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Coopération

Banque mondiale

Cent millions de dollars pour améliorer le capital humain à Madagascar

samedi 28 mars 2020 |  1166 visites  | Mandimbisoa R.

La Banque mondiale a approuvé jeudi un financement de 100 millions de dollars pour Madagascar. À titre de prêt-programme à l’appui de politique publique de développement, cette somme est destinée à soutenir les investissements dans le capital humain. L’objectif est d’améliorer les ressources humaines dans son ensemble, mais surtout dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Mais il est également question de garantir la disponibilité des ressources budgétaire des secteurs sociaux et de renforcer la protection judiciaire des femmes et des enfants.

Un enfant malgache n’atteint que 37% de son potentiel productif parce qu’il n’avait pas bénéficié d’une instruction complète ni de soins adaptés. L’indice de capital humain est passé de 0,39 à 0,37 entre 2012 et 2017. En d’autres termes, la moyenne de 7,5 ans d’études effectuées par un malgache ayant atteint l’âge de 18 ans est ramenée à 4,2 ans. Ainsi, Madagascar est classé quatrième pays au monde enregistrant un taux de retard de croissance le plus élevé chez les enfants de moins de cinq ans (42%). Cela sans parler d’un système de protection sociale malgache quasi inexistant depuis longtemps qui ne touche que 5% des personnes extrêmement pauvres.

« La plus grande richesse de Madagascar, c’est sa population. Pour cette raison, le gouvernement a exprimé sa forte volonté de faire avancer les réformes en faveur de son capital humain en les incluant dans son Plan émergence », a déclaré Marie-Chantal Uwanyiligira, responsable des opérations de la Banque mondiale pour Madagascar. « En soutenant la volonté du gouvernement d’investir dans la population, cet appui budgétaire vise à inverser la tendance inquiétante en matière de pauvreté. »

L’opération dans le cadre de ce prêt-programme s’articule autour de trois piliers essentiels. Le premier consiste à améliorer les compétences, la performance et la répartition géographique des ressources humaines dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Le deuxième pilier permettra d’améliorer la transparence et la prévoyance des investissements dans le capital humain et le troisième devrait renforcer les cadres juridiques pour la protection des femmes et des enfants.

Certaines actions ont déjà été menées. C’est le cas de l’approbation de normes pour la profession enseignante et le déploiement de mesures pour contrôler la qualité du recrutement des enseignants communautaires et pour renforcer la formation initiale des agents de santé. Par ailleurs, un guichet unique a été créé pour améliorer la gestion des ressources humaines dans l’ensemble de la fonction publique. Cela permettra de rationaliser le système afin de réduire considérablement les mauvaises affectations de fonctionnaires et s’assurer qu’ils soient déployés en fonction des besoins.

Cette opération devra également permettre de mieux gérer les ressources financières affectées aux secteurs sociaux afin de fournir des filets de protection sociale à 30 000 ménages supplémentaires et de rendre l’exécution du budget plus transparente, conformément aux principes du libre accès aux données budgétaires publiques.

« Les ressources humaines et financières avec lesquelles ils opèrent sont les deux éléments les plus importants pour les écoles et les centres de santé à Madagascar », explique Peter Holland, chef d’équipe de cette opération au sein de la Banque mondiale. « Le gouvernement a lancé d’importantes réformes sur la formation et la sélection des enseignants et des professionnels de la santé. Ce sont les premières étapes importantes pour investir dans le futur du capital humain de Madagascar. »

4 commentaires

Vos commentaires

  • 28 mars 2020 à 17:48 | Moustick (#10845)

    Hé oui, du pognon, encore du pognon... Les commerçants ne peuvent pas aller à leur boulot et ne sont pas dédommagés tandis que les putes reçoivent une aide de l’état et continue leur travail tranquillement... Hé oui, vive Madagascar.......

