La campagne législative qui va débuter dans cinq jours ne sera pas de tout repos pour les 17.433 chefs Fokontany. En attendant le jour « J » de cette campagne, ces chefs Fokontany dont la majorité a déjà reçu une formation sur le leadership à Iavoloha s’attellent à la révision spéciale de la liste électorale.
Actuellement, des chefs Fokontany se plaignent de la pression, voire des menaces dont ils font l’objet dans le cadre de cette élection du 23 septembre. « On nous soumet à une obligation de résultat lors de cette députation. Les Fokontany où les candidats d’Etat seront battus, les chefs seront virés dans six mois », témoigne un chef Fokontany du district de Marovoay, ex-province de Mahajanga. Un autre témoignage vient à confirmer celui-ci, celui du député TIM sortant, Jonasy Alfred, qui s’est présenté faute de l’investiture du parti au pouvoir sous l’étiquette du RPSD : « A Beloha Androy, tous les chefs Fokontany sont avertis qu’ils auront l’obligation de faire gagner les candidats du pouvoir dans leurs circonscriptions respectives. Ceux qui n’y arriveront pas seront limogés dans six mois ».
Clin d’œil présidentiel
Certainement, le leadership que la majorité de ces chefs Fokontany viennent d’apprendre à Iavoloha n’a rien à voir avec cette obligation de résultat politique à laquelle ils sont soumis. Et encore, cet ordre consistant à faire gagner coûte que coûte les candidats du pouvoir n’aurait pas été transmis aux chefs Fokontany durant les jours de formation à Iavoloha. D’après nos sources, ce sont les chefs de région qui veulent se maintenir à leur place qui ont donné cet ordre. Quoi qu’il en soit, le fait de faire venir à Antananarivo quelques semaines avant les Législatives du 23 septembre les 17433 chefs Fokontany pour suivre une formation est déjà interprété par bon nombre d’analystes politiques comme étant un clin d’œil présidentiel envers ces « acteurs du développement ». Le président fondateur du Leader-Fanilo, Herizo Razafimahaleo n’a pas mâché ses mots pour fustiger cette formation des chefs Fokontany. Une formation qui coûte selon lui au moins 15 milliards fmg. En tout cas, plus d’un s’interrogent sur quels atouts ces chefs Fokontany vont-ils compter pour faire gagner les candidats du pouvoir. Il faut rappeler que certains des chefs Fokontany actuels n’ont pas été élus par leurs administrés. Pour cette catégorie des chefs Fokontany, il n’y a qu’une seule voie pour parvenir à l’objectif : manipuler les listes électorales en écartant les noms de ceux qui vont certainement voter pour les adversaires des candidats du pouvoir.
