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Antananarivo | 16h58
 

Editorial

Le Rat de ville et le Rat des Champs

jeudi 11 juin 2009 |  2486 visites  | Patrick A.

Lundi, Ndimby évoquait à juste titre les « batteries, composants électroniques, piles usagées, sachets, bouteilles, boites de conserves, papiers et autres détritus (qui) s’emmêlent en héritage pour les générations futures ». Il enrageait sur « ces milliers de sachets qui jonchent les terrains vagues dans certains endroits des environs d’Antananarivo ».

Hier pourtant, Midi-Madagasikara publiait la lettre d’une lectrice, Danièle Castaigne. Cette publication qui s’intitulait de manière un rien provocatrice « Vous vivez dans un des pays les plus riches de la planète » s’achevait ainsi :

« Un mois de voyage à travers Madagascar m’a permis de voir, que vous aviez eu l’intelligence et, je dirais plus, l’élévation d’âme de conserver ce qui a le plus de valeur à l’être humain, votre nature belle et luxuriante, votre patrimoine animalier, votre air pur, vos sols intacts, vos eaux limpides. Plus ! Vous êtes un peuple libre de la course à la consommation, de la course à la nucléarisation, du pillage des océans, de l’appauvrissement des sols, de la dépendance aux soins chimiques. »

« Enfin, vous êtes un peuple profondément pacifique, solidaire, spirituel, chaleureux et gai. »

« Vous êtes immensément riches, restez-le, je vous aime.  »

Ignorant totalement la date et les conditions du voyage de cette personne, l’on en est réduit à supputer si et dans quelle mesure elle est victime d’une mirage touristique et d’une nostalgie confortée par la lecture Robinson Crusoé.

Je suis pourtant persuadé que Ndimby et elle parlent bien de deux facettes du même pays... Tout en « bénéficiant » de vues imprenables sur les amoncellements d’ordures d’Antananarivo, je n’oublie pas qu’il y a une vingtaine d’années, il fallait avant de faire ses courses ramener de chez soi un petit sac, sous peine d’être contraint de devoir acheter un sachet plastique contre 1000 FMG sonnants et trébuchants. Aujourd’hui, en sus de la valeur équivalente de brèdes, l’on obtient systématiquement en faisant ses emplettes du coté de Mahamasina ou d’Andravoahangy un de ces infâmes sachets noirs. Il existe toujours des vendeurs de sachets, cependant cette profession semble être aussi menacée à Antananarivo que les fabricants de soubiques en fibres végétales. Et le pharmacien vous regardera comme un curieux animal si vous refusez le petit sachet blanc qu’il vous impose après l’achat d’une minuscule boîte pouvant aller directement dans votre poche ou votre sac.

Il y a vingt ans, à part les bouteilles d’eau minérale qui étaient considérées comme un objet rare dont le récipient vide trouvait toujours un deuxième usage et avait une valeur monétaire, l’emballage jetable était quasi-inexistant. Là, c’est encore Tiko qui a introduit une petite révolution en généralisant auprès de la classe moyenne des villes l’usage du PET et du Tetra Pak, dont la récupération ne motive plus grand monde.

Mme Castaigne a probablement été inspirée avant l’heure par les spirituels conseils de Rom1 et a eu la chance de bénéficier de la vue imprenable sur les vaches d’Ambalavao. Dans ce monde rural, la frugalité d’antan et d’autres valeurs aussi saines conservent encore quelques droits. Dans son très remarqué discours du 9 mai dernier, l’ambassadeur de l’Union Européenne relevait :

« Si Madagascar vit une période difficile, le pays possède en lui tous les éléments de la solution. (...) Samedi dernier, je me suis rendu incognito à Ambatofinandrahana. C’était le jour du grand marché. Des centaines de paysannes et de paysans convergeaient vers le chef-lieu et envahissaient la rue principale ; les marchandises abondaient sur les étals en cette période de récoltes. »

« Alors que je demandai à saluer le maire, on m’informe qu’il prend part à une cérémonie officielle et on m’invite à le rejoindre sur la place du marché. Là, le zébu du sacrifice vient tout juste d’être immolé, et la première pierre du nouveau marché va être scellée avec un mélange de mortier, de sang du sacrifice et de rhum. (...) Quand Tana se disperse en luttes de pouvoir, les gens d’Ambatofinandrahana creusent le sillon du développement et bâtissent sur le consensus social. Voilà une source d’inspiration pour nous tous. »

Discours opportuniste et bien pensant justifiant par la même occasion la distribution de chapeaux de paille dont avaient bénéficié aussi bien Raharinaivo Andrianantoandro que Ny Hasina Andriamanjato ? On peut en discuter. En tout cas, rappel nécessaire que s’il existe une majorité silencieuse, elle est essentiellement rurale.

