Semaine des droits humains, semaine de déliement des langues. Pendant la journée dédiée aux témoignages de non-droit, au palais de la Justice, à Anosy, l’histoire d’une femme qui n’a pas osé porter plainte de peur de perdre son emploi, a interpellé plus d’un.
Marie - T… vient d’avoir son deuxième enfant. Elle travaille dans une entreprise privée, depuis maintenant une dizaine d’années. Au moment où elle allait prendre son congé de maternité, qui est de trois mois, son employeur lui a signifié : « Vous n’êtes pas la seule femme à savoir et pouvoir enfanter. Je vous donne un mois, et c’est déjà beaucoup. » Il lui a fallu se battre pour que ce « mois » de congé soit payé. En fait, la logique de l’employeur est simple : un mois sans travail, c’est un mois non payé. Le congé annuel lui suffit, pas plus.
Au moment où le ministère de la Santé, du Planning Familial et de la Protection Sociale renforce le message de l’allaitement maternel exclusif à six mois, et à 2 ans avant le sevrage, Marie - T… se sent sans défense. Alors que les pères bénéficient aujourd’hui de 15 jours de congé de paternité contre 3 auparavant, la mère et le bébé risquent de perdre une affection tout aussi naturelle que nécessaire, car l’entreprise de Marie - T… n’autorise pas qu’on emmène son bébé au travail. « Non, nous n’avons pas de local pour que je puisse allaiter mon enfant, encore moins une nursery pour l’installer ».
Code du Travail, droit du bébé (d’être allaité convenablement) et de la femme au travail, autant de facettes des Droits Humains qui méritent d’être vulgarisées pour que chacun puise ses forces dans le droit à la parole.
Recueilli par R. Volana A.
