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Editorial

« Cum prehendere »

vendredi 16 octobre 2009 | Patrick A.

Aux lecteurs occasionnels de ce site, je ne peux que vivement recommander l’éditorial d’hier par Ndimy. Ce texte prouve que même s’il est des moments où il est difficile de ménager des surprises aussi fortes que celles concoctées par les protagonistes de la crise, nous autres éditorialistes sommes conscients qu’une partie de notre mission est aussi de vous surprendre.

C’est loin cependant d’être notre objectif principal, et les exercices de style de Madagascar-Tribune.com ne sont jamais gratuits : ils ont pour but de stimuler la réflexion et de remettre en cause les excès de confort intellectuel et les idées toutes faites.

L’une de ces idées toutes faites consiste à opposer Patrick et Ndimby. Avec en filigrane la tentation pour certains de décourager l’un pour laisser le champ libre à l’autre. Pour faire économiser à tous octets et kilowatts-heures, il est préférable de prévenir que c’est une cause pratiquement perdue d’avance : la complicité intellectuelle entre Ndimby et Patrick remonte à avant la présente crise, et celle-ci n’a fait que la renforcer.

Lorsqu’au sein de la rédaction, nous discutons des projets de futurs éditoriaux, nous savons fort bien que telles ou telles idées risquent d’irriter et de susciter des réactions courroucées. Dans une telle situation, c’est souvent l’autre éditorialiste qui dit à celui qui est en charge ce jour-là d’« y aller quand même », qui l’invite à ne rien censurer même si le propos ne sera pas immédiatement compris et assimilé par la majorité. Il ne faut pas y voir là du racolage commercial, mais de l’honnêteté intellectuelle.

Un journal indépendant est une épine au pied. Mais une épine qui bénéficie parfois de plus de mémoire que le pied égratigné. Et dont l’expérience permet de temps à autres d’apporter le recul et l’éclairage dont ne disposent pas forcément d’autres témoins. Un commentateur disait hier que l’ampleur de la crise a dépassé tout le monde. Ce qui est vrai. Par contre la crise elle-même, et sa sortie probable, ne sont pas une surprise.

Lorsqu’en 2008, des diplomates américains avaient publiquement conseillé à Marc Ravalomanana de se séparer de ses intérêts dans Tiko, lui envoyaient-ils un nécessaire signal d’alarme ou sonnaient-ils l’hallali ? Il serait prétentieux de vouloir répondre à cette question, même a posteriori.

Mais ce qui apparaissait d’ores et déjà à cette époque-là, c’était qu’une crise était en cours. Et ce qui n’est pas moins sûr aujourd’hui, c’est que même si à Genève ou ailleurs, un sommet entre chefs de mouvance a effectivement lieu dans les prochains jours et débouche sur une réussite, les choses ne s’en arrêteront pas là. « Les crises ne s’arrêtent jamais. Nous sommes toujours en train de faire face aux conséquences de la crise précédente jusqu’à ce que la prochaine arrive ». Les problématiques que nous avons à affronter dépassent les acteurs du moment et les querelles immédiates.

Étymologiquement, comprendre (« cum prehendere »), c’est prendre avec soi, saisir avec soi. La frontière devient alors étroite entre comprendre et excuser. Mais ni à Ndimby, ni à Patrick, on ne fera prendre durablement des vessies pour des lanternes. Et pour que notre médiocre latin de cuisine ne nous fasse pas tomber le ciel sur la tête, nous continuerons à crier « Par Toutatis ! ».

12 commentaires

Vos commentaires

  • 16 octobre 2009 à 08:08 | RAKOTOZANANY (#3245)

    Que ce soit Mr Ndimby ou Patrick, ce sont pour moi des gens de valeur, et qui méritent mieux , beaucoup mieux que les ministres de la culture ou des affaires sociales actuels.
    Vos intélligences vous honorent et honorent nous tous. je veux dire que : personne ne pourra dénigrer quoique ce soit.
    Mas surtout continuez chers Messieurs, un de ces jours, les écervelés finiront par bien comprendre, et rien n’est jamais trop tard au point où on en est.

  • 16 octobre 2009 à 09:41 | observatrice (#2065)

    Ndimby ou Patrick , peut-être 2 styles différents , mais tout aussi pertinent l’un que l’autre.

    il y a plusieurs sites internet sur Madagascar, mais si les gens reviennent sur M-T, c’est qu’ils y trouvent intérêt, n’en déplaise à ceux qui parlent de racolage .

