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Reportage

Carnet de voyage

Vol 933, un drame a failli avoir lieu

jeudi 29 mai 2008 | R. C.

« Une chute verticale de 100 m », selon un steward. Et oui, le vol 933 Frankfurt vers Washington a failli tourner au drame pour les nombreux passagers, lundi dernier. Ces derniers en sont apparemment à leur premiere expérience de ce genre même si tous ont déjà pris l’avion plus de deux fois dans leur vie. Le pilote annonce que l’appareil va traverser une zone de turbulence au dessus de l’Angleterre. Tout le monde se met à attacher la ceinture. Deux ou trois minutes passent pendant lesquelles l’avion est fortement secoué. Tout d’un coup, le Boeing 777 de l’United Airlines chute verticalement pendant plusieurs secondes. Tous les objets laissés sur les tablettes tombent. Les femmes crient et pleurent, les hommes clament des « my God » à n’en plus finir. L’unique enfant du voyage, un garcon de 11 ans, est réveillé de son sommeil.

Retour au calme

Chacun craint pour sa vie. On se regarde dans les yeux pour se rassurer mais c’est la peur qui se transmet. Quant à moi, j’ai pris mon chapelet, qui ne me quitte jamais d’ailleurs. Un jeune couple de japonais naturalisé américain se serre l’un dans les bras de l’autre. Deux gaillards essaient d’attraper au vol leurs verres de vin rouge. Un cadre américain tente de protéger sa femme et son ordinateur. Deux hôtesses heurtent violemment le plafond de l’avion. Un jeune américain assis à ma gauche s’aggripe à mort sur son siège. Ces quelques dizaines de secondes seront les plus longues de ma vie. C’est d’ailleurs la première fois que je tutoie ainsi la fin, pour ne pas dire la mort. Avec mon chapelet, je récite des « Ave maria » et des « Gloria »… À cet instant précis, je ne sais même pas si je prépare l’entrée au paradis ou le retour au calme dans l’avion. Car entre terre et ciel, on était tout près et de l’un comme de l’autre.

Envol

Finalement (c’est a dire après 30 ou 40 secondes), l’appareil reprend son envol sans pour autant sortir de la zone de turbulence. Je continue ma prière. Je ne sais plus si je voulais descendre ou si j’implore le ciel de tempérer son ardeur. En tout cas, descendre en plein ciel était impossible. L’avion se trouve à plus de 10 000 m d’altitude et la température extérieure est de –50 degree Celcius. Autrement dit, cinquante fois plus froid qu’un glacon. J’ai suggéré à un steward et à une hôtesse de faire une petite pause en Angleterre pour nous remettre de nos émotions. Car l’avion, à cet instant, se trouve au dessus de la tête des Britaniques. Ils se mettent à rire tout comme mes voisins de sièges d’ailleurs. Ce qui a eu pour mérite de dénouer nos estomacs et nos langues. Chacun raconte ses aventures en avion.

Vin rouge

A ce sujet, je n`ai rien à dire puisque c’est la première fois que cela m’arrive. Toutefois, pour ne pas perdre le fil des conversations, j’ai annoncé qu’il nous reste encore huit heures à passer dans l’avion. Les sangs se glacent et l’inquiètude se lit sur les visages. Tout de go, je dis à mes voisins que le meilleur moyen de retrouver la sérénité est de boire du vin rouge. Un éclat de rire général accueille cette proposition inattendue. Chacun commande alors à l’hôtesse une bouteille de vin, pour commencer. Dès lors, le reste du voyage se déroule sans encombre même si avant d’arriver à destination, l’appareil a du traverser trois autres zones de turbulences de moindre envergure. La sainte Vierge et saint Christophe ont veillé sur nous. J’ai besoin d’y croire car avant de rentrer au pays, je dois encore traverser l’Amerique de long en large. Dimanche, le voyage nous conduira à Missoula à plus 3000 km a l’ouest de Washington. Au total, en deux semaines, je dois prendre quatre fois l’avion. Ave Maria.

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