L’exposition internationale et transdisciplinaire « 30 et presque-songes », initiée par l’artiste plasticien malgache Joël Andrianomearisoa, produite et coordonnée par le CCAC, s’est terminée samedi dernier à l’occasion d’une soirée de clôture performance intitulée « Black out ».
Cette exposition, qui a accueilli pendant tout un mois (du 19 septembre au 20 octobre 2007) les œuvres d’une trentaine d’artistes issus de différents pays, a permis à un large public de découvrir des expressions artistiques impressionnantes, énigmatiques, dérangeantes ou amusantes, jamais vues à Madagascar.
Une panoplie de programme
Accueillant des performances, des conférences, des spectacles hebdomadaires, mais également un café et une boutique, l’exposition a été pendant les 30 jours de son activité un lieu vivant et convivial.
Ainsi, en un mois, près de 7000 visiteurs ont pu découvrir une exposition d’art contemporain, événement sans précédent à Madagascar, dans une zone commerciale transformée, le temps d’un mois, en lieu culturel contemporain et ouvert.
Plusieurs fils rouges traversaient l’exposition, structurant le discours artistique des créateurs et le parcours du public :
Antananarivo, de l’espace à la ville ;
visions d’un parcours artistique autour du chiffre 30 : 30 ans, 30 jours, 30 domaines, 30 attitudes, 30 personnalités, 30 propositions artistiques ;
le mélange des genres, des disciplines, des visions, des matières ;
Jean Joseph Rabearivelo, un poète dont l’esprit et l’œuvre résonnent là où on ne les attend pas dans l’exposition.
Réalisée avec un budget de 56 000 euros, « 30 et presque-songes » n’a pu se faire sans le soutien et l’appui de 52 partenaires malgaches et internationaux, dont 12 partenaires financiers et 40 partenaires ayant fourni un appui ou un apport matériel.
Diverses manifestations ont par ailleurs été organisées tout au long de la durée de l’exposition, animant l’espace et donnant vie aux œuvres :
« La boîte à songes », installation interactive créée par Joël Andrianomearisoa, a été présentée au CCAC pendant un mois, durant lequel le public a pu exprimer ses rêves et ses désirs. Les murs de la salle d’exposition se sont couverts de songes, transformant l’espace physique en méditation onirique.
Le 15 septembre, Odile Decq, célèbre architecte française directrice de l’école spéciale d’architecture de Paris, a présenté son travail en relation avec l’histoire de l’architecture lors d’une conférence publique.
Son séjour a également été l’occasion d’échanger sur le plan technique avec des membres de l’ordre des architectes et des urbanistes ainsi qu’avec le Bureau de Développement d’Antananarivo et les représentants de la Commune urbaine d’Antananarivo.
Le 26 septembre, « 30 et presque - danse » a réunit le public autour de 4 solos créés par des danseurs malgaches. Ils ont transporté le public d’une œuvre à l’autre, l’emportant dans un voyage artistique et musical.
Le 5 octobre, Datita Rabeson, personnalité musicale de la scène jazz malgache, a présenté « 30 et presque - musique », création musicale menée avec de jeunes talents émergents. Le public est venu nombreux pour ce concert, qui a eu lieu dans le cadre du festival Madajazzcar.
Le 13 octobre, la scène a été donnée à la Délégation générale des Alliances françaises pour « 30 et presque - ailleurs », programme alliant danse et musique, interprétées par des artistes des provinces. Cie Dihiravina (Majunga), Cie Zatoom’s (Ambatondrazaka), groupe Mahagasy (Antsirabe), groupe Tremplin (Tamatave) se sont produits sur une scène installée spécialement pour l’occasion.
Le 19 octobre, veille de la clôture, « 30 et presque lire » a donné la parole à des personnalités de la vie culturelle et artistique malgache ainsi qu’au public de passage, le temps d’une « Nuit de l’écrit » organisée dans le cadre de « Lire en fête ».
Cette soirée, organisée avec la participation de Kouam Tawa, dramaturge camerounais en résidence d’écriture à Antananarivo, a en outre mis à l’honneur par une lecture scénique Jean-Joseph Rabearivelo, ce grand poète malgache.
Inscrite dans la démarche continue du Centre Culturel Albert Camus, l’exposition a permis d’appuyer l’effort fait tout au long de l’année pour trouver au sein du projet artistique et culturel du Centre un équilibre entre soutien à l’émergence artistique et appui à la création auprès des artistes de Madagascar, tout en créant l’occasion du dialogue avec le monde et ses créateurs dans toutes les disciplines.
Une initiative qui tend toujours à la promotion de la culture malgache.
Recueilli par Daddy R.
