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Société

Boeny

Une plantation de mimosa reconnue comme exemplaire

mardi 25 janvier 2011
Francine Landau avec les plantes d’ornementation.

Francine Landau, une opératrice économique malgache résidant en France mais de passage fréquent dans la commune de Belobaka, son village natal, à Mahajanga a eu la brillante idée de planter 37 000 pieds de mimosa sur un terrain de 50 ha qui se trouve à Berivotra sur la RN4, à 50 km de la ville de Mahajanga. « Un geste exemplaire envers le pays que tous les citoyens devraient suivre, ce n’est ni une grande institution, ni une grande association qui a eu cette initiative, c’est une personne de bonne volonté avec des ambitions nationalistes » se félicite le chef de la Région Boeny, Rasoloniaina Jean Christophe Noël présent au 2 ème jour de plantation des acacia masium.

Francine Landau a obtenu gratuitement le terrain auprès du Service du domaine et de la topographie de Mahajanga en l’an 2000. Elle a fini de régler les procédures administratives en 2006. Un individu bien connu de la région affirme pourtant en être le propriétaire et a engagé des plaintes. « Je suis en possession de tous les papiers nécessaires me déclarant propriétaire de ce terrain » explique la dame. « Des perturbateurs sont venus il y a 2 jours lorsqu’on a commencé à planter, c’est de la violation des droits » s’insurge-t-elle.

Mais tout ceci ne semble pas faire paniquer Francine Landau. 10 000 pieds sont déjà plantés sur 10 ha avec des plantes d’ornementation le long du point kilométrique 50 de la RN4.

Les pieds de mimosa sur 10 ha.

De par le bouche à oreille, les Fokonolona des villages environnants tels que Ambalakida, Betsako et Ambovondramanesy se ruent chaque jour pour participer aux travaux de plantation. Une personne est payée à 3000 ariary par jour. Elle a le choix entre former 20 trous de 30cm x 30cm, planter 100 pieds de mimosa ou recouvrir 60 trous. Ils sont plus d’une centaine à se partager les tâches.

« Ce reboisement intensif pense déjà aux générations futures », dit Francine Landau. « Que vont-ils apercevoir d’ici 15 à 20 ans si nous continuons les feux de brousse ? » lance-t-elle. Un technicien forestier est sur place pour superviser les travaux du Fokololona jusqu’à la fin du reboisement. Il procède en même temps au regarnissage des plants défaillants et apprend au Fokonolona la confection des pare-feux.

Un plante de mimosa coûte 60 ariary auprès du SNGF (Service National des Graines Forestières), qui a d’ailleurs conseillé à l’initiateur de ce grand projet de planter l’acacia masium, le nom scientifique du mimosa pour sa vocation agro-forestière. En effet, selon le technicien forestier, l’arbre de mimosa possède la quantité de calories adéquates pour la production de charbon de bois. Ses fleurs sont également très favorables pour élever des abeilles. Et déjà le propriétaire des lieux donne rendez-vous aux apiculteurs d’ici quelques années pour venir installer leurs ruches parmi les futurs arbres de mimosa. Les arbres, une fois grands, pourront également servir pour la fabrication de meubles.


Recueilli par Valis

14 commentaires

Vos commentaires

  • 25 janvier 2011 à 08:14 | betoko (#413)

    Admirable , un exemple à suivre ,autre que les mimosas , est il possible de planter des bois précieux , du type , palissandre, bois d’ébéne ou bois de rose ?

    • 25 janvier 2011 à 09:09 | Ragnarok (#3696) répond à betoko

      Tout à fait admirable, en effet. Et pour répondre à la question, il existe effectivement de grandes pépinières de bois de rose, d’ébène et de palissandre dans la région d’Antalaha. Malheureusement elles ne sont pas financées par les trafiquants, mais par des passionnés. Ce sont ces mêmes passionnés qui replantent inlassablement. Dommage qu’avec une telle manne financière, ces barons des bois illégaux préfèrent se vautrer dans les 4x4 inutiles et laids, les maisons futiles et les dépenses du ventre et du caleçon... Mais il faudra du temps, bien des générations pour que ces petits arbres précieux ne redeviennent de la taille de leurs seigneurs d’ancêtres sauvagement taillés et que les cicatrices de la forêt puissent disparaître, si tant est que ce soit encore possible - en référence aux massacres qui continuent encore, sourde oreille du gouvernement, sourde oreille de bon nombre d’ONG, corruption emblématique, réalisme économique mièvre, distorsion de l’égo...
      L’espoir est un puits qui se tarit sous la sécheresse émanant des ambitions humaines, froides comme la mort...

