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Antananarivo | 20h38
 

Editorial

L’État et nous

jeudi 2 juillet 2009 |  703 visites  | Patrick A.

Au moment où dans les assises régionales on s’interroge sur le possible avenir de l’État malgache, et où par conséquent la rédaction de madagascar-tribune.com met en avant quelques réflexions sur ce sujet, on sent chez quelques lecteurs un certain découragement vis-à-vis de la notion même d’État.

Rajery interroge dans un commentaire : Faut-il vraiment avoir une Constitution ? Et Fidy se demande : puisque nous avons la conviction que ces politicards sont tous des voleurs et qu’ils sont là pour se remplir les poches, pourquoi votons-nous pour eux ?

L’État, est-ce nous ?

Il est vrai que les grognements vis-à-vis d’un État et d’une classe dirigeante qui semblent se regarder le nombril tout en plumant les populations productives afin d’alimenter un appareil coûteux, lourd et inefficace sont fréquemment sonores et provoquent perpétuellement des échos favorables.

De telles plaintes, on ne les rencontre pas uniquement à Madagascar ; des contribuables du monde entier en font. Mais les imputer uniquement à quelques mauvais coucheurs et à des populistes de mauvaise foi serait fermer les yeux sur le hiatus entre les attentes du public et les prestations du secteur étatique. Louis Marin, commissaire Européen, avait dit lors d’une visite à Madagascar qu’il fallait dans ce pays, non pas moins mais plus d’État, mieux d’État.

La réponse de la société à l’inefficacité du dispositif public et aux ajustements douloureux qui en ont résulté a été le développement du secteur informel. Heureusement encore que ces à-côtés existent : ils ont fait le PIB du pays en 1991 pendant que les fonctionnaires bronzaient au soleil de la place du 13 Mai, ils ont en 2002 maintenu les échanges entre Antananarivo et les provinces, et en 2009 ils fournissent des activités rémunératrices à bien des victimes de la crise, déflatés du secteur touristique ou des entreprises de zones franches.

On perçoit clairement cependant les limites de ces compensations par la croissance du secteur informel. L’on ne peut développer sur le long terme des infrastructures, des soins de santé ou un environnement sécurisant uniquement en s’appuyant sur les poches généreuses des bailleurs de fond étrangers. Et lorsque les règles du secteur informel se généralisent à des acteurs de tout premier plan, on n’a plus affaire à de petits poissons qui tirent un bon parti de quelques reliquats du système, mais à des requins qui dévorent tout sur leur passage en laissant des nuages de sang qui empoisonnent l’oxygène indispensable à la vie de l’océan.

Le 26 janvier 2009, les habitants d’Antananarivo ont eu un avant-goût de ce que pouvait être la vie en l’absence d’État. Le premier pistolero venu aurait sans doute pu ce jour-là ramasser le pouvoir, et dans l’angoisse généralisée, pas grand monde ne le lui aurait reproché. En de telles circonstances extrêmes, on demande très peu à l’État (ou au chef de gang qui en Somalie s’y substitue), si ce n’est un peu de sécurité. Celui qui a connu mieux ne peut cependant se contenter d’aussi peu.

La nécessaire formation des cadres

Au risque de passer pour passéiste, on ne peut s’empêcher de relever dans l’histoire de Madagascar une ou deux générations d’hommes et de femmes au tournant des années 60, au sein desquels prévalait le sentiment très fort qu’une Nation se construit sur des valeurs et un État de droit. Ces hommes et ces femmes n’étaient pas tous des dirigeants, mais à une époque où la formation conférait un prestige réel, ils avaient une influence suffisante dans la société pour transmettre et défendre les valeurs de la citoyenneté du dirigeant et de la citoyenneté des dirigés. Ces sentiments existent encore aujourd’hui, mais ils semblent plus diffus, presque timides, et l’on semble hésiter de nos jours à professer ce qui semble être des lapalissades : des évidences selon lesquelles le mieux vivre ensemble passe par le respect des personnes et de valeurs, mais aussi par une solidarité entre tous, et que cela se traduit par des règles qui doivent s’imposer simplement à chacun. À penser que « tout le monde sait cela », on a semble-t-il oublié de remarquer que bien peu nombreux sont ceux aujourd’hui qui le disent facilement, alors que le dicton affirme que ce qui se conçoit bien s’énonce clairement (et ajouterons-nous, se pratique plus naturellement). Aujourd’hui, la transmission du savoir s’est faite plus froidement utilitaire et a comme perdu ce supplément d’âme.

