Le discours présidentiel de vendredi dernier a donné le ton. C’est l’année du travail. Comme si auparavant et les années précédentes étaient celles du repos. Le Commandant en chef de la Gendarmerie a été remplacé. Il rejoint la voie du garage en attendant l’âge de sa retraite. Quelque part, il ne serait plus en mesure de travailler sinon estimé comme incapable de relever le défi du travail que réclame le président pour cette année 2008. Pourtant le Premier ministre dans son discours bilan a insisté sur le recul de la criminalité. Ce dont on ne sait pas car non explicité par le Premier ministre, le nombre de vol de zébus avec morts d’hommes ou violences avérées. S’est-il trouvé réduit ou a-t-il augmenté à tel point qu’avec le travail que sa réduction exige, l’homme ne serait plus « the right man at the right place ». Le recul de plus de trente pour cent du taux relatif au vol de zébus ou au phénomène « dahalo » ne serait-il donc pas conséquent ?
Beaucoup se souviennent toutefois que l’affaire des vols d’ossements humains étalée en public lors d’une conférence de presse et les rectifications-précisions voire les démentis du Premier ministre à ce propos figurent parmi les griefs qui expliqueraient son limogeage. Les plaintes de la Gendarmerie par rapport au budget qui lui est alloué ne seraient non plus étrangères à ce remerciement. Sans parler des manifs des femmes de ces gendarmes. Quelque part, le Commandant en chef relégué serait victime de « son libéralisme ».
Quoi qu’il en soit, le vent de la jeunesse a en tout cas soufflé au sein de la Gendarmerie. Le rajeunissement des cadres est en cours. Il faut bien que la ministre de la Défense n’ait pas d’éventuelles fortes têtes dans sa troupe ou de « Raiaman-dReny » à l’endroit desquels elle doit respect et prêter l’oreille. Le tour de force chez les militaires viendra vraisemblablement sous peu.
Considérés comme ayant également déçu le chef de l’Etat, du moins comme incapables de déployer de nouveaux efforts pour le travail demandé par le « Madagascar Action Plan » pour cette année, les chefs de région d’Analamanga, Haute Matsiatra, SAVA, Sofia, Analanjirofo et Anosy ont été écartés.
Bref des changements à n’en plus finir et qui perturbent les interlocuteurs étrangers et le public en particulier. Ceux-là s’interrogent si finalement il est possible de négocier sérieusement avec les structures décentralisées ou déconcentrées.
Si ce n’est pas le ministre qui change, c’est le coordonnateur, ou le directeur ou le chargé de tel dossier jugé comme important ; voici donc le tour des chefs de région. Demain ce sera le tour du coordonnateur sinon celui de la personne en charge de signer les dossiers que le public qui fréquente ces bureaux qui va changer. Le service rendu n’est pourtant pas encore à la hauteur des espérances. À quand un vrai changement alors, si au bout de quatre changements dans l’année, le public n’est pas encore satisfait ?
