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Editorial

En quête de Lumières

jeudi 24 juin 2010 | Patrick A.

26 juin pour Madagascar et l’année 1960, 4 juillet pour les États-Unis et 1776, 14 juillet pour la France et 1789 : la proximité de ces différentes dates et le bilan peu glorieux de 50 ans d’indépendance formelle de Madagascar contraint, bon gré mal gré, à s’interroger sur le degré de maturité citoyenne de notre pays.

Certes, l’histoire n’est pas linéaire, mais l’on en est parfois à se demander si nous commençons seulement à intégrer l’esprit du siècle des Lumières.

Entre la fin du Moyen Âge et les révolutions américaine et française, il y eut un bouleversement complet de la pensée, aussi bien sur les plans scientifique, technologique, géographique, philosophique que politique. L’Europe est passée d’une culture dogmatique marquée par une soumission quasi-religieuse à l’autorité (celle-ci étant d’ailleurs souvent exercée par des princes évêques), à la considération de la défense des droits individuels comme moteur central de la société.

« La vie, la liberté et la poursuite du bonheur » est l’une des plus célèbres phrases de la Déclaration d’Indépendance des États-Unis. Et un certain matérialisme transparaît du premier article de la Déclaration des droits de Virginie, qui affirme que parmi les droits inaliénables, figure celui de « jouir de la vie et de la liberté, avec les moyens d’acquérir et de posséder des biens, et de chercher à obtenir le bonheur et la sécurité ».

Curieux décalage avec notre pays où les deux principaux protagonistes de la crise politique ne cachent pas leur mysticisme et ponctuent leurs discours de références religieuses. Un groupe de monarchiste ajoute même son grain de sel au débat sur la Constitution en évoquant la parole de Dieu et en proposant comme sept valeurs clés : « le respect, la sacralité, le lien social, la vérité, la solidarité, la défense de la patrie et la défense de la souveraineté nationale ». Sans conteste, une certaine conception de la hiérarchie n’est pas morte dans notre pays, et les idées de Locke, Montesquieu et Jefferson ont encore du chemin à faire, même parmi les « élites ».

Peut-on cependant opposer un Dieu pour tous et le chacun pour soi ? Les révolutions américaine et française n’auraient pu exister sans un minimum de lien, lien qu’on osera prendre le risque d’appeler fihavanana. Et malgré les manipulations et instrumentalisations dont elles font l’objet, les foules du 13 mai ou du Magro n’auraient pu se constituer sans un minimum de conscience que le pouvoir politique d’aujourd’hui trouve son origine dans le consentement de ceux sur lesquels s’exerce l’autorité ; et ce consentement ne peut trouver son fondement que dans l’espoir que l’autorité agira dans le sens du bien commun.

La différence essentielle entre nos mentalités et celles de l’Occident semble donc que nous n’ayons pas fini d’amputer le pouvoir politique de sa dimension religieuse ou de norme éthique. En contribuant un peu à la chute des idoles, les années 2009 et 2010 n’auront donc pas été complètement inutiles. En attendant l’émergence par la base d’un nouveau leadership, plus modeste et moins enclin à jouer les Messies.

13 commentaires

Vos commentaires

  • 24 juin 2010 à 08:38 | Bena (#2721)

    mc chrystal out, car il a critiqué obama, un élu.

    à dago, l’armée est une milice, le pseudo « chef suprême » est un putschiste. ne jamais comparer l’incoparable .... on est à des années-lumières.

  • 24 juin 2010 à 09:41 | racynt (#1557)

    Eh oui Patrick, espérons que cette crise aura enfin appris aux politiciens que l’amalgame entre politique et religion n’a jamais entraîné le pays vers le développement et que les églises comprennent aussi qu’à force de s’immiscer en politique , ils se discréditent et terni leurs images .

    Le soutient à un tel ou tel candidat n’est pas du ressort des églises, il appartient à chaque citoyen d’assumer en toute liberté son choix politique quel que soit sa religion. Le soutient en 1991 de Zafy et en 2002 de Ra8 par le FFKM, devrait servir d’exemple pour que les églises arrêtent de prendre position en politique car aucun de ces messies annoncés n’ont apporté le salut pour le pays.

    De même, en politique, la chutte de Ra8 qui a beaucoup mélangé politique et religion à s’en méler les pinceaux, devrait servir de leçon à tous ceux qui dans l’avenir veulent utiliser la religion pour obtenir ou se maintenir au pouvoir coûte que coûte.

  • 24 juin 2010 à 11:22 | da fily (#2745)

    Peut-on mettre réellement les cultures malagasys et françaises ou américaines en comparaison ?

