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Culturel

100 ans d’Albert Rakoto Ratsimamanga

La vie d’un « petit » devenu une illustre qui brillera à jamais

vendredi 21 décembre 2007 | Daddy R.

Le centenaire du Professeur Albert Rakoto RATSIMAMANGA célébré sous le thème « Homme du vingtième siècle » n’est pas encore à son terme. A part les diverses activités qui se sont tenues, il y eut également la sortie du livre écrit par Suzy Ramamonjisoa, disponible en ligne et en virtuel.

Cet ouvrage qui mérite tous les commentaires nécessaires vu qu’une malgache « importante » rapporte ses discussions avec une autre personne plus « importante » dans un récit très vivant, met en valeur l’importance de la « vie » .

Au delà des nombreux écrits sur lui, l’aspect le moins connu du Pr Albert Rakoto Ratsimamanga est sans doute la manière dont il se définissait par rapport au milieu dont il était issu. Héritier d’un grand nom, celui de son grand père oncle utérin de la Reine Ranavalona III et son proche conseiller, exécuté pour l’exemple sur la place publique par les autorités coloniales, sa famille a vécu la fin du XIXème siècle comme une défaite devant la colonisation. Les souvenirs de « l’héritage » du jeune Ratsimamanga sont ceux des enfants des sociétés vaincues au passé prestigieux : il a fallu vivre dans la pauvreté en restant digne.

Comment alors Ratsimamanga explique t-il ce « success story » ? Comment a-t-il fait pour transformer la défaite dont il a hérité en une victoire qui serait une fierté de toute une nation ? Est-ce « ce destin » qu’il ne cesse de citer dans ses dernières heures ? Est-ce une histoire d’amour que les femmes de son entourage n’ont jamais cessé de lui prodiguer ? Ou est-ce l’histoire de l’immense compassion que les gens modestes lui ont toujours inspiré ?
Bien sûr, le personnage exprime d’abord ses idées par des formules telles que « c’est le destin »ou « les ancêtres sont avec moi » etc… mais il précise tout de suite, par ailleurs, que l’essentiel n’est pas de montrer sa grandeur mais de dire combien le succès est aussi le fruit d’un travail acharné et d’un réseau efficace de solidarité. Il ne faut pas montrer combien on est grand, mais combien cela a été dur de le devenir ; sans oublier bien sûr le soutien de tous ceux qui l’ont aidé et des privilèges hérités à sa naissance. A la mort de son père alors qu’il était encore tout petit, il avait été désigné comme le chef de la famille Ratsimamanga. Il a tout fait pour être à la hauteur et de répondre de ce qu’on attendait de lui. Il a été un enfant très sage, trop sage même, semble-t-il parfois s’en excuser.

Pour l’amour de son pays

« Si je suis considéré comme un Andriana Andriamasinavalona, c’est pour moi un devoir de porter ce titre que m’a donné mon ascendance paternelle avec humilité et de l’utiliser pour servir les autres plus efficacement ». Le Pr Albert Ratsimamanga a dit qu’il a toujours essayé de se comporter comme le Malgache de demain qu’il souhaite pour l’avenir de Madagascar.

Interroger le Pr Albert Ratsimamanga pour Suzy Ramamonjisoa, lors de la préparation de cet ouvrage, c’était travailler sur la conscience historique nationale certes, mais sur une mémoire fortement conditionnée par la culture merina dont les rapports avec l’histoire nationale ne sont pas simples.
Car en effet, ceux-ci sont en relation avec l’histoire universelle dont les héritages anglais et français qui feront toujours partie de l’histoire de Madagascar. L’enfance du Professeur et sa jeunesse relatent les conditions de sa rupture avec son milieu d’origine mais aussi celles de la continuité avec une culture ancestrale commune aux Malgaches, capable de générer des valeurs nouvelles, définies comme étant une valeur traditionnelle en parallèle avec la modernité et résulte en une efficacité.

Au nom de la culture « malgache »

On ne cesse de parler de changement culturel mais comment faire pour que notre culture nous porte réellement vers des changements profonds et transforme la contemplation de nos capacités culturelles en œuvres de qualité ? Une situation faisant de nous des acteurs efficaces de notre propre changement, au delà de ce « folklore » que nous pouvons offrir aux touristes. Le combat pour la culture est une œuvre de longue haleine où les armes peuvent mettre très longtemps à libérer nos sociétés de ce qui les enchaînent ; il demande lucidité, connaissance, travail , persévérance et compassion mais aussi stratégie constamment renouvelée allié au rêve de transformer le monde. Indissociable de l’économie et de l’environnement, il doit avoir pour objectif primordial l’épanouissement de chaque personne dans une culture malgache générant des forces pour ses membres.

Dans le premier volume « L’héritage : Albert Rakoto Ratsimamanga et moi », le dialogue fournit l’approche de l’intérieur de la culture malgache dans des souvenirs comme ce que le Professeur les ont fixés. Suzy Ramamonjisoa déclare que son ambition d’écriture fut de concilier rigueur et esthétique. La science et la poésie sont identiques car elles ont toutes cette construction d’une nouvelle réalité à partir d’un travail conçu en profondeur sur la matière et l’esprit.

La mondialisation est un « fléau » auquel il faut faire face, et voilà un ouvrage qui sera difficile d’accès au public malgache alors qu’il s’adresse en priorité à lui. Comment alors faciliter la lecture à Madagascar ? Déjà que l’édition internationale revient beaucoup moins cher qu’une édition nationale.

A chacun ses responsabilités !

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