Conséquence ou non ? Lorsque la démocratisation du début des années 1990 est arrivée à Madagascar, on eut essentiellement droit, en guise de renouvellement de la classe politique, à l’arrivée des « fils de » et des « propriétaires de ». La possession soit d’un patronyme célèbre, soit de certains signes extérieurs de réussite (zébus, 4x4 ou disque d’or) semblent être devenus les sésames indispensables pour devenir député. Je ne suis pas sûr que l’on ait vraiment gagné au change en abandonnant dans le caniveau ces universitaires certes un peu lunatiques, mais porteurs d’idéals ambitieux.

Symboles de la déchéance des ambitions républicaines ? une association des « enfants de la Première République » dont les idées semblent se limiter à l’évocation émue du nom de Papa et Maman, et un député qui trône en ressassant comme seule idée neuve depuis une vingtaine d’années la légalisation du Toaka Gasy. J’attends, avec une patience un brin limitée quand même, que le neveu d’une quelconque célébrité sportive du passé se dresse fièrement pour mettre en avant la vigueur qu’apporterait à la relance économique la généralisation de la traite des jeunes filles malgaches.

Une Nation est bien plus que la juxtaposition d’intérêts particuliers et antagonistes ; son développement nécessite un mélange équilibré entre une classe politique et une société civile qui ont chacune leur intelligence et leur rôle. Il faut reconnaître à Marc Ravalomanana la volonté d’avoir voulu rehausser le niveau global de la pensée en promouvant le leadership, en envoyant un grand nombre de personnes découvrir ce qui se passait à l’extérieur de l’île, en créant le National Leadership Institude of Madagascar... Mais les contradictions du personnage ont entraîné des dérapages qui ont fait qu’une part importante de la population a surtout gardé l’impression que ces formations étaient réservés aux Tiko boys et baby TIMs. S’il ne fallait retenir qu’un symbole de ces erreurs, ce serait celui d’une formation des maires dont la date coïncidait par trop opportunément avec celle d’un congrès du TIM.

Il reste qu’il ne peut pas y avoir de développement politique sans un semblant d’intelligentsia éclairée. Les assises régionales peuvent, par le nombre de leurs participants et le caractère studieux de ceux-ci, se prévaloir d’une crédibilité nettement plus forte que les foules du 13 mai ou d’Ankorondrano qui jusqu’ici cette année ont fait l’actualité. Mais quel pourcentage de ces participants sait apprécier le contenu d’une Constitution ou d’une Loi des Finances ? Afin que pouvoirs et contre-pouvoirs se respectent, afin que les convictions s’appuient également sur des savoirs, les reformatages de la classe politique et de la société civile malgache restent des chantiers à ouvrir.

30 commentaires

Vos commentaires

  • 2 juillet 2009 à 07:50 | Miary (#491)

    Dans un post de ce jour en réaction à une opinion libre de rom1 j’ai déjà signalé ce qui constitue l’enjeu de ces assises à savoir l’expression d’idées à soumettre à la discussion et à convaincre pour les faire admettre. Ce qui me parait essentiel c’est la mise en place de moyens permettant à tout un chacun de vérifier si les idées retenues par les assises se retrouvent bien dans les résolutions finales.

    Construire un « mieux d’Etat » est une obligation pour nous en dénonçant les dérives des régimes précédents et en mettant en place le suivi des bonnes idées émises dans les assises, passage obligé actuel pour faire avancer les idées et répondre aux préoccupations présentes.

  • 2 juillet 2009 à 07:53 | rajery (#2199)

    Cette analyse résume la situation de notre pays et constitue à mon avis une explication de nos dérives cycliques.

    Notre Etat a été dépourvu de valeurs ou de fondement devant dicter la conduite des affaires. Les « fils de » ou les « propriétaires de » qui ont pris les règnes n’ont pas eu la vision qui aurait transcendé notre communauté vers un monde meilleur, de même ce fameux député (il n’est pas le seul) n’aurait pas su apprécier la portée des autres lois n’ayant pas de lien direct avec le Toaka Gasy. Nous avons été piloté à vue au gré des inspirations de nos dirigeants. Avec ce contexte, il était normal que le taxi-brousse s’était embourbé dans son tunnel ou qu’un DJ s’improvise en Président après avoir destitué un Milkman.

    Admettons que parmi les fils du pays, il y a des gens lucides qui ont le sens du bien commun, qui ont une intelligence éclairée et désintéressée, ils peuvent être des universitaires, des autodidactes ou des Ikaky de nos fins fonds de campagne.

