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mardi 26 août 2025
Antananarivo | 11h36
 

Editorial

Gaza, Madagascar et l’éthique de l’indignation

mardi 26 août | Lalatiana Pitchboule |  221 visites  | 1 commentaire 

Ou « Si j’étais un philosophe politique…« 

Quand le silence devient complice

Il y a des sujets dont on peut parler, mais seulement à voix basse. C’est un air connu. Ainsi en va-t-il du sujet de Gaza dans la diplomatie malgache : la Grande Île a voté, à l’ONU, pour un cessez-le-feu humanitaire, pour la libération des otages et la protection des civils, s’alignant sur la majorité africaine et internationale. Mais ce vote s’est fait sans éclat, sans déclaration tonitruante, sans communication officielle appuyée… Le grand communicateur sait ainsi parfois se taire …

Pourquoi ? On s’entend bien… Parce qu’il fallait ménager les équilibres : ne pas froisser Israël (et remettre en question les derniers projets et autre Agropole) et les États-Unis, tout en restant fidèle au consensus africain, européen et onusien. La politique gasy dans toute sa splendeur : l’art de dire oui en murmurant pour que personne n’entende vraiment.

Ce même silence prudent se retrouve sur un autre front, plus proche et pourtant tout aussi tragique : celui de la pauvreté et des inégalités à Madagascar. Chacun sait leur ampleur, chacun en mesure le coût humain. Mais dans le discours formel, ces réalités restent souvent atténuées, diluées dans des promesses de développement… Ou effacée derrière les slogans de l’Émergence quand elles ne sont pas utilisées pour faire de l’image lors de pseudos campagnes électorales … Ou embarquées dans les cabines de téléphériques … On peut en parler, certes mais, là encore, plus discrètement que ça, tu meurs

Cette double occultation— Gaza au nom du pragmatisme en diplomatie internationale, la pauvreté au nom de la légitimité politique qui fuit ses responsabilités — nous place devant une question : pourquoi les gouvernements choisissent-ils la discrétion là où l’éthique commanderait de parler fort ? Realpolitik, nous répondra-t-on.

Mais comment nous, citoyens, intellectuels ou militants, pouvons-nous réhabiliter la voix de notre humanité là où règne la prudence calculée ?

Indignation et universalité : quand les images nous rattrapent

Certaines images marquent et devraient nous empêcher de dormir… Moi, personnellement, elles m’empêchent (souvent) de dormir… À Gaza, ce sont les immeubles réduits en poussière, les hôpitaux bombardés, les personnes les plus vulnérables et les enfants fauchés, mutilés… Ce sont les émeutes de la faim …. C’est l’horreur immédiate, brutale, médiatisée : un peuple soumis à la guerre et à un régime d’occupation qui confine au génocide. On regarde les caméras tourner… et on s’indigne… ( [1])

À Madagascar et dans tant d’autres pays africains, sans les caméras en continu, les images ne montrent (pas toujours) ni explosions, ni destructions, ni amputations. Mais « seulement » des visages d’enfants creusés par la faim, des mères sans abri, des paysages urbains délaissés et pollués, des familles du Sud face au Kere. Ici, la mort avance à bas bruit… Pas de breaking news pour annoncer qu’un enfant malgache vient de mourir d’un manque de soins médicaux.

Et quand Israël parle de mensonge quant à la famine à Gaza, le pouvoir malgache menace les journalistes qui enquêtent sur les morts suspectes d’Ambohimalaza. On n’a pas besoin d’aller au Moyen Orient pour rencontrer le cynisme le plus révoltant … « on a les mêmes à la maison ».

Ces deux réalités ne doivent jamais être confondues. On ne s’y trompera pas. Rien n’équivaut à l’horreur d’une guerre et aux massacres collectifs qu’elle entraîne. Mais Gaza et Madagascar posent, chacune à sa manière, une même question fondamentale : que vaut une vie humaine dans l’ordre des choses de ces grands ? Et pourquoi certaines vies font- elles plus de bruit que d’autres quand elles s’éteignent ? Quoiqu’on peut parfois se demander si un équivalent de l’arme de la faim mise en oeuvre par Israël à Gaza n’est pas ici, à, Madagascar, délibérément utilisée pour conférer à qui on sait plus de pouvoir de manipulation des masses pauvres.

Spinoza décrivait l’indignation comme un affect politique puissant : la douleur ressentie devant l’injustice faite à autrui. Nous nous indignons devant Gaza, parce que la violence est insoutenable et qu’elle passe en boucle sur nos écrans. Nous nous indignons aussi, parfois, devant la pauvreté endémique, quand ses visages nous apparaissent trop proches ou quand un reportage nous rappelle brutalement la réalité.

