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Politique

Conjoncture

Aujourd’hui et demain, après demain

lundi 16 mars 2009 |  4329 visites  | Valis

Mettre fin à l’expérience Ravalomanana est réclamé par le « vahoaka » partisan de Andry Rajoelina et les opposants ; c’est apparemment un processus en cours aujourd’hui en dépit de l’opinion des autres « vahoaka » qui sont contre. Mais, l’avenir du pays en est une autre chose.

Les espoirs d’une majeure partie des électeurs, fondés depuis 2002 et confirmés en décembre 2007 n’ont certainement pas tous été comblés. Mais des progrès ont été faits et c’est pourquoi d’autres « vahoaka » le soutiennent encore et sont prêts à le protéger contre toute tentative de destitution de manière illégale. Ces autres « vahoaka » sont persuadés que le président Marc Ravalomanana est encore en mesure de faire plus ; par contre les premiers « vahoaka » ont perdu espoir.

Quels sont ces espoirs déçus ? Un coût de la vie moins élevé sinon des initiatives sociales, non seulement en faveur des couches vulnérables mais aussi en faveur de l’ensemble de tous les ménages. Son slogan initial était le suivant : œuvrer pour que chacun puisse s’enrichir et ne pas dépouiller les nantis (hampanankarena ny tsy manana sy hampanana ny efa manana). Le constat au final est que le développement social a traîné, sinon qu’il aurait été placé au dernier rang des priorités. Les opérateurs économiques ont eu du mal à s’épanouir et trop souvent leurs affaires se sont flétries ; par contre celles du groupe du président ont connu une croissance rapide.

Un autre espoir déçu est la liberté d’expression et la liberté de réunion notamment la liberté des partis politiques d’opposition. L’audiovisuel public est interdit aux opposants.

Le défi, ou le prix à payer ?

Dorénavant, les partisans de Andry Rajoelina se croient en droit d’espérer que leurs souhaits soient exaucés rapidement. Les politiciens de l’opposition et les opportunistes ne les contrediront pas. Mais l’avenir du pays est une autre paire de manche. L’une ne constitue pas forcément la condition de l’autre. Hélas !...

Toute vigilance doit être renforcée, toute énergie doit être mobilisée pour que l’humeur du moment, fût-elle légitime, ne compromette pas le futur...

Les TGV ont-ils le droit d’être optimistes ? Surtout que plus de la moitié de notre budget national dépend de l’étranger, des bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux. Le doute est plus que permis après les avertissements de la communauté internationale de ces derniers jours. Et ce en dépit des promesses faites par les leaders de la Place 13 mai.

Il faut en effet reconnaître que les partenaires techniques et financiers sont chacun empêtrés dans la gestion de la crise financière mondiale. La fréquence des crises et surtout le manque d’inspiration des politiciens malgaches qui veulent faire du neuf avec de vieux outils et de vieilles méthodes, n’inspirent pas confiance et ont poussé nombre d’observateurs à se poser les questions suivantes : à quand la prochaine occupation de la Place 13 mai ? qui sera le prochain auteur d’une autoproclamation devenue une singularité historique du pays ?

Pendant ce temps, le pays se désagrège. Lequel parmi les pays amis et partenaires tendra-t-il la perche le premier pour lui venir en aide ? On sait que le nouvel ambassadeur de France arrivera dans les prochains jours dans le pays. Nulle doute qu’il apportera l’aide de la France pour résoudre les problèmes de son ancienne colonie. Quant aux autres Occidentaux, attendront-ils la prochaine crise pour se manifester car entre temps le pays échappera à leur emprise au profit d’un autre pôle, asiatique ou autre. En apprenant les dernières initiatives de Andry Rajoelina et de Monja Roindefo, le gouvernement américain a aussitôt fait savoir que les Etats-Unis condamnent et n’acceptent pas toute prise illégale de pouvoir, qu’elle soit de la part de l’armée ou de la part des civils.

L’heure et les esprits ne semblent pour l’instant pas encore à la refondation économique et à la révolution financière.

8 commentaires

Vos commentaires

  • 16 mars 2009 à 07:47 | Lemurkata (#801)

    Vous avez oublié un autre espoir déçu qui n’est certainement pas le moindre. Ravalomanana a mené son « insurrection » contre l’Amiral sur la base du slogan « Fahamarinana sy fahamasinana ». Une grande partie du soutien pro-Ravalomanana de l’époque espérait une conduite des affaires nationales dans la droite ligne de ce slogan. Or, on constate qu’il n’en est rien. Si on fait la retrospective des actions de Ravalomanana sur ce plan, il aurait même fait pire que son prédécesseur en mélangeant allègrement affaires privées et affaires nationales, et en vérouillant complètement l’opposition par des moyens qui ne sentent pas bon le « fahamarinana sy fahamasinana ».

    • 16 mars 2009 à 08:17 | loana (#734) répond à Lemurkata

      depuis et jusqu’ à présent ,tout espoir a été déçu.
      et Ravalomanana est meme allé trop loin dans ses affaires en s’impliquant dans tous les domaines : route ,huile , lait, farine etc...
      et en surveillant meme les comptes des entrpreuneurs malgaches.
      en outre , les malgaches ne cessent de s’appauvrir de plus en plus.
      il faut etre raisonnable et il faut que tout ça s’arrete
      et référendum ou pas référendum,personne ne croit plus en tout ce que Ravalomanana dit
      alors il faut laisser la place aux autres et on verra bien.
      car c’est plus que de la misère qu’on vit !!!