    Nous surprendre, vous y réussissez souvent, et les références sont aussi inattendues que plaisantes, et permettent d’avoir un regard toujours amusé et critique sur une situation déjà suffisamment dramatique en elle-même

    continuez et ne changez surtout pas !

  • 16 octobre 2009 à 10:15 | georges Rabehevitra (#3099)

    Cher Patrick,

    Vous faites votre job de journaliste, c’est tant mieux. Vous le faites en plus avec talent, alors c’est un régal.

    Il faut surtout éviter de caresser dans le sens du poil qui que ce soit. Il y a des journalistes (bon, ce sont plus des attachés de presse que des jounalistes mais soyons tolérants envers la nature humaine) pour ça aussi, et c’est tant mieux.

    Dans tous les cas, le jounaliste et le journal doivent impérativement faire partie de la démocratie

    Dans tous les cas, merci pour tout et bonne continuation

  • 16 octobre 2009 à 10:30 | Citoyenne Malgache (#599)

    Je ne suis pas sûre d’avoir cum prehenderé le fond de l’édito...

    Mais j’ai été surprise par ce passage : L’une de ces idées toutes faites consiste à opposer Patrick et Ndimby. et la suite du paragraphe.

    Le fauteuil éditorial est pourtant assez large pour deux, non ? Ou est-ce encore une manip pour nous faire poser des questions ?...lol

  • 16 octobre 2009 à 12:27 | poiuyt (#584)

    L’adversité amène à se surpasser, c’est le sport, Merci.

    A la question de savoir pourquoi comment des écrits aussi virulents que ceux de Ndimby peuvent sortir sans gêner des néo-fascistes, voici 2 réponses des miennes. Primo, l’audience serait étroite, elle ne touche pas le « peuple », donc causez toujours, vous êtes innofensifs. Deuxio, le message de l’un est neutralisé le lendemain par la publication de l’autre. Alors, les nouvelles zones d’influences causées sont nulles, les gens restant sur leurs positions. Mais ce qui est apporté, c’est de la richesse, et de la tolérance, et de l’humilité, et surtout l’opportunité de se rejuger. Comprendre est douloureux parfois, et on se préferre des rèves parfois, en se trompant activement. Rester sur une position erronée permet de ne pas perdre la face aussi. Mais il n’y a pas de position erronée apparemment, à croire que ce dont il est parlé ici, c’est aussi de l’art.

    La faute peut venir de la prostitution, de la chasse à l’audience, du populisme (que l’on sent chez certains commentateurs), qui amènent à travestir la vraie vérité et la vraie opinion. Travailler pour quelqu’un.

    Un avis contre un autre, mais pas un postier contre un autre. Du point de vue de commentateurs, la recherche de dialogue avec un autre commentateur, même en lui offrant une réponse, parait stérile. Il vaut mieux parler à l’impersonnel, et sans destination humaine précise, même dans une réponse. D’autant plus que les noms d’oiseaux arrivent facilement.

  • 16 octobre 2009 à 12:34 | Joseph (#2102)

    Tsara va tompoko, SEM patrick A. (comme Anonyme !)

    Non,votre site Mad-trib.com n’est pas un journal, c’est un FORUM DE DISCUSSIONS SUR MADAGASCAR. Il n’est pas un journal parce que je n’ai jamais vu un journaliste écrire de façon anonyme. De plus, il n’y a pas de barrière entre les lecteurs forumistes et ceux qui écrivent les posts originels : c’est donc un forum et pas un journal.

    De plus, il n’est pas indépendant, puisque n’importe qui y écrit, sans ligne éditoriale. Ah si, j’oubliais, sans autre ligne autre que de diffuser l’idée récurrente que tous les hommes politiques sont pourris et chasseurs de « seza ». mamemo paosy ny filoham-panjakana ! Cà ne manque pas de sel quand on sait que les plus prompts à dire çà sont les adeptes de ravalo le mpangoron-karena champion de la corruption érigée en système de gouvernement.

    Cette défiance permanente contre toutes les tentatives d’arracher ce pays des doigts crochus des commerçants libéraux, montre que la plupart de ceux qui écrivent ici n’ont pas la prédisposition de coeur suffisante pour que ce qu’ils écrivent soit positivement utile à la démocratisation de Madagascar : il y a un abîme entre l’intellect et l’esprit, tout Malgache sait cela.

    L’insulte et l’ironie sur tout ce qui concerne les changements en cours sont devenus majoritaire sur ce site. A l’évidence, les nostalgiques des anciens régimes ont pris le pouvoir dans mad-Trib.com. qui, je le répète n’est pas un vrai journal du net mais un simple forum de discussions.