    Essayons de comprendre pourquoi ils n’ont pas su ou pu s’imposer au cours de ces dernières années,

    Trouvons les moyens de les faire sortir de leur bulle, et acceptons d’entendre les sagesses qui sortiront de leur bouche ; et nous y réaliserons un grand pas dans le chantier que nous devrons réaliser pour reformater la classe politique et la société civile malgache

  • 2 juillet 2009 à 07:56 | New Africa (#559)

    Merci Patrick pour cette réflexion pertinente sur le role de tout un chacun pour la fondation d’une nation solidaire, stable, engagée et prospère.

    En fait, voilà ma vision pour Madagascar dans le long terme. Je ne reproche pas grand chose au MAP sauf justement sa vision simplifiée ou simpliste de Madagascar (Madagascar naturellement...) naturellement écologique ou naturellement Moramora, naturellement passif, naturellement TIM un jour, naturellement HAT un autre etc.

    Il faudrait que nous cessions d’etre des moramora (léthargiques, moutons de Panurge , lache et traitres). Ce qu’a fait et ce que continue de faire l’armée Malagsy aujourd’hui qui est la vraie responsable de la tragédie actuelle est l’image nette des aspects dramatiquement négatifs de ce moramora Malagasy.

    Au contraire, ensemble prenons l’opportunité de cette crise sans précédent de coup d’Etat en plein XXI e siècle pour construire :
    1. une culture renouvelée Malagasy de SOLIDARITE (combattons ensemble et sincèrement les exclusions de tous genres contraires à la philisophie de cette ile : exclusion politique actuelle, exclusion sociale etc.ensemble nous pourrons certainement battre la pauvreté) ;

    2.une culture renouvelée de STABILITE et de continuité(construisons sur ce qu’a commencé nos perédecesseurs, nos voisins, ne rejetons pas tout et tout le monde, soyons persévérants dans l’effort, arretons de retourner nos vestes, arretons de changer de A à Z les programmes scolaires etc.) ;

    3.une culture renouvelée d’ENGAGEMENT (portons-nous volontaires pour résoudre les crises, pour combattre la pauvreté et assoir plus de justice sociale au sein des familles jusqu’au niveau supérieur de l’Etat) ;

    4.une culture renouvelée de PROSPERITE (osons croire ensemble que cette ile est vraiment riche et que ses populations peuvent avoir de meilleures conditions de vie avec plus de travail et d’organisation, redonnons-nous espoir et croyons qu’il y a de la place pour tout le monde ; croyons que Dieu donne la Prospérité un tant soit peu que nous croyons et que nous y travaillons)

    Bref, voilà ma vision pour la nouvelle Madagascar et j’en appelle à tous de commencer à voir plus loin, voir au-delà de cette crise et oser faire la Paix pour construire enfin ENSEMBLE la nation Malagasy.

    Vie la République de Madagascar ! Pour un Madagascar solidaire, stable, engagé et prospère. Cela dépendra de nous tous...ET QUE DIEU NOUS BENISSE !

    New Africa

    • 2 juillet 2009 à 09:46 | nicoud (#1446) répond à New Africa

      tout à fait d’accord avec le contenu du discours de new africa mais il manque les moyens de les mettre en place et surtout un contexte qui permet de les mettre en place ; pour qu’il y ait une quelconque avancée dans la mise en place d’un « mieux état » , il faut abattre la terreur qui règne au pays , car croyez vous que rajoelina entouré de charles et lilyson vont vous laisser suggérer une seule idée qui n’aura pas leur agrément !!!il faut prendre les problèmes dans l’ordre ; le 1er et le plus urgent c’est la dictature où la HAT enferme la population malgache car à ce rythme de terreur , personne n’osera plus bouger.

  • 2 juillet 2009 à 08:23 | Noue (#2427)

    C’est un peu triste à dire mais c’est presque devenu le chacun pour soi et Dieu pour tous.

  • 2 juillet 2009 à 10:09 | observatrice (#2065)

    on peut avancer en trébuchant, mais on peut avancer quand même, quand on le veut. Actuellement on a fait un bond de 30 en arrière, mais à bien y regarder, on se rend compte que certains acquis existent ;

    au sein de la population, être « fils de » n’est plus vraiment un critère d’éligibilité (voir les derniers scrutins présidentiels ) ; bien sûr, de savoir nager et louvoyer en eaux troubles leur permet encore de se maintenir au plus haut niveau ; mais la rencontre avec le public (élections ) les effraie tellement qu’ils feront tout , soit pour passer outre, soit pour les truquer

    certaines propositions des assises régionales semblent raisonnables, mais elles ne s’insèrent pas dans un projet solide à long terme et ressemblent plutôt à un saupoudrage qu’à un véritable traitement.