La solidarité rurale existe réellement, mais elle aussi est menacée par la pauvreté. L’entraide agricole permettant une mutualisation de la force de travail d’une communauté paysanne est en déclin, car les individus ont des difficultés à avancer le repas à offrir aux travailleurs de passage sur sa parcelle. Le lien social souffre également de la réduction du nombre d’invités dans les mariages et surtout les famadihana, qui rassemblaient autrefois tout un fokontany. La locution « mihasarotra ny fiainana » (la vue est devenue difficile) est unanimement partagée, même si chacun tente de préserver le lien social avec les autres familles en essayant d’inviter au moins un membre de chacune d’entre elles.

La monétarisation de l’économie et l’ouverture des échanges avec les grandes villes ont aussi entraîné une hétérogénéité économique rendant moins pertinent un fonctionnement fondé en premier chef sur la réciprocité et sur une égalité de la valeur du temps de tous les individus. L’attitude « Ory hava-manana » (refus des inégalités) trouve alors un semblant de rationalité dans un contexte où le seul filet de sécurité économique est constitué par la force du lien social.

La dynamique solidaire n’a peut-être pas dit son dernier mot. Elle se réinvente par exemple avec les mutuelles de micro-finance ou l’action d’associations comme le Fikrifama qui prouvent que le partage raisonné des ressources permet d’accroître celles-ci.

Bien que ces associations regroupent des milliers de personnes, leur voix ne porte guère jusqu’aux villes. Nos gouvernants restent focalisés sur le monde urbain, et Andry Rajoelina applique à Ambositra les mêmes recettes qu’à Antananarivo, distribuant en pleine saison de fararano du riz à 500 Ariary le kilo, c’est à dire moins que le prix du kilo de paddy jugé décent par les les paysans.

De tels gestes ne sont pas très regardants vis-à-vis du panier (en osier, pas en plastique) de la paisible ménagère rurale, dont on pense qu’on peut facilement la faire voter pour qui on veut. Chiche ?

P.-S.

Le joli lapsus découvert par nos attentifs lecteurs a été laissé... Car effectivement, il n’y a pas que la vie qui est difficile, il y a la vue aussi, surtout lorsqu’on travaille de nuit....

15 commentaires

Vos commentaires

  • 11 juin 2009 à 07:20 | dieg (#2041)

    NATURE BELLE ET LUXURIANTE,PATRIMOINE ANIMALIE.

    C’est vraie que beaucoup de nos plante et nos animaux n’existe que chez nous,et nos plage fait partie des plus belle au monde.

    Le plus important pour nous,c’est mieu protéger ces belles choses.

    Je suis étonné de voir que vous parler que : des sachet plastique,bouteille,boite de conserve,ça c’est pour l’europe.

    Pour nous c’est d’abord protéger nos patrimoine,tant adoré par le monde entier,car nous les malgache on ne voit pas cette beauté,car nos sommes né dedans,et pour nous ces naturelles,

    reveillez vous !,on a peut être le patrimoine de l’humanité chez nous

    • 11 juin 2009 à 08:17 | lalatiana (#1016) répond à dieg

      Dieg,

      On vous a changé, vous ... :-)

      Ca fait deux fois que je suis d’accord avec vous ... ça ne va pas du tout ;-)

      Ceci étant ... J’en ai assez qu’on ne voie chez nous que ce si merveilleusement gentil peuple malgache si merveilleusement accuueuillant dans ce pays si merveilleuuuuxx mais si malheureusement miséreux alors qu’il dispose de taaaant de richeesses incompréheeensiblement mises en valeur ...

      ça me gave grave ...

      Il serait tant qu’on se ressaisisse et qu’on décide de prouver au monde entier qu’on peut lui donner une leçon de courage, d’intelligence, d’initiative et de solidarité ... et de développement durable... prenons nous en charge de manière définitive et forte , N... de D...

    • 11 juin 2009 à 08:20 | lalatiana (#1016) répond à dieg

      ps Dieg ,

      sans vouloir vous agresser ... Pouvez vous veiller à vos fautes de frappe ...

      Ca dévalorise vos interventions ...