  • 25 janvier 2011 à 10:57 | Dandeen (#458)

    C’est tout de même triste et honteux de savoir que ce sont toujours les étrangers qui nous donnent des exemples pour nous faire comprendre qu’il y a mieux à faire ici que de s’entretuer pour le Pouvoir, l’argent et l’honneur.En plus de çà, la plupart des malagasy préfèrent s’exporter à la recherche d’une vie meilleure à l’étranger tout en servant le pays des autres.

    • 25 janvier 2011 à 11:39 | rabri (#2507) répond à Dandeen

      C’est louable comme initiative mais il y en a aussi partout dans tout Madagascar de belles initiatives locales de la part des parents d’élèves FRAM ou de petites asssociations qui luttent pour le dévelopement agricole ou pour la préservation de l’environnement. Ces personnes-là oeuvrent dans l’anonymat, sans tambour ni trompette et c’est la tâche des journalistes d’aller les approcher pour les mettre en valeur ainsi que leurs oeuvres car selon le viel âdage bien de chez nous NY SOA FIANATRA !!

      Initiatives étrangères ou locales ? C vrai qu’on parle bcp par exemple du père Pédro mais on ne parle jamais assez de Dieudonné R. et sa femme à Alasora qui emploient une centaine de familles de 4 mis et handicapées grâce au travail de l’artisanat. Que voulez-vous ? C’est une mentalité bien de chez nous !!

  • 25 janvier 2011 à 13:22 | Rabila (#1379)

    La moitié de la population plantant un arbre par an, fera 10 millions de mimosas. Un mimosa tous les 14 m2, on aurait planté 14000 ha par an.
    En cinquante ans, 1.000.000 ha, car la population aurait plus que doubler.

    Mais il faut commencer par planter son arbre.
    Comme disait le grand timonier : « la longue marche commence par un pas »...

    Évidement, il a plein d’obstacles :
    - trouver la graine
    - planter et soigner la graine
    - trouver le angady
    - trouver ou planter le angady
    - savoir faire un trou de 30x30x30cm
    - trouver du composte
    - transplanter le petit mimosas
    - laisser la pluie l’arroser
    - laisser le soleil le faire grandir
    - empêcher le charbonnier de le couper
    - empêcher les feux de brousses de le dévorer

    C’est vachement difficile. C’est pourquoi il faut laisser le boulot aux chiens ou aux oiseaux. On aura des forets de goyaves, de roatra ou d’ampalibe...

    • 25 janvier 2011 à 16:05 | Dandeen (#458) répond à Rabila

      Donc, si quelqu’un de bonne volonté veut essayer, allez demander à ces animaux ce que l’on doit faire.

  • 25 janvier 2011 à 16:33 | Albatros (#234)

    Bravo Madame !!!.

    Je vous félicite, par M-T interposé, pour votre initiative.

    Voila une démarche positive, au cours de cette période bien triste, pour l’avenir de la région et un exemple à suivre pour tous ceux qui disposent d’un peu de moyens financiers.

    Peut être dans quelques années du MIEL d’acacia avec AOC « Majunga » !!!.

    • 25 janvier 2011 à 17:39 | rabri (#2507) répond à Albatros

      bonjour Albatros,

      D’accord pour le miel d’acacia mais outré par le propos du technicien forestier (*) pour la conversion du bois de mimosa en charbon de bois car ce dernier est l’une des causes principales de la disparition rapide de la forêt chez nous

      Explication : 1 kg de bois donne 250 g de charbon de bois, donc une perte colossale d’énergie (1° perte) dans le bois d’origine d’autant plus qu’ il faut encore brûler le bois pour donner du chabon de bois. Une fois le charbon de bois extrait, il faut y ajouter les déperditions d’énergie par conduction (2 ° perte) et par convection (3°perte) dues au foyer ( fata-pera) qu’on utilise actuellement à Madagascar

      Conclusion : l’énergie de départ contenue dans 1 kg de bois transformé en charbon de bois est PROCHE DE ZERO, une fois que les flammes du charbon lèchent le fond extérieur de la casserole d’un ménage malgache

      (*) un technicien forestier a pour rôle principal de préserver la forêt grâce à l’encouragement pour le reboisement et non de la détruire en encourageant la transformation du bois en charbon de bois

    • 25 janvier 2011 à 17:48 | Jipo (#4988) répond à Albatros

      Du miel de Mimosa Albatros, en esperant qu’il ne finisse pas comme le miel du père Théodore, nationalisé et en prison...