Mais l’indignation seule est fragile : elle monte avec les images insupportables, puis retombe avec la prochaine actualité. Aujourd’hui Gaza, demain l’Ukraine, après-demain le Soudan… Et Madagascar ? Madagascar reste dans l’angle mort de l’indignation mondiale. Pas assez spectaculaire, pas assez géopolitique, pas assez… vendeur. La misère semble trop souvent rester dans l’angle mort des préoccupations du pouvoir malagasy au bénéfice de ses enjeux d’image … et d’enrichissement personnel.

La vraie éthique commence quand l’indignation se transforme en responsabilité. Quand on arrête de zapper entre les tragédies pour comprendre ce qui les relie.

La dignité comme fil rouge : au-delà des apparences

Si l’on cherche le point commun entre ces situations, il se trouve certainement dans la notion de dignité. Il ne s’agit toutefois pas de la dignité de façade qu’on brandit dans les discours officiels. Il s’agit de la vraie dignité, celle qui reconnait que chaque personne a une valeur en soi, inaliénable, qui ne dépend ni de sa richesse, ni de sa force, ni de son utilité sociale…. Ou politique. Elle ne s’accorde pas, elle ne se mérite pas : elle est inhérente au simple fait d’être humain.

À Gaza, c’est le droit même d’exister, en sécurité, qui est bafoué. Les populations civiles sont réduites à des cibles, utilisées comme levier dans un conflit de forces asymétriques. On les bombarde au nom de la sécurité, on les affame au nom de la stratégie, on les déplace au nom de la nécessité militaire. Résultat : des vies humaines transformées en variables d’ajustement géopolitique.

À Madagascar, c’est le droit à un minimum vital qui semble nié : le droit de manger à sa faim, d’apprendre, de se soigner, de construire une vie digne. Ici, pas de bombes, mais un abandon qui revient au même scandale : considérer certaines vies comme secondaires.

Quand 75% de la population vit sous le seuil de pauvreté, quand l’espérance de vie stagne là où elle stagne, quand l’accès à l’eau potable reste un luxe pour des millions de Malgaches… on peut se demander où est passée le respect de cette fameuse dignité humaine dont parlent si bien nos dirigeants.

Kant énonçait de manière fondamentale : « Traite l’humanité toujours comme une fin, et jamais seulement comme un moyen. ». Certains devraient retourner à l’école. Et apprendre à compter au passage. Au lieu de se faire délivrer des ceintures de flanelle de Karaté

Gaza et Madagascar nous rappellent ensemble cette évidence dérangeante : trop souvent, des peuples entiers sont traités comme des moyens. Moyens de pression géopolitique pour les Palestiniens, moyens statistiques pour obtenir de l’aide internationale pour les Malgaches, moyens pour maintenir un système économique inégalitaire qui arrange bien du monde. Dans les deux cas, la personne disparaît derrière les logiques de puissance de certains.

Ethique et inégalités : quand la violence devient ordinaire

La guerre choque parce qu’elle est immédiate, visible, sanglante. La pauvreté, elle, tue en silence. Et pourtant, d’un point de vue éthique, le scandale est le même : des vies humaines condamnées.

Redonner tout son sens au respect de la dignité de l’homme et son corollaire, réduire les inégalités, ne relèvent pas seulement de la sphère économique. Il s’agit d’une exigence morale à laquelle nous ne pouvons pas renoncer : avons-nous le droit de tolérer l’intolérable sous prétexte qu’il est ordinaire ?

Si la guerre met en péril le droit à la vie, la pauvreté nie le droit à une vie digne. La Déclaration universelle des droits de l’homme ne parle pas seulement du droit d’exister, mais aussi du droit à l’éducation, au travail, à la santé, au bien-être. Autrement dit, elle fait de l’égalité réelle de conditions un impératif. Pas juste une aspiration, un impératif.

Il ne s’agit pas d’établir un parallèle simpliste entre bombes et faim. On s’entend bien… La guerre est une violence extrême, un crime politique qui appelle une réponse immédiate. Mais la pauvreté extrême et les inégalités structurelles sont une autre forme de violence ? plus diffuse, mais tout aussi éthiquement intolérable.

Cette violence-là, on la tolère parce qu’elle ne fait pas de bruit. Parce qu’elle s’habille de fatalité économique, de contraintes budgétaires, de réalisme politique. Parce qu’il est plus facile de pleurer sur les victimes de Gaza que de remettre en question un système économique mondial qui maintient Madagascar dans la dépendance.

Gaza nous rappelle l’urgence de la paix. Madagascar nous rappelle l’urgence de la justice sociale. L’éthique nous oblige à tenir les deux ensemble, même si c’est inconfortable.

Solidarité comme exigence éthique et politique : au- delà des bons sentiments

Face à l’injustice, l’indignation ne suffit pas : elle doit devenir solidarité. Mais attention, pas la solidarité de façade qu’on exhibe dans les galas de charité ou les campagnes de communication. La vraie solidarité, celle qui coûte.