    Poser les postulats de base, pour un développement harmonieux , est indispensable , et affirmer qu’on ne peut pas se développer tout seul, mais avec l’autre en fait partie.

    Si on ne veut plus de ces politicards, eh bien , il faut s’investir, et ne pas leur laisser le champ libre, en occupant les places

    • 3 juillet 2009 à 00:53 | rom1 (#1140) répond à observatrice

      je le redis « observatrice »doit devenir participante...

  • 2 juillet 2009 à 11:00 | mpitily (#1212)

    Merci Patrick pour ces réflexions pertinentes et merci également aux vaillants participants à cette discussion fort intéressante. En effet, je dis bien vaillants car ce chantier est vraiment titanesque.

    Nous sommes tous d’accord sur l’objectif final et même ceux qui nous avaient gouverné le sont sûrement. Mais le véritable problème se trouve dans le comment nous sortir de ce bourbier dans lequel nos anciens dirigeants nous ont foutu avec la complicité passive de nous tous ?

    La pertinence d’une quelconque stratégie dépend surtout de la bonne compréhension du problème qui se pose et de son environnement mais pas de l’objectif à atteindre.

    Depuis 40 ans, nos dirigeants avaient fait exprès de ne pas éduquer et responsabiliser le peuple. Ils n’ont fait que profiter de son ignorance et de sa naïveté pour mieux l’infantiliser et le plumer. Ils avaient également profité de la pauvreté dans laquelle ils l’avaient plongé pour le corrompre à chaque élection (distribution de vivres et des gadgets aux électeurs, achat de la conscience des responsables étatiques pour modifier les résultats, ...).

    Les différentes crises que nous avions vécu ne sont en fait que l’expression d’une réelle envie de changement de la part du peuple. Malheureusement, jusqu’ici, le peuple attend toujours l’homme providentiel et sage qui aura le courage de mettre un terme à ces pratiques politiques du passé. Est-ce Andry Rajoelina ? je ne sais pas, l’avenir nous le dira. Seulement, quand je vois la bande de dinosaures et de fils de etc. qui gravitent autour de lui et qui le verrouillent même (essayez de prendre RV avec lui et vous verrez), je m’inquiète sincèrement.

    Quand je vois également les autres has been ou fils de has been qui, parait-il, représentent le peuple à la table de discussion avec la GCI, je suis tout simplement horrifié. Pauvres malgaches, à quand le vrai renouveau de notre système politique ?

    Mpitily.

    PS : une constitution si excellente soit-elle pourra-t-elle nous garantir un président digne de ce nom et un peuple responsable et adulte ? A suivre !

    • 2 juillet 2009 à 11:23 | mailomikaroka (#2508) répond à mpitily

      Salut mpitily ! lol

      A te lire, tu commences à prendre conscience du problématique HAT-TGV.

      - Aucun préparatif d’avant le coup d’état (sur coup de tête)

      - Aucun programme ni stratégie ni maîtrise sur la gestion du pseudo-transition (eny an-dalana mahita izay hatao)

      - le TGV est muselé par son entourage, ce n’est qu’un « ikelimalaza » qui au bout du compte sera conduit sur un bûcher.

      - où en êtes-vous concernant vos assises !? Dia ho tafatombina tokoa moa izany.

      Dia samia ho lava velona hifankahita.

    • 2 juillet 2009 à 13:46 | mpitily (#1212) répond à mailomikaroka

      Ris toujours cher ami, surtout que ton Ravalo fait partie des has been maintenant.

      Soyez réalistes et constructifs chers pro Ravalo, ne rêvez plus, Ravalo est parti et il en a eu pour son grade. Madagascar peut bien avancer sans lui non ?

      Contrairement à toi, je ne suis pas un fanatique aveugle. J’ai voté pour TGV en 2007 et je le soutiens encore jusqu’ici mais je n’irai pas jusqu’à dire que je le soutiendrai les yeux fermés quoiqu’il arrive. Je voterai pour lui s’il tient sa parole (tsy hivadika amin’Andriamanitra aho) et autant que possible, je n’hésiterai pas à le critiquer dans le but de l’aider à tenir sa parole (n’en déplaise à Ndimby).

