Suite à l’explosion du cours sur le marché mondial, Madagascar a exporté 1.000 tonnes de riz de luxe vers l’Europe l’année dernière, contre 100 tonnes en 2006. L’Etat malgache a décidé de suspendre l’exportation de riz à partir de maintenant afin de préserver l’alimentation nationale.
La conférence de la FAO qui prendra fin le 05 juin à Rome tente de trouver des stratégies à court et à long terme afin d’endiguer, ou du moins d’atténuer l’effet de la crise alimentaire au niveau planétaire. Les émeutes de la faim qui se suivent et se ressemblent à travers le monde ne semblent pas prêtes de s’arrêter. D’ores et déjà chaque pays adopte des mesures afin de parer aux urgences.
La flambée du prix des produits alimentaires sur le marché mondial, notamment le riz, explique en grande partie cette crise. Les grands pays producteurs de riz comme l’Inde, la Thaïlande ou le Vietnam ont suspendu leurs exportations. La rareté de ce produit de base sur la marché a fait exploser le prix, c’est la loi du marché. Aujourd’hui, la tonne de riz (pakistanais à 25% de brisure, le plus courant chez nous) culmine à 800 US$ contre 320 US$ au début de l’année. Ce qui veut dire que le cours a quasiment triplé en quelques mois. En tout cas, le riz importé déserte le marché malgache. L’attente de la prochaine récolte stabilise encore le prix mais la période de soudure s’annonce rude.
Explosion de prix
Cet explosion de prix s’est fait déjà sentir depuis l’année dernière. Une des raisons pour laquelle le volume de riz exporté par Madagascar a décuplé en l’espace d’un an : de 100 tonnes en 2006, il est passé à 1000 tonnes en 2007 d’après le ministère de l’Agriculture. L’Europe, notamment l’Italie, constitue la principale destination du riz de luxe, étuvé et sans brisure, en provenance de La Grande Ile.
A l’instar des autres pays, Madagascar a décidé de suspendre l’exportation de riz, même si le volume de l’exportation est assez modeste, « c’est déjà ça de gagner », selon les professionnels.
Si auparavant, la production familiale et vivrière était un peu dévalorisée sur le plan mondial au bénéfice de la production industrielle, actuellement elle est vivement recommandée par toutes les instances internationales. Le gouvernement malgache exhorte les agriculteurs à se lancer dans les cultures intersaisons, à utiliser des semences améliorées, à varier les cultures. Doubler la production du riz constitue l’objectif à court, moyen terme selon les responsables. Comme l’importation sera aussi suspendue de fait, il nous faut trouver les 150.00 tonnes à 200.000 tonnes de riz qui proviennent de l’importation habituellement d’ici la période de soudure, c’est à dire d’ici l’été. Ce qui laisse peu de marge de manœuvre aux autorités.