      Si vous passez sous Firefox il y a un très bon correcteur orthographique qui vous alerte à la saisie ...

       :-)

    • 11 juin 2009 à 08:35 | courage politique (#1097) répond à dieg

      Campagne-Ville : mettez-les à diapason car l’un va sans l’autre.

      Sachet en plastique de ville (en campagne aussi), néfaste pour l’environnement.

      Panier d’osier ( biodégradable) de campagne( pas uniquement de campagne), bénéfique pour l’environnement.

      Mais voila deux entités en opposition de phase et d’intérêts. Pour éviter des heurts inutiles, il convient d’ aider ceux qui vivent de ce métier à se reconvertir à d’autres.

      L’écologie, dans le sens le plus général du mot, fait partie intégrante de notre existence.

      Dans un pays comme le nôtre, la notion de l’écologie n’est pas comprise. Il est évident que son application trouve des difficultés cruciales de malentendu es pour des populations dont la pauvreté au sens global du terme prend une ampleur dévastatrice.

      Pour ce faire, l’éradication de l’ignorance et donc de l’incivisme est à prendre en compte.
      L’une des voies à creuser est à mon sens l’implication des citoyens comme vous pour éclairer et/ou susciter les débats, des O.N.G. aussi mais surtout l’école de la république pour éduquer les jeunes très tôt.
      Et d’ailleurs l’interdisciplinarité doit prendre son sens à travers cette notion.

    • 11 juin 2009 à 09:22 | rafol (#415) répond à courage politique

      Il faut un courage politique pour dire que, actuellement, l’école de la république n’existe pas dans les campagnes isolées ; sauf si une école est construite avec les fonds des Vazahs,qu’ils payent les instits etc,etc...
      Aussi, je crois que c’est une des priorité pour le nouveau gouvernement : l’instruction obligatoire et GRATUITE POUR TOUS.

    • 11 juin 2009 à 13:58 | rabri (#2507) répond à lalatiana

      Encore Mr l’autoproclamé Rédacteur Adjoint de Tribune qui se pointe à l’horizon avec son style unique au monde résumé en PRETENTION ET EGOCENTRISME !!

    • 11 juin 2009 à 17:04 | lalatiana (#1016) répond à rabri

      ptdrrrr ...

  • 11 juin 2009 à 08:06 | lalatiana (#1016)

    Très bon papier Patrick... Merci

    Petite coquille :

    [...] « mihasarotra ny fiainana » (la vue est devenue difficile) [...]

    Très Très joli lapsus !!!! ... pour un éditorialiste tourné vers la prospective ... LOLL

    • 11 juin 2009 à 21:23 | holy (#2059) répond à lalatiana

      ttt (tena tapa-tsinay )

      Bonsoir à tous,

  • 11 juin 2009 à 09:13 | poiuyt (#584)

    Bonjour.
    Le sujet est l’écologie ce jour. Etre écologiste c’est aussi se battre pour la descendance.

    De Bongo. Quand la nouvelle de sa mort (définitive !) s’est figée avant hier, elle a attiré mon attention. Le statut initial de Bongo fut assez à l’horizontal de celui de son alter égo malgache : l’âge, le niveau intellectuel qui normalement ne prédispose pas à une gestion autre que celui d’une SA, mais qui suffit à la France, alors elle leur offre matériels et sécurité, contre un état/statut de vassal intemporel (de 41 ans, et plus le cas échéant !).

    Le bénéfice des sociétés françaises de pétrole est énorme. Rappelez-vous ce que dit Ndimby pour les richesses de Bongo aux States et en France. Je vous invite à imaginer le manque à gagner des pays chez qui ce bénéfice a été arraché, à la barbe consciente d’un peuple, donc l’extraction était douloureuse et durable. On peut imaginer une sorte de partage 33-33-33 % entre un Bongo, la société africaine, et la France. La moitié de la richesse du Gabon vient du pétrole, pourtant son peuple n’en bénéficie aucunement. C’est la France qui se sucre sur le dos du pays par le biais des valets indigènes. C’est ce que ne vous propose pas ce régime de Tana, mine de rien, tout en vous le faisant avaler. Il ne faut pas laisser ce régime vivre 41 ans , comme Bongo le leur a permis, comme le Maître en a l’intention ferme.

    Savez-vous comment éteindre une civilisation ? Hé ben , par exemple, muselez son peuple pendant 41 ans. Il faut éviter la mort morale de Madagascar. C’est de l’écologie de se battre pour la diversité.