      Ce qui est sûr, je ne voterai plus jamais pour un de ces has been.

    • 2 juillet 2009 à 14:03 | mailomikaroka (#2508) répond à mpitily

      - Primo : où est-ce que t’as guetté (nitily)et appris que je suis un pro-Ravalo ?

      - Secundo, mets toi dans ton coco que être pour le retour de l’ordre constitutionnel ne signifie pas être pour Ravalomanana, au moins l’aurais-tu compris ?

      - Aider le TGV ? en a-t-il besoin ? je pense pas ! Vas voir plutôt dans ses entourages

      - Je réitère ce que j’avais dis ailleurs, il y a plein d’incohérence dans tes propos mpitily.

  • 2 juillet 2009 à 12:01 | rota rakotomalala (#2628)

    Bonjour à tous,

    Je vous invite à lire ceci : The Truth about Relativity, un extrait du chapitre I du livre de Dan Ariely, Economiste comportemental, « Predictably irrational ».
    Vous vous rappelez ? Celui qui répond à la question : « Contrôlons nous nos décisions ? »

    Je sais, ça va vous sembler complètement hors sujet mais je vous mets l’article entier afin que vous puissiez voir pourquoi je l’ai mis…

    Excerpted from Chapter 1 – The Truth About Relativity

    One day while browsing the World Wide Web (obviously for work-not just wasting time), I stumbled on the following ad, on the Web site of a magazine, the Economist.

    I read these offers one at a time.

    The first offer-the Internet subscription for $59- seemed reasonable.
    The second option-the $125 print subscription-seemed a bit expensive, but still reasonable.
    But then I read the third option : a print and Internet subscription for $125. I read it twice before my eye ran back to the previous options.
    Who would want to buy the print option alone, I wondered, when both the Internet and the print subscriptions were offered for the same price ? Now, the print- only option may have been a typographical error, but I suspect that the clever people at the Economist’s London offices (and they are clever-and quite mischievous in a British sort of way) were actually manipulating me.
    I am pretty certain that they wanted me to skip the Internet- only option (which they assumed would be my choice, since I was reading the advertisement on the Web) and jump to the more expensive option : Internet and print.

    But how could they manipulate me ? I suspect it’s because the Economist’s marketing wizards (and I could just picture them in their school ties and blazers) knew something important about human behavior : humans rarely choose things in absolute terms. We don’t have an internal value meter that tells us how much things are worth. Rather, we focus on the relative advantage of one thing over another, and estimate value accordingly. (For instance, we don’t know how much a six- cylinder car is worth, but we can assume it’s more expensive than the four- cylinder model.)

    In the case of the Economist, I may not have known whether the Internet- only subscription at $59 was a better deal than the print- only option at $125.

    But I certainly knew that the print and-Internet option for $125 was better than the print- only option at $125. In fact, you could reasonably deduce that in the combination package, the Internet subscription is free ! “It’s a bloody steal-go for it, governor !” I could almost hear them shout from the riverbanks of the Thames.

    And I have to admit, if I had been inclined to subscribe I probably would have taken the package deal myself. (Later, when I tested the offer on a large number of participants, the vast majority preferred the Internet- and- print deal.)

    So what was going on here ? Let me start with a fundamental observation : most people don’t know what they want unless they see it in context. We don’t know what kind of racing bike we want-until we see a champ in the Tour de France ratcheting the gears on a particular model. We don’t know what kind of speaker system we like-until we hear a set of speakers that sounds better than the previous one. We don’t even know what we want to do with our lives-until we find a relative or a friend who is doing just what we think we should be doing.

    Everything is relative, and that’s the point. Like an airplane pi lot landing in the dark, we want runway lights on either side of us, guiding us to the place where we can touch down our wheels.

    In the case of the Economist, the decision between the Internet only and print- only options would take a bit of thinking. Thinking is difficult and sometimes unpleasant. So the Economist’s marketers offered us a no-brainer : relative to the print-only option, the print- and- Internet option looks clearly superior.

