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Antananarivo | 12h27
 

Editorial

Des tripes au ventre

mercredi 17 juin 2009 | Patrick A.

Les discussions menées par le Groupe International de Contact sont donc suspendues. Et la suspension est pour une durée indéterminée, puisque les émissaires vont reprendre l’avion pour quitter Antananarivo. Dans un contexte où les hommes politiques se distinguent par de très beaux ego et une capacité d’anticipation plus proche de zéro, il y a là de quoi inquiéter. Pas forcément de quoi surprendre, dans la mesure où plus les négociations avancent, plus les sujets abordés sont difficiles.

Voici donc l’occasion au milieu de cette semaine de satisfaire les demandes de certains lecteurs et de récapituler les avancées déjà effectuées et les obstacles de ce steeple chase.

Les points d’accord

Les premiers accords se sont limités à des principes très généraux portant sur l’objectif d’une transition consensuelle et inclusive aboutissant sur des élections libres et démocratiques. Il y eut également accord sur la représentativité des 4 groupes invités : mouvances Ravalomanana, Rajoelina, Zafy et Ratsiraka, soit les quatre dirigeants de la Nation encore en vie.

On peut noter que se sont rattachés à la mouvance Zafy Albert non seulement les partis du HPM (Hery Politika Mitambatra, nouvelle dénomination de l’ex-CRN), mais aussi les partisans de Pierrot Rajaonarivelo. La société civile a été pour sa part exclue des débats, ou plus précisément elle s’est exclue elle-même en affichant ses divisions. Quelques personnes habituées des instances de la société civile ont été repérées lors des réunions, mais il ne s’agissait que de personnes ressources appelées à amener une contribution ponctuelle sur certains points, comme la mise en forme technique d’un projet.

Le deuxième round des négociations du 20 au 22 mai fut plus directement fructueuse, puisque tout en réaffirmant le principe d’organisation d’élections dans les plus brefs délais, il a permis d’évacuer le problème de la durée de la transition. Des experts internationaux devront analyser la capacité de Madagascar à organiser des élections crédibles avant de déterminer le calendrier de leur organisation ; cependant, il a été convenu que la date des élections ne devait pas dépasser les 14 mois après la signature de la Charte de la Transition.

Il a également été retenu le principe de huit institutions de transition qui devraient être :

- La Haute Autorité de la Transition,
- Le Gouvernement d’union nationale de la Transition,
- Le Congrès de la Transition,
- Le Conseil national de réconciliation et la Commission « vérité et réconciliation », chargées de passer en revue l’Histoire récente de Madagascar, promouvoir la réconciliation nationale et examiner les questions de réparation et de compensation,
- Le Conseil économique et social de la Transition,
- La Haute cour de la Transition,
- Le Comité de réflexion sur la défense et la sécurité nationales,
- La Commission électorale indépendante.

Les 4 mouvances se sont également accordé à permettre à tous les anciens Chefs d’État et au Chef de la Transition de se présenter aux futures élections présidentielles. Il avait même été prévu d’institutionnaliser cette bande des 4 sous l’appellation un rien surréaliste de Conseil des sages...

« Amnistie » intéressée

C’est à n’en pas douter sur ce point de l’éligibilité que les « retours en arrière surprenants », « fins de non-recevoir multiples » et « affirmations de préalables catégoriques » que dénonce le GIC se sont manifestées. Avant même d’aborder officiellement la troisième phase des débats qui devait notamment porter sur la répartition des places dans l’exécutif et le législatif de transition, la mouvance Ratsiraka a exigé l’effacement des condamnations de 2002. La question de l’amnistie a alors court-circuité le déroulement pré-établi de l’ordre du jour et a entraîné une surenchère de tous les côtés.

Il serait vain et puéril de jeter la pierre à l’un plutôt qu’à l’autre concernant cette surenchère. Les reculs, conditions nouvelles et déclarations tonitruantes des uns et des autres révèlent que tous n’ont guère dépassé une logique d’élimination de l’adversaire et sont restés dans un raisonnement du type « j’ai raison / il a tort ». Untel exige que soient traités non seulement les cas des chefs d’État, mais ceux de l’ensemble de la classe politique. Tel autre ne veut pas avoir à quémander une amnistie et exige une annulation pure et simple des actes passés. D’autres exigent une limitation dans le temps des actes absous. D’autres encore se déchirent sur le fait de savoir si les détournements de fonds et délits économiques sont à inclure dans les actes à pardonner, et qu’est ce qui se cache dans les « graves atteintes aux Droits de l’Homme » que l’on ne pourra pas couvrir.

