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Antananarivo | 03h19
 

Editorial

26 juin

jeudi 19 juin 2008 | R. C.

Dans le calendrier malgache, le vrai, la saison sèche est celle consacrée aux loisirs, aux fêtes ainsi qu’aux réjouissances. Familiales et souvent collectives, ces occasions ne sont autres que les Famadihana, Famoràna, Fanambadiana, Santabary, etc. Les genres varient en fonction des régions mais dans l’ensemble, les populations se réjouissent tandis que la nature se repose. Elles se divertissent et se ressourcent après une année de labeur consacrée à produire pour manger. Quel que soit le bilan de fin d’année, le temps est vraiment à la fête. Les gens dépensent sans compter en ripailles, en accoutrement, en cadeaux… La joie s’installe dans tous les villages où se déroulent par exemple un Famadihana ou un Famoràna. Les familles se partagent les dernières nouvelles sur les uns et les autres. Un tel a réussi son examen, une telle s’est mariée, tel autre a fait un long voyage. Bref, partage et communion caractérisent ces moments forts. Cette année, le 26 juin divise le pays. La fête de l’Indépendance consacre le divorce entre l’exécutif et la capitale. C’est malheureux à dire mais c’est le cas après que le gouvernement ait décidé de tenir une parade militaire à Toamasina. Après qu’il ait choisi la bourgade d’Ilafy pour monter le podium officiel. Car cette année, les Malgaches ont droit à un double défilé. Un double podium. Et une double célébration.

Poisson pourri

Evidemment, personne ne tire profit de cette situation. Sauf peut- être le Diable. Si jamais l’exécutif maintient cette célébration parallèle à Toamasina et à Ilafy, il réussira là où Didier Ratsiraka a échoué deux fois en 1991 et en 2002. Acculé par des mouvements populaires à quitter le pouvoir, l’ancien chef d’Etat a érigé des barrières physiques entre les cinq provinces contre celle d’Antananarivo. Le sécessionnisme a coûté cher au pays et aux populations de part et d’autres des barrages. Et les Malgaches, frères et sœurs de sang ou Mpifatidrà, étaient heureux de sortir de ces deux crises en 1992 et en juillet 2002. Aujourd’hui, patatras. Le vieux Démon de la division et de la haine refait surface. Le séparatisme signe son retour et va faire son entrée par la grande porte. Un jour de 26 juin. Décidément, quand le poisson est pourri, il l’est par la tête.

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