    • 2 juillet 2009 à 13:35 | niry (#210) répond à rota rakotomalala

      Autrement dit, au pays des aveugles les borgnes sont des rois. Le malgache en tant qu’insulaire ne peut se comparer qu’aux autres malgaches avec son fihavanana, son moramora ou sa conception de la démocratie, sauce malgache (ca c’est la valeur absolue). Pour se dépasser, ou -ô utopie ! - dépasser les autres, il faut se comparer à ces autres.
      Donc donner l’opportunité encore et encore aux malgaches de sortir de leur île perdue et voir ce que font les autres. (cà c’est la valeur relative) Vive le backbone aussi pour cela ! C’est ce que Ravalo avait compris, mais il aurait dû envoyer plus de colonels du capsat, hors du territoire malgache..

      On ne peut comprendre les choses et prendre de bonnes décisions qu’en les comparant entre elles. L’île Maurice l’a compris, certains attardés malgaches, non.

    • 2 juillet 2009 à 14:50 | rota rakotomalala (#2628) répond à niry

      niry,

      si je fais partie des « certains malgaches attardés » dont tu parles, ce n’est pas grave...

      je crois qu’il y a incompréhension entre ce que j’ai mis et ce que tu réponds.

      je ne cherche pas forcément à faire adhérer les gens à mes opinions mais traiter les autres d’attardés quand ils ne sont pas du même avis que soi, c’est vraiment trop nul...

    • 2 juillet 2009 à 15:50 | rota rakotomalala (#2628) répond à rota rakotomalala

      niry,

      pour dire la vérité, c’est moi qui n’ai pas compris ton commentaire en réponse au mien.

      et peut être que mon post n’avait pas à être mis sur cet édito

      j’aurais dû rajouter à mon titre « Plus de deux options sont nécessaires... lors des élections d’un Président pour diriger un Etat de droit »

  • 2 juillet 2009 à 13:11 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    Sujet très intéressant !!!!Mais j’observe une période de silence jusqu’à la fin des assises régionales.Basile RAMAHEFARISOA(2)22ramahefarisoa

    • 2 juillet 2009 à 13:26 | mailomikaroka (#2508) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      lol

      - babazy à court d’idée ou dépassé par les évènements.

      - t’as raison, vaut mieux que tu te mures dans le silence que de rabibocher des inepties.

      - reprends ton souffle car t’en auras besoin, mdr, t’es pas au bout de tes surprises.

      Makà aina mitombitombina ’(assises) fa ny mitontotontona ho avy tsy ho ela.

      2 x 22 = 44 bientôt zéro.

      Bon repos babazy !

  • 2 juillet 2009 à 15:11 | Mihaino (#1437)

    Merci et Bravo Patrick...C’est ton edito que j’ai lu en premier ce matin mais il m’a fallu le relire afin de bien comprendre le contenu...

    Bon courage et bonne continuation à vous tous : Patrick, Rom1,Valis...
    J’ai donné mes opinions aujourd’hui sur la très belle analyse historique de VALIS...Il est vrai que certains responsables actuels ne sont pas encore nés en 1972 et je leur recommande vivement d’apprendre notre vraie histoire afin de mieux comprendre avant d’agir...

    Comme je ne suis pas infaillible comme tout être humain, je peux me tromper.
    Si oui, MEA CULPA...

  • 2 juillet 2009 à 15:50 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    Comme c’est bien dit !

    L’on se demande apres lecture mais pourquoi Madagasikara apres 50 ans ’d’indépendance’ soit toujours le pays le plus pauvre du monde ?

    Pourquoi , apres 50 ans de constitutions ’reconstitutionnées’ (si je ne m’abuse à ce rythme nous dépasserons facilement la 10 ème république) , nous éprouvons toujours le besoin de ’toiletter’ cette ’bète’ et qu’il y a encore 50°/° d’analphabètes
    chez nous
     ?
    OUI pourquoi y a t’il ce ’fossé’ énorme
    entre les intellectuels et la masse à
    qui on fait ’gober’ n’importe quoi ?

    Pourquoi cette ’masse’ n’a jamais voulu faire une différence entre un politicard ’Tsirananien’ et un politicard ’fozaoranien’ ?

    Pourquoi pour cette ’masse’ c’est toujours Belphégor qui hante leur imagination ?

    J’entends dire que ces assises sont un tournant majeur ... pour QUI ?????

  • 2 juillet 2009 à 15:53 | maminah (#2788)

    Je tenais à vous féliciter de la qualité de cette tribune. Si l’élévation des débats tranche avec les autres forums où l’invective a plutôt tendance à se lâcher, la sincérité des ambitions et le désir de construire concrètement lui donnent un cachet qui adhère.

