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Lettre du lecteur

L’eau et le feu, génies malfaisants ?

mardi 11 mars 2008 |  571 visites 

Les forces de destruction d’un cyclone sont le vent et l’eau. Cette fois-ci, c’est l’eau qui a été la plus dévastatrice.

La particularité du phénomène est qu’il faiblit en intensité une fois à l’intérieur des terres, ce qui explique que la capitale se trouve à l’abri des rafales de vent.

Par contre, les précipitations ne l’épargnent pas des crues. Celles du cyclone de 1959 ont été les plus spectaculaires avec de l’eau jusqu’à mi-cuisse dans certains endroits.

A cette époque, la digue rive droite de l’Ikopa n’était pas encore rehaussée ni renforcée, donc vulnérable. C’est au vu de cette catastrophe qu’on donnait l’ordre de pratiquer une brèche rive gauche si la menace devenait persistante, afin de protéger la ville. Cet ordre n’a jamais été donné.

La grande île subira et subira toujours l’assaut des cyclones sans que la science puisse faire quoi que soit pour en arrêter le processus. Se prémunir est la seule possibilité donnée à l’homme pour en limiter les dégâts.
La colline en « Y » qui constitue la vieille ville de la capitale est une citadelle hors d’atteinte des inondations, tout le reste, à part les deux monts vigies Ouest et Est, le fort Duchène, et le fort Voyron, était marécage aménagé parfois en rizière.

Si la colline suffisait aux mille hommes de la garnison installée là pour Andrianampoinimerina, très vite il fallait trouver de l’espace devant l’augmentation de la population ; la topographie de la ville n’offrant pas beaucoup de possibilité pour construire, les connaissances rudimentaires de l’époque en matière de construction ne permettaient pas d’exploiter au mieux les accidents de terrain. Forcément, il ne restait qu’à mettre « les pieds dans l’eau ».

Désillusion ou détournement

La véritable urbanisation de la ville, prit le départ au début de la colonisation, et son extension dans le même temps, par le remblayage des marécages et rizières. C’est le cas de la vallée d’Analakely où fut transféré le marché du Zoma qui se tenait jusque-là à Antaninarenina, ainsi que Soarano pour recevoir le terminal de la ligne de chemin de fer construite depuis Toamasina. Cette frénésie de remblayage continuait de plus belle devant la pression démographique. La plaine de Betsimitatatra qui jouxtait le lac Anosy disparaissait dans sa partie orientale pour ériger les ministères, l’hôpital HJRA, l’hôtel ex-Hilton, la cité d’Ampefiloha et des 67ha, le Sénat et tous les immeubles et villas qui vont jusqu’au marché d’Anosibe. Le canal Andriantany, connecté à l’Ikopa à la prise d’Ankadimbahoaka a pour principale fonction d’irriguer les rizières de cette plaine via le canal « GR », lorsqu’il y a lachage d’eau de Tsiazompaniry pour les travaux préparatoires de labour aux environs du mois d’octobre. Accessoirement, il draine les zones sous l’eau par ses canaux secondaires. Les deux cités, celle d’Ampefiloha et celle des 67ha étaient prévues pour reloger les personnes qui habitaient des cases de fortune aux mêmes endroits. Très peu d’entre-eux ont pu bénéficier des nouvelles constructions, des gens venus d’ailleurs en ont accaparé la grande partie. Et ce fut le départ de ces constructions précaires « les pieds dans l’eau », sans le moindre respect des normes d’hygiène ni de confort.

Raobelison Aimé-Arsène
Ancien PDS du Faritany d’Antananarivo .
(A suivre)

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