    • 25 janvier 2011 à 18:19 | Jipo (#4988) répond à rabri

      Monsieur Rabri, bonjour, Mr Albatros (également)
      Pourquoi avec tous les zébus que vous avez à Madagascar, vous n’apprenez pas à faire comme les Indiens, les Tibétains, (entre autres) à melanger les bouses de vaches avec de l’herbe séchée et de la terre, depuis des années que ces (ONG) hurlent qu’il faut cesser de couper les forets , de les classer et sans apporter de solutions réelles.
      Depuis des generations les peuples vivants ou seuls les yacks survivent ,à plus de 4000m et ou la vegetation , n’est plus que minérale, comment croyez-vous qu’il fassent pour cuire ?,(je ne parle pas des millions de gens qui vivent ne serait-ce que dans la periphérie des bidons ville de Bombay)Au total plus que toute la population de Madagascar cuisent avec les bouses de vaches(sans les manger car fady,mais c’est une autre histoire).
      Et JAMAIS aucun karany n’a eu l’idée ou l’envie de vous le dire ?et que font tous ces ministères, des forets, de l’agriculture, de l’économie ?à part se déplacer en 4/4 et dépenser le budget alloué ,pour avoir le meme l’année suivante...
      Tant qu’il n’y aura pas de devoir de résultat et ce dans tous les ministères, ça patinera et dans ce domaine Madagascar ne peut plus se le permettre.

    • 25 janvier 2011 à 21:38 | Albatros (#234) répond à rabri

      Bonjour Rabri,

      Cela faisait bien longtemps que nous n’avions pas échangé de posts !!!.

      Content de voir aussi que nous avons toujours quelques points d’accords.

      C’est vrai que la fabrication du charbon de bois n’est pas idéale au niveau gain énergétique mais c’est une pratique bien maitrisé dans les provinces malgaches, relativement simple et qui ne demande pas de grosses infrastructures. En ce qui concerne la déforestation, je suis à moitié d’accord car, j’ai pu photographier des paysans malgaches couper du bois pour en faire du charbon de bois. Ils prenaient soin de ne pas couper la totalité des repousses des souches d’eucalyptus pour favoriser les futurs repousses. Je sais l’eucalyptus, n’est pas l’arbre idéal pour les sols, mais il pousse facilement.

      Il ne faut pas oublier aussi, que le charbon de bois est très utilisé dans les provinces et qu’il risque d’être encore employer longtemps vu la hausse des produits pétroliers.

      En 2007, je n’ai vu que 2 (deux) chauffe-eaux solaire à Madagascar. Le premier à Ambatolampy l’autre à Ranohira.

      Il nous reste à espérer que cette plantation serve principalement à la fabrication de meubles « Made in Mada » et pour nos amis les abeilles.

      Avez vous déjà gouter du miel d’acacia sur du manioc encore chaud ?. Un délice !!!.

    • 25 janvier 2011 à 21:53 | Albatros (#234) répond à Jipo

      Bonsoir Jipo,

      Une petite précision en ce qui concerne l’utilisation des bouses de zébus. Peut être que ce n’est pas une pratique très répandue à Madagascar mais, je l’ai vu sur la route de Ranomafana dans un petit village ou je m’étais arrêté pour prendre des photos. Il suffirait donc de la développer.

      Pour les forêts, il s’agit pour moi de ne pas confondre UTILISATION raisonnable pour le bien de la majorité et DESTRUCTION par des coupes sauvages au bénéfice d’une minorité. Comme vous le savez, suivant les espèces, les arbres ne poussent pas à la même vitesse. Et là est le danger.

      Cordialement.

    • 26 janvier 2011 à 00:11 | rabri (#2507) répond à Albatros

      Bonsoir Albatros,

      Et oui, il est loin le temps où on fantasmait ensemble devant la beauté de Mme la Ministre Rabe, malheureusement elle n’est plus là !!

      M’enfin, heureusement maintenant qu’on a le miel d’acacia (plus doux que Mam Rabe lol !!) comme point d’accord ( hummmmmmmmhh !!). C’est vrai que le tartiner sur du manioc chaud, ça nous fait saliver bourdons de l’espèce humaine !

      Mais le manioc sec ( = frais puis séché au soleil) avec sa couleur qui vire au rouge dans la gamelle une fois cuit n’est pas mauvais non plus, sucré ou adouci au MIEL D’ ACACIA. Je vais en rêver cette nuit. Sur ce, bonne soirée !!

  • 27 janvier 2011 à 17:45 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    MIMOSA,

    pour quels intérêts économique et/ou environnemental.

    Basile RAMAHEFARISOA

    b.ramahefarisoa@gmail.com

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