    Je ne saisi pas forcément l’intérêt de la chose, je pense qu’il est évident qu’à part la différence fondamentale de culture, il ne faudrait pas tomber dans le piège facile de la religion : le malagasy est, dans sa majorité, croyant. Nous avons hérité cela de nos ancêtres, qu’ils aient été animistes ou autre. L’islam a fait une incursion comme dans tous les pays qui ont été visité par les peuples arabes. Même s’il est vrai que la notion d’ancêtre ( son souvenir et sa vénération) est absente dans les valeurs prônées par l’islam, le malagasy a toujours gardé sa substance propre héritée de ses us ancestraux. La chrétienté arrivée avec l’arrivée des blancs a trouvé le même réceptacle qui a assimilé le dogme et l’a accomodé avec les coutumes ancestrales. Ainsi va l’évolution, avec Darwin ou Jehovah, la nature refuse l’immobilisme.

    Vous dîtes « lumières », si on se réfère à cette quête, elle date de Diogène, ça fait vraiment loin du 14/07/1789 et du 04/07/1776 ça... Irait-on à qualifier Mada de retardataire en somme ? Comparons ce qui est comparable voulez-vous, Les américains ont eu leur propre histoire ( anglaise, irlandaise, française) avant de fouler(colonniser) le sol américain, et les antilles. L’appel du large les ont enclin à l’édification d’un renouveau qui leur était vital, mais cette quête s’est faite systématiquement dans la violence, la guerre, le sang. Même si les aspirations n’ont pas eu les mêmes tenants de part et d’autre des américains et des français, il n’y avait que le sang versé comme seule perspéctive, donc fatalement un perdant et un gagnant. Nous en connaissons la suite.

    Nous avons subi 2 siècles de colonnisation, principalement les anglais et les francais sont passés par là, nous en sommes sortis certes libres, mais exangues et presque divisés, le diviser pour mieux régner étant passé par là. Je crois qu’il est vital de rechercher du côté de cette unité pour bâtir la NATION que devrait être notre pays, one people one nation comme dirait un illustre prédécesseur. Il est vain et suicidaire de prétendre fédérer avec des notions rétrogrades, des programmes bancals et des vélléités borgnes d’une époque si peu éclairée, le salut passe forcément par une révolution culturelle. Les idées ne peuvent passer que par leur application concrète et visible, et il faut des hommes et des femmes ayant assimilés cette révolution culturelle pour l’accomplissement de ce projet. Mais chez nous, culturellement et identitairement, nous en sommes restés à l’attente messianique, les juifs sont passés par là...?

  • 24 juin 2010 à 12:13 | sissi (#3685)

    Patrick.A

    Vous avez abordé là un sujet à risque pour votre éditorial d’aujourd’hui car il pourrait ne pas intéresser un grand nombre de forumistes dont le seul souci de débat se limite à se payer qui un Rajoélina ou un Ravalomanana.

    Heureusement qu’il y a tous les autres lecteurs du journal papier, qui je l’espère prendront la peine de s’attarder et de réfléchir à la pertinence de votre article dont on ne peut malheureusement que reconnaître avec honte et désespoir la véracité des propos.

    Honte et désespoir que l’on peut tirer non seulement des comportements des hommes d’église mais également de certains leaders et faiseurs d’opinion de tous les bords confondus. Précisons tout de même pour essayer de rester dans objectivité que ce fanatisme et cette perversion de l’église sont des actes isolés de la part de certains pasteurs ou curés.

    La case de départ dans toute recherche de développement pour un pays devrait prioritairement partir de l’éducation, facteur sine qua none pour toute prise de conscience et de maturité politique.

    « L’éducation est un progrès social…L’éducation est non pas une préparation à la vie, l’éducation est la vie même » disait Gandhi.

    Cette prise de conscience ou de maturité politique fera que la foule de fanatiques ne sera plus forcément présente au moindre appel de sirènes mielleuses car elle pourra réfléchir de par elle-même et saura faire la part des choses.

    Cette maturité politique pourra faire soulever une partie de la population de son état léthargique consciemment ou inconsciemment entretenu par les gouvernants successifs, pour défendre les institutions que d’autres seraient tentés de continuer à bafouer.

    Cette maturité politique éliminera de facto tous les opportunistes qui n’auront alors plus leurs places dans la conduite sérieuse des affaires de l’état, car la population saura différencier le bon grain de l’ivraie en élisant les meilleurs éléments en tant que leurs représentants.

    « If you can dream it, you can do it » ont coutume à dire les Américains pour symboliser leur fameux rêve. Et mon rêve en cette veille de 50ème anniversaire de notre indépendance, c’est de voir les Malgaches , se réconcilier, s’estimer, et s’aimer les uns les autres afin de pouvoir passer enfin aux choses sérieuses et urgentes tel que L’EDUCATION ou la lutte contre la PAUVRETE.