    Peut-être au début vous étiez sincèrement désireux de lancer un site de bonne tenue, mais malheureusement nofetsen’ny sasany ianareo tamin’io raharaha io ! C’est dommage.

    • 16 octobre 2009 à 21:48 | Rakitoza (#689) répond à Joseph

      Tiens un Joseph Numero 2

      Après Joseph Numero 1 le françafricain, voilà un Zefa gasy

      Casser le mur entre auteurs et forumistes est une des caractéristiques du web 2.0. C’est pour celq qu’Internet est un média « chaud », qui permet le débat, et non un média « froid » qui est un kabary tsy valiana. Il faut vivre avec son temps !

    • 19 octobre 2009 à 01:28 | Joseph (#2102) répond à Rakitoza

      Eh non, il n’y a qu’un seul Joseph, comme quoi vous devriez laisser un peu vos certitudes au vestiaire avant de parler !

      Moi, Françafricain ! ah ah ! autant me traiter de pro-ravalo, tant que vous y êtes ! On voit que les argumentaires vous intéressent peu, il n’y a que les histoires de personnes qui attisent votre curiosité ? Allez voir ailleurs ce que j’en dis de votre argumentaire « françafrique ». Même votre ravalo, avec ses gros sabots de pdg obscurantiste aujourd’hui met de l’eau dans son vin car il s’aperçoit que sa stratégie faussement nationaliste, alors qu’il a vendu (bradé) le pays aux canadiens et autres, risque de le marginaliser tout à fait.

      Allez voir son barratin misérable et mensonger sur Sobika. Et fichez la paix à Joseph, tenez vous en aux idées, svp.

      Je vous remets un lien utile sur la Françafrique pour compléter votre éducation :

      http://survie.org/?lang=fr

    • 19 octobre 2009 à 01:42 | Joseph (#2102) répond à Joseph

  • 16 octobre 2009 à 13:29 | ragerard (#3370)

    bonjour,
    je suis un lecteur assidu de votre journal et ne vous cache pas une certaine estime pour les articles de Ndimby,en particulier,malgré un cerain parti pris,parfois,mais comme on dit chacun est libre d’avoir des opinions...pour parler de la crise ou plutôt des crises à madagascar,je pense que si les institutions existantes avaient fait leur travail,on en serait pas là.quand le président Ravalomanana allait de dérives en dérives
    il était du devoir du parlement de le rappeler à l’ordre.Ravalomanana n’a eu de cesse de persécuter (et je pèse mes mots) Rajoelina à la mairie de Tana,sous le seul prétexte qu’il n’a jamais visiblement pas accepté que son poulain ait été désavoué,mais la population a parlé,il devait se plier au verdict des urnes.quand ravalomanana a acheté le force one,il n’a pas respecté les procédures,et je vous cite seulement ces 2 cas,où ravalomanana a foulé au pied les régles élémentaires de démocratie.devait on le laisser continuer dans ces dérives,moi je dis non ;non ;et non.on peut tout dire sur rajoelina,mais on ne peut pas lui retirer le fait que c’est le seul,à avoir eu le courage de se dresser contre Ravalo,qui pour moi était en passe de diriger le pays comme beaucoup de nos dirigeants
    africains.le coup d’état dont vous taxez rajoelina n’aurait jamais eu lieu
    si les diverses institutions (nationales et internationales) avaient assumé leur rôles.à situation particulière,solution particulière,je m’explique:ravalo ne respectait plus la constitution dans tous les sens du terme,il ne pouvait plus rester président de la république,du moins
    légalement.je n’adhère pas forcément à la façon dont rajoelina a mené le mouvement par la suite,mais pour moi il y avait urgence à destituer ravalomanana.maintenant je ne m’avancerai pas quant à savoir si rajoelina sera un bon président de transition,il n’y a que l’avenir pour nous le dire.maintenant et je crois que votre journal a eu l’occasion de le dire plus d’une fois,on peut changer,modifier la constitution autant qu’on le veut,si les hommes qui siègent dans nos institutions sont juste là pour
    les avantages de leur fonction,le pays ira toujours de crise en crise .enfin je ne demande qu’ me tromper,mais hélas,j’ai bien peur que ce ne soit la vérité.(tsetsa tsetsa tsy haritra d’un malagasy d’an dafy)e

    • 16 octobre 2009 à 19:30 | jaonandry (#3096) répond à ragerard

      Hors sujet.

  • 16 octobre 2009 à 16:16 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    Que les sophistes ne meurent jamais

    Et je rejoins monsieur Rabehevitra quand il dit

    Vous n’avez point besoin de caresser qui que ce soit

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