La solidarité n’est pas une charité qui apaise les consciences en distribuant quelques miettes. Elle est une responsabilité active, qui s’ancre dans la conviction que ma liberté et ma sécurité n’ont de sens que si l’autre peut aussi vivre libre et digne. C’est révolutionnaire comme idée, non ?

À Madagascar, cette idée est au cœur du fihavanana : ce lien social qui nous rappelle que nul ne vit pour soi seul, et que le sort de l’un engage la communauté entière. Dans le monde arabe, l’Oummah exprime une conviction proche : l’injustice contre un peuple est une injustice contre l’humanité entière. Belles paroles… mais qu’est-ce qu’on en fait concrètement ?

Ces principes culturels rejoignent l’éthique universelle : la solidarité est le seul antidote à la négation de la dignité humaine. C’est pourquoi la mobilisation internationale pour Gaza devrait trouver un écho dans la mobilisation nationale et continentale contre les inégalités. Mais voilà, c’est plus facile de manifester pour une cause lointaine que de remettre en question les privilèges du quotidien.

Prenons l’exemple malgache. Combien de ceux qui s’indignent (à juste titre) du sort des Palestiniens s’indignent-ils aussi du fait que leurs compatriotes n’ont pas accès à l’eau potable ? Combien de ceux qui dénoncent l’occupation de Gaza dénoncent-ils aussi l’accaparement des terres malgaches par des intérêts étrangers ? Combien de ceux qui réclament justice pour les victimes de bombardements réclament-ils aussi justice pour les victimes de la malnutrition ?

La solidarité véritable exige de sortir du confort de l’indignation sélective. Elle demande de comprendre que les mécanismes qui produisent l’injustice à Gaza et l’injustice à Madagascar ne sont pas si différents : logiques de domination, instrumentalisation des populations, priorité donnée aux intérêts géopolitiques ou économiques sur les droits humains.

Mais cette solidarité-là dérange, parce qu’elle oblige à regarder en face nos propres contradictions et nos propres complicités.

L’éthique de la cohérence : sortir de l’hypocrisie confortable

Notre époque souffre d’une incohérence morale chronique. Certains crient justice pour Gaza, mais détournent le regard du sordide d’Andavamamba … Quand d’autres qui disent être choqués de la pauvreté et des inégalités, restent silencieux devant les massacres lointains…. Est-ce vraiment normal ?

Cette schizophrénie éthique en arrange bien certains. C’est celle-là même qui bâtit des bonnes consciences à peu de frais à coups de réseaux sociaux, de posts Instagram ou FB… Mais qui ne change rien. L’indignation n’est plus qu’un produit de consommation comme un autre.

L’éthique véritable exigerait d’élargir le périmètre de notre compassion. Elle demande de comprendre que la lutte contre l’oppression, où qu’elle se trouve, participe d’un même combat. Non pas pour confondre toutes les situations ? chaque contexte a sa singularité ? mais pour refuser la hiérarchisation des vies humaines.

Hannah Arendt avait diagnostiqué le mal radical : rendre des vies « superflues ». À Gaza, ce mal prend la forme d’un génocide programmé. À Madagascar, il prend la forme d’un abandon structurel organisé. Deux réalités différentes, mais qui posent la même exigence : refuser que des vies soient traitées comme insignifiantes.

Cette cohérence dérange. Elle oblige à sortir du confort de l’indignation sélective. Elle force à reconnaître que le système qui permet à certains de vivre dans l’opulence pendant que d’autres crèvent dans la peur et la misère, quand ce n’est pas sous les bombes, n’est pas un accident de l’histoire… Il s’agit d’ une construction politique qu’on devrait pouvoir déconstruire … A condition de le vouloir profondément.

À Madagascar, cette cohérence impliquerait de reconnaître que la « géopolitique du pauvre » dans laquelle s’enlise le pays n’est pas une fatalité. Reconnaître que les accords léonins avec les multinationales ou certaines puissances étrangères, que la dépendance aux bailleurs de fonds, que la corruption endémique… tout cela participe du même système qui maintient et entretient les inégalités.

Il est peut-être plus facile de pleurer sur Gaza que de remettre en question les mécanismes qui maintiennent Madagascar dans la pauvreté. Plus facile de s’indigner de l’occupation militaire (sans minimiser le moins du monde son horreur absolue) que la domination économique. Et plus simple de s’indigner contre la violence visible que contre la violence structurelle.

Politique et responsabilité : passer des mots aux actes

L’éthique sans politique reste impuissante. C’est une évidence qu’on préfère oublier. Il ne suffit pas de s’indigner, ni même de proclamer des valeurs dans des déclarations lénifiantes. Il faut traduire cette éthique en décisions, en institutions, en choix concrets…. En responsabilités… Et là, ça se complique.