    Au clan Rajoélina et à son intransigeance, je me permets de lui dédier, pour réflexion, cette fameuse citation de Gandhi :

    « Ce que tu gagneras par la violence, une violence plus grande te la fera perdre. » de Gandhi

    Et à nous tous, fanatiques ou plus ou moins pas du tout fanatiques, méditons ensemble sur celle-ci, toujours de Gandhi :

    « La haine tue toujours, l’amour ne meurt jamais »

    Bon 50ème anniversaire à tous et à toutes et espérons un miracle : qu’une maturité politique et citoyenne soudaine, puisse toucher ceux qui nous gouvernent pour que cet anniversaire puisse retrouver toute sa raison d’être et son essence.
    Sissi

    .

    • 24 juin 2010 à 16:01 | da fily (#2745) répond à sissi

      Sissi, bena et racynt, il n’y a plus grand monde là !

      Fichtre ! Ehohho où vous êtes les « éclairés » ? Il y a matière à moudre là, même si le sujet a déja été abordé sur les hommes d’église qui « s’investissent un peu trop dans leur persuasion à rechercher la justice et la vérité » ! D’accord, vous allez tous rappeler justement le bien-fondé de la séparation du pouvoir et de l’église, justement. Mais il ne faut oublier la dimension extraordinaire, non pas du culte qui est plus de la piété, mais plutôt de justice, immanente ou terrestre prônée par les hommes d’église. Ils se sont toujours portés comme remparts à « l’injustice » des hommes, avec plus ou moins de bonheur, ils ne sont que de chair et d’âme après tout...tout un programme n’ayant pas forcément le label « God approved ».

      Assimiler cette mentalité malagasy pas très rationnelle est assez incommodant pour celui qui est très détaché des choses spirituelles. Ne devrions-nous pas apprendre à repositionner nos valeurs, à redéfinir cette fatalité qui bride toute capacité à analyser avec lucidité toute situation exceptionnelle ? Il n’est absolument pas question de nier, ou d’éteindre nos valeurs morales faites de spiritualité et de sagesse populaire, mais leur acceptation se doit d’incorporer cette modernité qui effraie pour qu’elle puisse aboutir à la sauvegarde de notre identité propre.

      Alors, to be or not to be malagasy ?

    • 24 juin 2010 à 18:03 | racynt (#1557) répond à da fily

      da fily serait-il en train de me traiter de non éclairé ou de non malagasy ? La question da fily c’est de savoir surtout quel rôle devrait jouer l’église dans notre société en temps normal ou en temps de crise. Et particulièrement dans cette crise de 2009 - 2010, on l’attendait en tant que rassembleur, médiateur, réconciliateur ou tout s’implement d’instaurateur du « fihavanana » et on s’attendait aussi à ce que en tant que guide spirituel, elle contribue à atténuer les tensions qui existent dans le pays depuis le début de la crise.

      En vérité, les agissements de l’église ont fait toute la différence entre cette crise de 2009-2010 et les autres crises de 2002 et 1991 notemment parque c’est la première fois dans l’histoire que les différents entités (FJKM, EKAR...) composant le FFKM n’ont pas les même points de vue dans la résolution de cette crise bien qu’en apparence ils essaient toujours du moins de donner le même ton !

      A titre d’exemple, il est consternant pour moi de voir que le père Odon Razanakolona a dénoncé et condamné avec beaucoup de ferveur la tuerie du 07 fevrier 2009 lorsque Ra8 était au pouvoir et s’est prostré dans le silence quand le sang a coulé le 28 mars 2009 lorsque TGV était déjà au pouvoir. Il y a aussi cette fameuse lettre du Père Pedro adressée à la communauté européenne , qui essaye de sauver les apparences en sous entendant que tout baigne à Madagascar depuis que la HAT est au pouvoir.
      Et puis dernièrement le triste évènement du 20 mars 2010 où l’on a vu des ecclésiastiques vêtu de leur soutane , prêt à défier l’armée sous la protection du FIGN. Une attitude qui n’a pas du tout contribuer à appaiser les tensions.

      C’est pourquoi je réitère encore une fois de plus qu’une distance s’impose aux Eglises si elles veulent rester crédibles quant à leur fonction, précisément, de vigilance spirituelle et morale. Aider au discernement et à la réflexion des fidèles, seuls responsables de leur choix politique, refuser l’intolérance, la tyrannie et les compromissions avec ce qui ne manifesterait pas la dignité de l’homme ou le respect de la création, affirmer la liberté de professer sa religion voire de lui consentir un rôle social, et même d’éducation à la citoyenneté, tout cela est bien du ressort des Eglises.
      Mais orienter le vote, plus encore soutenir un candidat, me paraît peu conforme à l’exigence évangélique qui est aussi une liberté de parole pour les Eglises.

