Le secteur bancaire est un secteur très dynamique. Il n’a cessé d’évoluer dans le temps mais une partie de sa structure résulte de son histoire. 4 divisions principales marquent cette évolution :
L’après colonialisme
Les pays sortent à peine de la colonisation. La structure bancaire reflète une dépendance très marquée à l’ancienne métropole. Les banques sont à capitaux majoritairement français, mixtes (associant les investisseurs français et l’Etat), ou exceptionnellement appartiennent intégralement à l’Etat. Ce fut le cas de Madagascar à partir de 1976. On remarquait notamment la naissance des banques de développement qui étaient orientées vers le financement des infrastructures de l’Etat.
Ce système a bien opéré pendant 10 ans. Mais l’absence d’une initiative d’innovation de la part de ces banques conduisait à la dégradation de leur situation.
A partir de 1980
Les banques subissaient des difficultés financières, les ressources de financement étaient insuffisantes. En outre, la mauvaise gestion, souvent fonction d’une décision liée à des impératifs politiques du pays, aggravait davantage la situation. En effet, les dirigeants nommés pour la gestion des banques ne sont ni des financiers ni des économistes.
Une restructuration en profondeur suscitée par la nécessité et la pression des bailleurs était indispensable : l’injection de nouveaux capitaux privés, l’assainissement au niveau des portefeuilles de la banque (suppression des clients douteux), l’instauration d’un système de contrôle bancaire neutre garantissant l’argent déposé par les épargnants. En conséquence, de nombreuses banques ont vu la fermeture de leur porte.
Aux environs des années 90
Cette période qualifiée de renouveau apporte un nouveau souffle pour le secteur bancaire : une réduction de l’influence de la banque française, la naissance des banques à capitaux africains (la prise de participation des banques françaises a chuté de 80% à 33%). On assistait à la privatisation, à la diversification du système bancaire, et au renforcement de la mise en place des règles prudentielles protégeant les clients.
La dernière période débute
L’arrivée de nouveaux partenaires dans les pays de l’Afrique francophone marque le début de cette période. Pour réduire le risque de fragilisation par la multiplication des banques opérant dans l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), la Banque Centrale impose l’augmentation des capitaux propres des banques à presque six fois le capital minimum. Le capital minimum requis passe alors de 1 milliard et demi de CFA à 5 milliards. Et les banques marocaines et nigérianes figurent parmi les banques répondant à cette exigence financière.
Ces réformes vont donner place à un nouveau paysage du système bancaire :
La réduction en nombre des banques en Afrique francophone
La coexistence entre l’ancienne structure bancaire à capitaux français, le groupe bancaire à capitaux africains et les banques des nouveaux partenaires (marocains et nigérians).
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Banques marocaines :
La Banque Marocaine de Commerce Extérieur (BMCE), la deuxième banque marocaine vient de prendre une participation de 35% dans le capital du groupe Bank Of Africa (BOA).
La banque marocaine Attijari Wafa Bank devient la première au Sénégal après le rachat de 2 banques sénégalaises. Elle vient d’en acheter une au Burkina Faso et cherche à investir au Congo toujours par le biais d’un rachat. Elle veut s’implanter dans tout l’Afrique francophone.
Banques nigériennes :
5 groupes nigériens sont en train d’envahir l’Afrique francophone. La première banque nigérienne, United Bank For Africa, veut racheter une banque en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, et veut également s’implanter au Cameroun.
Diamond Bank vient de décider d’investir dans 22 pays de l’Afrique francophone à commencer par la Côte d’Ivoire. Access Bank s’intéresse également à une banque en Côte d’Ivoire. A la liste s’ajoutent Zenith Bank et Sky Bank.