  • 28 mars 2020 à 18:50 | Isandra (#7070)

    Peter Holland, chef d’équipe de cette opération au sein de la Banque mondiale. « Le gouvernement a lancé d’importantes réformes sur la formation et la sélection des enseignants et des professionnels de la santé. Ce sont les premières étapes importantes pour investir dans le futur du capital humain de Madagascar. »

    Rien à ajouter.

  • 28 mars 2020 à 19:11 | Vohitra (#7654)

    Bonjour à tous,

    Avant même l’arrivée de la pandémie au pays, Madagascar se trouve déjà dans une situation plus que critique sur de nombreux critères sur le plan social, notamment avec un taux de pauvreté de 74.1 %, et plus de 50 % des enfants de moins de cinq ans souffrant de retard de croissance, et environ 2 millions d’enfants souffrant de malnutrition aigue sur une population de 24 millions d’habitants, et plus de 1 million d’enfant exclus de l’éducation primaire…

    Selon les terminologies utilisées par la BM, l’objectif du programme est d’obtenir des progrès rapides, pour permettre à tous les enfants d’arriver à l’école le ventre plein et avec tous les atouts en main, d’acquérir une instruction digne de ce nom, et d’espérer ainsi, à l’âge adulte, arriver sur le marché du travail en bonne santé et en possédant les qualités requises pour mener une vie productive.
    L’indice du capital humain quantifie la contribution de la santé et de l’éducation aux niveaux de productivité de la prochaine génération de travailleurs. Il permet aux pays d’évaluer le manque à gagner résultant de leurs déficits de capital humain, et dans quelle mesure ils pourraient progresser plus vite et transformer ces pertes en autant de gains en agissant maintenant.

    Ainsi, l’accord de cet emprunt de USD 100 millions est tout à fait louable, et permettra ainsi d’espérer des impacts et retombées positives et durables sur le capital humain Malagasy pouvant ainsi préparer les relèves qui vont assurer pour demain les forces productives garantes d’une croissance soutenue et à base élargie.

    • 28 mars 2020 à 19:16 | Vohitra (#7654) répond à Vohitra

      Mais des remarques et suggestions sont formulées dès maintenant afin de ne pas retomber dans les écueils du passé et de ne pas reproduire le maintien du processus d’endettement enfermant le pays dans un cycle de pauvreté infernale, aussi, il est plus que souhaitable, avant le décaissement du financement, de pouvoir disposer des informations fiables sur :
      -  Les architectures de la logique d’intervention des projets à financer notamment les objectifs spécifiques, les résultats attendus ainsi que les actions à mener, avec les indicateurs bien définis, visibles et faciles à appréhender et à suivre dans leurs évolutions
      -  Les cadrages des interventions en fonction du niveau de décentralisation dans le pays, principalement les Régions
      -  L’évolution dans le temps des indicateurs définis à chaque niveau d’intervention
      -  La répartition régionale des ressources allouées et les priorités définies dans chacune des Régions

      Les approches d’intervention ainsi que les modalités pratiques de mobilisation du financement doivent être transparentes et accessibles à tous, et d’éviter autant que possible l’allocation des emprunts dans des actions qui ne correspondent pas à des besoins ressentis au niveau des localités bénéficiaires des projets.

      Bref, il est impératif d’éviter de reproduire la mise en œuvre de projets défaillants dans le passé avec des dénominations différentes et des indicateurs différents toute en augmentant les charges de la dette publique de l’Etat. De nombreux projets de ce genre avaient toujours émaillés l’univers de la coopération multilatérale avec la BM à Madagascar surtout dans le secteur rural dans les axes prioritaires liés à la santé, éducation, la production agricole et les infrastructures rurales…

      Cette fois-ci, il faudra démontrer que la présence et les appuis venant de la BM ne sont pas perçus comme des justifications et des arguments de la présence et du maintien de la BM dans les pays pauvres, ces deniers qui depuis ne sont pas arrivés à se passer des emprunts et modalités de développement venant de la BM mais non pas des initiatives intrinsèques localement maîtrisables et socialement bénéfiques…

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