    Question : Pourquoi Bongo a-t-il trahi son peuple jusqu’à la fin ? Pourquoi ne pas se bonifier vers sa fin pour pouvoir vivre son paradis chrétien ? Les 4 premières hypothèses sont la folie, et l’athéisme et le soucis de la postérité, et un seuil de non retour. Mais on peut être bon même dans l’athéisme. Et on ne peut être heureux que dans la générosité. … Et pourquoi est-il allé mourir en Espagne ? paranoïa ou vraie crainte fondée contre l’ « ancien » maître ?

    Il semble exister aujourd’hui un mouvement de pays fiers pour la conduite de l’Afrique par les africains, une sorte de révolution commerciale. Remettre aux africains les avantages d’une concurrence entre les pays fournisseurs de services, TOUS étrangers. Cela amènerait de vraies égalités plus rapidement entre citoyens africains et européennes, et richesses, et fiertés sur le continent, et par-dessus le marché la sauvegarde des civilisations.

    Bref, il faut que tout valet soit restitué à son maître, pour être valet chez le maître. Une relation d’égal à égal ne peut se concevoir que si on est chacun seul maître chez soi. Toute autre considération est nulle et non avenue. On n’est pas des anges, on n’est pas au ciel.

    Pour en revenr à l’article de Patrick, Mada a plus d’éspérance de vie ; quand les pays industrieux auront brûlé leur terre, ils viendront prendre le nôtre, de toutes les manières ; ils ont déjà commencé. L’histoire dit-on se répète, le western, les aborigènes, les incas, … Ne dormons pas, il y a à faire.

  • 11 juin 2009 à 10:17 | Citoyenne Malgache (#599)

    Bonjour Patrick,

    Je ne sais quel air vous respirez ces temps-ci chez Tribune, mais j’ai beaucoup apprécié les derniers textes de Patrick et Ndimby.

    Plusieurs points m’interpellent dans cet édito, mais je vais laisser mon côté environnementaliste s’exprimer.

    Il nous faut des tas de Mme Castaigne pour nous rappeler que nous vivons dans un beau pays qui mérite qu’on fasse des efforts, qu’on soit pauvre ou pas. Par exemple, qui s’extasie encore sur la beauté du paysage des rizières du Laniera, vu du côté du bureau du 6ème arrondissement (Ambohimanarina) ?

    A moins que nos sens de l’harmonie et du beau n’aient été détruits par le méthane qui se dégage des ordures qui s’amoncellent dans Tana. A croire que si, en regardant les réalisations clinquantes et agressives de notre ex-maire, jusqu’à enlaidir nos monuments.

    La vue devient difficile... c’est le cas de le dire.

    Quand toutes les autres valeurs s’effondrent à cause des intérêts politiques et économiques, je voudrais m’accrocher à ça : notre langue, notre art, notre culture, notre nature...

  • 11 juin 2009 à 11:31 | Rabila (#1379)

    Ce qui me choque à Antananarivo ce sont les fasana incrustés en haut de toutes les collines.

    Je sais bien l’importance que nous donnons au culte des ancêtres. Quand même c’est d’une pollution visuelle et ca ne doit pas être trés écologique.

    Je me souviens des palabres que ma famille a eu avec une autre qui voulait construire un tombeau en amont de notre village. Des membres de cette famille étaient lépreux. Et nous buvions l’eau d’un puit.

    Depuis je trouve laids tous ces fasana en haut des collines.

    Les rats de ville ou des champs ont la même pratique, ils aiment élever leurs ancêtres au plus bel endroit, une belle vue où ils peuvent observer leur descendants ...

  • 11 juin 2009 à 11:34 | racynt (#1557)

    Bonjour Patrick,

    Je pense que cette dame fait partie de ces touristes qui ont suivi un parcours impeccable loin des ordures nauséabondes de Tanà et des autres villes. J’ai moi aussi rencontré un couple de vazaha avec leurs 5 enfants qui après un mois de vacances avec visites guidées à Madagascar, n’avait que des éloges sur leurs séjours agréables. J’avoue que j’ai apprécié ces éblouissements qu’ils avaient eu après leur voyage.

    Cependant, cela devrait nous motiver justement à prendre en compte les dangers qui guettent cette merveille que l’on possède et ce dont Ndimby nous a sensibilisé tout au long de son intervention lundi. Car qui mieux que nous malgaches connaissons ces dangers ?