Belle ambiance de « réconciliation nationale ». Il était donc logique que le Groupe International de Contact siffle la fin de la récré et mette les acteurs malgaches face à leurs responsabilités.

Pas d’alternative

Négocier est un art difficile, défendre ses intérêts nécessite beaucoup d’énergie. Savoir conclure une négociation est encore plus difficile et nécessite une autre forme de courage. Au fur et à mesure que les choses avancent, les craintes de se faire avoir quelque part et de voir les accords refusés par la base montent.

À l’heure où le terrorisme frappe à nos portes, où les clous et les idées volent bas, il est temps pour les uns et les autres d’avoir du plomb dans la caboche plutôt que dans le buffet. L’heure des vraies concessions est arrivée, car aucun des deux principaux camps ne peut prétendre mener la barque tout seul au mépris du restant de la population.

La HAT voudrait organiser seule les élections et légitimer sa démarche en précipitant les assises régionales ? Elle ne sera pas suivie dans cette démarche par l’authentique société civile. À titre d’exemple, le CNOE s’est déjà refusé à donner des directives d’ensemble à ses sections et leur demande d’aviser au cas par cas.

Marc Ravalomanana rêve d’une option militaire ? Il ne sera pas non plus suivi par la majorité. On ignore combien de malgaches résident au Zimbabwe et réclament effectivement une telle option, mais ils ne sont nullement représentatifs. Le Zimbabwe, c’est combien de divisions ? Madagascar, c’est combien de kilomètres-carrés ?

À la population malgache, la vraie, d’avoir la force de convaincre les protagonistes qu’ils doivent maîtriser leur stress et leurs émotions. Au Malgache « d’en bas » de priver les politiciens « d’en haut » de tout fantasme de réussite en solo.

De la communauté internationale, ces malgaches-là attendent un refus de toute complaisance coupable envers la classe politique, une aide qui sache aller directement aux bénéficiaires en contournant lorsque nécessaire les instances gouvernementales.

Pour tous ces gens qui refusent à l’approche du 26 juin de voir le drapeau national confisqué par quiconque, voici le moment venu d’avoir des tripes au ventre et du plomb dans la cervelle.

12 commentaires

Vos commentaires

  • 17 juin 2009 à 07:33 | rajery (#2199)

    <<< À la population malgache, la vraie, d’avoir la force de convaincre les protagonistes qu’ils doivent maîtriser leur stress et leurs émotions. Au Malgache « d’en bas » de priver les politiciens « d’en haut » de tout fantasme de réussite en solo>>>

    La solution idéale serait de faire exprimer les premiers concernés c’est à dire les vrais détenteurs du pouvoir, mais à mon avis, ce serait un voeux pieux comme on dit :

    1) notre silence, oui on est majoritairement silencieuse, est trop pesante pour pouvoir devenir une force de frappe entendue,

    2) nos politiciens ont rarement conscience des intérêts qui dépassent leur nombril, en absence de moyen trébuchant et sonnant il leur sera difficile de comprendre que le pays est en danger ; en effet, il faut admettre que pendant ces cinquante dernières années notre communauté a développé une race de politiciens qui sont en plus d’être des prédateurs sont des acteurs d’un drôle de cirque (ce sont des contorsionnistes exceptionnels, des clowns qui font rire jaune, des magiciens qui vous ont fait voir toutes les couleurs, des grands palabreurs qui vous ont fait avaler des couleuvres, etc…),

    3) nous avons une structure déphasée qui permet aux « gens d’en bas » de rester déconnecté de ce qui se passe « en haut » : comprennent-ils le fonctionnement d’une république ? savent-ils que Ratsiraka n’est plus président ? ont-ils conscience de la signification et de la conséquence d’un coup d’Etat ? etc. A mon avis, ils sont nombreux à avoir abusé de ce contexte, pour justifier leur acte et asseoir leur « pouvoir » mais malheureusement c’était au détriment de l’ensemble.

    A mon avis, au lieu de trouver un habillage « comme il faut » à notre sortie de crise, il faut faire abstraction de nos intérêts particuliers, oser casser la baraque, provoquer le big bang du nouveau peuple Gasy, …. bref il faut avoir des tripes au ventre et les pieds sur terre.