    • 16 mars 2009 à 22:40 | Ralita (#487) répond à loana

      Loana ! tu dis que « c’est plus que la misère qu’on vit ». Personnellement je ne vois pas les choses ainsi. J’ai quitté Madagascar en 1989 et je suis rentré presque 20 ans après. Ce que qu’il y a maintenant n’a rien à voir avec ce que j’ai quitté. Je ne sais pas de quelle génération es tu ? Mais si tu fais partie des « ankizy ankehitrio mpanangana ny ho avy » tu comprendras qu’on vit dix fois mieux actuellement que dans les années 80.

      Je reviens au sujet initial, cette crise politique va engendrer une plus grande pauvreté encore à Madagascar.

      1- Les bailleurs de fonds n’oseront plus injecter de l’argent dans une économie qui n’a aucune assurance de continuité comme l’économie de Madagascar. La crise internationale ne les permettent pas de prendre des risques alors qu’ils ont déjà moins de ressources qu’avant.

      2- A moins que c’est une grande compagnie étrangère (ou un pays étranger carrément) qui n’a pas eu de contrats, est la source de cette crise et qu’elle investira beaucoup d’argent chez nous après. Personne n’osera venir s’implanter chez nous dans les 6 prochain mois après la sortie de cette crise. Moi-même, je viens déconseiller mes amis français et allemands de créer leurs entreprises ici à Madagascar, alors que ces projets (très sérieux) ont été élaborés depuis près de trois ans et que c’est moi-même qui les a suggérer, avec des arguments solides de s’implanter à Madagascar plutôt qu’en Inde ou en Croatie comme il l’ont prévu.

      Donc quel que soit le « vainqueur » de ce bras de fer insensé, le grand perdant est le « vahoaka », qu’il soit pro Ra8, TGViste ou neutre et perplexe.

      J’ose parié que dans un an, on aura moins que la moitié de ce qu’on a dans nos assiettes. Et descendrons nous sur la place du 13 Mai ? A force d’utiliser cette place pour manifester à n’importe quelle époque de l’année, on finira pour la rebaptiser « place des jours de l’année »

  • 16 mars 2009 à 08:18 | RADAGIL (#127)

    Ra8 s’accroche au pouvoir comme une sangsue sur la peau !Cque faut-il faire pour enlever ce aparasite qui suce notre sang jusqu’à nous faire mourir d’anémie(70% des Malgaches)La solution radical est d’amputer le membre ou il s’est accroché !Il avait promis les Riches deviendront plus riches et les pauvres moins pauvres.Qu’en-est-il ?

    • 16 mars 2009 à 10:06 | Lemurkata (#801) répond à RADAGIL

      Qu’en est-il ? Le Président est devenu plus riche et les autres (riches ou pauvres) devenus moins riches ou plus pauvres !

  • 16 mars 2009 à 16:11 | LalaBe, de la majorité silencieuse (#723)

    Voici les projections de l’ONU pour Madagascar en 2050 :
    -  population totale : 44,5 millions (soit le 2è pays d’Afrique noire francophone le plus peuplé, après le Niger, 53,2 millions) ;
    -  espérance de vie à la naissance : 71,3 ans.

    Gouverner, c’est prévoir.

    Dans le contexte de crise politique actuelle, est-ce que les protagonistes (aussi bien les légalistes que les putschistes) ont conscience que c’est dès maintenant qu’il faut commencer à réfléchir comment nourrir plus de 44 millions de personnes, si l’on ne veut pas qu’elles meurent de faim !

    Et avec une espérance de vie de plus de 71 ans, il y aura beaucoup de ray aman-dreny, qui auront besoin d’un minimum vieillesse, pour vivre dans la dignité que leur confère la culture malagasy !

    44,5 millions, c’est, à 1 million près, la population de l’Afrique du Sud aujourd’hui.

    Et nous n’avons pas les ressources de l’Afrique du Sud !

    Ne serait-ce que pour çà, il serait grand temps de sortir de cette crise !

  • 16 mars 2009 à 20:37 | salama (#729)

    En tant que vazaha, je n’ai pas à m’influer sur l’avenir de votre pays.
    En 2008, je me suis rendu avec 10m² de dons pour des centres scolaires, sociaux, sportifs, médicaux (3ième expédition)
    J’ai remarqué de la part des autorités
    un manque total de collaboration et un désintérêt de leur population.
    On me réclamait 70.000.000 fmg, on m’attribuait un visa de touriste.
    Choisissez bien ceux qui vous gouvernent.

  • 16 mars 2009 à 21:29 | vasaha gasy (#1107)

    Madagascar est un pays dit démocratique. Le président a, malheureusement ou pas, été élu par le peuple.
    Maintenant, prendre le pouvoir par la force militaire est, toujours pour un pays dit démocratique, un putch. Les putchistes installent, en général un dictateur au pouvoir.
    Imaginez la chose suivante : la politique de M. Sarkosy est pour certains désastreuses, pourquoi ne pas le destituer et le remplacer par, disons M. Bayrou, on utilisera bien sûr l’armée pour prendre d’assaut l’Elysée. Qu’en penserait l’opinion internationale ?
    Souvent dans les pays Africains nous avons vu ce genre de chose arriver.
    Sommes nous à l’aube d’une aire nouvelle ? A qui va profiter ce putch ? Au peuple ? Non, comme d’habitude à ceux qui sont au pouvoir qui vont en profiter et se constituer une fortune sur le dos de ce même peuple qui aura cru à un mirage mais sans l’avoir « démocratiquement » voulu et c’est ce qui me dérange le plus dans cette histoire. Mais peut-être suis-je resté trop longtemps dans un pays de liberté....

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