Pour Gaza, cela signifie œuvrer pour une paix juste qui reconnaisse la dignité des Palestiniens, au-delà des rapports de force… Et au-delà de l’émotion. Mais QUI a vraiment intérêt à cette paix ? Pas les marchands d’armes, pas les extrémistes des deux bords, pas les puissances qui utilisent le conflit pour leurs propres agendas géopolitiques… Et surtout pas les politiques qui défendent avant tout leur survie au détriment des peuples.

Pour Madagascar et l’Afrique, cela signife construire des politiques courageuses qui réduisent réellement les inégalités : investir massivement dans l’éducation, la santé, la protection sociale, au lieu de se contenter de réformes de façade ou de dépendre éternellement des inancements extérieurs. Et ici, en miroir, QUI a vraiment intérêt à ce que Madagascar sorte de la dépendance ? Pas les multinationales qui exploitent ses ressources, pas les bailleurs qui maintiennent leur influence par l’aide conditionnée … Et surtout pas les élites locales qui profitent ad nauseam du système.

La responsabilité ne relève pas seulement des États. C’est aussi celle des élites, des sociétés civiles, des diasporas, des citoyens. Mais là encore, il faut sortir des discours convenus. La diaspora malagasy envoie chaque année des centaines de millions de dollars au pays sous forme de transferts. C’est bien. Mais est-ce que ces transferts transforment structurellement l’économie malgache ? … Ou bien ne font-ils que maintenir le statu quo en entretenant des logiques de survie sans remettre en question le système ?

La solidarité doit devenir une pratique quotidienne, pas seulement un slogan qu’on sort dans les moments de crise. Cela implique des choix concrets. Ces choix ont un coût. Ils nous obligent à sortir de notre zone de confort… A remettre en question nos privilèges … A accepter que la justice pour les autres puisse impliquer moins de confort pour nous-mêmes… L’accepter, l’assumer, serait en soi révolutionnaire.

Conclusion : Tenir ensemble, ou l’art de ne pas se mentir

Gaza et Madagascar ne sont pas comparables : une guerre n’est pas une pauvreté, un génocide n’est pas une inégalité. On s’entend bien… Mais Gaza et Madagascar se reflètent dans le miroir éthique : elles nous rappellent que l’indignation n’a de sens que si elle débouche sur une responsabilité universelle.

On jugera notre époque non pas sur la force de nos discours, mais sur la cohérence de nos engagements. Et là, on risque de ne pas être beaux à voir.

Aurons-nous su regarder Gaza et Madagascar avec les mêmes yeux, sans minimiser l’horreur de l’un ni banaliser la misère de l’autre ? Aurons-nous su sortir de l’indignation sélective qui en arrange tant ?

Aurons-nous su traduire notre indignation en responsabilités, en actes de solidarité, en politiques justes, en choix de courage ? Aurons-nous su bâtir une éthique politique qui refuse de sacrifier un seul individu ? Ou aurons-nous entretenu ces logiques qui hiérarchisent les vies humaines selon leur utilité géopolitique ou médiatique ?

Stéphane Hessel nous l’avait rappelé : « La pire des attitudes, c’est l’indifférence. Dire ‘je n’y peux rien, je me débrouille’, c’est perdre l’une des qualités essentielles de l’homme : la faculté de s’indigner et l’engagement qui en découle. »

Parce que Gaza et Madagascar nous regardent. Et elles attendent autre chose que nos indignations de salon.

Patrick Rakotomalala (Lalatiana PitchBoule) - Août 2025
« Parce qu’il faut bien que quelqu’un dise ce que tout le monde pense tout bas… »

Les Chroniques de Ragidro

Notes

[1Révulsé et révolté à la pensée d’un ami et ancien élève, journaliste de AL Jazeera qui a été assassiné avec ses collègues sous leur tente par un bombardement israélien il y a deux semaines. Hommage profond. Et colère immense

1 commentaire

Vos commentaires

  • 26 août à 10:17 | citoyendumonde (#4292)

    Vendredi dernier, l’équipe barea de Madagascar arrive en demi-finale et les gens sortent avec leurs casseroles pour manifester leur joie.
    Ils rentrent chez eux il n’y a ni eau ni électricité, c’est leur quotidien et ils ne se révoltent pas. La diaspora est indignée en voyant la situation misérable du pays mais les locaux, j’ai l’impression qu’ils s’y plaisent.
    Ce soir, qu’est-ce qui va encore se passer ?
    Lalatiana Pitchboule, nous sommes foutus. Quand l’autre il dit que le malgache est heureux avec 100€ par mois, il a très bien compris comment on fonctionne dans ce pays.
    J’espère que cette aventure barea s’arrête ce soir sinon l’autre va encore affréter un avion pour aller voir la finale et cette dépense faramineuse, qui c’est qui va payer ?

    Répondre

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