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Editorial

Argent du Peuple, Voix du Peuple

vendredi 21 septembre 2012 | Sahondra Rabenarivo

Etant donné que les aides au développement de sources internationales sont actuellement réduites, les recettes de l’État viennent essentiellement de nous, citoyens, ou de la vente de biens qui nous appartiennent tous (ressources naturelles, entre autres). Oui, les recettes de l’État viennent de nos impôts sur les revenus salariaux (retenus et versés en notre nom à hauteur de 21% de nos salaires). S’y ajoute, entre autres, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA, 20%) que nous payons pour certains achats et services (comme la télécommunication et la JIRAMA). Et les droits de douanes qui ont été perçus lors de l’importation des biens et marchandises divers que nous achetons, même usagés comme les véhicules. Jusqu’aux transactions bancaires sont taxées. Restent peut-être comme non taxés les légumes et fruits produits localement, mais à condition qu’ils aient été transportés par charrette ou charrue et pas par moyen utilisant l’essence ou le gas-oil (aussi taxés).

Ainsi, les « recettes propres de l’État », utilisées pour financer le Kianja Maki que Colas a bien voulu construire à toute vitesse, contrairement au pont d’Ambohimanambola, sont en fait nos recettes, à nous, citoyens contribuables. Ainsi aussi les 15 milliards d’ariary que l’État daigne, avec apparemment grande réticence, contribuer au financement de la CENI-T et des élections à venir. Quand je lis dans l’Express du 20/09/12 que les recettes de la douane à elle toute seule reviennent à 678 milliards d’ariary, ces 15 milliards semblent bien modestes, pour ne pas dire honteux.

Certes, nos contributions aux caisses de l’État doivent financer bien d’autres choses, comme les déplacements des uns et des autres à l’intérieur et à l’extérieur du pays ; les indemnités et salaires des fonctionnaires (dont les pauvres enseignants et médecins divers), les charges de « fonctionnement » de l’État et ses démembrements comme le carburant, le téléphone et l’électricité, pour ne pas oublier le papier, l’encre et les tampons rouges de l’Administration. Tout ça avec les recettes insuffisantes générées par nous-mêmes, tout en oubliant que les aides extérieures sont en fait aussi les taxes et impôts payés par les contribuables des pays plus développés. En quoi un tel contribuable étranger pourrait-il s’intéresser à financer les élections (ou quoi que ce soit d’ailleurs) à Madagascar ? En pas grand chose, sans doute, mais il a donné son consentement en votant le parlementaire qui a voté le budget de son pays.

Ce qui nous amène au consentement des gouvernés, nous qui avons contribué directement ou indirectement aux 15 milliards de financement des élections. Face à l’éternelle non-résolution de la crise, et surtout du duel au sommet, pourquoi ne pas alors soumettre au peuple, par voie de référendum la question suivante : « Samy mahazo milatsaka ho fidiana ho filoham-pirenena ve ry Andriamatoa Marc Ravalomanana sy Andriamatoa Andry Nirina Rajoelina ? Eny sa Tsia. » Que la réponse soit oui ou non, ça nous évite de passer par la voie de l’amnistie et du comité de réconciliation nationale et tout ce baratin à n’en pas finir et qui va, à ce rythme, ne jamais en finir. Un certain putschiste s’était dit à un moment donné démocrate, ce qui veut dire qu’il s’inclinerait à la décision du peuple, au lieu d’imposer la décision de sa seule personne, ou d’une centaine de personnes, qu’elles soient société civile ou médiateurs ou politiciens, non élues et non représentatives. Puisque le blocage est et demeurera cette question, que le peuple souverain en décide par la voie des urnes.

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