Violées à 11 ans, un fait qui ne surprend plus aujourd’hui. Le viol sur des filles mineures ou une femme battue par son mari ne sont pourtant pas des faits à sous-estimer.
C’est ce qui a conduit le centre de santé « Manasoa », conduit par le Rotary Club d’Ivandry, à instaurer deux séances de conseils et d’appui par semaine aux victimes par le biais d’une clinique juridique, en partenariat avec des parajuristes.
« Il est difficile aux victimes et à leurs familles, de dénoncer les responsables des actes », explique le responsable du centre, Bakoly Rabezanahary, past-présidente du club. « En effet, il s’agit très souvent de personnes proches, voire des membres de la famille ».
Du porte-à-porte
Les Rotariens, en collaboration avec les chef du fokontany, ne reçoivent pas facilement des plaintes. En fait, dénoncer son mari parce qu’il bat ou « viole » sa femme n’est pas chose à crier sur les toits. Ou encore, une fille de 11 ou 13 ans violée par son oncle, ou son père, ne devrait être connue de personne. Mais les visites par foyer ou porte-à-porte leur a permis de savoir ce qui se
« trame » au sein de ces familles qui n’ont aucune idée sur la valeur des droits humains, et encore moins des droits de la femme. En outre, les femmes violées ou battues rejoignent le centre pour des soins immédiats, ce qui permet de détecter le pot aux roses, après des séances suivies.
Encore tabou
Passe encore les discussions sur les rapports sexuels entre parents et enfants, mais le planning familial reste toujours un sujet sur lequel mari et femme ne s’accordent pas encore. Et d’un , le mari n’a pas confiance en sa femme qui pourrait en profiter, selon lui. Et de deux, les « viols conjugaux » sont des faits coutumiers dans le quartier. « Il n’est pas rare de trouver une famille vivant en promiscuité, dans une seule pièce, avec plus de six enfants ». Aussi, les femmes donnent-elles naissance à des bébés à 11 mois d’écart.