    Je voudrais quant à moi rebondir sur ce que Patrick appelle« la déchéance des ambitions républicaines ». Cette bâtardisation de nos institutions n’est-elle pas plutôt l’avatar d’une déliquescence plus profonde et plus générale, dont on peut faire remonter les racines à la Seconde République ? Patrick ne me contredira pas, puisqu’il évoque lui-même« une ou deux générations d’hommes et de femmes, au tournant des années 60, au sein desquels prévalait le sentiment très fort qu’une Nation se construit sur des valeurs et un Etat de droit... »
    Cette IIè République qui a procédé à une décérébration méthodique de toute une génération, à travers un système éducatif d’une indigence coupable, je dirais mutilante. De façon primaire et pour le moins agressive, il nous a confisqué ce « petit supplément d’âme » dont nous avons besoin pour nous élever et développer notre esprit créatif, en nous abreuvant inlassablement des préceptes ineptes et paranoïaques du « Petit livre rouge », qui n’a jamais aussi bien mérité son épithète.

    A cet égard, l’avènement de Zafy a pu être accueilli comme une bouffée d’oxygène, tant Ratsiraka nous a étouffés par cet ostracisme culturel qui confinait à l’autisme. Quarante ans après, on n’arrive pas encore à s’en relever dans aucun aspect de la vie de la nation.

    Pour changer véritablement nos institutions, il faudra faire la part belle à l’instruction. Et là aussi, le chantier est immense, à donner le vertige...

  • 2 juillet 2009 à 16:00 | Boto (#1954)

    Tsy azo amidy sy tsy azo aondrana ny rano izao hoy ny sasany.

    Fa azo namidy sy naondrana ny OLIMPIKO sy ny EAU VIVE. rehefa hampanambola an’i le8 sy ny forongony dia nangina ny Hasin’i Madagasikara fa rehefa hampidi-bola ho an’ny fanjakana @ alalan’i hat ny rano dia tsy azo atao hoy izy ireo fa lovan’ny taranaka Malagasy ny rano. Fa tsy ny harena anaty tany, ambony tany ary an-dranomasina rehetra, moa va tsy lovan’ny Malagasy avokoa izany ???????????????? Fa nianatra taiza ireo mpikambana ao amin’ny Hasin’i Madagasikara ireo ???? Sa rehefa mahazo vola kely avy any amin’ny sasany dia miteniteny foana.

    Misy ny Tiako i Madagasikara dia izao misy ny Hasin’i Madagasikara, dia inona indray ny manaraka. Mahaiza mionona na dia izany aza tim sy ny forongony.

    • 2 juillet 2009 à 17:25 | mailomikaroka (#2508) répond à Boto

      - mamon’ny zava-mahadomelina angaha i boto no resaka tsy misy hidiran’izay voalazan’ny « édito » no noresahany !?

      - fanina sa ..... !?

      - rehefa tsy zaka dia hajanony e !

  • 2 juillet 2009 à 16:20 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    Maminah vient de mettre le doigt sur le ’noeud’ qui a entrainé Madagasikara et les malagasy dans ce ’gouffre’

    Serons nous assez intelligents pour ne pas ’tomber’ dans les mèmes travers ?

    J’ai une question qui me taraude l’esprit

    Apres avoir lu beaucoup de réflexions , de propositions venant d’individus et de groupes

    ET SI L’ARMEE MALAGASY SE MET EN TRAVERS DE LA SOCIETE CIVILE
    (PUISQUE , ET C’EST UNE PREMIERE DANS LE MONDE , CETTE ARMEE A EU UNE ASSISE SPECIFIQUEMENT MIARAMILA) ET CONFISQUE TOUS LES POUVOIRS ... QUE SE PASSERA
    T’IL ???????

    • 2 juillet 2009 à 17:26 | dieg (#2041) répond à Rakotoasitera Fidy

      Tant qu’on a pas un contre pouvoir et une opposition efficace,on fera du sur place ou marche arrière

  • 2 juillet 2009 à 17:37 | hafatra (#1895)

    Inona no mahasamihafa ny fanjakana sy ny fitondrana ? Aminay olontsotra dia toa mitovy ihany izany.Izany hoe olona na antokon’olona na zavatra tsy takatra ,kanefa mampitsiriritra !
    Hatramin’ny fahazazana ka mandrak’androany dia mifangaro foana aminay ny atao hoe solontenam-panjakana , ny fanjakana, ny fitondrana,ny olom-boafidy .....ireo olona na antokon’olona ireo dia andrasana foana « hanome » zavatra(fisondrotan-karama,lalana,sekoly,herin’aratra....)

    ary tsy mahatsiaro mihitsy anefa izahay fa ao anatin’izany fanjakana izany , anisan’izany fanjakana izany,manorina sy miaro an’izany fanjakana izany .
    Ilay hoe izahay voalazako eto dia ny 95%-n’ny vahoaka malagasy .