    Par exemple, madame dit qu’on est loin de la course aux nucléaires mais madame ne sait peut-être pas qu’on a d’autre problème de pollution de l’air comme l’utilisation du charbon de bois dans la plupart des ménages., ect...

    • 11 juin 2009 à 12:00 | observatrice (#2065) répond à racynt

      qui n’a pas été confronté un jour ou l’autre à ces vazaha ,sincères dans la majorité des cas, qui nous ont sorti du :« quel merveilleux pays que le vôtre ! mais quelle pauvreté aussi ! » ;
      La première réaction : ça fait mal ; car on est bien obligé d’admettre cette vérité ; ensuite, on pose la question : de quelle pauvreté s’agit-il : matérielle ? morale ? intellectuelle ? car , en terme de misère morale, la société individualiste et égoïste que devient de plus en plus la société française n’a pas de leçon à nous donner.

      Pour les touristes, quand on s’écarte un peu des circuits traditionnels bien fléchés par les agences de voyage( notamment dans les campagnes reculées), on peut tout à fait découvrir des facettes de la vie malgache, qui, malgré le « mihasarotra ny fiainana », montrent toujours cette profonde générosité, et cet amour de la vie qui caractérise le peuple malgache ;

      La pollution sous toutes les formes est en train de nous pourrir la vie, mais je pense que rien n’est perdu , si l’on poursuit les efforts entrepris pour l’éducation (civique entre autre).

      La génération actuelle , issue essentiellement du régime Ratsiraka (nés depuis 1972 ...)est mal barrée, mais regardons plus loin même si« la vue est devenue difficile »

  • 13 juin 2009 à 15:49 | Lucie (#101)

    - 1)Que signifie : « Se développer » ?

    C’est : avoir accès à la santé,l’éducation,l’auto-suffisance alimentaire,la culture, la liberté sous toutes ses formes . Se développer : pour un individu comme pour un pays , c’est arriver à être totalement indépendant , pouvoir défendre ses idées, avoir des projets de vie, la liberté de choix de ses partenaires.

    - 2)Madagascar pas encore « piégé par la course au progrès »

    Certes. Vrai pour la grande majorité des malagasy . Mais une vision excessivement naturaliste où les lémuriens auraient la prééminence sur les humains n’est pas acceptable. La chance de Madagascar réside dans ce qu’il est au carrefour de plusieurs schémas de développement possible ,n’étant pas encore un « pays développé ».
    Il peut avancer vers un progrès maîtrisé qui tiendra compte de la préservation de ses trésors naturels , mais qui remettra l’homme en tête des priorités. A Madagascar, nous pouvons choisir à chaque fois des projets qui feront la part belle aux énergies nouvelles et propres tout en protégeant notre Terre des Ancêtres,ses habitants et leurs avenirs qui sont liés . A partir des montagnes d’ordures dont nous ne manquerons jamais , à l’exemple de l’Argentine qui ,grâce au « crédit carbone » ,a pu produire de l’électricité dans une « usine » nouvelle génération (Aria Biz) . Ce type de projet piloté ici par Ecosur n’aurait jamais pu voir le jour sans ce financement.

    Voir l’intéressant reportage sur Arte

    euxhttp://plus7.arte.tv/fr/detailPage/1697660,CmC=2680914.html

    « Les pays riches pollueurs (Canada,Australie,Espagne en tête) qui produisent méthane et gaz à effet de serre de par leurs industries,se « rattrapent » en investissant dans des projets propres dans les pays du sud.. Prévus par le protocole de Kyoto, les crédits carbones permettent aux pays du Nord, en cas de dépassement de leurs quotas, de payer pour chaque tonne supplémentaire de CO2, en financant des projets réducteurs de gaz à effet de serre dans les pays du Sud. Exemple en Argentine, avec une centrale électrique fonctionnant avec les déchets d’une décharge. Dans les pays riches, certains dénoncent la logique même de ces crédits, et demandent aux mauvais élèves du protocole de Kyoto de commencer à dépolluer... chez eux… »

    - 3)Un progrès « maîtrisé » et « harmonieux »

    Celà est possible si nous faisons les bons choix et tirons les leçons des erreurs de certains pays du nord ou de certaines régions chinoises dévastées par la pollution et les catastrophes écologiques . La course au développement ne doit pas être une course , mais une marche réfléchie où chaque pas assure le présent,prépare et préserve l’avenir à long terme.

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