    Le sort des prochaines générations de Gasy est à ce prix.

  • 17 juin 2009 à 07:59 | Mandimbisoa (#2104)

    Miarahaba ,

    Efa hatry ny ela aho no mba milaza izay mba hevitro eto,amiko d tsy izy ireo no hitondra vaha-olana ho antsika ;

    Efa nolazaiko teto koa ny hoe:raha ny fijerin’ireo olona ao am carlton no alaina d tsy hisy fandrosoana eto satria ny SEZA no mbola TADIAVINY,

    raha misy fahendrena sy fitiavana ny firenena izany hoe ny vahoaka d tsy ny AMNISTIE no takiana voalohany fa ny hevitra hivoahana amin-ity kirizy ity,

    Marihiko eto fa rehefa misy ny fihetsika sy korotana toy izao,tsy hoe akory FITIAVANAY eto antananarivo hikorotana fa satria eto no miseho ny sehatra rehetra,d IZAHAY no HIANJERAN’ny RIHATRA 1°,ka izao mba henoy ny feonay vahoaka TAMPENAMBAVA ireto,

    ka hasaiko mba hisaina daholo ny rehetra ,tsy hanao TAIMBAVA sy HITSIKERA fa mba hijery sy hamakafaka izay mety atao HANAVOTANA sy Hampandrosona ny firenena

    izay angamba no fanomezana tsara ataotsika ho an’ity tanindrazana malalantsika ity amin’izao 26/06/09 izao
    HO ELA VELONA NY MALAGASY TIA FANDROSOANA

  • 17 juin 2009 à 08:04 | FeoIray (#341)

    h ttp ://ong.oh.madagascar.free.fr/spip.php ?article409

    Après avoir appuyé en coulisse le Coup d’Etat Malgache, la France ne se cache plus dans sa volonté de tout faire pour empêcher le retour du Président élu, Marc Ravalomanana. Stéphane Gompertz, directeur d’Afrique et de l’Océan Indien au ministère des affaires étrangères, déclarait en début mai devant la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale Française « la France ne retient pas l’hypothèse d’un retour au pouvoir de Marc Ravalomanana. Seule la communauté des États d’Afrique australe – la SADC (Southern African Development Community) – l’envisage encore. Même la présence physique à Madagascar du président semble problématique. »1 Depuis, des militaires français ont été envoyés sur place alors que les patrouilleurs de la marine française ne sont pas loin. Ainsi, la France voit d’un mauvais œil toute interventionnisme dans les affaires de Madagascar, sauf celle de sa propre armée !

    Il y a quelques jours, le Président Marc Ravalomanana, en exil forcé en Afrique du Sud, avait ouvertement critiqué l’implication de la France dans le coup d’Etat. Force est de constater en effet que c’est la France qui pèse de tout son poids aujourd’hui pour empêcher son retour attendu dans le pays. Retour qu’il a annoncé être imminent, avec l’aide volontaire de pays voisins, membres de la SADC.

    Peu après ces déclarations, un opérateur français à Madagascar a été sauvagement assassiné par des hommes cagoulés. On aurait voulu faire porter le chapeau aux partisans du Président, mais il semble plus logique de voir dans cette opération l’oeuvre des milices de Andry Rajoelina qui n’en sont pas à leur premier coup d’essai : assassinat de manifestants, cambriolages déguisés en réquisitions, enlèvement de parlementaires, vols et pillages par des hommes cagoulés, etc.

    La discussion du groupe international de contact demandé par la communauté internationale continue pour l’émissaire de l’ONU, Tiebélé Dramé. Pourtant, parrallèlement, prises d’otage , arrestations et jugements factices se multiplient. La population se demande quelle valeur on peut donner à un dialogue sous la menace de tous les légalistes et la torture généralisée des personnes kidnappées . Les émissaires de l’ONU et de l’UA continuent comme si de rien n’était au grand dam de la population qui multiplie les manifestations dans les rues.

    Pour la COMESA comme pour la SADC, l’intervention militaire reste une solution plausible.

    Les Etats Unis appuient haut et fort qu’ils ne reconnaissent que le Président Marc Ravalomanana et le gouvernement de Manandafy Rakotonirina.

