Le ton a changé à Toamasina. Le Président de la République Ravalomanana Marc a rencontré hier matin à la Grande résidence du Grand port de l’Est, des représentants de l’opposition, des Tangalamena, des chefs réligieux ainsi que des opérateurs économiques et des responsables régionaux. Malgré la tension politique qui prévaut actuellement à quelques semaines de l’ouverture officielle de la campagne des législatives, la rencontre s’est déroulée dans une ambiance conviviale. En sa qualité de « ray aman-dreny », le chef de l’Etat a mis l’accent sur la nécessité d’une telle rencontre pour l’intérêt de la nation tout en soulignant que tous les partis partis, soit de l’opposition ou du TIM, sont égaux devant lui.
Abordant le sujet concernant les exilés politiques et la réconciliation nationale, le président Ravalomanana Marc a reconnu publiquement que « ce n’était qu’un début ». Tout porte à croire que le numero un malgache essaie d’apaiser la tension politique après la dissolution de l’Assemblée nationale et à la veille de la tenue des législatives anticipées. Plus direct que jamais, le chef de l’Etat a insisté « qu’il faut écouter la voix de l’opposition pour mieux développer le pays ». Toutefois, il a mis l’accent sur la nécessité d’éclaircir les règles du jeu avant toute discussion. Plus d’un s’interrogent sur cette reconnaissance tardive du président du rôle de l’opposition dans la gestion des affaires nationales. Or, depuis, il n’a eu de cesse de ridiculiser les membres de l’opposition sans parler des diverses arrestations et intimidations.
De l’argent si…
Profitant leur tête à tête avec le chef de l’Etat, les hôtes de M. Ravalomanana ont exprimé les problèmes récurrents touchant la province de Toamasina. Parmi les désiderata de la population de la province de l’Est, à noter, la réhabilitation des infrastructures routières reliant les différentes localités. Comme à l’accoutumée, le locataire d’Ambohitsorihitra a promis de prendre en main les travaux de réhabilitation de certains axes routiers. Toutefois, il a soumis ses conditions avant de débloquer l’argent. Le chef de l’Etat a proposé de travailler de concert avec toutes les forces vives, sinon...
Certains membres de l’opposition qu’on a pu contacter hier dans la soirée, ont qualifié cette rencontre de positive, toutefois, ils attendent avec impatience la concrétisation ce qui y a été dit. D’autres, plus pessimistes, ont parlé de chantage. Quoi qu’il en soit, les déclarations de Ravalomanana dans le fief de l’ancien président Didiar Ratsiraka pourraient enclencher un véritable débat national sur les affaires malgacho-malgaches. Mais à quand ? Tout dépend de la volonté politique de tout un chacun.
