Fidy Rabeharisoa, président du groupe Tana Gospel Choir, (TGC), nous parle du deuxième album du groupe qui va sortir en Europe d’ici peu. Interview.
• « Mandigny » est fin prêt, pouvez-vous nous en parler un peu ?
C’est le deuxième album du groupe TGC. Comme le premier, sorti en 2006, il est réalisé et produit par DoSol, la maison de production de Bodo. Sa sortie, en avant-première, est prévue en Europe vers la fin du mois de mars. La réservation de l’album peut déjà être effectuée à l’adresse mail du groupe : tgc.gospel@gmail.com. Ce disque regroupe 14 ou 15 titres en malagasy, français, anglais et en espagnol. En Europe, il sera vendu à 15 euros. Pour Madagascar, nous sommes en train de l’étudier avec la maison de production. Je pense qu’il sera vendu à 5 000 ariary ou peut être plus.
• Et la préparation de ce disque ?
C’était un peu difficile. Nous l’avons préparé depuis l’an dernier. En fait, le groupe n’a pas eu beaucoup de temps pour les studios à cause des concerts et autres projets. Mais comme la sortie du disque a failli prendre du retard, nous étions obligés de boucler tous les enregistrements au mois de février. Actuellement, il ne reste plus qu’à l’attendre dans les bacs des nouveautés.
• Des promotions de l’album à travers des concerts sont prévues en Europe. Où est-ce qu’on en est pour le pays ?
Effectivement, le groupe envisage de faire une tournée en Europe, au mois de juin, dans le cadre du lancement et de la promotion de ce nouvel album. Des concerts sont prévus en France, en Allemagne, en Suède et en Amérique du Nord, notamment aux Etats-Unis et au Canada. TGC devrait également participer à un festival de gospel qui se déroulera en Suisse au début du mois de juin. Concernant Madagascar, pour répondre à votre question, il y aura certainement des promotions. Mais on ne sait pas encore comment ?
• Quel est la particularité de ce nouveau disque ?
La plupart des titres ont été composés par les membres du groupe, ce qui n’était pas le cas dans le premier album. Il y a également eu l’aimable participation de plusieurs grands noms de la musique malgache à savoir, Jaojoby le roi du salegy ; Mikéa le lauréat du prix Découvertes RFI 2008, Son un musicien claviste et Chrysante, un violoniste traditionnel.
Sur le style, c’est un mélange de gospel et de la musique typiquement malgache comme à l’accoutumée. Ce nouvel album regorge ainsi de trésors musicaux rattachés aux rythmes traditionnels (malesa, kidodo, zafindraony…) avec, bien entendu, un esprit gospel.
• Pourquoi le choix de Jaojoby ou de Mikéa ?
Il faut souligner que ce choix n’a rien à voir avec la personnalité des artistes, bien qu’ils soient connus et réputés dans leurs domaines respectifs. Nous les avons choisi parce qu’ils ont la qualité, vocale ou technique nécessaire pour quelques morceaux. Pour le cas de Jaojoby, par exemple, dès la répétition de « Ny Anaranao », nous avons su que le roi du salegy est bon pour le lead vocal. Nous l’avons contacté par la suite. Et avec le grand cœur qu’il a, il n’a pas refusé de prêter main-forte au groupe.
• Est-ce que vous pouvez nous faire le point de la situation sur la place qu’occupe le gospel dans le pays actuellement, et bien entendu son évolution ?
Plusieurs facteurs entrent en jeu. Sur le plan spirituel, il n’y a rien à dire. Chacun a sa manière d’exprimer sa foi à travers la musique. Et à mon avis, tout le monde le fait bien. Sur le plan musical, je constate que chaque groupe fait de son mieux en effectuant des recherches approfondies pour améliorer la qualité musicale. C’est le cas, entre autres, pour le groupe GMMC. Ce ne sera pas à moi de faire le commentaire sur notre propre groupe.
• Le gospel malgache actuel fera-t-il le poids, la qualité, sur la scène internationale ?
C’est difficile d’en dire autant. Le niveau des artistes internationaux dans ce domaine est déjà élevé, notamment les artistes africains et sud africains. TGC pour sa part essaie d’apporter ce que nous savons faire pour faire valoir le gospel malgache à travers le monde. Toutefois, il faut savoir qu’il reste encore beaucoup à faire. L’exportation de cette musique, c’est encore autre chose. Je réitère encore, il faut faire beaucoup d’efforts. C’est d’ailleurs le message que je transmets à tous les groupes qui véhiculent la musique évangélique malgache et non seulement le gospel.
Propos recueillis par Arena R.