    Aujourd’hui, il est difficile de soutenir la « voyoucratie » de « l’ange Rajoelina », pourtant promue à force d’ultra-médiatisation par les médias français au premier trimestre. La France cherche désormais un troisième homme, c’est peut-être l’explication de l’insistance actuelle pour faire participer aux actuelles tentatives de dialogues l’ancien dictateur, Didier Ratsiraka, au pouvoir de 1975 à 2001.

    La France cherche à faire peur aux uns et aux autres, prétextant des risques de guerre civile si une solution pacifique (comprenez une élection manipulée) n’est pas rapidement trouvée. La solution réclamée depuis 3 mois par les manifestants n’est même pas envisagée une seconde ! En effet, elle impliquerait un retour du Président élu et, certainement sa victoire facile à toute consultation populaire car, malheureusement pour ses détracteurs, il est justement... très populaire !

    1 ht tp ://www.assemblee-nationale.fr/13/pdf/cr-cafe/08-09/c0809054.pdf

    Jeudi 11 Juin 2009 - 12:59 Communiqué de TIM-EUROPE

  • 17 juin 2009 à 08:29 | lalatiana (#1016)

    Merci Patrick de ces précisions que justement je réclamais hier ... Le hasard fait bien les choses ...

    On devra décider à un moment de l’urgence ... Le TGV ne fait rien pour prouver sa bonne foi et sa volonté de conciliation ... l’arrestation de Razafimahefa fait un peu « allez, la deuxième saison de la chasse aux sorcières est ouverte » ... Ceci étant il est possible qu’il ait des choses à se reprocher ...

    Est ce encore un coup pour remettre encore la pression ? « tu veux débarquer ... moi j’embarque ton DG » ... Mais on ne s’en sort pas là ...

    J’ai le sentiment, pour ma part, que le TGV joue le pourrissement... Il se moque de la Transition. Il n’est plus la transition. Il est LE POUVOIR. Les attitudes affichées telles qu’on peut les voir à Morondava ne laissent pas de place aux institutions qu’on envisage de mettre en place. Quel ministre, quel responsable de région est il en train d’oeuvrer actuellement dans une logique de transition prêt à laisser sa place à une administration de consensus...?

    Ca ne me laisse pas très optimiste... Je crains que malheureusement l’idée d’un peuple qui descende pour réclamer le retour à la raison de TOUS les politiques est illusoire. Le peuple a besoin d’une cause forte et identifiée ... On a déja du mal à se mobiliser sur une cause à laquelle on adhère ...

    Alors se mobiliser pour le consensus et la neutralité est une gageure...

    Je crains que les gens ne doivent trancher et choisir un camp pour lequel ils se battront ...

    Quant à votre mot plaisant sur du « plomb dans la tête plutot que dans le buffet » ... Je dirai qu’il ne s’agit jamais que d’adresser des TROUS DE BALLES ...(sic)

    Bien à vous

  • 17 juin 2009 à 12:04 | kakilay (#2022)

    On ne pourra pas avancer tant qu’on ne s’accorde pas sur un principe simple : un arbitre est nécessaire en cas de conflit. La solution en Démocratie est Le Peuple, et ce par son expression par le vote.

    Tout le problème avec le FAT, c’est qu’il veut faire croire au monde entier qu’il n’y a pas de problème. Prendre le pouvoir à l’aide d’une faction de l’armée, en la soudoyant, n’est pas un problème pour les gens du FAT.

    Et c’est en cela que tout le monde n’est pas d’accord : ces personnes sont des dangers publics, et des ennemis de la Démocratie. Quand ils pensent qu’ils sont dans le droit chemin, c’est cette perception même qui est malsaine pour nous au présent, et à bannir pour les générations futures.

    C’est cette volonté même de vouloir banaliser l’usage des armes pour avoir le pouvoir qui est condamnable. Elle ne peut avoir droit de cité comme on dit. Avant toute avancée, tout le monde doit s’accorder, et surtout le FAT, que notre société, la Malagasy, dorénavant rejetterons comme des Parias tout individu ou faction qui se donne la bénédiction de faire un coup d’Etat. Les putschistes seront les Intouchables de cette ère nouvelle que les Malagasy appellent de leurs vœux. On ne se met pas à table avec les putschistes, au propre comme au figuré. C’est un péché Capital en Démocratie !

    Une fois cet axiome admis, l’on peut passer aux élections.

