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Politique

Crise politique

Une affaire malgacho-malgache

vendredi 30 janvier 2009 | Valis

La communauté internationale et en particulier la France et les Etats-Unis doivent rester à l’écart de l’affaire qui oppose le régime au mouvement populaire conduit par Andry Rajoelina, le Maire de la capitale. C’est l’opinion partagée par beaucoup d’observateurs nationaux. Ces observateurs ne sont pas des nationalistes ni des extrémistes de gauche ou de droite bien que certains s’affichent comme étant membres de l’association Otrikafo. Cette dernière est connue pour ses positions radicales en matière de souveraineté nationale.

Tous ces observateurs craignent que le pays et le peuple malgache ne soient réduits, par groupes de pression nationaux interposés, à un champ de bataille entre les grandes puissances et les intérêts économico-financières et commerciales en cette période de crise mondiale des finances, de l’énergie et de l’alimentation. Plus d’un se souviennent des conseils et recommandations de Manandafy Rakotonirina quand il s’agit de gros investissements pétroliers ou miniers, et puis aujourd’hui foncier en Afrique.

Quid de la France et de Ratsiraka ?

À examiner les guerres de communiqués entre diverses entités qui se sentent impliquées dans la résolution de la crise politique actuelle, on ne peut demeurer insensible à l’attention accordée à l’issue de la crise. Les deux protagonistes usent de tous les stratagèmes pour avoir le plus de côte auprès de la population et des bailleurs de fonds, et le maximum d’alliés extérieurs. Les communiqués de la communauté internationale ont confirmé les appréhensions d’une partie de l’opinion. Cette communauté internationale ne peut rester indifférente à ce qui se produit dans le pays car elle a des intérêts à préserver plus que tout autre.

Pourquoi Roland Ratsiraka est-il soudain un interlocuteur du ministre Bernard Kouchner ? Le neveu de l’amiral Didier Ratsiraka a curieusement et comme par enchantement accédé au rang des protagonistes de la crise alors que les collaborateurs du Maire tel Ny Hasina Andriamanjato ou Nirhy-Lanto Andriamahazo ou encore le chef du FCD, Alain Ramaroson, qui sont tous avec Andry Rajoelina n’ont pas eu le privilège du coup de téléphone du ministre français des Affaires étrangères ? Ou bien le patrimoine Ratsiraka doit-il être préservé par la France ou vice-versa ?

Beaucoup d’intérêts étrangers

La Banque mondiale et le Fonds monétaire ont investi au même titre que l’Union européenne. De même les compagnies pétrolières chinoise, française, canadienne, norvégienne, américaine. Les investissements de Sheritt et de Rio Tinto ne sont pas des moindres.

Lequel des deux protagonistes dans la crise actuelle peut assurer de manière durable, la sécurité des investissements réalisés et à venir de cette communauté internationale dans le pays ? Quelle structure et quelle institution doivent encore être mises en place pour assurer cet avenir des investissements étrangers que tous souhaitent serein ? Car pour l’instant, les deux protagonistes pensent que les investissements étrangers sont indispensables dans la mesure où ils créent des richesses et des emplois. De plus pour aller plus vite dans le développement du pays et de la population, il faut davantage d’investisseurs.

Pour sa part, l’association Otrikafo demande à ses membres de consolider le mouvement populaire. Andry Rajoelina est-il d’accord avec l’insistance de cette association pour écarter Marc Ravalomanana du pouvoir ?

Le malgache encore indécis

Pour une bonne partie du commun des Malgaches, le maître mot dans ce bras de fer qui n’est pas prêt de se terminer est de s’en tenir au statu quo, c’est-à-dire au régime conduit par Marc Ravalomanana, car le système préconisé et pratiqué est identique. L’adage malgache qui dit « tano ny azo fa sarotra ny mila » (un tien vaut mieux que deux tu l’auras) est encore vivace dans les esprits. Et puis trop de promesses ont été faites lors des précédents mouvements de rues sans qu’elles n’aient été vraiment réalisées. Pire, les besoins se sont multipliés sans que les moyens de les satisfaire ne suivent.

Toutefois, il faut reconnaître que certaines des revendications démocratiques de Andry Rajoelina sont admises et acceptées tacitement par le régime Ravalomanana. Entre autres, la liberté de réunions publiques sur le jardin d’Ambohijatovo et le libre accès à la Place 13 Mai ou encore la liberté d’expression dans les médias, pour l’instant dans les médias privés.

En bref, pour lequel des deux les Malgaches vont-ils rouler ? Laissez les Malgaches régler cette affaire entre eux.

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