    Dondrona sy vendrana tokoa izahay kanefa atao ahoana moa fa izay no zava-misy .
    Handroso Madagasikara rehefa mba mahazo fahaizana kely izahay ka mahatsapa fa tsy natao hamoritra sy hanapepo anay ny fanajakana satria izahay koa dia mba fanjakana....

  • 2 juillet 2009 à 20:41 | rasoa (#1766)

    Merci à Patrick, félicitation pour l’article qui de plus est facilement saisissable.

    Ce que je ressens à ce moment ? La HAT me fais vivre dans une nation à la cobbaye, parsemée de bcp de mensonges.

  • 2 juillet 2009 à 22:02 | Boto (#1954)

    Ho an’i mailomikaroka,

    impiry miova pseudo aloha i mailomikaroka hatramin’ny nionganan’ny dadan’ialahy izay ?????

    Sao dia ny ray amandrenin’ialahy no mamon-drongony ka izaho no lazain’ialahy fa mamo.
    Angaha misy resaka edito sy tsy edito izany eto fa samy miteny izay tiany hotenenina. Efa tsy nahazo niteny izahay tamin’ny andron’ny laisany dia avelao hiteny fa tsy andron-n’i le8 intsony izao.

    Efa apetrapetrak’i le8, ampanantenaina ny tsy misy mbola mandany andro eto ihany. maninona raha manao zavatra hafa ???

    Ary i le8 efa mamo-na yaourt no mbola mitonantonana any Lybie any. Efa nahantona tamin’ny UA i Madagasikara ka mbola mi-geste amin’ny Magro hoe any Lybie ihany nedala. MAMPIHOMEHY e !!!! dia mihoraka daholo ny magroistes sy ny forumistes tim toa an-dry Mailomikaroka seza fa hoe any i le8. fa maninona tsy sahy miala ao Afrika ao ????????? Efa ataon’ny filoham-pirenena eran-tany fihomehezana, iny indray le le8 hoy ny olona, tsy mahalala menatra intsony, mpandainga ampahi-be maso....

    • 3 juillet 2009 à 10:19 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à Boto

      BOTO !!!vous avez bien cerné ce pseudo :« mailomikaroka ».A bientôt.
      Basile RAMAHEFARISOA(2)22ramahefarisoa

    • 3 juillet 2009 à 12:01 | mailomikaroka (#2508) répond à Boto

      - Charte des commentaires
      - Règles de base :
      · Respectez l’organisation des thèmes proposés.
      Respecter l’esprit des discussions engagées

      ô lety ry boto a ! tsy izao no namorona ireo fa vakio ao @ CHARTES DES COMMENTAIRES. RAHA TOA KA TSY AZON’IALAHY NY DIKANY DIA VONONA AHO HANAZAVA AZY @ IALAHY.

      Mba omeo etoana hoe iza avy ireo pseudos nentiko teto, tsy olana raha marina fa raha tsy misy porofo dia aza miteniteny foana toa adala.

      lol

  • 4 juillet 2009 à 21:07 | Boto (#1954)

    Mailomikaroka a,

    Aza mihevi-tena fa ianao irery no manan-tsaina sy nahavita fianarana ka ianao no handeha hampianatra ny olona eto amin’ny forum. olona manana ny maha-izy azy ny aty na dia misalotra ny solon’anarana Boto sy mampiasa ny tenin-drazana ho fifandraisana eto aza, io toe-tsaina io ihany no namotika anareo tim. un certain le8 manao « ialahy » an’ireo Jeneraly sy Minisitra.....sns..Ka na dia Minisitra tsy te-hametra-pialana aza lasa miandry occasion mba hanaovana izany. ny Jeneraly moa dia efa ireny niaraha-nahita ireny. tsisy resaka capsat intsony izao fa efa mitambatra sy miray hina ny tafika fa tsy hamerina an’i dada8 ; ka dia mazotoa ry Mailomikaroka a ary aza manam-be leisy e !! mahaiza mionona fa izay no lahatra. Boto.

    Raha manan-tsaina ise dia teneno i le8 mba hody any an-tanindrazana fa miandry azy ny fonjan’i Tsiafahy

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