    Ce qui est incompréhensible en ce moment, c’est que ce sont les parias qui font la fine bouche. Ce qui nous permet d’affirmer que cette société est malade si elle admet une telle dérive. Et répéter encore, puisqu’il le faut, que faire un coup d’Etat n’est pas un acte louable.

    Donnons au Peuple la parole par le passage au vote, et qu’aucune faction ne prétende vouloir décider à sa place, qui peut et doit être Son Président. En situation de crise, et il y a crise, Personne ne peut confisquer le choix et des uns et des autres à partir de ses petites critères à la Sareraka ou ministres nommés dans la rue. S’entêter à vouloir imposer au Peuple de choisir entre Rajoelina et Rajoelina témoigne d’un dédain envers ce Peuple et la Démocratie. Et cette attitude n’est pas digne d’un Gentleman Politique et Démocrate.

    Faut-il le répéter : ce Peuple n’en a rien à foutre que vous perdiez votre rente de fin de mois en tant que putschiste et membre du FAT. Ce n’est pas son problème. Et ne vous comportez pas comme si c’était son problème.

    Sortons de cette m... et que le meilleur gagne !

    Mais j’ai tendance à croire que c’est cette notion de « méritocratie » qui vous donne des vertiges, messieurs de la HAT ?

    • 17 juin 2009 à 13:48 | racynt (#1557) répond à kakilay

      Vous avez raison kalikay, de plus la HAT veut être à la fois juge et parti dans la négociation. De toute façon , je pense que des putschistes comme la HAT qui ne comprennent même pas ce que c’est la démocratie ne voudront jamais faire des compromis. Pour eux ils suffit d’imposer leur volonté comme dans une dictature. L’avis du peuple ils peuvent même s’en passer.

  • 17 juin 2009 à 13:40 | boloky (#2452)

    Bonjour à tous,

    Il y a une chose de postf dans cette crise, qui est la prise de conscience politique d’un (petit encore) certain nombre de malgaches.
    Nous sommes à un carrefour de notre histoire, où chaque mouvance politique peut apporter sa quote-part.
    Nous sommes conscients que nous ne sommes pas maitres de notre destin, et que le pouvoir est aujourd’hui entre les mains d’apprentis dictateurs, sous la main mise d’une puissance étrangère que nous connaissons tous. Nous n’avons plus de doute. Il appartient à tout un chacun de prendre ses responsabilités car ce que nous avons enduré depuis ce COUP D’ETAT doit réveiller nos consciences. Nos aieux se sont redressés en 1947, pourquoi pas nous ?
    Soyons lucides, les puissances étrangères n’auront pas de scrupules à faire couler notre sang (voyons ce qui se passe sur tout le continent). Nous devons revendiquer notre indépendance politique ; nous avons des hommes, des femmes qui sont aptes à diriger notre pays. Nous avons des hommes et des femmes qui ont des projets de société pour redonner aux malgaches leur dignité. Il est scandaleux de voir que nos valeurs ont été pulvérisées par un groupe de voyous. Aujourd’hui Madagascar est un pays sans état, sans droit. N’avons-nous pas des juristes ?
    Notre problème aujourd’hui c’est quelques sanguinaires qui font la loi avec les capsat et leurs milices armés, soutenus par qui nous savons ?
    Qu’allons-nous faire maintenant ? Restent-ils des ray amandreny dans ce pays ? autre que les Odon, Ratsirahonana... à qui nous disons, PLUS JAMAIS CA dans notre pays ? OUI messieurs, PLUS JAMAIS DE COUP D ETAT ORCHESTRE AVEC UNE PUISSANCE ETRANGERE ? A vous les journalistes de tout bord un peu plus d’esprit de discernement et travaillez pour l’intérêt de vos compatriotes, les malgaches ne sont pas tous dupes !

  • 17 juin 2009 à 13:57 | racynt (#1557)

    J’ai cru comprendre « des triplés au ventre », je me suis dis ça craint mais quand j’ai compris que c’était « tripes » et non « triplés », je me suis dit c’est encore pire que ce que je craignais...

    Ben oui si les négociateurs désertent le terrain, je ne vois pas comment on pourrait trouver le bout du tunnel avec des putschistes à la tête du pays.

  • 17 juin 2009 à 14:56 | observatrice (#2065)

    le peuple malgache n’a peut-être pas suffisamment souffert pour se réveiller véritablement .