    • 25 juin 2010 à 09:26 | da fily (#2745) répond à racynt

      Ayaa, très chère racynt je vous dois au moins une excuse et autant de réponse, je suis dans l’embarras et de bon matin, les rides du milieu se plissent, bref j’ai du mal formuler mon appel !

      Ce n’était nullement à vous, ni à sissi et bena que s’adressait mon cri d’hier, il était destiné à tous les autres qui d’habitude à cette heure avancée de la matinée postent tant de réactions. Nous nous trouvions bien seuls pour un sujet si intérressant. Pensiez-vous que je sois une seconde assez borgne pour vous supposer « non-éclairée », non du tout, et je me réjouis de voir votre brillant exposé sur le sujet, une vérité
      « lumineuse », n’ayons pas peur des mots. Le rôle social de l’église, est ce qui nous paraît le plus discutable depuis nos crises cycliques, n’a-t-on pas eu dans les années 70’s un pasteur renommé qui plongeat dans le bain politique ? Donc ce fut, déja, un « travers » qui a engendrer tous les FFKM, FJKM, Hetsikin’nyMpitondraFivavahana, et je ne sais quel association de « mpitandrina » ou « mpanazava »...

      Mais nous nous associons bien tous à essayer de mettre dans le mille pour pointer ces ingérences et autres pressions de nos hommes d’église qui dévient de leur mission originelle, pour asseoir encore un peu plus leur influence, et ça ce n’est pas recevable. Ecore une fois, merci à vous, et aux autres « éclairés ».

    • 25 juin 2010 à 21:10 | sissi (#3685) répond à da fily

      Soir Da fily
      Je viens de lire votre post et ne sais pas trop dans quel catégorie « d’éclairés ou de non moins bien, pas du tout éclairés » je dois me placer. Mais là n’est pas la question.

      Je pense que tous les 3 avions bien compris et apprécié votre petite boutade. Comme je l’ai souligné dans mon post ci-dessus, un sujet si intéressant puisse t-il être, s’il ne permet pas au passage de casser du Rajoélina ou du Ravalomanana, laisse beaucoup de monde dans l’indifférence.

      A propos de Ravalomanana, je viens de lire par un post de Basile qu’il vient d’être hospitalisé. Espérons que ce n’est pas bien grave.
      Bonne soirée. Sissi

  • 24 juin 2010 à 15:36 | FIPOZ (#2162)

    A l’heure où je lis cet article et les réactions qui s’ensuivent, je ressens une certaine élévation tant ce qui est écrit a de la profondeur. C’est très instructif.

    Je dis BRAVO. Si les protagonistes de cette crise infernale et ceux qui les entourent possèdent une même disposition d’esprit que les rédacteurs ci-dessus, les choses seront autrement. Hélas, ils ne sont que ce qu’ils sont.

  • 24 juin 2010 à 16:10 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    Est ce que c’est un sujet de bac philo ?

    ’Peut on opposer un Dieu pour tous et le chacun pour soi ?’

  • 24 juin 2010 à 16:23 | kotondrasoa (#3872)

    S’il est vrai qu’il existe des situations qui sont incomparables, il sertà l’évolution de faire des comparaisons en vue de juxtapositions.

    Notre insularité nous a rendu aussi endémique que notre faune et notre flore et les étrangers ont de la peine à cerner les circonvolutions mentales des Malagasy.

    Comment trouver une maturité politique individuelle alors que nos parents nous ont toujours appris à accepter les avis des raiamandreny ?

    Par ailleurs, le Malagasy un béni-oui-oui de nature a du mal à s’émanciper de la mentalité collective.

    Nous respectons nos aînés et par voie de conséquence toute personne qui a une certaine influence sur la société, à commencer par les prêtres et les pasteurs, les ampanjaka, les tangalamena, les olobe, les notables et les avarampianarana.

    Aussi, si nous parlons ici de ceux qui ont une influence sur la societé, il ne faudrait pas seulement parler des membres de la FFKM (il ne faut pas aussi oublier les églises évangeliques dites zandriny) mais de tous ceux qui nous dirigent et qui forment les 20 % qui nous induisent en erreur dans notre façon de décider.

    La révolution culturelle qui nous amènerait rapidement à une ère où la Lumière serait vraiment Lumière serait que nos avarampianarana fassent leur autocritique, se changent en vrais patriotes et oublient leurs intérêts personnels pour ne penser qu’au développement de Madagascar.

    Alors là, nous évoluerons. But can we change ?

    • 24 juin 2010 à 17:46 | sissi (#3685) répond à kotondrasoa

      YES, WE CAN

      Il faut avant tout avoir la volonté politique de changer et d’éduquer ceux qui en ont besoin.Et yAka le faire.
      Sissi

  • 25 juin 2010 à 07:02 | gasy tsotrizao (#3859)

    Ironie suprême : le 26 juin est la journée internationale pour la lutte contre a drogue !!!!

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