- Tojohanitra promet de placer encore plus haut la barre.
De retour en terre malgache dans la matinée de samedi, Tojohanitra Andriamanjatoarimanana l’une de nos porte-fanions aux Jeux Olympiques a accepté de répondre sur quelques points suite à sa participation à cet événement. Deux fois élue pour défendre les couleurs nationales en natation, lors des J.O. d’Athènes et ceux de Beijing, cette petite prodige fraîchement bachelière a tenu à nous livrer ses impressions.
Madagascar Tribune : C’est votre deuxième participation aux Jeux Olympiques après Athènes, que pouvez-vous en dire ?
Tojohanitra Andriamanjatoarimanana : Juste que le niveau des compétiteurs est devenu de plus en plus élevé. Les adversaires sont tous de taille, et même ceux ne ressemblant pas à de vrais coriaces ont été capables de grands exploits. Le défi est énorme, ce qui fait que la compétition en elle-même devient plus qu’une simple bataille.
MT : Que vous a apporté de plus votre participation à ces Jeux de Beijing ?
-TA : Davantage d’expériences, bien que je ne me suis retrouvée que 6ème de ma série, j’ai tout de même pu améliorer mon record personnel avec 28"54. Si avec toutes ces grosses pointures j’ai pu réaliser ce chrono, je pourrai donc en faire davantage. D’ailleurs, je compte toujours, non seulement améliorer mes performances, mais également pouvoir m’aligner aux côtés des icônes sportives mondiales et pouvoir par la suite porter haut le niveau du sport malgache ainsi que de me faire reconnaitre par tous.
MT : Y a-t-il une nageuse, lors de ces Jeux, qui vous a le plus impressionné ?
-TA : Oui, l’Australienne Lisbeth Trickett qui a été championne du 100 m papillon, quel exploit, elle était vraiment comme un poisson. J’aimerai avoir autant de capacités qu’elle.
MT : Qu’est ce qui, selon vous, empêche les nageurs malgaches de se faire un nom ?
-TA : Se faire un nom dans une quelconque discipline engage tout un tas de facteur. La plus grande faille pour Madagascar demeure du fait qu’on n’a pas suffisamment d’infrastructures sportives pour exploiter aux mieux nos talents. A cela s’ajoute les équipements qui font défaut. D’autre part, les nageurs malgaches manquent également d’un bon encadrement, et surtout de compétitions. A chaque fois qu’il y a compétition en natation, elle se résume toujours entre compétiteurs malgaches, dont nous connaissons tous le niveau. Ce n’est que lors des jeux des îles ou des meetings organisés à l’étranger que nous pouvons mesurer nos talents et connaitre vraiment notre niveau. D’une part, il ya certes la volonté, cependant nous n’avons pas un vrai moral de sportif, nous ne supportons pas la défaite. Bref, les conditions des sportifs en général sont encore à revoir entièrement, sinon les resultats resteront les mêmes.
MT : Fraîchement bachelière, et selon les promesses présidentielles, vous bénéficierez d’une bourse d’études, et la natation alors ?
-TA : Et bien on verra. En tout cas, je vais continuer dans ce à quoi j’ai toujours misé et rêvé, l’économie et le marketing. Mais je tiens à souligner, que cela ne m’empêchera en aucune manière de continuer et d’aller loin dans la natation. C’est ma seconde vie, je ne peux pas m’en débarrasser comme ça. D’ailleurs je dois beaucoup à ce sport qui m’a ouvert beaucoup de portes.
MT : Des suggestions pour nos athlètes ?
TA : Disons que je m’adresse plutôt aux différentes entités sportives qu’aux athlètes. Bien qu’on ait des sportifs talentueux, ils ne peuvent pas s’en sortir tout seul sans l’appui de toute une famille d’entités, qui les prendra sous leurs ailes, pour leur venir en aide. C’est l’affaire de tous en fait.
Propos recueillis par Ax’s
