOVAXEL

      ouais, la mediation facon malagasy style 13 Mai est tellement plus efficace !

      Vous pouvez nous rappeler les dernieres rencontres entre Rajoelina et Rajao ??? et ou tous ces autres meeting entre opposants et tenants du pouvoir ???

      rien, nada.

      il n’est question que de demission, de coup de pied au derriere !!! ah ah ah !!!!

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