    On aurait pu croire cependant que les 25 ans de régime ratsirakiste , et les mouvements de 1991 et 2002 étaient symptomatiques de sortie de coma ; en fait ; il ne s’est agi que de soubresauts , n’ayant pas pu faire sortir le malade du service de réanimation.

    La réeducation est longue ; surtout si l’on pense que dans des pays supposés démocratiques, la fraude électorale est toujours possible (affaire Perpignan en France , Dassault...) .

    comment peut-on encore accepter qu’on ose nous proposer une 3è voie en la personne de l’Amiral ?

    les intellectuels , les médias , les magistrats (des vrais , et on doit en avoir ) ne peuvent-ils pas réagir plus que çà ? Ou sont-ils déjà tous contaminés par les maladies nosocomiales de ceux qui ont pris le pouvoir ?

  • 17 juin 2009 à 21:14 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    Je suis le premier d’être très heureux de cet échec du GIC.Pour moi les malgaches ont assez d’expériences « d’échecs en politique ».Pour une fois,un jeune « politicien » a traçé avec la Haute Autorité de la Transition un processus à suivre pour préparer la quatrième République .Mais « ON » perd du temps à discuter.A l’exemple de PARIS,les perturbateurs se targuent de gagner quelque chose en espérant le retour de DADA au repos chez les « zoulous »,après avoir trahi le peule Malgache.SES ORPHELINS prennent en traitrise les membres de la sécurité à l’AMBASSADE DE MADAGASCAR à PARIS.Dès que Ravalomanana ait dit :« la FRANCE veut ré-instaurer le néo-colonialisme à MADAGASCAR,le peu d’estime pour lui s’est envolé à jamais ».
    Basile RAMAHEFARISOA(2)22ramahefarisoa

  • 17 juin 2009 à 22:50 | Hajabe (#2600)

    Iran ou Madagascar ? 170609

    - 1)Le nouveau pouvoir iranien proteste

    « Certains pays, dans une réaction déplacée, hâtive et impolie envers les manifestations illégales, ont soutenu ces dernières contrairement aux principes et règles démocratiques et sont devenus les porte-parole du mouvement des émeutiers, et ternissent ainsi l’image lumineuse de la République ... », dit le texte.
    Des pays occidentaux, dont notamment la France...

    http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2009-06-17/l-iran-accuse-des-medias-occidentaux-d-etre-les-porte-parole-des/924/0/353253

    - 2)Rama Yade a annoncé que l’ambassade de France à Téhéran avait même été « attaquée de l’extérieur par des manifestants ».Le Point 170609

    - 3) Sarkozy dénonçant, dans un premier temps, la fraude électorale et une réaction « brutale » et « totalement disproportionnée » du pouvoir iranien .Kouchner, réaffirmant la position très critique de la France vis à vis du pouvoir iranien : « Oui nous pensons que l’ampleur de la réaction populaire (...) et de la répression contre ses manifestations est telle que quelque chose s’est passé, nous en sommes convaincus », a –t-il souligné sur RTL.

    - 4)La France expose ainsi clairement son refus de légitimer le régime iranien –(Marianne2) 17/06/09
    http://www.marianne2.fr/Iran-La-France-dans-les-pas-de-Bush_a180908.html


    « Démocratie » chez les uns,
    « démonocratie » chez les autres,
    « putschocratie » chez les uns etc...

  • 18 juin 2009 à 02:02 | niry (#210)

    Le vrai arbitre dans cette situation restera encore et toujours l’armée, c’est elle qui fait et qui défait les président (ce n’est pas Ratsirahonana)...Je suis triste de le dire car je suis farouchement déçu et opposé à cette armée malagasy.

    Néanmoins, tant que des milices sans hiérarchie, emprisonnant bons qui leur semble, existent, alors toutes les GIC, les sociétes civiles, les Dakar V, les Addis Abbeba XXII ou les je-ne-sais quelles discussions n’aboutiront jamais..Elles restent mortes-nées.

    Primo, qu’un vrai général ou amiral patriote, un homme, un vrai, qui fait l’unanimité, se dresse dans l’armée et qu’il siffle la fin de la partie !!

    Deuzio, désarmer ces milices ;

    Tertio, qu’il impose un directoire militaire, un état d’exception et une loi martiale pendant 14 mois ! Tant pis pour les libertés individuelles et économiques ! Vive la Guinée !!

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